''Nous sommes stupéfaits que le leader mondial du tourisme d'affaires soit incapable de se positionner sur la vente en ligne, alors que des groupes bien plus modestes y réussissent parfaitement...''
TourMaG.com - Si l'on en croit les réactions à notre article d'hier, beaucoup de salariés sont éberlués par ce PSE. Qu'en pensez-vous ?
Edouard Mougenot :"Pour nous c'est une demi-surprise.
Nous avions déjà évoqué ce sujet avec la Direction et fait part de nos craintes quant au nombre de suppressions d'emploi redouté.
On nous avait alors traité de "farfelus". Or, les chiffres qui ont été annoncés hier confirment bien notre évaluation..."
T.M.com - Pourtant, beaucoup ont l'air de tomber des nues...
E.M. :"Cette situation était prévisible avec la réorganisation et la délocalisation des emplois en province qui ont démarré il y a deux ans.
En janvier dernier la Direction, qui connaissait parfaitement la situation, n'a dévoilé qu'une partie de son Plan, parce qu'elle comptait gérer ces suppressions d'emploi au fil de l'eau et les étaler jusqu'en 2010.
Mais les syndicats qui voulaient connaître l'étendue précise des dégâts sont montés au créneau et exigé qu'un PSE soit présenté au Comité central d'entreprise."
T.M.com - La sitution économique actuelle suffit-elle à expliquer ces suppressions de postes ?
E.M. :"La crise a bon dos, car CWT se porte très bien financièrement parlant. Au 31 décembre dernier le solde arrêté des comptes affichait 86 millions d'euros de résultat. (*) On a du mal à croire qu'une entreprise qui a un tel cash flow, qui verse des dividendes à ses actionnaires et à la holding, n'a pas les moyens d'amortir la crise actuelle..."
T.M.com - Donc pour vous, la crise a "bon dos" et arrive à point nommé pour "dégraisser" ?
E.M. :"C'est tout à fait cela !"
T.M.com - Et quelle va être votre riposte ?
E.M. :"Nous allons maintenant discuter avec la direction sur le bien fondé de ses suppressions d'emplois. Nous ne partons pas perdants et allons nous battre sur le principe du "zéro" licenciement."
T.M.com - C'est un peu utopiste, non ?
E.M. :"Je ne suis pas d'accord avec vous. Chez Nouvelles Frontières il y avait 186 suppressions d'emplois et nous sommes arrivés à réduire ce chiffre à 121."
Edouard Mougenot :"Pour nous c'est une demi-surprise.
Nous avions déjà évoqué ce sujet avec la Direction et fait part de nos craintes quant au nombre de suppressions d'emploi redouté.
On nous avait alors traité de "farfelus". Or, les chiffres qui ont été annoncés hier confirment bien notre évaluation..."
T.M.com - Pourtant, beaucoup ont l'air de tomber des nues...
E.M. :"Cette situation était prévisible avec la réorganisation et la délocalisation des emplois en province qui ont démarré il y a deux ans.
En janvier dernier la Direction, qui connaissait parfaitement la situation, n'a dévoilé qu'une partie de son Plan, parce qu'elle comptait gérer ces suppressions d'emploi au fil de l'eau et les étaler jusqu'en 2010.
Mais les syndicats qui voulaient connaître l'étendue précise des dégâts sont montés au créneau et exigé qu'un PSE soit présenté au Comité central d'entreprise."
T.M.com - La sitution économique actuelle suffit-elle à expliquer ces suppressions de postes ?
E.M. :"La crise a bon dos, car CWT se porte très bien financièrement parlant. Au 31 décembre dernier le solde arrêté des comptes affichait 86 millions d'euros de résultat. (*) On a du mal à croire qu'une entreprise qui a un tel cash flow, qui verse des dividendes à ses actionnaires et à la holding, n'a pas les moyens d'amortir la crise actuelle..."
T.M.com - Donc pour vous, la crise a "bon dos" et arrive à point nommé pour "dégraisser" ?
E.M. :"C'est tout à fait cela !"
T.M.com - Et quelle va être votre riposte ?
E.M. :"Nous allons maintenant discuter avec la direction sur le bien fondé de ses suppressions d'emplois. Nous ne partons pas perdants et allons nous battre sur le principe du "zéro" licenciement."
T.M.com - C'est un peu utopiste, non ?
E.M. :"Je ne suis pas d'accord avec vous. Chez Nouvelles Frontières il y avait 186 suppressions d'emplois et nous sommes arrivés à réduire ce chiffre à 121."
''Les salariés seront-ils seuls à se serrer la ceinture ?''
T.M.com - Quelles sont vos armes pour vous opposer aux licenciements chez CWT ?
E.M. :"La Direction va devoir justifier un par un les 446 suppressions de postes annoncées. Il ne faut pas oublier que Carlson Wagonlit est le leader mondial du tourisme d'affaires.
Et que la filiale France verse rubis sur l'ongle au fond de pension d'Equity Partners (45% du capital) ses dividendes et plusieurs millions d'euros également à la holding européenne du Groupe."
T.M.com - Concrètement, qu'allez-vous faire ?
E.M. :"Nous allons lui poser une série de questions à la direction du Groupe : l'effort face à la situation économique doit-il peser uniquement sur les salariés ?
Ces derniers seront-ils seuls à se serrer la ceinture ou les dirigeants ont-ils prévu de "geler" aussi le versement de leur propres primes ? Cesserons-nous de payer notre quote-part à la holding et des dividendes aux actionnaires ?"
T.M.com - Quand on voit certaines réactions on se dit qu'il y a quand même un déficit de communication, non ?
E.M. :"Malheureusement, les salariés ne se sentent concernés que lorsque ce type d'évènements les touche directement, alors que cela fait 6 mois qu'on parle. Nous souffrons d'un taux de syndicalisation très faible. Lors des dernières élections syndicales le taux de participation n'était que de 25%..."
T.M.com - Pour revenir au fond, CWT met en avant des arguments qui tiennent la route. Par exemple, la concurrence des agences de voyages en ligne ?
E.M. :"Nous sommes stupéfaits que le leader mondial du tourisme d'affaires soit incapable de se positionner sur la vente en ligne, alors que des groupes bien plus modestes y réussissent parfaitement. C'est une erreur stratégique manifeste, un énorme loupé et on en fait les frais, tous..."
T.M.com - Que représente la vente en ligne de CWT ?
E.M. :"Au niveau du voyage de loisirs, le pourcentage est complètement ridicule. De l'ordre de 1%. Mais regardez le site et vous comprendrez immédiatement."
T.M.com - Mais pour le voyage d'affaires c'est différent ?
E.M. :"Oui, parce que la vente directe en ligne reste encore à la marge. Mais, là encore, nous avons un problème avec les Self booking tools (SBT) que nous proposons à nos clients et qui ne sont pas à la hauteur.
Nous en avons pas 1 mais... 7 ! Hélas, ils sont tous différents et chaque année on en développe un nouveau... conçu pour les anglo-saxons et imposé à nos clients en France."
T.M.com - On dit que vous trainez toujours "l'ardoise" Protravel et Frantour ?
E.M. :"Il faut nuancer. Au niveau des salariés, tout est homogénéisé. En revanche, il est clair que ces rachats dont la fusion juridique n'a été achevée qu'en 2007, impactent toujours les finances de l'entreprise . N'oublions pas que ces entités ont servi à engranger, pendant 3 ans les déficits, et à lisser les résultats du Groupe en France..."
T.M.com - Des grèves sont-elles prévus dans les prochaines semaines ?
E.M. :"Le blocage de sites par les salariés n'est pas à exclure. Mardi 17 mars, suite à la réunion que nous aurons avec la Direction, nous aviserons des suites à donner à nos revendications..."
(*) Le réseau français a enregistré un volume d’affaires global de 2,59 milliards d’euros, en progression de 2,1% pour 2008,
E.M. :"La Direction va devoir justifier un par un les 446 suppressions de postes annoncées. Il ne faut pas oublier que Carlson Wagonlit est le leader mondial du tourisme d'affaires.
Et que la filiale France verse rubis sur l'ongle au fond de pension d'Equity Partners (45% du capital) ses dividendes et plusieurs millions d'euros également à la holding européenne du Groupe."
T.M.com - Concrètement, qu'allez-vous faire ?
E.M. :"Nous allons lui poser une série de questions à la direction du Groupe : l'effort face à la situation économique doit-il peser uniquement sur les salariés ?
Ces derniers seront-ils seuls à se serrer la ceinture ou les dirigeants ont-ils prévu de "geler" aussi le versement de leur propres primes ? Cesserons-nous de payer notre quote-part à la holding et des dividendes aux actionnaires ?"
T.M.com - Quand on voit certaines réactions on se dit qu'il y a quand même un déficit de communication, non ?
E.M. :"Malheureusement, les salariés ne se sentent concernés que lorsque ce type d'évènements les touche directement, alors que cela fait 6 mois qu'on parle. Nous souffrons d'un taux de syndicalisation très faible. Lors des dernières élections syndicales le taux de participation n'était que de 25%..."
T.M.com - Pour revenir au fond, CWT met en avant des arguments qui tiennent la route. Par exemple, la concurrence des agences de voyages en ligne ?
E.M. :"Nous sommes stupéfaits que le leader mondial du tourisme d'affaires soit incapable de se positionner sur la vente en ligne, alors que des groupes bien plus modestes y réussissent parfaitement. C'est une erreur stratégique manifeste, un énorme loupé et on en fait les frais, tous..."
T.M.com - Que représente la vente en ligne de CWT ?
E.M. :"Au niveau du voyage de loisirs, le pourcentage est complètement ridicule. De l'ordre de 1%. Mais regardez le site et vous comprendrez immédiatement."
T.M.com - Mais pour le voyage d'affaires c'est différent ?
E.M. :"Oui, parce que la vente directe en ligne reste encore à la marge. Mais, là encore, nous avons un problème avec les Self booking tools (SBT) que nous proposons à nos clients et qui ne sont pas à la hauteur.
Nous en avons pas 1 mais... 7 ! Hélas, ils sont tous différents et chaque année on en développe un nouveau... conçu pour les anglo-saxons et imposé à nos clients en France."
T.M.com - On dit que vous trainez toujours "l'ardoise" Protravel et Frantour ?
E.M. :"Il faut nuancer. Au niveau des salariés, tout est homogénéisé. En revanche, il est clair que ces rachats dont la fusion juridique n'a été achevée qu'en 2007, impactent toujours les finances de l'entreprise . N'oublions pas que ces entités ont servi à engranger, pendant 3 ans les déficits, et à lisser les résultats du Groupe en France..."
T.M.com - Des grèves sont-elles prévus dans les prochaines semaines ?
E.M. :"Le blocage de sites par les salariés n'est pas à exclure. Mardi 17 mars, suite à la réunion que nous aurons avec la Direction, nous aviserons des suites à donner à nos revendications..."
(*) Le réseau français a enregistré un volume d’affaires global de 2,59 milliards d’euros, en progression de 2,1% pour 2008,