Chemins de Sable renfloue le Bou el Mogdad

« C’est un bateau qui a une histoire. Il servait au temps des colonies à désenclaver tous les comptoirs le long du fleuve Sénégal comme Podor. Il a apporté le courrier, l’eau, les vivres et les matériaux pendant plus de 30 ans pour le compte des Messageries du Sénégal » explique Olivier Thery, le directeur de Chemins de Sable. Le vénérable bateau qui a fêté l’année dernière ses 50 ans avait été sauvé de l’oubli une première fois par un français qui l’exploitait depuis dans le Sine Saloum.

Le bateau, qui est en cours de rachat par Chemins de Sable et des investisseurs locaux, sera rapatrié pour la prochaine saison hiver dans son port d’attache d’origine à Saint Louis du Sénégal. « Si le pont Faidherbe qui relie le continent à l’île ou se trouve la ville de Saint Louis veut bien s’ouvrir car il n’a quasiment jamais été entretenu » s’inquiète Olivier Thery.

Mais le directeur est rassuré car, outre les engagements des autorités sénégalaises, le président Jacques Chirac s’est engagé pour que la France restaure le pont. Le Bou al Mogdad quittera le Sine Saloum pour reprendre du service dès le mois de novembre où il sera commercialisé en exclusivité par Chemins de Sable.

Tourisme solidaire

«Le retour de ce bateau est un parfait exemple des voyages que nous avons développés et qui participent à l’effort de désenclavement de certaines régions africaines. De plus, notre forme juridique nous exempte de reverser des dividendes aux actionnaires.

Les plus-values sont réinvesties dans les projets que nous avons initiés en Afrique comme par exemple une école à Ben Amira ou l’achat de matériel informatique pour sauvegarder les manuscrits de Chinguetti en Mauritanie, un relais numérique à Agadez au Niger… Chaque voyage vendu constitue un apport supplémentaire à la réalisation de ces projets ».

Trains en projets

Proposant des produits plus élaborés que sa maison mère Point Afrique (actionnaire à 51 %), le voyagiste profite des vols affrétés en communs pour proposer le Mali, la Mauritanie, le Niger, la Libye ou encore le Bénin à découvrir de manière originale et authentique. « Après le train du désert en Mauritanie, l’année dernière nous avons rénové dans la tradition coloniale avec mobilier en acajou et teck 4 wagons pour une découverte authentique du Bénin ». Appelé « Train d’ébène », il servira également de moyen de découverte pour un combiné Niger/Bénin avec le circuit « Train d’ébène et d’Ivoire ».

Mais le TO étudie d’autres projets à Madagascar avec une véritable Micheline d’époque ou encore un périple Dakar – Bamako. Une opportunité pour les agences à la recherche de produits originaux et authentiques. Avec à la clef une commission de 15 %. Environ 3000 agences revendent le TO qui devrait réaliser en 2004 un CA de 4,6 M€ pour un résultat net attendu de 120 000 €.


Hervé Ducruet - herve.ducruet@tourmag.com