EXCLUSIF - Corsair : Laurent Abitbol, s'invite au conseil de surveillance... pour voir ?

C'est un secret de Polichinelle, tant la rumeur revenait avec insistance depuis de nombreuses semaines.

Des bruits de couloirs des tour-opérateurs à Paris, aux compagnies aériennes concurrentes, tout le monde le savait ou presque : Laurent Abitbol s'intéresserait de près ou de loin à Corsair.

Il restait à savoir à quel niveau il se situerait...

On le sait maintenant. Cet intérêt n'est pas qu'intellectuel. Selon nos informations, au sein d'un de ses réseaux de distribution, le Lyonnais pousserait carrément aux ventes de la Compagnie, comme il le ferait pour l'un quelconque des tour-opérateurs maison.

Il y a un peu plus d'une année, quand les rumeurs du rachat du transporteur se faisaient persistantes, TourMaG avait adressé un message à Laurent Abitbol pour savoir si l'opération l'intéressait.

La réponse avait été claire et nette : "jamais je ne mettrai les pieds dans l'aviation". Force est de croire que le Lyonnais est revenu sur son engagement. Sur le dernier procès verbal de l'Assemblée générale d'Outre-Mer R-Plane, datant du 29 mars 2021, la société qui possède Corsair, le nom de Laurent Abitbol y figure en bonne place !

En effet, parmi les 10 membres du conseil de surveillance nous trouvons : Patrick Vial Collet, Denis Lesueur, Eric Kourry, Pascal le Metayer, André Saada, Abbas Jaber, Jan Du, Yann Lefebvre, Tony Morvan et Laurent Abitbol.

Deux autres personnes ont été nommées membres indépendants du conseil de surveillance. A savoir Constance Benqué, déjà membre du conseil de surveillance de Voyageurs du Monde et Dominique Perben, ancien ministre des départements et territoires d'Outre-mer d'Édouard Balladur.

Ces informations figurent sur le document officiel que nous avons pu nous procurer, sous le numéro de dépôt A2021/003430.

Dans la liste des membres du conseil de surveillance, qui a pour mission principale de contrôler les organes de direction de la société, ne se trouvent que des actionnaires de l'entreprise propriétaire de Corsair, sauf un... le patron de Marietton.

Selon les statuts de la société, "les membres du Conseil de Surveillance sont nommés par décision collective des associés prise dans les conditions prévues à l’article 21.4 des Statuts, pour une durée indéterminée.

Les membres du Conseil de Surveillance sont des personnes physiques ou morales. Ils sont, pour deux (2) à quatre (4) d’entre eux, choisis en dehors des associés (les "Membres Indépendants")."

Faut-il en déduire que les autres membres de l'instance sont choisis parmi les actionnaires ? Poser la question...

Pour information, lors de cette même assemblée générale ordinaire et extraordinaire, nous apprenons que Patrick Vial-Collet conserve la présidence du conseil de surveillance, mais qu'Eric Kourry est devenu président d'Outre-Mer R-Plane, alors que la direction générale revient à Pascal de Izaguirre.

Ce dernier se pose désormais en patron de la compagnie.

La société qui possède dorénavant 100% des actions de Corsair, un consortium regroupant des investisseurs antillais, a réalisé une récente augmentation de capital.

Les capitaux d'Outre-Mer R-Plane sont passés alors de 110 000 euros à 3,88 millions d'euros. Cette arrivée d'argent, sous forme d'actions n'a pourtant pas fait entrer au capital Laurent Abitbol.

Le nom de celui qui dirige les destinées de Selectour et Marietton, n'apparaît dans aucune des sociétés actionnaires.

Serait-il nommé en tant que simple observateur en vue d'un investissement futur ou possède-t-il des parts dans une des entreprises de la galaxie Corsair ?

Au moment où nous rédigeons ces lignes nous n'en savons rien, mais son entrée a peut-être déjà été programmée.

En effet en épluchant les différents documents, nous apprenons qu'une future opération capitalistique pourrait avoir lieu.

"Les Associés, après avoir pris connaissance du rapport du Président et conformément à l’article L. 228- 39 du Code de commerce, actent que, dans le cadre des apports financiers consentis à la Société par le consortium, il est envisagé que la Société émette un emprunt obligataire convertible en actions."

De là à penser que cet emprunt serait le cheval de Troie qui pourrait permettre à Laurent Abitbol ou sans doute Certares, de venir grossir son portefeuille et réaliser les rêves brisés de Thomas Cook et TUI sur le marché français, il n' a qu'un pas...

Wait and see !