Delta Air Lines enregistre "des résultats au-delà de nos attentes" 🔑

La compagnie aérienne américaine a de nouveau enregistré des ventes trimestrielles d'un niveau record, profitant cet été d'un bond à l'international et d'une reprise lente des voyages d'affaires. Le chiffre d'affaires attendu est en hausse de 9 à 12% sur un an.

Delta Air Lines collecte des fonds et soutient la campagne de sensibilisation sur le cancer du sein « octobre rose ». C’est donc tout de rose vêtue que Béatrice de Rotalier directrice commerciale France de Delta nous a accueillis sur le stand de la compagnie à l'IFTM.

TourMaG - Quel bilan dressez-vous de l'été 2023 ?

Béatrice de Rotalier : C’est un bilan extrêmement positif. Nous avons eu des résultats au-delà de nos attentes et nous terminerons notre année 2023 très nettement au-dessus de 2022 et au moins aussi bon que 2019.

Il y a eu cette tendance de Revenge Travel après le Covid, mais maintenant cela commence à être remplacé par du véritable trafic.

Nous avons amélioré nos yield, nous avons eu + 19% de chiffre opérationnel au deuxième trimestre et une marge plus qu’honorable entre 11 et 13%.

TourMaG - 2024 devrait donc bien partir et concernant la France, il y aura les Jeux olympiques, mais aussi d’autres événements et notamment du côté de la Normandie ?

Béatrice de Rotalier : Oui, la Normandie est un projet qui est cher à notre cœur. C’est la troisième année où nous montons ce projet : celui d’amener des vétérans de la Deuxième Guerre mondiale, ceux qui ont débarqué en Normandie.

TourMaG - Et 2024 est une année particulière...

Béatrice de Rotalier : Oui ! Ce sont les quatre-vingts ans de cet événement et tous ces messieurs et dames, car il y a des femmes qui étaient infirmières et accompagnaient les troupes, seront à bord d’un charter spécial entre Atlanta et Deauville.

A bord nous aurons une cinquantaine de vétérans, presque centenaires, entourés de la fondation « Best Defense Foundation » à l’origine de ce projet et aussi avec les vétérans de Delta.

Delta emploie, que ce soit comme pilotes ou mécaniciens, 10% de vétérans de l’armée.

Nous travaillons également sur ce projet avec Michelin, notre partenaire depuis le départ. Les Américains sont très friands de l’histoire du débarquement et ils vont venir en force aussi au mois de juin en Normandie.

Également, en 2024, Delta Air Lines ajoutera des vols sans escale depuis nos deux plus grands hubs européens, Paris-Charles de Gaulle et Amsterdam Schiphol, à destination de Las Vegas à l’occasion du Consumer Electronics Show (CES), le plus grand événement technologique au monde, qui se tiendra du 9 au 12 janvier 2024 à Las Vegas.

TourMaG - Un autre anniversaire, les 90 ans d’Air France avec qui vous êtes en « joint-venture ». Quelle est pour vous la valeur ajoutée de ce partenariat ?

Béatrice de Rotalier : Il y en a énormément. Nous avons mis en commun tous nos clients sur l’axe transatlantique entre les États-Unis et toute l’Europe et également certaines destinations d’Afrique et du Moyen-Orient.

Dans les deux sens, nous partageons les recettes et les couts des avions que nous opérons entre les États-Unis et l’Europe à savoir La France pour Air France, les Pays-Bas pour KLM, la Grande-Bretagne pour Virgin Atlantic.

C’est une formidable ressource commune d’avions, de services, mais aussi de cultures qui sont complémentaires. Également nous développons des synergies nous permettant de réfléchir ensemble sur de la RSE, des achats de produits, l’utilisation commune de terminaux, des programmes de fidélité, des contrats conjoints…

TourMaG - Sur l’axe transatlantique, avec Air France - KLM c’est environ une quarantaine de vols par jour et cela ne désemplit pas ?

Béatrice de Rotalier : Absolument. C’est un très gros volume. Si l’on considère ne serait-ce que la destination New York, cet été nous avions 11 vols quotidiens à nous deux et nous en aurons 9 cet hiver.

C’est comme une navette. Sur Atlanta, nous avons jusqu’à 6 vols par jour en été. Los Angeles, Boston sont des Hubs aux États-Unis à partir desquels nous pouvons proposer de très nombreuses destinations aux États-Unis ou en Amérique centrale ou même aux Caraïbes avec la possibilité pour nos clients de créditer leurs miles.

On répond à toutes les segmentations de clientèles, des jeunes, aux hommes et femmes d’affaires avec des produits et des communications adaptées.

TourMaG - En matière de décarbonation, sujet incontournable, vous vous êtes fixés comme objectif d’utiliser 10% de carburant durable pour 2030, 35% en 2035 et une utilisation quasi totale en 2050. Ces projets avancent ?

Béatrice de Rotalier : Oui, tout à fait. Nous sommes partenaires avec plusieurs entreprises aux États-Unis et nous avons aussi l’avantage d’avoir notre propre raffinerie que nous avons commencé à transformer en raffinerie de carburant durable en Pennsylvanie.

Nous avons passé des contrats avec de nombreux producteurs. Ils garantissent que Delta achètera des CAD (carburants d’aviation durables, NDLR).

À ce jour, Delta a signé des accords d'achat pour plus de 200 millions de gallons (757 millions de litres) de carburants d'aviation durable, ce qui place la compagnie à mi-chemin de son objectif : utiliser 10% de CAD d'ici 2030 si les financements et le développement des installations se font dans les délais impartis.

Il faut souhaiter que la filière se développe rapidement.

TourMaG - Cette sensibilisation à la protection de l’environnement, vous la sentez dans les demandes des clients ?

Béatrice de Rotalier : On le voit assez clairement en France. Toutes les entreprises ont ce mandat RSE auquel elles doivent se conformer. Pour arriver à ces objectifs, elles demandent à leurs employés de surveiller cette consommation carbone.

Avec cette loi en France sur l’interdiction de prendre l’avion si le train peut se substituer en moins de 02h30 cela aide les mentalités à se transformer. On voit aussi que les entreprises regardent leurs volumes de voyages en avion.

TourMaG - Concernant la desserte Los Angeles Papeete, Delta n’a pas volé sur la saison été si je ne me trompe pas, mais la liaison devrait reprendre ? Qu’en est -il exactement ?

Béatrice de Rotalier :Oui tout à fait. C’est un vol qui a très bien fonctionné l’hiver dernier. Les Américains aiment la Polynésie. Ils ont bien compris que Tahiti était une destination de rêve.

TourMaG - Savez vous si vos vols au départ de France sont beaucoup fréquentés par les Français ?

Béatrice de Rotalier : Cela dépend des vols. Par exemple la route de Nice est très américaine. Le bassin de chalandise niçois n’est pas énorme et ce sont principalement les Américains qui viennent.

Au départ de Paris c’est aussi une majorité d’Américains de l’ordre, je dirais d’une répartition à 60/40.

Aujourd’hui je pense que notre produit est encore méconnu. Il faut lui faire une meilleure place. C’est un excellent produit qui a fait beaucoup de progrès depuis plusieurs années et cela se voit dans nos résultats.

Nous sommes la compagnie préférée des Américains aujourd’hui grâce à notre produit, notre ponctualité et notre communication*.

En France, c’est vrai, on ne le fait pas assez savoir. Je le clame haut et fort : le produit Delta est formidable !

Nos clients ont le choix entre quatre expériences de cabines : Delta One ou Delta One Suites, Delta Premium Select, Delta Comfort+ et Main Cabin.

Les clients voyageant en Delta Premium Select disposeront de plus d'espace pour s’étirer et se détendre, avec un siège plus large, une inclinaison plus profonde, un repose-pied et un repose-jambes réglable sur la plupart des vols, ainsi qu'une expérience culinaire élevée, des trousses de voyage faites main et un service personnalisé à bord.

Les clients voyageant en Delta One peuvent s'allonger sur un siège-lit spacieux et profiter d'équipements haut de gamme, davantage d'options de boissons avant le décollage et un menu de quatre plats de saison préparé par un chef.

Les clients bénéficient d’un large choix de restauration et de boissons qui comprend des options de menu soigneusement sélectionnées, et peuvent profiter d'une large sélection d'options de divertissement à bord, avec un accès gratuit à plus de 1 000 heures de contenu.

Nous avons le wifi à bord et la traçabilité des bagages sur tous nos vols depuis une dizaine d’années. L’expérience client c’est ce qui nous fait lever tous les matins ! On n’est pas parfait, mais on fait ce qu’il faut pour essayer de l’être.

TourMaG - Je reviens sur la liaison Nice - New York. C’est une ligne saisonnière. Elle le restera ?

Béatrice de Rotalier : Pour l’instant oui elle le reste. Nous avons fait une étude l’année dernière sur le trafic business. Tous nos vols, vous le savez pour réellement fonctionner doivent avoir un équilibre entre le business travel et le loisir.

Nice est quand même une destination loisirs haut de gamme et en hiver on n’a pas réellement le business Travel qui vient palier.

Cependant la ville de Nice et la région est en train de faire quelque chose de très intéressant en ce moment : faire savoir à nouveau que la Côte d’Azur est aussi une destination d’hiver. J’espère que les Américains l’entendront pour avoir une meilleure continuité de la route.

TourMaG - C’est toujours un ancien Boeing 767 pour opérer le vol ?

Béatrice de Rotalier : J’espère que nous aurons un autre appareil la saison prochaine, cependant à l’intérieur de l’avion qui c'est vrai n'est pas de la dernière génération, c’est un très bon produit avec notamment notre « Delta Premium Select » que nous avons déployé partout après le Covid.

TourMaG - Sur l’Europe, des nouveautés pour l’été prochain ?

Béatrice de Rotalier : Pour l’été prochain et en raison des Jeux olympiques, nous allons nous concentrer sur ce que nous avons déjà sur nos Hubs de CDG et de Nice avec Nice – JFK et Nice – Atlanta qui revient à partir du mois de mai.
En Europe nous allons ouvrir Naples pour l’été en vol saisonnier et qui s’ajoute à nos destinations italiennes, Rome, Milan et Venise.

Nous rouvrirons Munich également, ainsi que Zurich Atlanta en plus du Zurich – New York.

On diversifie encore plus notre réseau et l’on renforce également nos opérations sur certains Hubs.

Aussi, au départ de New York vers Paris, nous allons proposer un vol de jour. Nous partirons à 08h30 le matin pour arriver à Paris à 22h00 et nous serons les seuls à le faire.

Nous pensons que les Américains y seront sensibles. En partant le matin, ils arrivent le soir et pourront se coucher comme ce que nous faisons nous quand nous partons aux États-Unis. On peut mieux se recaler pour profiter de son séjour.

TourMaG - Enfin, sur le déploiement de la norme NDC où en est Delta ?

Béatrice de Rotalier : Il faut rappeler que les compagnies européennes n’ont jamais eu les mêmes GDS que les compagnies américaines.

Nous n’avions pas la même urgence de nous lancer sur cette transformation. Les compagnies européennes, elles ont déjà bien développé leurs produits.

Nous avons eu une compagnie concurrente qui s’est lancée « tête baissée » sur la NDC et je crois que cela nous a permis de leur prendre des parts de marché aux États-Unis parce que la distribution n’était pas prête à accueillir ce type de produit et surtout d’être coupé d’un certain nombre de tarifs qu’ils auraient pu trouver via leur GDS. Cela a agacé beaucoup d’acteurs aux États-Unis pour notre bénéfice.

Maintenant nous aussi nous travaillons sur la transformation NDC. On y viendra assez rapidement.

TourMaG - Dans quel délai ?

Béatrice de Rotalier : Je pense que cela se fera fin 2024 ou début 2025 en sachant que notre idée est d’élever la totalité de l’écosystème en même temps à savoir les compagnies, avec les agences et les GDS.

Notre stratégie consiste à ce que nos produits soient proposés aux mêmes tarifs, quel que soit le canal de distribution. On ne mettra pas de surplus « GDS », de surplus tarifaire pour contraindre les agences.

* Et « Meilleure compagnie aérienne d'Amérique du Nord » aux Skytrax World Arline Awards 2023