En Egypte, les terroristes visent les touristes pour affaiblir l'économie du pays - DR : Joshua Rainey-Fotolia.com
Il n'y a désormais plus de doutes : les touristes occidentaux sont visés par les terroristes de Daesh en Égypte.
L'organisation semble disposer d'importants moyens d'action au sein de la péninsule égyptienne du Sinaï.
Elle l'a prouvé le 31 octobre 2015 en faisant exploser un avion charter russe quelques minutes après son décollage de Charm-el-Cheickh.
Cet attentat revendiqué par Daesh a fait 224 morts : l'intégralité des passagers et des membres d'équipage de l'Airbus A321 de la compagnie aérienne Metrojet.
Si, depuis, les attaques terroristes visaient plutôt des militaires égyptiens, notamment dans le Sinaï, deux récents attentats ont pris des touristes pour cible dans le pays. Ils ont été commis les 7 et 8 janvier 2016.
Le premier s'est produit au Caire, devant l'hôtel des Trois Pyramides, sur l'avenue qui conduit aux pyramides de Guizeh. Ses auteurs ont jeté des pétards et tiré sur un autocar de touristes israéliens sans faire aucune victime.
Le lendemain soir, 2 individus armés ont pénétré dans l'hôtel Bellavista d'Hurghada, station balnéaire située sur la Mer Rouge.
Leur attaque n'a que légèrement blessé trois touristes autrichiens et suédois, touchés par des coups de couteaux. L'attaque n'a pas encore été revendiquée, mais, selon certains témoins, les terroristes détenaient des drapeaux de Daesh.
"Ces deux dernières attaques visant des touristes en Égypte ont été réalisées avec beaucoup d'amateurisme. Cela laisse à penser que Daesh n'a pas beaucoup de moyens dans cette partie du pays", note Louis Caprioli, ancien sous-directeur de la DST chargé de la lutte contre le terrorisme et actuellement conseiller spécial pour Geos.
L'organisation semble disposer d'importants moyens d'action au sein de la péninsule égyptienne du Sinaï.
Elle l'a prouvé le 31 octobre 2015 en faisant exploser un avion charter russe quelques minutes après son décollage de Charm-el-Cheickh.
Cet attentat revendiqué par Daesh a fait 224 morts : l'intégralité des passagers et des membres d'équipage de l'Airbus A321 de la compagnie aérienne Metrojet.
Si, depuis, les attaques terroristes visaient plutôt des militaires égyptiens, notamment dans le Sinaï, deux récents attentats ont pris des touristes pour cible dans le pays. Ils ont été commis les 7 et 8 janvier 2016.
Le premier s'est produit au Caire, devant l'hôtel des Trois Pyramides, sur l'avenue qui conduit aux pyramides de Guizeh. Ses auteurs ont jeté des pétards et tiré sur un autocar de touristes israéliens sans faire aucune victime.
Le lendemain soir, 2 individus armés ont pénétré dans l'hôtel Bellavista d'Hurghada, station balnéaire située sur la Mer Rouge.
Leur attaque n'a que légèrement blessé trois touristes autrichiens et suédois, touchés par des coups de couteaux. L'attaque n'a pas encore été revendiquée, mais, selon certains témoins, les terroristes détenaient des drapeaux de Daesh.
"Ces deux dernières attaques visant des touristes en Égypte ont été réalisées avec beaucoup d'amateurisme. Cela laisse à penser que Daesh n'a pas beaucoup de moyens dans cette partie du pays", note Louis Caprioli, ancien sous-directeur de la DST chargé de la lutte contre le terrorisme et actuellement conseiller spécial pour Geos.
Amateurisme
Le groupe terroriste est actuellement visé par des opérations militaires d'envergure menées à son encontre par les armées égyptiennes et israéliennes dans le Sinaï.
Les attaques de la semaine dernière peuvent ainsi être interprétées comme des moyens de soulager ses forces dans la zone en élargissant le front.
"L'objectif est certainement aussi de faire parler, de réaliser un coup médiatique, poursuit Louis Caprioli. Car, malgré le fait qu'il s'agit d'attaques mineures et qui n'ont causé aucun décès, elles ont été massivement relayées."
En France, elles ont d'ailleurs conduit le ministère des Affaires étrangères (MAE) à mettre à jour la fiche de l’Égypte dans ses Conseils aux Voyageurs à deux reprises en seulement quelques jours.
Le Quai d'Orsay y appelle les touristes français à "maintenir une vigilance renforcée" en Égypte.
Plusieurs régions du pays sont "déconseillées" ou "formellement déconseillées" aux ressortissants français par le MAE actuellement : la péninsule du Sinaï, la moyenne Egypte de la région du Fayyoum à Qena, le delta du Nil de l'est d'Alexandrie jusqu'à Port-Saïd et Suez et toute la zone désertique entre la frontière avec la Libye et celle avec le Soudan.
Comme le rappelle le MAE, « une recrudescence d'attaques terroristes, dont certaines visant des personnes ou des intérêts étrangers, est constatée depuis juin 2015 sur l'ensemble du territoire. »
Les attaques de la semaine dernière peuvent ainsi être interprétées comme des moyens de soulager ses forces dans la zone en élargissant le front.
"L'objectif est certainement aussi de faire parler, de réaliser un coup médiatique, poursuit Louis Caprioli. Car, malgré le fait qu'il s'agit d'attaques mineures et qui n'ont causé aucun décès, elles ont été massivement relayées."
En France, elles ont d'ailleurs conduit le ministère des Affaires étrangères (MAE) à mettre à jour la fiche de l’Égypte dans ses Conseils aux Voyageurs à deux reprises en seulement quelques jours.
Le Quai d'Orsay y appelle les touristes français à "maintenir une vigilance renforcée" en Égypte.
Plusieurs régions du pays sont "déconseillées" ou "formellement déconseillées" aux ressortissants français par le MAE actuellement : la péninsule du Sinaï, la moyenne Egypte de la région du Fayyoum à Qena, le delta du Nil de l'est d'Alexandrie jusqu'à Port-Saïd et Suez et toute la zone désertique entre la frontière avec la Libye et celle avec le Soudan.
Comme le rappelle le MAE, « une recrudescence d'attaques terroristes, dont certaines visant des personnes ou des intérêts étrangers, est constatée depuis juin 2015 sur l'ensemble du territoire. »
Perturber l'économie égyptienne
Et le Quai d'Orsay de citer l'attentat déjoué contre un temple de Louxor le 10 juin 2015, le meurtre du Procureur Général au cœur du Caire le 29 juin, l'attentat contre le Consulat général d'Italie au Caire le 11 juillet, la décapitation d'un Croate le 12 août et l'attaque contre la sécurité nationale à Choubra le 14 août.
En multipliant les actes terroristes et en ciblant désormais les touristes occidentaux, "Daesh cherche certainement à perturber l'économie égyptienne qui repose en grande partie sur le tourisme", analyse Louis Caprioli.
C'est ce que l'organisation a fait en Tunisie, mais avec des conséquences beaucoup plus graves en termes de pertes humaines.
Une stratégie qui devrait s'avérer payante pour Daesh en Égypte, selon l'ancien de la DST : "avec des attaques de cette nature qui ont une résonance très forte, le tourisme va continuer de souffrir en Égypte.
Par ailleurs, les terroristes appellent à s'attaquer aux Occidentaux par tous les moyens. Ce qui, couplé au traitement médiatique, amène les voyageurs à penser qu'ils ne seront pas en sécurité en Égypte, même dans leur hôtel."
Et donc à abandonner leurs éventuelles envies de voyage dans le pays...
En multipliant les actes terroristes et en ciblant désormais les touristes occidentaux, "Daesh cherche certainement à perturber l'économie égyptienne qui repose en grande partie sur le tourisme", analyse Louis Caprioli.
C'est ce que l'organisation a fait en Tunisie, mais avec des conséquences beaucoup plus graves en termes de pertes humaines.
Une stratégie qui devrait s'avérer payante pour Daesh en Égypte, selon l'ancien de la DST : "avec des attaques de cette nature qui ont une résonance très forte, le tourisme va continuer de souffrir en Égypte.
Par ailleurs, les terroristes appellent à s'attaquer aux Occidentaux par tous les moyens. Ce qui, couplé au traitement médiatique, amène les voyageurs à penser qu'ils ne seront pas en sécurité en Égypte, même dans leur hôtel."
Et donc à abandonner leurs éventuelles envies de voyage dans le pays...