Émeutes à Mombasa au Kenya : les safaris se déroulent normalement

C'est le meurtre d'un prêcheur musulman radical, Aboud Rogo Mohammed, qui a mis le feu aux poudres à Mombasa au Kenya lundi 27 août 2012.

Depuis, la ville côtière est en proie à des émeutes qui ont fait 4 morts.

Mercredi 29 août, le ton est monté d'un cran avec une attaque à la grenade contre un camion de police. Bilan : un mort et quatre blessés.

Jean-Gabriel Guyonneau, représentant en France du réceptif Pollman’s Tours and Safaris reconnaît que la situation est tendue.

"Il y a des tensions toutefois nous ne sommes pas dans le même contexte qu'il y a 5 ans," tempère-t-il.

"La problématique est plus économique. Les conséquences du meurtre du leader musulman sont exacerbées par des problèmes économiques" explique-t-il.

Pour les touristes, les conséquences sont minimes assure Annabelle Barro, responsable Marketing de l'Office du tourisme du Kenya à Paris

"Les infrastructures touristiques ne sont pas situées dans le centre de Mombasa, mais à plusieurs kilomètres".

"Les hôtels sont soit sur la côte sud de Mombasa (Diani, situé à 1h30 du centre ville) ou Malindi (à 2 heures du centre ville de Mombasa ), Kilifi (à 1 heure du centre ville), les clients résidant dans ces établissements sont donc loin des manifestations.

Les hôtels situés sur la côte Nord sont localisés après le pont de Nyali, à plus de 30 mn du centre", précise Géraldine Boutique, directrice d'African Eagle.

Les vacanciers terminent en général leur séjours sur le littoral, pour se reposer après un safari.

"C'est essentiellement du balnéaire, il y a peu d'excursions" confirme Annabelle Barro, avant d'ajouter qu'il "vaut mieux de toute façon éviter les déplacements dans le centre actuellement", reprenant ainsi l'avis du Quai d'Orsay dans sa rubrique Conseils aux Voyageurs.

Quant aux transferts, les routes vers l'aéroport ont été sécurisées par les autorités, selon l'OT.

Savanna Tours qui dispose d'un bureau à Nairobi et d'une antenne à Mombasa, a déplacé temporairement ses clients, du Nord de Mombasa, à Diani, ville de la côte Sud.

"Nous jouons la carte de la prudence en attendant d'avoir plus d'infos", souligne Jean-Michel Juloux.

De son côté, Pollman’s Tours and Safaris a préféré annuler les visites de la ville. "Nos clients sont restés dans les hôtels, même s'il n'y a aucune animosité envers les visiteurs étrangers".

Juillet-août est une période prisée pour effectuer des safaris au Kenya avec les grandes migrations. Pour les safaris, qu'on se rassure, aucun changement, ils se déroulent normalement.

Quant à un éventuel impact sur les réservations ? Pour l'heure, Jean-Gabriel Guyonneau n'a pas noté de baisses sensibles, "nous recevons toujours des demandes de devis", assure-t-il.

Même constat chez Savanna Tours qui n'a pas enregistré non plus de recul, ni sur les prises de commandes, ni sur les devis.

Pollman’s Tours and Safaris et Savanna Tours et Safaris ont fait respectivement voyager au Kenya 10 000 et 1 200 pax français en 2011.