Depuis septembre, la Martinique est secouée par une vindicte populaire, contre la vie chère.
Dans l'un des territoires les plus pauvres de France, où 27% de sa population vit sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage pointe autour de 11%, la situation est plus que tendue.
Dans le même temps, les prix de l'alimentaire y sont en moyenne 40% plus élevés qu'en... métropole.
"Les consommateurs martiniquais ont le droit de choisir ce qu’ils mangent, et de l’avoir à un prix correct," affirmait Gwladys Roger, la trésorière du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), dans le journal le Monde.
Alors que le calme semblait revenir, la situation a dégénéré jeudi 10 octobre 2024. Une fausse rumeur qui annonçait l'envoi de 350 CRS, pour rétablir l'ordre, a circulé sur les réseaux sociaux et mis le feu aux poudres.
Des manifestants ont envahi la piste de l'aéroport International Martinique - Aimé Césaire.
La direction de l'infrastructure n'a eu d'autre choix que de fermer ses portes, entrainant le report, l'annulation et le déroutement des vols qui devaient arriver à Fort-de-France.
Dans l'un des territoires les plus pauvres de France, où 27% de sa population vit sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage pointe autour de 11%, la situation est plus que tendue.
Dans le même temps, les prix de l'alimentaire y sont en moyenne 40% plus élevés qu'en... métropole.
"Les consommateurs martiniquais ont le droit de choisir ce qu’ils mangent, et de l’avoir à un prix correct," affirmait Gwladys Roger, la trésorière du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), dans le journal le Monde.
Alors que le calme semblait revenir, la situation a dégénéré jeudi 10 octobre 2024. Une fausse rumeur qui annonçait l'envoi de 350 CRS, pour rétablir l'ordre, a circulé sur les réseaux sociaux et mis le feu aux poudres.
Des manifestants ont envahi la piste de l'aéroport International Martinique - Aimé Césaire.
La direction de l'infrastructure n'a eu d'autre choix que de fermer ses portes, entrainant le report, l'annulation et le déroutement des vols qui devaient arriver à Fort-de-France.
L'Aéroport de Martinique a rouvert ce vendredi 11 octobre 2024 !
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"En raison de la situation actuelle, la SAMAC informe de la fermeture de l’aéroport et de la piste ce soir.
Aucun vol au départ ni à l’arrivée ne sera opéré.
Les voyageurs prévus au départ sont invités à se rapprocher de leur compagnie aérienne pour connaître les nouvelles modalités de départ et, dans la mesure du possible, à retourner à leur domicile," pouvait-on lire sur le compte Facebook de l'aéroport.
Plus de 1 000 voyageurs sont concernés par cette décision. Au moment où nous écrivons ces lignes (15h30, heure de la métropole), l'infrastructure est toujours fermée.
A lire : Martinique, Guadeloupe : Caribbean Airlines lance de nouveaux vols
Air Caraïbes, Air France, Air Antilles et Corsair ont ajusté leur programme.
Air Antilles n'a eu d'autres choix que de suspendre ses vols entre Pointe-à-Pitre et Fort-de-France, alors que Corsair a dû dérouter vers la Guadeloupe son vol SS924, au départ de Paris-Orly.
La ligne retour (SS925) qui devait décoller hier soir a été reportée.
Air Caraïbes a décidé de faire partir son vol de 14h au départ d'Orly, ce vendredi 11 octobre 2024. Les compagnies ont dû trouver au débotté des solutions pour reloger les passagers.
Par chance, les avions ayant été déroutés, les voyageurs n'ont pu arriver sur place, libérant la place pour les naufragés des émeutes.
Bonne nouvelle, l'aéroport de Fort-de-France a rouvert ce vendredi 11 octobre 2024.
Aucun vol au départ ni à l’arrivée ne sera opéré.
Les voyageurs prévus au départ sont invités à se rapprocher de leur compagnie aérienne pour connaître les nouvelles modalités de départ et, dans la mesure du possible, à retourner à leur domicile," pouvait-on lire sur le compte Facebook de l'aéroport.
Plus de 1 000 voyageurs sont concernés par cette décision. Au moment où nous écrivons ces lignes (15h30, heure de la métropole), l'infrastructure est toujours fermée.
A lire : Martinique, Guadeloupe : Caribbean Airlines lance de nouveaux vols
Air Caraïbes, Air France, Air Antilles et Corsair ont ajusté leur programme.
Air Antilles n'a eu d'autres choix que de suspendre ses vols entre Pointe-à-Pitre et Fort-de-France, alors que Corsair a dû dérouter vers la Guadeloupe son vol SS924, au départ de Paris-Orly.
La ligne retour (SS925) qui devait décoller hier soir a été reportée.
Air Caraïbes a décidé de faire partir son vol de 14h au départ d'Orly, ce vendredi 11 octobre 2024. Les compagnies ont dû trouver au débotté des solutions pour reloger les passagers.
Par chance, les avions ayant été déroutés, les voyageurs n'ont pu arriver sur place, libérant la place pour les naufragés des émeutes.
Bonne nouvelle, l'aéroport de Fort-de-France a rouvert ce vendredi 11 octobre 2024.
Couvre-feu Martinique : "ce n'est pas simple, mais pas catastrophique"
Le préfet de Martinique a décrété un couvre-feu de 21h à 5h du matin durant tout le week-end, afin d'apaiser les esprits.
"La situation n'est pas catastrophique non plus car nous ne sommes pas dans la haute saison touristique, même si l'instauration du couvre-feu n'est pas simple pour le secteur.
Cela entraine une interdiction de circuler durant la mise en place de la mesure, pour l'ensemble des personnes présentes sur l'île.
Sans vouloir minimiser la chose, le couvre-feu ne change pas fondamentalement les habitudes des touristes, puisqu'ils dinent relativement tôt. Ce n'est pas évident, car ils ne peuvent pas sortir, ni aller dans les bars de l'île.
Ils restent dans les hôtels et les résidences," nous explique en direct de la Martinique Christophe Lupon, le président de l'UMIH locale.
A lire : Kérosène aux Antilles : les compagnies réclament des millions à l'Etat !
L'impact serait donc limité, même si les avions affichent un bon taux d'occupation, en raison des déplacements de la clientèle affinitaire, qui n'avait pu se déplacer durant les Jeux Olympiques.
Une nouvelle réunion est prévue à la préfecture ce jour, à 15h, heure de Martinique.
La précédente entrevue a débouché sur des avancées significatives, selon la Préfecture. Le préfet a d'ailleurs appelé à une désescalade partout en Martinique.
Les conclusions et mesures pour résoudre le conflit doivent donc être présentées dans les prochaines heures. En attendant, c'est toute l'image de l'île qui trinque et les réservations aussi.
"La situation n'est pas catastrophique non plus car nous ne sommes pas dans la haute saison touristique, même si l'instauration du couvre-feu n'est pas simple pour le secteur.
Cela entraine une interdiction de circuler durant la mise en place de la mesure, pour l'ensemble des personnes présentes sur l'île.
Sans vouloir minimiser la chose, le couvre-feu ne change pas fondamentalement les habitudes des touristes, puisqu'ils dinent relativement tôt. Ce n'est pas évident, car ils ne peuvent pas sortir, ni aller dans les bars de l'île.
Ils restent dans les hôtels et les résidences," nous explique en direct de la Martinique Christophe Lupon, le président de l'UMIH locale.
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L'impact serait donc limité, même si les avions affichent un bon taux d'occupation, en raison des déplacements de la clientèle affinitaire, qui n'avait pu se déplacer durant les Jeux Olympiques.
Une nouvelle réunion est prévue à la préfecture ce jour, à 15h, heure de Martinique.
La précédente entrevue a débouché sur des avancées significatives, selon la Préfecture. Le préfet a d'ailleurs appelé à une désescalade partout en Martinique.
Les conclusions et mesures pour résoudre le conflit doivent donc être présentées dans les prochaines heures. En attendant, c'est toute l'image de l'île qui trinque et les réservations aussi.
Martinique : "Cela dégrade un peu l'image"
"Nous avons ressenti un tassement des prises de commandes, le mois dernier, quand les médias ont commencé à montrer les quelques voitures brulées.
Cela dégrade un peu la marque, les compagnies aériennes ont senti aussi une baisse des prises de commandes.
Nous faisons face plutôt à un problème de communication et nous devons réassurer les clients, par contre ça n'impacte pas les équilibres financiers," nous confie Gilbert Cisneros, le fondateur d'Exotismes.
Par chance, la haute saison ne débutera que dans 2 mois.
Il reste encore pas mal de temps, pour que le gouvernement et son représentant trouvent des solutions à une problématique bien ancrée dans les Antilles françaises.
Alors que les réservations sont en retrait, il est encore temps de réussir sa saison. Le tourisme qui pesait plus de 10% du PIB avant le covid est une ressource vitale.
"Il y a une petite baisse des réservations pour la fin de l'année.
Nous sommes conscients de l'impact des images, mais nous estimons que la dynamique peut vite reprendre dans le bon sens. La situation provient essentiellement de la vie chère. Imaginez ce que c'est de devoir payer des prix supérieurs de 40% par rapport à la métropole pour se nourrir.
La population n'en peut plus, le combat est peut être légitime.
En tant que patron, nous subissons aussi les prix que nous pouvons que répercuter. Les marges ne nous permettent pas de compenser les hausses des coûts," poursuit le patron de l'UMIH Martinique.
Cela dégrade un peu la marque, les compagnies aériennes ont senti aussi une baisse des prises de commandes.
Nous faisons face plutôt à un problème de communication et nous devons réassurer les clients, par contre ça n'impacte pas les équilibres financiers," nous confie Gilbert Cisneros, le fondateur d'Exotismes.
Par chance, la haute saison ne débutera que dans 2 mois.
Il reste encore pas mal de temps, pour que le gouvernement et son représentant trouvent des solutions à une problématique bien ancrée dans les Antilles françaises.
Alors que les réservations sont en retrait, il est encore temps de réussir sa saison. Le tourisme qui pesait plus de 10% du PIB avant le covid est une ressource vitale.
"Il y a une petite baisse des réservations pour la fin de l'année.
Nous sommes conscients de l'impact des images, mais nous estimons que la dynamique peut vite reprendre dans le bon sens. La situation provient essentiellement de la vie chère. Imaginez ce que c'est de devoir payer des prix supérieurs de 40% par rapport à la métropole pour se nourrir.
La population n'en peut plus, le combat est peut être légitime.
En tant que patron, nous subissons aussi les prix que nous pouvons que répercuter. Les marges ne nous permettent pas de compenser les hausses des coûts," poursuit le patron de l'UMIH Martinique.
Martinique : "éviter toute escalade" selon le ministre des Outre-mer
Dans le même temps, François-Noël Buffet a appelé à la retenue.
"Dans ce contexte de crise, le Ministre appelle à la responsabilité et à l'apaisement : Il exhorte les citoyens à éviter toute escalade de la violence et à privilégier le dialogue.
Conscient des préoccupations légitimes sur le pouvoir d'achat, le Ministre rappelle que des réponses concrètes aux attentes de nos concitoyens seront apportées aujourd’hui, lors de la table ronde locale, en vue de solutions durables," a commenté le ministre chargé des Outre-Mer.
"Dans ce contexte de crise, le Ministre appelle à la responsabilité et à l'apaisement : Il exhorte les citoyens à éviter toute escalade de la violence et à privilégier le dialogue.
Conscient des préoccupations légitimes sur le pouvoir d'achat, le Ministre rappelle que des réponses concrètes aux attentes de nos concitoyens seront apportées aujourd’hui, lors de la table ronde locale, en vue de solutions durables," a commenté le ministre chargé des Outre-Mer.
Martinique : "Les acteurs des industries touristiques sont confiants"
"Malgré 5 réunions de concertation en Martinique sur la recherche des voies et moyens de réduire la cherté des prix alimentaires, des violences graves et regrettables sont intervenues sur la voie publique, la journée dernière.
Pour autant les négociations ne sont pas rompues et reprennent aujourd’hui à 15 heures en Martinique (21 heures dans l’Hexagone) pour une 6ème réunion.
Le problème de la vie chère concerne naturellement tous les Outre-mer et la solution qui sera adoptée bénéficiera très probablement à tous les DROM (départements et régions des Outre-mer), pour le bénéfice de la population comme des visiteurs.
Les services de l’État en Guadeloupe se sont mobilisés avec célérité pour accueillir dans les meilleures conditions possibles les voyageurs n’ayant pas pu atterrir à l’aéroport international de la Martinique.
La vie chère en raison des prix d’achat sera plus chère encore si les ressources diminuent. Le pouvoir d'achat de la population est en partie liées à la prospérité des industries touristiques locales.
Les acteurs des industries touristiques des Caraïbes françaises sont confiants dans l’issue des négociations en cours et souhaitent que les professionnels du voyage ne s’alarment pas prématurément, considérant que le problème est complexe et nécessite encore un peu de temps.
La pression a baissé sur les tarifs aériens en direction des Outre-mer et nos destinations vont rapidement retrouver du vent dans les voiles," nous a expliqué Yves Brossard, le président de l'UMIH Guadeloupe.
Pour autant les négociations ne sont pas rompues et reprennent aujourd’hui à 15 heures en Martinique (21 heures dans l’Hexagone) pour une 6ème réunion.
Le problème de la vie chère concerne naturellement tous les Outre-mer et la solution qui sera adoptée bénéficiera très probablement à tous les DROM (départements et régions des Outre-mer), pour le bénéfice de la population comme des visiteurs.
Les services de l’État en Guadeloupe se sont mobilisés avec célérité pour accueillir dans les meilleures conditions possibles les voyageurs n’ayant pas pu atterrir à l’aéroport international de la Martinique.
La vie chère en raison des prix d’achat sera plus chère encore si les ressources diminuent. Le pouvoir d'achat de la population est en partie liées à la prospérité des industries touristiques locales.
Les acteurs des industries touristiques des Caraïbes françaises sont confiants dans l’issue des négociations en cours et souhaitent que les professionnels du voyage ne s’alarment pas prématurément, considérant que le problème est complexe et nécessite encore un peu de temps.
La pression a baissé sur les tarifs aériens en direction des Outre-mer et nos destinations vont rapidement retrouver du vent dans les voiles," nous a expliqué Yves Brossard, le président de l'UMIH Guadeloupe.
À la #Martinique, la situation est explosive.
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) October 11, 2024
Après une nouvelle nuit de violences qui ont fait 26 blessés, le préfet a décrété un couvre-feu et l’interdiction des manifestations ⤵️ pic.twitter.com/3tOxFvYzrB