TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

logo Partez en France  




Emeutes en Martinique : quelles conséquences pour le tourisme ?

L'Aéroport de Fort-de-France (Martinique) a rouvert ce vendredi 11 octobre


La Martinique s'embrase depuis quelques semaines, sur fond de contestation contre la vie chère. Alors que le mouvement semblait s'essouffler, une rumeur a provoqué le chaos sur le territoire, entrainant la fermeture de l'Aéroport International Martinique - Aimé Césaire - après que des manifestants aient envahi la piste. La préfecture a décrété un couvre-feu pour le week-end. Quelles sont les conséquences pour le tourisme ?


Rédigé par le Vendredi 11 Octobre 2024

Depuis septembre, la Martinique est secouée par une vindicte populaire, contre la vie chère.

Dans l'un des territoires les plus pauvres de France, où 27% de sa population vit sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage s'aventure autour de 11%, la situation est plus que tendue.

Surtout que dans le même temps, les prix de l'alimentaire sont en moyenne 40% plus élevés qu'en... métropole.

"Les consommateurs martiniquais ont le droit de choisir ce qu’ils mangent, et de l’avoir à un prix correct," affirmait Gwladys Roger, la trésorière du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), dans le journal le Monde.

Alors que le calme semblait revenir, ces derniers temps, la situation a dégénéré jeudi 10 octobre 2024. Une fausse rumeur qui a circulé sur les réseaux sociaux a mis le faux aux poudres, elle annonçait l'envoi de 350 CRS, pour rétablir l'ordre.

Les conséquences ont été terribles, puisque des manifestants ont envahi la piste de l'aéroport International Martinique - Aimé Césaire.

La direction de l'infrastructure n'a eu d'autre choix que de fermer ses portes, entrainant le report, l'annulation et le déroutement des vols qui devaient arriver à Fort-de-France.

L'Aéroport de Martinique a rouvert ce vendredi 11 octobre 2024 !

"En raison de la situation actuelle, la SAMAC informe de la fermeture de l’aéroport et de la piste ce soir.

Aucun vol au départ ni à l’arrivée ne sera opéré.

Les voyageurs prévus au départ sont invités à se rapprocher de leur compagnie aérienne pour connaître les nouvelles modalités de départ et, dans la mesure du possible, à retourner à leur domicile,
" pouvait-on lire sur le compte Facebook de l'aéroport.

Plus de 1 000 voyageurs sont concernés par la décision. Au moment d'écrire ces lignes, à 15h30, heures de la métropole, l'infrastructure est toujours fermée.

A lire : Martinique, Guadeloupe : Caribbean Airlines lance de nouveaux vols

Air Caraïbes, Air France, Air Antilles et Corsair ont ajusté leur programme.

Air Antilles n'a eu d'autres choix que de suspendre ses vols entre Pointe-à-Pitre et Fort-de-France, quand Corsair a du dérouter vers la Guadeloupe son vol SS924 au départ de Paris-Orly.


La ligne retour (SS925) qui devait décoller hier soir a été reportée.

Air Caraïbes a décidé de faire partir son vol de 14h au départ d'Orly, ce vendredi 11 octobre 2024. Les compagnies ont dû trouver expressément des solutions pour reloger les passagers.

Par chance, les avions ayant été déroutés, les voyageurs n'ont pu arriver sur place, libérant la place pour les naufragés des émeutes.

Bonne nouvelle, l'aéroport de Fort-de-France a rouvert ce vendredi 11 octobre 2024.

Couvre-feu Martinique : "ce n'est pas simple, mais pas catastrophique"

Le préfet de Martinique a décrété un couvre-feu de 21h à 5h du matin durant toute la durée du week-end, afin d'apaiser les esprits.

"La situation n'est pas catastrophique non plus, mais nous ne sommes pas dans la haute saison touristique. L'instauration du couvre-feu n'est pas simple pour le secteur.

Cela entraine une interdiction de circuler durant la mise en place de la mesure, pour l'ensemble des personnes présentes sur l'île.

Sans vouloir minimiser la chose, le couvre-feu ne change pas fondamentalement les habitudes des touristes puisqu'ils dinent relativement tôt. Ce n'est pas évident, car ils ne peuvent pas sortir, ni aller dans les bars de l'île.

Ils restent dans les hôtels et les résidences,
" nous explique en direct de la Martinique Christophe Lupon, le président de l'UMIH locale.

A lire : Kérosène aux Antilles : les compagnies réclament des millions à l'Etat !

L'impact serait donc plus que limité, même si les avions affichent un bon taux d'occupation, en raison des déplacements de la clientèle affinitaire qui n'avait pu se déplacer durant les Jeux Olympiques.

Une nouvelle réunion est prévue à la préfecture ce jour, à 15h, heure de Martinique.

La précédente entrevue a débouché sur des avancées significatives, selon la Préfecture. Le préfet a d'ailleurs appelé à une désescalade partout en Martinique.

Les conclusions et mesures pour résoudre le conflit doivent donc être présentées dans les prochaines heures. En attendant, c'est toute l'image de l'île qui trinque et les réservations aussi.

Martinique : "Cela dégrade un peu l'image"

"Nous avons ressenti un tassement des prises de commandes, le mois dernier, quand les médias ont commencé à montrer les quelques voitures brulées.

Cela dégrade un peu la marque, les compagnies aériennes ont senti aussi une baisse des prises de commandes.

Nous faisons face plutôt à un problème de communication et nous devons réassurer les clients, par contre ça n'impacte pas les équilibres financiers,
" nous confie Gilbert Cisneros, le fondateur d'Exotismes.

Par chance, la haute saison va débuter dans 2 mois.

Il reste encore pas mal de temps, pour que le gouvernement et son représentant trouvent des solutions à une problématique bien ancrée dans les Antilles françaises.

Alors que les réservations sont en retrait, il est encore temps de réussir sa saison qui est vitale, alors qu'avant covid le secteur pesait plus de 10% du PIB.

"Il y a une petite baisse des réservations pour la fin de l'année.

Nous sommes conscients de l'impact des images, mais nous estimons que la dynamique peut vite reprendre dans le bon sens. La situation provient essentiellement de la vie chère, il faut s'imaginer devoir payer toute son alimentation avec des prix supérieurs de 40% par rapport à la métropole.

La population n'en peut plus, le combat est peut être légitime.

En tant que patron, nous subissons aussi les prix que nous pouvons que répercuter. Les marges ne nous permettent pas de compenser les hausses des coûts,
" poursuit le patron de l'UMIH Martinique.

Martinique : "éviter toute escalade" selon le ministre des Outre-mer

Dans le même temps, François-Noël Buffet a appelé à la retenue.

"Dans ce contexte de crise, le Ministre appelle à la responsabilité et à l'apaisement : Il exhorte les citoyens à éviter toute escalade de la violence et à privilégier le dialogue.

Conscient des préoccupations légitimes sur le pouvoir d'achat, le Ministre rappelle que des réponses concrètes aux attentes de nos concitoyens seront apportées aujourd’hui, lors de la table ronde locale, en vue de solutions durables,
" a commenté le ministre chargé des Outre-Mer.

Martinique : "Les acteurs des industries touristiques sont confiants"

"Malgré 5 réunions de concertation en Martinique sur la recherche des voies et moyens de réduire la cherté des prix alimentaires, des violences graves et regrettables sont intervenues sur la voie publique la journée dernière.

Pour autant les négociations ne sont pas rompues et reprennent aujourd’hui à 15 heures en Martinique (21 heures dans l’hexagone) pour une 6ème réunion.

Le problème de la vie chère concerne naturellement tous les Outre-mer et la solution qui sera adoptée en Martinique bénéficiera très probablement à tous les DROM (départements et régions des Outre-mer), pour le bénéfice de la population comme des visiteurs.

Les services de l’État en Guadeloupe se sont mobilisés avec célérité pour accueillir dans les meilleures conditions possibles les voyageurs n’ayant pas pu atterrir à l’aéroport international de la Martinique.

La vie chère en raison des prix d’achat est plus chère encore si les ressources diminuent et les ressources de la population sont en partie liées à la prospérité des industries touristiques locales.

Les acteurs des industries touristiques des Caraïbes françaises sont confiants dans l’issue des négociations en cours et souhaitent que les professionnels du voyage ne s’alarment pas prématurément, considérant que le problème est complexe et nécessite encore un peu de temps.

La pression a baissé sur les tarifs aériens en direction des Outre-mer et nos destinations vont rapidement retrouver du vent dans les voiles,
" nous a expliqué Yves Brossard, le président de l'UMIH Guadeloupe.



Lu 433 fois

Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >











































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias