Entrée Maroc : crispation politique ou « bavures » de fonctionnaires zélés ?

Que dire à vos clients qui doivent partir au Maroc ? Passeport ou carte d’identité ? Nous avons essayé de tirer ce lundi l’affaire au clair mais, à notre grande surprise, les autorités, en France comme au Maroc, sont dans l’incapacité de nous donner une explication plausible.

A l’heure où nous écrivons ces lignes à Rabat comme à Paris tout le monde ouvre son parapluie à propos de cette épineuse affaire. L’Ambassade du Maroc à Paris, le service consulaire, le Ministère du Tourisme à Rabat et l’Office de Tourisme de Paris sont incapables de donner une réponse précise.

Il semble – et ce n’est pas déclaré haut et fort - que la simple carte d’identité ne soit qu’une tolérance pouvant être remise en question à tout moment et sans préavis par les Autorités Marocaines de Police et de Douane.

Le Quai d’Orsay recommande d’ailleurs « de conseiller le passeport pour tous les voyageurs à destination du Maroc. » (LIRE) voyageurs_909/pays_12191/maroc_12289/index.html

Pour la remise en question, c’est fait. Et cette décision sans préavis rappelle la récente affaire du « visa libyen » qui avait valu à des touristes de faire l’aller-retour journée sans pouvoir débarquer. (Voir Tourmag.com du 14 nov. 2007).

Ainsi que l’a souligné notre confrère QDT, des passagers FRAM qui entraient dans le cadre de cette « tolérance » c’est-à-dire un vol spécial sur une destination touristique (Agadir et Marrakech), avec voucher correspondant aux prestations terrestres, n’ont pu embarquer au départ de Marseille et de Bordeaux.

L’employé de la RAM, responsable des embarquements les avait refoulés. La carte d’identité ne suffisait plus. Il fallait impérativement un passeport en cours de validité. Cette décision brutale, sans préavis, surprend tous les acteurs de la profession programmant ou travaillant avec le Maroc.

Un passeport en cours de validité obligatoire pour tous pour voyager au Maroc serait un message clair, avec ce handicap : il changerait la donne tarifaire de la destination en ajoutant aux autres taxes un timbre fiscal de 60 € par personne. Le SNAV et le CETO souhaitent clarifier rapidement ce dossier.

Un signe avant-coureur laissait présager un durcissement de l’accueil aux frontières. Dans la matinée du mercredi 28 novembre, alors que les adhérents Selectour avaient embarqué pour Agadir pour leur congrès annuel, le service de presse du réseau mettait en garde pour le lendemain : « Merci de privilégier le passage de la douane avec votre passeport plutôt que votre carte d’identité.
Même en groupe et si cela est normalement autorisé, certains de nos adhérents ont eu des difficultés à embarquer ce matin sans leur passeport. »

Cette « tolérance » qui prend fin sans préavis surprend, au moment même où le Maroc déploie une grande opération de séduction auprès des professionnels du tourisme. Faut-il voir dans cette attitude une crispation politique, ou ne s’agit-il là que de cas isolés venant de fonctionnaires ronchons ?

Il serait bon que les autorités du pays dissipent rapidement le malentendu et ce sentiment de la carotte et du bâton lorsque, recevant le congrès Manor le 12 novembre dernier, Abass Azzouzi, DG de l'ONMT du Maroc et Salima Haddour, directrice France, vantaient la destination, son potentiel de développement et l'avancement des projets en cours.

Si tel était le cas, ce serait une décision lourde de conséquences au moment même où les promoteurs de la destination disent vouloir accompagner les TO et la Distribution dans leur démarche de vente et de promotion du pays.

A bon entendeur...