Le président incarne un pays. Il en est le visage et par extension devient le visage de la nation et de sa population. Pas dans tous les cas. Mais, dans ceux justement où le pays est connu et médiatisé. - Depositphotos.com Auteur razvanphoto
La victoire attendue mais loin d’être gagnée, d’Emmanuel Macron dimanche soir a permis a beaucoup de Français et aux démocrates en général de reprendre leur souffle. « Ouf ! » a même titré le journal allemand Der Spiegel.
Pour la troisième fois, un candidat démocrate déjoue les pièges de la droite extrême, réussit à préserver la France de l’opprobre internationale et permet à notre pays de continuer à revendiquer sa posture universaliste de « pays des droits de l’homme ».
Ainsi, après quelques semaines de valse-hésitation particulièrement médiatisée, l’imaginaire touristique par rapport à notre pays est presque intact, vu de loin. Un peu moins, vu de prés.
Mais il ne tardera pas à le redevenir auprès de la grande majorité des clientèles touristiques tandis qu’une petite partie seulement se souviendra que notre pays a eu des penchants idéologiques peu recommandables validés malheureusement par quasiment la moitié de son électorat !
Pour la troisième fois, un candidat démocrate déjoue les pièges de la droite extrême, réussit à préserver la France de l’opprobre internationale et permet à notre pays de continuer à revendiquer sa posture universaliste de « pays des droits de l’homme ».
Ainsi, après quelques semaines de valse-hésitation particulièrement médiatisée, l’imaginaire touristique par rapport à notre pays est presque intact, vu de loin. Un peu moins, vu de prés.
Mais il ne tardera pas à le redevenir auprès de la grande majorité des clientèles touristiques tandis qu’une petite partie seulement se souviendra que notre pays a eu des penchants idéologiques peu recommandables validés malheureusement par quasiment la moitié de son électorat !
L’imaginaire d’une destination : une mosaïque
Que viennent faire les élections dans les imaginaires touristiques ? Lesquels sont déjà encombrés d’une mosaïque d’images liées au patrimoine culturel, à un événement, à des sites naturels, à des artistes, à des chansons et des musiques…
Force est de constater qu’elles y participent et que pendant les années durant lesquelles un nouveau président reste au pouvoir, elles contribuent à véhiculer une image positive ou négative d’un pays. Car l’image d’un président est, dans les nombreux cas la première image qui vient à l’esprit. Le président incarne un pays. Il en est le visage et par extension devient le visage de la nation et de sa population. Pas dans tous les cas. Mais, dans ceux justement où le pays est connu et médiatisé.
Ainsi, quand Donald Trump a remplacé le visage souriant, décontracté, moderne et surtout métisse du président Obama, le tourisme américain a perdu son plus puissant atout. Avec Barak Obama, l’Amérique était fréquentable : tolérante, ouverte, progressiste et l’on avait envie de la visiter.
Avec Donald Trump, elle a perdu en quelques jours sa séduction pour se transformer en un pays rétrograde, fermé, intolérant, et beaucoup, y compris les Américains eux-mêmes, ont classé la bannière étoilée parmi les destinations à bannir.
Certains (dont moi) se rappelleront aussi que, quand le président Giscard d’Estaing est apparu en une de Time magazine avec des diamants à la place des yeux ou quand Jacques Chirac a eu affaire à la justice à cause de quelques emprunts aux finances publiques lui permettant de payer ses billets d’avion pour l’île Maurice, la France n’avait pas fière allure.
Quant à la Russie poutinienne, on ne peut pas dire qu’elle n’ait jamais été porteuse de séduction…
Force est de constater qu’elles y participent et que pendant les années durant lesquelles un nouveau président reste au pouvoir, elles contribuent à véhiculer une image positive ou négative d’un pays. Car l’image d’un président est, dans les nombreux cas la première image qui vient à l’esprit. Le président incarne un pays. Il en est le visage et par extension devient le visage de la nation et de sa population. Pas dans tous les cas. Mais, dans ceux justement où le pays est connu et médiatisé.
Ainsi, quand Donald Trump a remplacé le visage souriant, décontracté, moderne et surtout métisse du président Obama, le tourisme américain a perdu son plus puissant atout. Avec Barak Obama, l’Amérique était fréquentable : tolérante, ouverte, progressiste et l’on avait envie de la visiter.
Avec Donald Trump, elle a perdu en quelques jours sa séduction pour se transformer en un pays rétrograde, fermé, intolérant, et beaucoup, y compris les Américains eux-mêmes, ont classé la bannière étoilée parmi les destinations à bannir.
Certains (dont moi) se rappelleront aussi que, quand le président Giscard d’Estaing est apparu en une de Time magazine avec des diamants à la place des yeux ou quand Jacques Chirac a eu affaire à la justice à cause de quelques emprunts aux finances publiques lui permettant de payer ses billets d’avion pour l’île Maurice, la France n’avait pas fière allure.
Quant à la Russie poutinienne, on ne peut pas dire qu’elle n’ait jamais été porteuse de séduction…
Les rois et les reines : le « glamour » à l’ancienne marche toujours
Outre les présidents élus plus ou moins démocratiquement, notre planète compte encore quelques monarchies qui ne sont pas dénuées de prestige et de cette aura toute particulière qui donne au pays un charme suranné assimilé à une forme d’exotisme.
Ainsi, la reine d’Angleterre, Elizabeth 2 dont on célèbre cette année le jubilé de platine a toujours été et reste le meilleur outil du marketing de « Visit Britain ».
Soixante-dix ans à la tête d’un pays qui, par ailleurs, joue la carte de la modernité, l’atout est irremplaçable ! Que dire de ce rocher de Monaco qui acquit, grâce à son étincelante princesse hollywoodienne, une notoriété totalement disproportionnée par rapport à la taille et la situation économique de la principauté ?
Qui se souvient encore du couple exceptionnel que formait la Shah d’Iran et sa femme : la jolie princesse Fara Dhiba qui, tous deux, donnèrent envie au monde entier de découvrir les attraits de la Perse moderne ? Un monde entre ces images et celles actuelles véhiculées par les mollahs et autres chefs de la « révolution » !
Enfin, le roi d’Espagne, s’il n’avait pas brisé le cœur des Espagnols par ses frasques financières, n’a-t-il pas, après le sinistre règne de Franco, jeté une lumière rassurante et dynamique de la péninsule ibérique et de ses atouts touristiques ?
Ainsi, la reine d’Angleterre, Elizabeth 2 dont on célèbre cette année le jubilé de platine a toujours été et reste le meilleur outil du marketing de « Visit Britain ».
Soixante-dix ans à la tête d’un pays qui, par ailleurs, joue la carte de la modernité, l’atout est irremplaçable ! Que dire de ce rocher de Monaco qui acquit, grâce à son étincelante princesse hollywoodienne, une notoriété totalement disproportionnée par rapport à la taille et la situation économique de la principauté ?
Qui se souvient encore du couple exceptionnel que formait la Shah d’Iran et sa femme : la jolie princesse Fara Dhiba qui, tous deux, donnèrent envie au monde entier de découvrir les attraits de la Perse moderne ? Un monde entre ces images et celles actuelles véhiculées par les mollahs et autres chefs de la « révolution » !
Enfin, le roi d’Espagne, s’il n’avait pas brisé le cœur des Espagnols par ses frasques financières, n’a-t-il pas, après le sinistre règne de Franco, jeté une lumière rassurante et dynamique de la péninsule ibérique et de ses atouts touristiques ?
Les paradoxes des comportements touristiques
Mais, on ne peut hélas généraliser. Il ne suffit pas d’un président « aimable » pour faire la réputation d’un pays et d’un président autoritaire pour la défaire.
Pourquoi ? Tout simplement parce que, dans de nombreux cas, les clientèles touristiques ignorent tout de la vie politique d’un pays et de la nature de leurs gouvernants. Qui sait par exemple quel est le régime de cette destination vedette qu’est la République dominicaine ? Même constat pour la Turquie de R.T Erdogan, de l’Égypte du Général Sissi ou de la Thaïlande dont les plages paradisiaques cachent le visage d’un régime autoritaire contre lequel les opposants se déchaînent régulièrement.
Pire, les mêmes soixante-huitards qui avaient jeté des pavés dans les rues de Paris n’ont-ils pas pris leur 2CV pour filer dans la Grèce des colonels passer leurs vacances d’été ?
Et surtout, que dire de l’Espagne franquiste qui, malgré la proximité géographique et chronologique des atrocités de la guerre civile, réussissait à faire fantasmer l’Europe entière sur son soleil, son art de vivre, ses fêtes et ses plages ?
Certes, le changement de régime et l’avènement de la démocratie en 1977 ont changé le visage de l’Espagne, l’ont rendu aimable et ont dynamisé son tourisme. Mais, auparavant, Franco a incontestablement réussi son pari de faire de son pays verrouillé par la Guardia Civile l’une des premières destinations d’Europe !
Pourquoi ? Tout simplement parce que, dans de nombreux cas, les clientèles touristiques ignorent tout de la vie politique d’un pays et de la nature de leurs gouvernants. Qui sait par exemple quel est le régime de cette destination vedette qu’est la République dominicaine ? Même constat pour la Turquie de R.T Erdogan, de l’Égypte du Général Sissi ou de la Thaïlande dont les plages paradisiaques cachent le visage d’un régime autoritaire contre lequel les opposants se déchaînent régulièrement.
Pire, les mêmes soixante-huitards qui avaient jeté des pavés dans les rues de Paris n’ont-ils pas pris leur 2CV pour filer dans la Grèce des colonels passer leurs vacances d’été ?
Et surtout, que dire de l’Espagne franquiste qui, malgré la proximité géographique et chronologique des atrocités de la guerre civile, réussissait à faire fantasmer l’Europe entière sur son soleil, son art de vivre, ses fêtes et ses plages ?
Certes, le changement de régime et l’avènement de la démocratie en 1977 ont changé le visage de l’Espagne, l’ont rendu aimable et ont dynamisé son tourisme. Mais, auparavant, Franco a incontestablement réussi son pari de faire de son pays verrouillé par la Guardia Civile l’une des premières destinations d’Europe !
Entre tourisme et politique, les choses ne sont donc toujours pas claires
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En termes de paradoxes et d’ambiguïté, on le voit les comportements touristiques n’ont rien à envier aux comportements humains en général. Ils se coulent dans des corridors de la complexité en faisant des choix parfois raisonnables, souvent beaucoup moins.
Et puis surtout, ils se modèlent sur les situations économiques respectives des uns et des autres qui préfèrent fermer les yeux sur ce qui gêne et s’offrir des séjours sur fond de cartes postales plutôt que de regarder qui actionnent les ficelles des cartes postales.
Pour le moment, les dictateurs, excepté quand ils deviennent des bourreaux comme le maître du Kremlin n’ont donc pas grand-chose à craindre pour leurs touristes.
La Hongrie de V. Orban ne perdra des visiteurs cet été que par rapport à sa situation géographique. Et Bolsonaro au Brésil ne parvient toujours pas à dissuader les touristes de venir goûter aux charmes d’une destination qu’il est pourtant en train de ravager sur le plan environnemental !
Entre tourisme et politique, les choses ne sont donc toujours pas claires. Une fois de plus, force est de constater que les attitudes diffèrent selon les niveaux d’éducation des voyageurs et leur degré de conscience politique.
Une minorité seulement est sensible aux arcanes de la politique des pays où ils passent leurs vacances, quand la majorité reste juste sensible au visage des présidents. Et encore !
… En effet, n’était-ce pas à Zidane que les étrangers pensaient quand ils pensaient à la France dans les années 2000 ?
Le président en général est une icône. Emmanuel Macron en est une. Mais, il n’est pas la seule…
Et puis surtout, ils se modèlent sur les situations économiques respectives des uns et des autres qui préfèrent fermer les yeux sur ce qui gêne et s’offrir des séjours sur fond de cartes postales plutôt que de regarder qui actionnent les ficelles des cartes postales.
Pour le moment, les dictateurs, excepté quand ils deviennent des bourreaux comme le maître du Kremlin n’ont donc pas grand-chose à craindre pour leurs touristes.
La Hongrie de V. Orban ne perdra des visiteurs cet été que par rapport à sa situation géographique. Et Bolsonaro au Brésil ne parvient toujours pas à dissuader les touristes de venir goûter aux charmes d’une destination qu’il est pourtant en train de ravager sur le plan environnemental !
Entre tourisme et politique, les choses ne sont donc toujours pas claires. Une fois de plus, force est de constater que les attitudes diffèrent selon les niveaux d’éducation des voyageurs et leur degré de conscience politique.
Une minorité seulement est sensible aux arcanes de la politique des pays où ils passent leurs vacances, quand la majorité reste juste sensible au visage des présidents. Et encore !
… En effet, n’était-ce pas à Zidane que les étrangers pensaient quand ils pensaient à la France dans les années 2000 ?
Le président en général est une icône. Emmanuel Macron en est une. Mais, il n’est pas la seule…
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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