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Le tourisme au secours de la planète ? Non seulement il sied aux villes en les rendant plus attractives ; mais, il permet de sauver le patrimoine d’une mort inéluctable - DepositPhotos.com, phil_bird
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Quand un certain monsieur Trump, promoteur immobilier de profession, imagine transformer Gaza en une zone touristique de luxe, l’idée n’est pas nouvelle et n’est pas totalement sotte, puisque bien avant lui, d’autres nettement plus sensés, avaient aussi espéré convertir l’argent versé à la région, en hôtels haut de gamme, parcs de loisirs, stations balnéaires et autres casinos… pouvant fournir des emplois à la population.
Il faut dire que le climat s’y prêtait et que déjà les Émirats Arabes Unis montraient la voie de ce développement touristique effréné qui, aujourd’hui, leur permet d’envisager sereinement l’après-pétrole, en accueillant quelque 30 millions de touristes internationaux.
Un record !
Il y a un hic : Donald Trump souhaite déporter deux millions de Palestiniens pour installer ses tours et néglige le fait que le Hamas préfère, lui, creuser des tunnels !
Le plan russe en mer d’Azov
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Faisant allusion à la construction de pas moins de 20 stations sur les bords de la mer d’Azov (du Nord de la Crimée au sud du Donbass) qui pourraient accueillir quelque 16 millions de touristes par an, ce plan ne devrait pas être réalisé au rabais.
Moscou prétend mobiliser 30 milliards d’euros et espère surtout intégrer une partie de l’Ukraine à son territoire national, moyennant la construction de nouvelles routes, chemins de fer et liaisons aériennes, comme elle l’a fait avec la péninsule de Crimée. Mais, le tout devrait être très écoresponsable.
Lire aussi : Futuroscopie - Où est passé le tourisme russe ? 🔑
Selon le réseau de médias financé par les États-Unis Radio Free Europe, certains responsables des territoires occupés ont déjà été informés des plans de développement de nouvelles infrastructures touristiques.
L’administrateur nommé par la Russie pour Zaporijia aurait ainsi annoncé sur Telegram « un projet qui implique la construction de plus de 100 hôtels », tandis que les autorités d’occupation russes dans la région sud de Kherson ont également annoncé des plans pour développer de nouvelles stations touristiques et de nouvelles infrastructures...
L’administrateur nommé par la Russie pour Zaporijia aurait ainsi annoncé sur Telegram « un projet qui implique la construction de plus de 100 hôtels », tandis que les autorités d’occupation russes dans la région sud de Kherson ont également annoncé des plans pour développer de nouvelles stations touristiques et de nouvelles infrastructures...
En Égypte, Tunisie, Maroc puis en Thaïlande, au Vietnam, Brésil… la tendance après-guerre a été aussi de lancer des programmes touristiques permettant de créer une nouvelle économie.
Le tourisme vu comme une manne devait ainsi permettre de faire rentrer des devises, créer des emplois et promouvoir une nouvelle image de destinations qui resteront pourtant longtemps encore des dictatures.
En Europe, alors que le général Franco poursuivait sa stratégie de développement touristique le long de la Méditerranée espagnole, avec succès, l’Italie s’attaquait aux côtes de l’Adriatique avec autant de succès.
Le tourisme vu comme une manne devait ainsi permettre de faire rentrer des devises, créer des emplois et promouvoir une nouvelle image de destinations qui resteront pourtant longtemps encore des dictatures.
En Europe, alors que le général Franco poursuivait sa stratégie de développement touristique le long de la Méditerranée espagnole, avec succès, l’Italie s’attaquait aux côtes de l’Adriatique avec autant de succès.
La reconversion économique des régions françaises : une vieille habitude
Tandis que la France, comme les autres, reconstruisait, rénovait, aménageait son littoral - Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Paca (Marina Baie des Anges, Port Grimaud, Euro-méditerranéen) - de nombreuses régions françaises choisissaient aussi l’investissement et l’innovation touristique.
Outre la fin de la guerre, la motivation vint aussi des fermetures d’usines qui jetaient à la rue des millions d’ouvriers que ce soit dans les bassins miniers des Hauts-de-France ou en Lorraine ou encore dans le bassin de Carmaux.
Quant au déclin du religieux, il fut aussi à l’origine de dizaines de reconversions de couvents, abbayes, monastères en musées, centres d’arts, villages de vacances, tiers lieux.
Dans le nord, région considérée comme fort peu touristique, on a même imaginé de transformer les corons en pistes de ski, tandis que le centre d’art minier de Lewarde et Nausicaa (Boulogne-sur-Mer) ouvraient leurs portes à de nouvelles clientèles dans les années 80.
Encore était-ce avant que Lens accueille Le Louvre et que Metz accueille une déclinaison du centre Pompidou.
Encore était-ce avant que des pièces supplémentaires s’ajoutent à l’immense puzzle touristique en cours d’élaboration dans notre pays qui voyait aussi se construire golfs, parcs de loisirs et parcs à thèmes alors que la quête d’or blanc chahutait la montagne, créant pistes de ski, stations nouvelles et volumes excessifs de touristes.
Car, poussés par la fièvre immobilière, n’a-t-on pas donné dans l’excès ? Et n’a-t-on pas dû rapidement verrouiller quelques-uns de ces nouveaux venus mal pensés, mal conçus, peu adaptés aux attentes ?
Outre la fin de la guerre, la motivation vint aussi des fermetures d’usines qui jetaient à la rue des millions d’ouvriers que ce soit dans les bassins miniers des Hauts-de-France ou en Lorraine ou encore dans le bassin de Carmaux.
Quant au déclin du religieux, il fut aussi à l’origine de dizaines de reconversions de couvents, abbayes, monastères en musées, centres d’arts, villages de vacances, tiers lieux.
Dans le nord, région considérée comme fort peu touristique, on a même imaginé de transformer les corons en pistes de ski, tandis que le centre d’art minier de Lewarde et Nausicaa (Boulogne-sur-Mer) ouvraient leurs portes à de nouvelles clientèles dans les années 80.
Encore était-ce avant que Lens accueille Le Louvre et que Metz accueille une déclinaison du centre Pompidou.
Encore était-ce avant que des pièces supplémentaires s’ajoutent à l’immense puzzle touristique en cours d’élaboration dans notre pays qui voyait aussi se construire golfs, parcs de loisirs et parcs à thèmes alors que la quête d’or blanc chahutait la montagne, créant pistes de ski, stations nouvelles et volumes excessifs de touristes.
Car, poussés par la fièvre immobilière, n’a-t-on pas donné dans l’excès ? Et n’a-t-on pas dû rapidement verrouiller quelques-uns de ces nouveaux venus mal pensés, mal conçus, peu adaptés aux attentes ?
Le tourisme leur va si bien mais le surtourisme ne leur va pas !
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Pendant que des villes nouvelles poussaient aussi comme des champignons, il fallut bel et bien fermer à peine ouverts, les parcs de Zygofolis, Mirapolis, la Planète magique à Paris et quelques golfs.
Mais, l’essor touristique était au rendez-vous et, guerre ou pas guerre, dès qu’un monument en friche était repéré, l’habitude était prise d’en faire un lieu touristique.
A Paris seule, après des années de réunions, tractations, alors que les grands musées ouvraient, on a initié des projets comme la transformation de la Villette en espace de loisirs (Cité de la musique, Philarmonie), centre de congrès, hôtels…
Plus tard, ce fut le tour des pompes funèbres, puis récemment de l’hôtel de la Marine et de la Bourse de commerce devenue la superbe Fondation Pinault…
Et, ce n’est pas fini ! La moindre gare, hôpital ou usine abandonnés… on pense tourisme et on construit tourisme. Car non seulement le tourisme sied aux villes en les rendant plus attractives ; mais, il permet de sauver le patrimoine ordinaire et extraordinaire d’une mort inéluctable.
Il faut dire que la déferlante touristique a de quoi séduire. Mais, que l’on ne vienne pas ensuite, se plaindre de surtourisme !
Mais, l’essor touristique était au rendez-vous et, guerre ou pas guerre, dès qu’un monument en friche était repéré, l’habitude était prise d’en faire un lieu touristique.
A Paris seule, après des années de réunions, tractations, alors que les grands musées ouvraient, on a initié des projets comme la transformation de la Villette en espace de loisirs (Cité de la musique, Philarmonie), centre de congrès, hôtels…
Plus tard, ce fut le tour des pompes funèbres, puis récemment de l’hôtel de la Marine et de la Bourse de commerce devenue la superbe Fondation Pinault…
Et, ce n’est pas fini ! La moindre gare, hôpital ou usine abandonnés… on pense tourisme et on construit tourisme. Car non seulement le tourisme sied aux villes en les rendant plus attractives ; mais, il permet de sauver le patrimoine ordinaire et extraordinaire d’une mort inéluctable.
Il faut dire que la déferlante touristique a de quoi séduire. Mais, que l’on ne vienne pas ensuite, se plaindre de surtourisme !
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Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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