Si plus d’un milliard de personnes reprennent la route cet été, les risques de bousculades sont réels - Depositphotos.com Auteur Krakenimages.com
Tout le monde en était convenu. Pendant cette époque de grande sagesse qu’a été le premier confinement lié à la pandémie, il est devenu évident pour une partie d’entre nous que le tourisme de masse devait laisser la place à un tourisme plus raisonné et modéré accordant plus d’espace, de silence, de nature pour les futures générations touristiques.
La sensibilité écologique a bondi, atteignant des scores que les discours des politiques n’avaient jamais réussi à générer. Partout dans le monde occidental.
Mais, force est de constater qu’à peine les frontières ré-ouvertes, et le variant Omicron un peu mieux contrôlé, destinations et acteurs privés et publics n’ont eu de cesse que de relancer leurs ventes, en n’omettant pas de les habiller de vert afin de satisfaire ce « green dream » qui hante nos esprits.
Certes, le tourisme est bel et bien une économie et une économie qui doit vendre des voyages pour pouvoir continuer à exister et à se développer. Mais, attention. Le secteur touristique, tout le monde l’a dit, a aussi des territoires à préserver et des flux à modérer pour satisfaire ses clientèles.
Or, si plus d’un milliard de personnes reprennent la route cet été, les risques de bousculades sont réels. Surtout dans des régions comme le Bassin Méditerranéen, première destination balnéaire internationale, dont les vulnérabilités environnementales conjuguées aux problèmes de surpopulation sont alarmantes.
La sensibilité écologique a bondi, atteignant des scores que les discours des politiques n’avaient jamais réussi à générer. Partout dans le monde occidental.
Mais, force est de constater qu’à peine les frontières ré-ouvertes, et le variant Omicron un peu mieux contrôlé, destinations et acteurs privés et publics n’ont eu de cesse que de relancer leurs ventes, en n’omettant pas de les habiller de vert afin de satisfaire ce « green dream » qui hante nos esprits.
Certes, le tourisme est bel et bien une économie et une économie qui doit vendre des voyages pour pouvoir continuer à exister et à se développer. Mais, attention. Le secteur touristique, tout le monde l’a dit, a aussi des territoires à préserver et des flux à modérer pour satisfaire ses clientèles.
Or, si plus d’un milliard de personnes reprennent la route cet été, les risques de bousculades sont réels. Surtout dans des régions comme le Bassin Méditerranéen, première destination balnéaire internationale, dont les vulnérabilités environnementales conjuguées aux problèmes de surpopulation sont alarmantes.
Plus de plaintes que d’habitude
<img src="https://www.tourmag.com/my/tourmag/site/version2020/regie-video/pixel.png" width="1" height="1" style="border:0px" id="debloquage_article_abonnement">A ce sujet, d’ores et déjà, le patron de Jet2 (cité par Travel Weekly) dans une conférence qui s’est tenue à Ténérife, a tiré la sonnette d’alarme sur les risques augmentés de plaintes que provoqueront ces embouteillages.
A la fois dans les aéroports, les gares et les hôtels. Risques liés à la mauvaise qualité du service, eux-mêmes provoqués par la pénurie de personnel qui sévit un peu partout dans le monde. Selon lui, et bien d’autres, les vacanciers ont été prêts à tout accepter durant les deux premières années de pandémie.
Pourvu qu’ils partent, peu importait les conditions. Mais, la tolérance a fait long feu. Et, les vacanciers de l’été 2022, afficheront un haut niveau d’exigence qu’il vaudra mieux être capable de satisfaire. « Ils n’accepteront pas du sous service », insiste-t-il.
Le challenge pour l’été sera donc de fournir un service de qualité, donc un personnel de qualité, quitte à devoir le payer plus cher. Suffisant ? Non. Pas vraiment.
Car, aux USA par exemple, la « grande démission » sévit toujours. On manque d’employés notamment dans la restauration. Et en France ? Le coup de pouce salarial a-t-il changé la donne ? Pas encore sûr.
A la fois dans les aéroports, les gares et les hôtels. Risques liés à la mauvaise qualité du service, eux-mêmes provoqués par la pénurie de personnel qui sévit un peu partout dans le monde. Selon lui, et bien d’autres, les vacanciers ont été prêts à tout accepter durant les deux premières années de pandémie.
Pourvu qu’ils partent, peu importait les conditions. Mais, la tolérance a fait long feu. Et, les vacanciers de l’été 2022, afficheront un haut niveau d’exigence qu’il vaudra mieux être capable de satisfaire. « Ils n’accepteront pas du sous service », insiste-t-il.
Le challenge pour l’été sera donc de fournir un service de qualité, donc un personnel de qualité, quitte à devoir le payer plus cher. Suffisant ? Non. Pas vraiment.
Car, aux USA par exemple, la « grande démission » sévit toujours. On manque d’employés notamment dans la restauration. Et en France ? Le coup de pouce salarial a-t-il changé la donne ? Pas encore sûr.
Le « pent up travel » : un état d’esprit à prendre en compte
A l’appui de ce constat : la propagation à très grande échelle du terme de « pent-up ». Un adjectif qui signifie « refoulé » ou « réprimé » ou encore « frustré ».
Adossé au terme de « travel » et « demand », il en dit long sur l’état d’esprit de populations très éprouvées par les restrictions liées au Covid, dans tous les domaines, notamment le voyage. Il insiste par la même occasion sur la nécessité de la part des professionnels de répondre à ces demandes d’autant plus pressantes que, si l’on reprend les enquêtes prédictives réalisées sur certains marchés, cette exigence prend le dessus.
On veut d’autant plus du « mieux » que l’on est prêt à « payer plus ». Les budgets cet été devraient en effet être à la hausse après avoir été pour certains sacrifiés l’an dernier. Et, n’oubliez pas, certains veulent faire en 2022 « le voyage d’une vie » ! Le tout sur fond de sécurité sanitaire, géo politique, et climatique.
Avec des opérateurs précautionneux sur le plan écologique. Mais que l’on n’est pas forcément encore prêts à rémunérer à la hauteur de leurs efforts. Malgré les enquêtes prétendant que les touristes sont prêts à payer plus pour plus de « durabilité », la question est loin d’être résolue.
Adossé au terme de « travel » et « demand », il en dit long sur l’état d’esprit de populations très éprouvées par les restrictions liées au Covid, dans tous les domaines, notamment le voyage. Il insiste par la même occasion sur la nécessité de la part des professionnels de répondre à ces demandes d’autant plus pressantes que, si l’on reprend les enquêtes prédictives réalisées sur certains marchés, cette exigence prend le dessus.
On veut d’autant plus du « mieux » que l’on est prêt à « payer plus ». Les budgets cet été devraient en effet être à la hausse après avoir été pour certains sacrifiés l’an dernier. Et, n’oubliez pas, certains veulent faire en 2022 « le voyage d’une vie » ! Le tout sur fond de sécurité sanitaire, géo politique, et climatique.
Avec des opérateurs précautionneux sur le plan écologique. Mais que l’on n’est pas forcément encore prêts à rémunérer à la hauteur de leurs efforts. Malgré les enquêtes prétendant que les touristes sont prêts à payer plus pour plus de « durabilité », la question est loin d’être résolue.
Le fantôme du « sur tourisme » se profile sur l’été
… Je n’ai rien contre le Maroc, la Tunisie, l’Espagne, Israël et tous ces territoires qui sont obligés de jouer la carte touristique pour relever leur économie. Je n’ai surtout rien contre la Grèce. Fort au contraire.
Ce pays m’enchante comme il enchante tous les Grécophiles que comptent la France qui y envoie plus d’un million de visiteurs chaque année, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les USA où des légions de Gréco Américains sont sur les starting-blocks pour s’envoler vers la Mer Égée.
Mais, la Grèce est un territoire fragile, fragmenté en îles dont les capacités d’accueil sont limitées et dont le charme provient justement de ses faibles quotas d’hébergements marchands, de ses tavernes étalées sur la plage servant des salades cultivées dans le jardin attenant.
Or, Jet2 par exemple annonce avoir augmenté le nombre de sièges disponibles de 500 000 pour atteindre plus d’un million de sièges pour l’été. De quoi remplir le millier d’hôtels, les 400 villas et 175 ressorts qu’il gère sur une quinzaine de destinations comme Rhodes, Santorin, Kos, Mykonos, Lesbos…
Partout, les B&B et autres hôtels affichent complet pendant les mois d’été alors que Juin et Septembre sont beaucoup plus animés que les autres années. Il faut dire que le PIB du tourisme grec est élevé : 21% et que la Grèce n’a pas d’autres industries pour sortir de ses difficultés économiques, mises à part ses constructions navales. Elle abat donc toutes ses cartes et rêve de dépasser les scores de 2019, année record où elle avait enregistré 30 millions d’arrivées internationales…
Et, comme si la mer et les sites archéologiques conjugués aux charmes d’Athènes en city-breaks ne suffisaient pas, la Grèce a aussi fait savoir au Sommet d’Andorre sur la montagne, qu’elle allait commercialiser sur le marché européen ses stations de ski du nord du pays. Comme la station Parnassos par exemple qui compte une vingtaine de pistes à deux heures d’Athènes…
Décidément, les « revenge travellers » après des mois de « frustration » auront bien l’embarras du choix pour aller skier. Mais, jusqu’à quand ?
Ce pays m’enchante comme il enchante tous les Grécophiles que comptent la France qui y envoie plus d’un million de visiteurs chaque année, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les USA où des légions de Gréco Américains sont sur les starting-blocks pour s’envoler vers la Mer Égée.
Mais, la Grèce est un territoire fragile, fragmenté en îles dont les capacités d’accueil sont limitées et dont le charme provient justement de ses faibles quotas d’hébergements marchands, de ses tavernes étalées sur la plage servant des salades cultivées dans le jardin attenant.
Or, Jet2 par exemple annonce avoir augmenté le nombre de sièges disponibles de 500 000 pour atteindre plus d’un million de sièges pour l’été. De quoi remplir le millier d’hôtels, les 400 villas et 175 ressorts qu’il gère sur une quinzaine de destinations comme Rhodes, Santorin, Kos, Mykonos, Lesbos…
Partout, les B&B et autres hôtels affichent complet pendant les mois d’été alors que Juin et Septembre sont beaucoup plus animés que les autres années. Il faut dire que le PIB du tourisme grec est élevé : 21% et que la Grèce n’a pas d’autres industries pour sortir de ses difficultés économiques, mises à part ses constructions navales. Elle abat donc toutes ses cartes et rêve de dépasser les scores de 2019, année record où elle avait enregistré 30 millions d’arrivées internationales…
Et, comme si la mer et les sites archéologiques conjugués aux charmes d’Athènes en city-breaks ne suffisaient pas, la Grèce a aussi fait savoir au Sommet d’Andorre sur la montagne, qu’elle allait commercialiser sur le marché européen ses stations de ski du nord du pays. Comme la station Parnassos par exemple qui compte une vingtaine de pistes à deux heures d’Athènes…
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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