Inutile dâavoir un imaginaire surpeuplĂ© dâimages touristiques, puisque ce seront les algorithmes qui manipuleront les cerveaux donc les imaginaires des touristes - Depositphotos.com Auteur Patryk_Kosmider
⊠Mais, dâabord, quelques prĂ©cisions sur le sujet. Lâiconographie touristique est une rĂ©alitĂ©Ì omniprĂ©sente. Elle fleurit sur les murs, les Ă©crans, les pages des livres et des magazines... et sâinscrit dans nos mĂ©moires, sous la forme de reprĂ©sentations plus ou moins conscientes, ce qui en fait la complexitĂ©Ì. La rĂ©alitĂ©Ì des images touristiques est en effet beaucoup plus singulieÌre quâelle en a lâair.
Comme le touriste dont nous eÌvoquons rĂ©guliĂšrement la « complexiteÌ Â» (voir dossier « Qui sont vos clients »), elle est composeÌe dâimages qui sont multiples, contradictoires, positives, neÌgatives, rĂ©elles, fictives, exagĂ©rĂ©es, dĂ©formĂ©es... Il nâest donc pas aiseÌ de faire un tri aÌ partir duquel un voyagiste par exemple, pourra aÌ coup sĂ»r construire une stratĂ©gie de communication capable de sĂ©duire le plus grand nombre.
La partie est dâautant moins aisĂ©e que les imaginaires sont individuels. Chacun dâentre nous porte en lui des reprĂ©sentations issues de ses propres lectures, des films quâil a vus, des pays dans lesquels il a voyagĂ©Ì, de son environnement familial, son bagage intellectuel... qui ne peuvent pas facilement se catĂ©goriser.
Mais, il porte aussi en lui des reprĂ©sentations inhĂ©rentes aÌ la civilisation dans laquelle il vit, donc de nature anthropologique : ce sont les images symboliques, lesquelles varient dâune civilisation aÌ une autre et influencent les imaginaires. Un asiatique par exemple ne met pas dans la montagne ou dans la couleur blanche les meÌmes valeurs symboliques quâun EuropeÌen. Pour compliquer le tout, ne nĂ©gligeons pas le fait que ces images sont souvent inconscientes !
Comme le touriste dont nous eÌvoquons rĂ©guliĂšrement la « complexiteÌ Â» (voir dossier « Qui sont vos clients »), elle est composeÌe dâimages qui sont multiples, contradictoires, positives, neÌgatives, rĂ©elles, fictives, exagĂ©rĂ©es, dĂ©formĂ©es... Il nâest donc pas aiseÌ de faire un tri aÌ partir duquel un voyagiste par exemple, pourra aÌ coup sĂ»r construire une stratĂ©gie de communication capable de sĂ©duire le plus grand nombre.
La partie est dâautant moins aisĂ©e que les imaginaires sont individuels. Chacun dâentre nous porte en lui des reprĂ©sentations issues de ses propres lectures, des films quâil a vus, des pays dans lesquels il a voyagĂ©Ì, de son environnement familial, son bagage intellectuel... qui ne peuvent pas facilement se catĂ©goriser.
Mais, il porte aussi en lui des reprĂ©sentations inhĂ©rentes aÌ la civilisation dans laquelle il vit, donc de nature anthropologique : ce sont les images symboliques, lesquelles varient dâune civilisation aÌ une autre et influencent les imaginaires. Un asiatique par exemple ne met pas dans la montagne ou dans la couleur blanche les meÌmes valeurs symboliques quâun EuropeÌen. Pour compliquer le tout, ne nĂ©gligeons pas le fait que ces images sont souvent inconscientes !
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Or, selon Gaston Bachelard, « les images repreÌsentent une façon dâentrer en relation avec lâespace et la matiĂšre qui geÌneÌre du sens, sans pour autant deÌterminer strictement des comportements et des configurations. Elles permettent aux individus et aux groupes de se repreÌsenter un lieu en tant que destination touristique appreÌhendable ; elles creÌent le deÌsir, rendent un lieu attractif, contribuent aÌ concreÌtiser un projet de voyage.
De plus, ces images interviennent non seulement au moment du choix de la destination, mais eÌgalement sur place ». Et, nul nâignore que neÌgatives, elles deÌtournent le visiteur potentiel dâune destination ou dâun site !
Outre lâanalyse spatiale de lâimage, dâautres en analysent la temporaliteÌ. Un grand mot pour eÌvoquer les eÌvolutions, les meÌtamorphoses, les ruptures qui peuvent se produire dans les imaginaires par le truchement de nouveaux pheÌnomeÌnes geÌopolitiques, eÌconomiques, sociologiques, technologiques bien entendu et, touristiques.
Nul ne contestera que le TGV a modifieÌ la repreÌsentation traditionnelle du train et que la crise climatique actuelle fait de nouveau Ă©voluer cette image. Tandis que le tourisme de masse, souvent eÌvoqueÌ et deÌcrieÌ, dĂ©truit les reprĂ©sentations de certains hauts lieux du patrimoine mondial comme Venise ou certains quartiers de Paris.
Quant à la pandémie a-t-elle déformé voire transformé les imaginaires liés à certaines destinations trÚs frappées par le Covid, et pendant combien de temps : la Californie, le Brésil, le Royaume-Uni ? La Chine, les USA sortiront-ils indemnes de cette crise sanitaire ?
Pour ce qui est de lâactualitĂ© nĂ©gative, on peut Ă©galement se demander pendant combien de temps, elle sera de nature Ă influencer les imaginaires et Ă les coloniser avec des images dissuasives ?
De plus, ces images interviennent non seulement au moment du choix de la destination, mais eÌgalement sur place ». Et, nul nâignore que neÌgatives, elles deÌtournent le visiteur potentiel dâune destination ou dâun site !
Outre lâanalyse spatiale de lâimage, dâautres en analysent la temporaliteÌ. Un grand mot pour eÌvoquer les eÌvolutions, les meÌtamorphoses, les ruptures qui peuvent se produire dans les imaginaires par le truchement de nouveaux pheÌnomeÌnes geÌopolitiques, eÌconomiques, sociologiques, technologiques bien entendu et, touristiques.
Nul ne contestera que le TGV a modifieÌ la repreÌsentation traditionnelle du train et que la crise climatique actuelle fait de nouveau Ă©voluer cette image. Tandis que le tourisme de masse, souvent eÌvoqueÌ et deÌcrieÌ, dĂ©truit les reprĂ©sentations de certains hauts lieux du patrimoine mondial comme Venise ou certains quartiers de Paris.
Quant à la pandémie a-t-elle déformé voire transformé les imaginaires liés à certaines destinations trÚs frappées par le Covid, et pendant combien de temps : la Californie, le Brésil, le Royaume-Uni ? La Chine, les USA sortiront-ils indemnes de cette crise sanitaire ?
Pour ce qui est de lâactualitĂ© nĂ©gative, on peut Ă©galement se demander pendant combien de temps, elle sera de nature Ă influencer les imaginaires et Ă les coloniser avec des images dissuasives ?
Imaginaires et technologie : un hacking des imaginaires
Par ailleurs, la multiplication des images via lâexplosion du numĂ©rique, des smartphones et autres rĂ©seaux sociaux pose un autre problĂšme. A-t-elle transformĂ© la constitution des imaginaires mais surtout nâa-t-elle pas tendance Ă les saturer et Ă freiner les choix du touriste ?
Sera-t-il donc bien utile Ă lâavenir, pour les opĂ©rateurs touristiques, de continuer dâutiliser Ă outrance des boĂźtes mails et des rĂ©seaux sociaux de plus en plus envahissants et polluants pour diffuser des informations redondantes la plupart du temps ?
Enfin, qui dit technologie, dit intelligence artificielle et big data. Or, dâores et dĂ©jĂ , quelques start-ups proposent de faire du marketing prĂ©dictif Ă partir de collectes de donnĂ©es sur les comportements.
Inutile donc dâavoir un imaginaire surpeuplĂ© dâimages touristiques, puisque ce seront les algorithmes qui manipuleront les cerveaux donc les imaginaires des touristes. La fusion de lâinformatique et des neuro sciences pourrait bel et bien provoquer un hacking des cerveaux dans un avenir peu lointain !
Si bien que dans le monde de demain, les reprĂ©sentations touristiques Ă la fois complexes, voire chaotiques, rendront les imaginaires moins limpides quâils le sont aujourdâhui. Ce qui aura pour tĂąche de complexifier le travail des marketeurs.
En fait, deux Ă©coles pourraient sâaffronter. Dâune part, on aura ceux qui auront Ă cĆur de manipuler les imaginaires touristiques Ă lâaide de tous les outils technologiques disponibles. De lâautre, subsisteront les partisans dâun monde oĂč lâimaginaire touristique de chacun le laissera libre de rĂȘver.
Sera-t-il donc bien utile Ă lâavenir, pour les opĂ©rateurs touristiques, de continuer dâutiliser Ă outrance des boĂźtes mails et des rĂ©seaux sociaux de plus en plus envahissants et polluants pour diffuser des informations redondantes la plupart du temps ?
Enfin, qui dit technologie, dit intelligence artificielle et big data. Or, dâores et dĂ©jĂ , quelques start-ups proposent de faire du marketing prĂ©dictif Ă partir de collectes de donnĂ©es sur les comportements.
Inutile donc dâavoir un imaginaire surpeuplĂ© dâimages touristiques, puisque ce seront les algorithmes qui manipuleront les cerveaux donc les imaginaires des touristes. La fusion de lâinformatique et des neuro sciences pourrait bel et bien provoquer un hacking des cerveaux dans un avenir peu lointain !
Si bien que dans le monde de demain, les reprĂ©sentations touristiques Ă la fois complexes, voire chaotiques, rendront les imaginaires moins limpides quâils le sont aujourdâhui. Ce qui aura pour tĂąche de complexifier le travail des marketeurs.
En fait, deux Ă©coles pourraient sâaffronter. Dâune part, on aura ceux qui auront Ă cĆur de manipuler les imaginaires touristiques Ă lâaide de tous les outils technologiques disponibles. De lâautre, subsisteront les partisans dâun monde oĂč lâimaginaire touristique de chacun le laissera libre de rĂȘver.
⊠En rĂ©sumĂ© : pour aborder ce sujet important, nous avons choisi de lâaborder aÌ travers deux grands chapitres consacrĂ©s aux territoires et destinations, puis aux transports et hĂ©bergements. Et, dans chaque chapitre, nous nous sommes attacheÌs aÌ deÌcrire trois types dâimages qui se superposent dans les esprits et produisent des imaginaires :
- les images issues de la reÌaliteÌ de lâhistoire du tourisme
- les images issues du symbolisme « officiel » propre à chaque culture
- les images issues de la moderniteÌ dans laquelle nous vivons.
- les images issues de la reÌaliteÌ de lâhistoire du tourisme
- les images issues du symbolisme « officiel » propre à chaque culture
- les images issues de la moderniteÌ dans laquelle nous vivons.
Journaliste, consultante, confĂ©renciĂšre, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin dâen analyser les consĂ©quences sur le secteur du tourisme.
AprĂšs avoir dĂ©veloppĂ© pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de lâactualitĂ© oĂč elle dĂ©code le prĂ©sent pour prĂ©voir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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