Les vacances tout compris peuvent-elles retirer le plomb qu’elles ont dans l'aile ? Le sujet était au cœur d’un débat entre certains grands patrons du secteur © PG TM
« Un cataclysme sans précédent », « une remise en cause de tout le secteur touristique », « l’incapacité de s’adapter aux nouveaux usages »…
Les mots sont forts dans les allées de l’IFTM Top Resa, qui se tient jusqu’à ce vendredi 4 octobre 2019 à Paris, pour évoquer la faillite récente de Thomas Cook.
Mais cette débâcle profonde sonne-t-elle forcément le glas des agences de voyages et des tour-opérateurs ?
Les vacances tout compris peuvent-elles retirer le plomb qu’elles ont dans l'aile ? Le sujet était au cœur d’un débat entre certains grands patrons du secteur, jeudi 3 octobre au matin.
« Ce n’est pas la faillite du secteur, c’est la faillite des mauvais ! », tranche Jean-Pierre Mas, à la tête du syndicat des Entreprises du Voyage (EDV).
« Le groupe Thomas Cook arrivait encore à gagner de l’argent mais croulait sous les dettes. La faillite pour eux doit pouvoir rimer avec une renaissance pour les autres ! », estime Jean-Pierre Nadir (Easyvoyage).
Les mots sont forts dans les allées de l’IFTM Top Resa, qui se tient jusqu’à ce vendredi 4 octobre 2019 à Paris, pour évoquer la faillite récente de Thomas Cook.
Mais cette débâcle profonde sonne-t-elle forcément le glas des agences de voyages et des tour-opérateurs ?
Les vacances tout compris peuvent-elles retirer le plomb qu’elles ont dans l'aile ? Le sujet était au cœur d’un débat entre certains grands patrons du secteur, jeudi 3 octobre au matin.
« Ce n’est pas la faillite du secteur, c’est la faillite des mauvais ! », tranche Jean-Pierre Mas, à la tête du syndicat des Entreprises du Voyage (EDV).
« Le groupe Thomas Cook arrivait encore à gagner de l’argent mais croulait sous les dettes. La faillite pour eux doit pouvoir rimer avec une renaissance pour les autres ! », estime Jean-Pierre Nadir (Easyvoyage).
La fin du modèle, pas du métier
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Pour Olivier Kervella, PDG de Kappa Club, ce n’est pas tout le modèle qui s’écroule d’un seul coup.
« Avant, notre monde reposait sur trois piliers : l’affrètement aérien et la maîtrise de l’hôtellerie d’une part et du réseau de distribution de l’autre.
Aujourd’hui le phénomène du low cost auquel nous pouvons nous arrimer a fait s’écrouler cela. Il s’agit clairement de la fin de ce fonctionnement, mais certainement pas du tour-operating », affirme-t-il.
Une des solutions pour continuer d’exister : le sur-mesure, la personnalisation, la spécialisation.
« Voilà pourquoi le mass market est beaucoup plus impacté que le marché du sur-mesure », analyse Olivier Kervella, citant les business models de Voyageurs du Monde ou d’Asia comme des références.
« L’intégration verticale est devenue en effet un modèle fragile. Le secret maintenant c’est l’agilité et la souplesse, et opérer sur une surface restreinte sur laquelle on est un expert », répond justement Guillaume Linton, à la tête d’Asia.
« Il faut savoir réagir en live, déplacer ses engagements, savoir se différencier », précise-t-il. « Nous devons nous adapter et nous réadapter. La suite a déjà commencé, celui qui ne s’adaptera pas mourra », ajoute Serge Laurens (TUI), inspiré par Darwin.
« Avant, notre monde reposait sur trois piliers : l’affrètement aérien et la maîtrise de l’hôtellerie d’une part et du réseau de distribution de l’autre.
Aujourd’hui le phénomène du low cost auquel nous pouvons nous arrimer a fait s’écrouler cela. Il s’agit clairement de la fin de ce fonctionnement, mais certainement pas du tour-operating », affirme-t-il.
Une des solutions pour continuer d’exister : le sur-mesure, la personnalisation, la spécialisation.
« Voilà pourquoi le mass market est beaucoup plus impacté que le marché du sur-mesure », analyse Olivier Kervella, citant les business models de Voyageurs du Monde ou d’Asia comme des références.
« L’intégration verticale est devenue en effet un modèle fragile. Le secret maintenant c’est l’agilité et la souplesse, et opérer sur une surface restreinte sur laquelle on est un expert », répond justement Guillaume Linton, à la tête d’Asia.
« Il faut savoir réagir en live, déplacer ses engagements, savoir se différencier », précise-t-il. « Nous devons nous adapter et nous réadapter. La suite a déjà commencé, celui qui ne s’adaptera pas mourra », ajoute Serge Laurens (TUI), inspiré par Darwin.
Une rupture de confiance avec le public
Un point semble faire l’unanimité entre les patrons du tourisme : au-delà de la question d’un nouveau modèle pour le secteur, la chute de Thomas Cook marque avant tout une rupture de confiance avec les clients des grandes agences et tour-opérateurs français.
Une rupture qu’il convient de rétablir au plus vite, de l’avis général.
« Cela doit être un argument extrêmement fort qu’il nous faut mettre en avant : les agences de voyages ne laissent pas tomber leurs clients ! Au-delà d’un nouveau modèle pour l’industrie du voyage, c’est l’élément clef pour recréer un climat de confiance », estime Jean-Pierre Nadir.
Pour Laurent Abitbol, chef de file du réseau Selectour, rien ne devrait vraiment changer après Thomas Cook : « il y aura toujours des agences de voyages et des tour-opérateurs ».
« Il y a 10 ans, on me répétait déjà que plus personne n’allait en agences et que c’était la fin. A l’époque j’avais 3 agences, aujourd’hui j’en ai plus de 400 », démontre-t-il, précisant que le virage du web avait été pris avec succès.
« Je suis fier de faire de la vente physique, du web-to-store et du store-to-web, le tout avec succès », lance le patron de Marietton Developpement.
« Ce n’est pas la fin d’un modèle, c’est la fin d’une organisation financière », estime de son côté René-Marc Chikli (Seto). « Mais ce qui se passe en ce moment va coûter très cher à la profession dans les mois à venir.
Si l’Etat n’intervient pas, ce n’est plus la peine de faire un salon, nous serons tous en faillite », ajoute-t-il d’un ton plus pessimiste.
De l’avis général, les rachats à venir et la consolidation qui en résultera semble inévitable sur le marché français du tourisme.
Olivier Kervella conclut : « la consolidation ne doit pas être un gros mot. Ces rapprochements vont faire du bien au marché français ».
Une rupture qu’il convient de rétablir au plus vite, de l’avis général.
« Cela doit être un argument extrêmement fort qu’il nous faut mettre en avant : les agences de voyages ne laissent pas tomber leurs clients ! Au-delà d’un nouveau modèle pour l’industrie du voyage, c’est l’élément clef pour recréer un climat de confiance », estime Jean-Pierre Nadir.
Pour Laurent Abitbol, chef de file du réseau Selectour, rien ne devrait vraiment changer après Thomas Cook : « il y aura toujours des agences de voyages et des tour-opérateurs ».
« Il y a 10 ans, on me répétait déjà que plus personne n’allait en agences et que c’était la fin. A l’époque j’avais 3 agences, aujourd’hui j’en ai plus de 400 », démontre-t-il, précisant que le virage du web avait été pris avec succès.
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« Ce n’est pas la fin d’un modèle, c’est la fin d’une organisation financière », estime de son côté René-Marc Chikli (Seto). « Mais ce qui se passe en ce moment va coûter très cher à la profession dans les mois à venir.
Si l’Etat n’intervient pas, ce n’est plus la peine de faire un salon, nous serons tous en faillite », ajoute-t-il d’un ton plus pessimiste.
De l’avis général, les rachats à venir et la consolidation qui en résultera semble inévitable sur le marché français du tourisme.
Olivier Kervella conclut : « la consolidation ne doit pas être un gros mot. Ces rapprochements vont faire du bien au marché français ».