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Faut-il continuer à vendre Alitalia ou craindre une faillite imminente ?

-25 % de ventes pour les 15 premiers jours d'octobre 2013


Face aux menaces qui pèsent sur l'avenir d'Alitalia, les agences de voyages doivent faire preuve de prudence. Ceci même si aucun réseau ou TO d'envergure n'a pour l'instant arrêté les ventes. Le point avec


le Mercredi 30 Octobre 2013

Les ventes d'Alitalia seraient en recul de 25 % pour les deux premières semaines d'octobre 2013 - Photo DR
Les ventes d'Alitalia seraient en recul de 25 % pour les deux premières semaines d'octobre 2013 - Photo DR
Faut-il continuer à vendre Alitalia alors que le sort de la compagnie semble bien incertain ?

D'après nos informations, les ventes seraient en chute de 25% sur la première quinzaine d'octobre 2013 par rapport à l'année dernière.

Difficile toutefois de déceler un début de panique dans les agences de voyages.

"Nous n'avons donné aucune consigne et nos adhérents ne sont pas vraiment inquiets sur le sujet", assure Jean-Pierre Mas, le président de Selectour Afat.

Même son de cloche chez Donatello, qui n'imagine pas la compagnie disparaître du ciel italien.

"Même si c'était le cas, Air France ne laisserait certainement pas tomber les passagers", espère Alain le Scouezec, le directeur commercial.

Une solidarité qui prévaudra certainement pour les passagers en code-share.

"Que le client possède un billet Air France avec Alitalia comme transporteur ou un billet Alitalia avec Air France comme transporteur, je pense qu'il sera pris en charge", précise Emmanuelle Llop d'Equinoxe Avocats.

La marche à suivre en cas de faillite

Concernant les autres vols, la procédure sera peut-être plus compliquée.

Dans le cas d'un forfait, la compagnie aérienne est considérée comme un prestataire aux ordres de l'agence.

La faillite n'étant pas un cas de force majeur, le vendeur devra trouver une solution de remplacement pour ses clients.

En revanche sur les vols secs, l'agence n'a aucun engagement, n'étant que mandataire de la compagnie aérienne. (Lire plus de détails ici)

Mais étant donné la situation actuelle, le client peut-il accuser son agence de lui avoir vendu un billet sur une compagnie en mauvaise santé financière ?

"Tant que les vols sont encore en GDS, il est difficile de faire un quelconque reproche", poursuit Emmanuelle Llop.

Elle précise d'ailleurs qu'il est bien rare qu'une compagnie arrête ses vols du jour au lendemain.

Mais comprend que les vendeurs fassent preuve de prudence. En effet, il n'existe pour l'instant aucun fond de garantie en cas de faillite de compagnie aérienne. Et les institutions européennes ne semblent pas pressées de légiférer sur le sujet.

Alitalia se fait sermonner par Air France

Dans un courrier révélé par le quotidien Il Messaggero, le directeur financier d'Air France-KLM, Philippe Calavia reproche à la compagnie le manque d'informations claires au sujet de son projet d'augmentation de capital.

Il rappelle également la nécessité d'une vaste restructuration de la dette. "Nous avons eu beaucoup d'inquiétudes concernant le plan présenté en juillet 2013 que nous considérons comme trop optimiste. Pourtant, nos préoccupations et nos recommandations n'ont jamais été prises en considération."

Des éléments qui viendraient confirmer les rumeurs. Air France ne devrait pas porter secours à Alitalia, comme le confirme le journal La Tribune.

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Commentaires

1.Posté par David Sprecher Avocat le 31/10/2013 07:04 | Alerter
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Je me permets d'ajouter quelques remarques en sus de la très bonne analyse de ma consoeur Me Lloop.

1. En ce qui concerne la responsabilité de l'agent de voyages quant aux informations à donner aux clients et le conseil des compagnies à choisir : cette responsabilité peut être engagée dans des cas extrêmes lorsque la situation deviant mauvaise et est de notoriété dans le secteur. La responsabilité des GDS ne pouvant être retenue car ces derniers ne fonctionnent que comme vecteurs de transmission d'une information générée par le transporteur aérien lui-même.

2. Sur la question des vols en partage de code : Je partage l'avis de Me Lloop ,sur le plan commercial. Cependant du point de vue juridique strict, je pense qu'un vol vendu par un transporteur marketing et opéré par un transporteur en liquidation ne donnera pas lieu à une quelconque mesure de remboursement autre que celle accordée aux créanciers chrigraphaires. Par contre le cas inverse à mon avis sera lui plus favorable au passage.

2.Posté par Marc le 31/10/2013 10:07 | Alerter
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Dès à présent, la notoriété de la compagnie est atteinte et l'annonce du retrait du groupe AF-KLM actuel dans le plan de recapitalisation qui apportait un montant nécessaire à une survie provisoire d'Alitalia risque bel et bien d'être considérée comme un élément probant d'une très mauvaise santé financière de la compagnie et je crains que la responsabilité des agences qui vendent Alitalia ,depuis hier au moins, ne soit pleinement engagée et que ces agences risqueront, en cas de failites de rembourser les tikets vendus sur leurs fonds propres.

Depuis hier donc la santé financière de la compagnie est annoncée comme très mauvaise avec les indicateurs publiés dans la presse; mais depuis un peu plus longtemps, la santé fianncière de la compagnie était connue comme étant mauvaise: est-ce que les tribunaux considéreront que c'est depuis que la santé financière est très mauvaise ou simplement depuis que la santé est mauvaise, que la responsabilité de l'agence de voyages, conseiller du voyageur, est engagée ? Les éventuelles actions devant les tribunaux le diront ..... mais la chute de 25% des ventes en ce début octobre en dit déjà beaucoup ...

La possibilité de réserver la compagnie sur les GDS ne sera, à mon avis, aucunement un élément retenu par les tribunaux comme un facteur positif pour couvrir la responsabilité de l'agence de voyages car il ne s'agit que d'une relation commerciale entre la compagnie et le GDS qui ne prendra fin qu'en cas de faillite: pour faire simple, le GDS récolte l'argent à verser à la compagnie et que la compagnie soit en mauvaise santé financière ou pas, il est de toute manière rémunéré pour les segments réservés tant que faillite n'est pas déclarée.

3.Posté par Marc Antoine le 31/10/2013 12:35 | Alerter
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D'où l’extrême urgence de créer un fond de garantie. (vieux serpent de mer qui ne resurgit tous les 2 ans en moyenne, lorsqu'une compagnie disparait).
Fond de Garantie par une instance officielle qui aura aussi le courage en fonction des résultats publiés par ces compagnies de les inclure ou de les exclure . Pour celà, charge à lui d'anticiper avec des analystes de la profession.
Rien de nouveau dans l'absolue , puisque c'est ce que faisait très bien Tourfinance ou la CRF AS , avec ses propres adhérents. Dans la très grande majorité des cas, depuis des années, les fournisseurs des ces agences , qui suivaient les consignes, se retrouvaient rarement sinistrés.

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