Détruire, déménager, défaire, cela ne fait que commencer pour le secteur du tourisme - Photo Domaines Skiables de France
Selon un reportage de France Inter : « À Quiberville-sur-Mer, en Seine-Maritime, le camping municipal du bord de mer a été relocalisé pour éviter de nouvelles inondations. L’emplacement va redevenir une zone naturelle donc s’adapter au vrai changement de pratiques en matière réchauffement climatique et de montée du niveau des mers ».
Pour la petite station des années soixante, celle des tentes de toile et des tables pliantes, la page est dure à tourner. Surtout pour le maire. Mais, conscient du danger celui-ci n’avait pas le choix. Un spécialiste du changement climatique sur le littoral normand prévienait en effet : Le niveau de la mer sur cette côte, a augmenté de 20 cm en 100 ans dont 10 cm depuis 30 ans.
Et la digue construite au XIX éme siècle, plusieurs fois consolidée ne suffit plus. « Pire, ajoute-t-il, elle empêche la rivière la Saâne de se jeter dans la mer ». Certes, un nouveau camping a été ouvert en 2023, à 700 mètres du précédent. Mais cela suffira-t-il ?
Pour la petite station des années soixante, celle des tentes de toile et des tables pliantes, la page est dure à tourner. Surtout pour le maire. Mais, conscient du danger celui-ci n’avait pas le choix. Un spécialiste du changement climatique sur le littoral normand prévienait en effet : Le niveau de la mer sur cette côte, a augmenté de 20 cm en 100 ans dont 10 cm depuis 30 ans.
Et la digue construite au XIX éme siècle, plusieurs fois consolidée ne suffit plus. « Pire, ajoute-t-il, elle empêche la rivière la Saâne de se jeter dans la mer ». Certes, un nouveau camping a été ouvert en 2023, à 700 mètres du précédent. Mais cela suffira-t-il ?
Les démolitions de domaines skiables se poursuivent
Pendant ce temps, des remontées mécaniques sont en train disparaître du paysage dans les Vosges.
Les téléskis de Retournemer, à l'arrêt depuis 20 ans subissent une opération qui va durer deux mois, pilotée par l'association Domaines skiables de France, en congrès à Reims le 2 octobre, qui n’en est pas à son coup d’essai.
En effet, un troisième téléski sera démonté au Collet. Et sur les autres massifs notamment dans les Alpes, la tendance est également à la destruction massive de ces équipements qui avaient permis à de petites stations construites entre 1000 et 1250 mètres de capter leur part de clientèles de skieurs pendant les années fastes sur le plan climatique et économique.
Quant à la station de Métabief, la plus importante du massif du Jura, elle a annoncé le 13 septembre dernier la fermeture de 30% de son domaine skiable et suspend l'exploitation de cinq remontées mécaniques. Pour cause, une gestion complexe de ce secteur sportif, comprenant trois télésièges et deux téléskis de plus de 40 ans. Lesquels entrainaient aujourd'hui plus de pertes que de bénéfices.
Les téléskis de Retournemer, à l'arrêt depuis 20 ans subissent une opération qui va durer deux mois, pilotée par l'association Domaines skiables de France, en congrès à Reims le 2 octobre, qui n’en est pas à son coup d’essai.
En effet, un troisième téléski sera démonté au Collet. Et sur les autres massifs notamment dans les Alpes, la tendance est également à la destruction massive de ces équipements qui avaient permis à de petites stations construites entre 1000 et 1250 mètres de capter leur part de clientèles de skieurs pendant les années fastes sur le plan climatique et économique.
Quant à la station de Métabief, la plus importante du massif du Jura, elle a annoncé le 13 septembre dernier la fermeture de 30% de son domaine skiable et suspend l'exploitation de cinq remontées mécaniques. Pour cause, une gestion complexe de ce secteur sportif, comprenant trois télésièges et deux téléskis de plus de 40 ans. Lesquels entrainaient aujourd'hui plus de pertes que de bénéfices.
Une destruction : comment ?
Quatre pylônes ont été démontés et 600 mètres de câbles retirés au cours de la journée de lundi. La suite du programme de réhabilitation du site sera effectuée d’ici la fin du mois de novembre avec le démontage et le recyclage de la totalité des structures déposées, ainsi que la remise en état des sols suivant une convention établie avec l’Office National des Forêts.
L’obsolescence et la destruction frappent tous les massifs
Chantiers prioritaires de la feuille de route environnementale des 16 éco-engagements pris en octobre 2020 par les adhérents des Domaines skiables français, afin de préserver la montagne grâce à des mesures concrètes en matière d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre, de gestion de l’eau, de protection de la biodiversité et de préservation des paysages, le démontage a déjà atteint 11 sites, avec comme objectif de maintenir le rythme de trois installations démontées par an. Soit 70 appareils obsolètes (65 téléskis, 4 télésièges + 1 bâtiment de télésiège), répartis sur 41 sites dans 5 massifs montagneux français.
(Domaines Skiables a établi une carte en ligne où l’on peut situer les installations de remontées mécaniques obsolètes à ce jour. Pour afficher la carte ).
(Domaines Skiables a établi une carte en ligne où l’on peut situer les installations de remontées mécaniques obsolètes à ce jour. Pour afficher la carte ).
Les résidences de bord de mer s’auto détruisent
Quant aux bords de mer, rappelons qu’en février 2023, à Soulac-sur-Mer en Gironde, c'était la fin d'une époque.
Le Signal, bâtiment de quatre étages en front de mer, emblématique du recul de la côte atlantique, a été entièrement détruit. Construit dans les années 1960 à plus de 200 mètres de la mer, il était menacé par les eaux qui n’étaient plus qu’à quelques mètres.
Mais, en bord de mer, le cas le plus répandu est celui des stations attaquées par la mer qui sont menacées puis détruites par les avancées des vagues lors des tempêtes et autres ouragans lancés à plein galop sur le littoral. Au Brésil, en Floride, au Mexique et en Asie, les cas sont d’autant plus fréquents que l’on ne démonte pas les stations à l’avance. Le principe de précaution fonctionne mais, trop chères, trop longues, trop lourdes les destructions ne peuvent pas être prises en charge par les pouvoirs publics et donnent lieu à toutes sortes d’accidents.
Après la destruction quasi totale de Phuket lors du tsunami de 2004, la station a été reconstruite. Différemment, soit ! Mais, dans un climat d’inconscience généralisée, proche de l’égarement.
Le Signal, bâtiment de quatre étages en front de mer, emblématique du recul de la côte atlantique, a été entièrement détruit. Construit dans les années 1960 à plus de 200 mètres de la mer, il était menacé par les eaux qui n’étaient plus qu’à quelques mètres.
Mais, en bord de mer, le cas le plus répandu est celui des stations attaquées par la mer qui sont menacées puis détruites par les avancées des vagues lors des tempêtes et autres ouragans lancés à plein galop sur le littoral. Au Brésil, en Floride, au Mexique et en Asie, les cas sont d’autant plus fréquents que l’on ne démonte pas les stations à l’avance. Le principe de précaution fonctionne mais, trop chères, trop longues, trop lourdes les destructions ne peuvent pas être prises en charge par les pouvoirs publics et donnent lieu à toutes sortes d’accidents.
Après la destruction quasi totale de Phuket lors du tsunami de 2004, la station a été reconstruite. Différemment, soit ! Mais, dans un climat d’inconscience généralisée, proche de l’égarement.
Le syndrome des villes fantômes
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Certes, tout cela n’est pas nouveau. Le monde soumis à des guerres, des bombardements, son vieillissement et ses érosion naturelles a été bien souvent obligé de faire table rase de ses constructions et soit de les reconstruire, soit de les laisser en friches, soit de les recycler en lieux divers.
Les friches, en particulier celles des gares, parcs à thèmes mal conceptualisés, mal dimensionnés et gérés ( Zygofolis à Nice, Mirapolis en Île de France et tant d’autres) ont donné lieu soit à un abandon pur et simple soit à une reconversion en musées, hôtels, équipements sportifs, commerces et autres sites touristiques comme les villes de chercheurs d’or de la conquête de l’ouest, rapidement transformées en villes fantômes, tiers lieux, salles de co-working, centres de formation…
La terre regorge de ces équipements hybrides d’autant plus intéressants pour le touriste qu’il raconte deux histoires, celle d’hier et celle d’aujourd’hui et qu’il peut se permettre toutes sortes d’extravagances. On recycle même en chambre d’hôtels des constructions à priori loin d’inviter au repos et aux loisirs : une prison en Finlande dans la petite ville de Turku. Un sanatorium dans la même région finlandaise, en partie reconverti lui aussi en hôtel. Ou un établissement de pompes funèbres à Paris !
Si les solutions sont souvent réussies et ont permis d’aller dans le sens d’une économie circulaire, il n’est reste pas moins que la faillite de ces équipements tient aussi au manque d’anticipation des promoteurs et des banques promptes à financer des téléphériques ou des ressorts là où il ne fallait surtout pas miser sur le tourisme.
C’est donc aussi toute une génération de techniciens, architectes, développeurs qui ont cru en un avenir en croissance régulière alors qu’on le sait l’avenir n’est pas linéaire, il stagne et il recule plus qu’il avance.
Sur le plan symbolique en tout cas, voici une autre imaginaire à paramétrer. Les démontages et autres destructions ne donnent pas vraiment envie de s’extasier sur des édifices dont on sait aujourd’hui qu’ils seront précaires plus que pérennes.
Les friches, en particulier celles des gares, parcs à thèmes mal conceptualisés, mal dimensionnés et gérés ( Zygofolis à Nice, Mirapolis en Île de France et tant d’autres) ont donné lieu soit à un abandon pur et simple soit à une reconversion en musées, hôtels, équipements sportifs, commerces et autres sites touristiques comme les villes de chercheurs d’or de la conquête de l’ouest, rapidement transformées en villes fantômes, tiers lieux, salles de co-working, centres de formation…
La terre regorge de ces équipements hybrides d’autant plus intéressants pour le touriste qu’il raconte deux histoires, celle d’hier et celle d’aujourd’hui et qu’il peut se permettre toutes sortes d’extravagances. On recycle même en chambre d’hôtels des constructions à priori loin d’inviter au repos et aux loisirs : une prison en Finlande dans la petite ville de Turku. Un sanatorium dans la même région finlandaise, en partie reconverti lui aussi en hôtel. Ou un établissement de pompes funèbres à Paris !
Si les solutions sont souvent réussies et ont permis d’aller dans le sens d’une économie circulaire, il n’est reste pas moins que la faillite de ces équipements tient aussi au manque d’anticipation des promoteurs et des banques promptes à financer des téléphériques ou des ressorts là où il ne fallait surtout pas miser sur le tourisme.
C’est donc aussi toute une génération de techniciens, architectes, développeurs qui ont cru en un avenir en croissance régulière alors qu’on le sait l’avenir n’est pas linéaire, il stagne et il recule plus qu’il avance.
Sur le plan symbolique en tout cas, voici une autre imaginaire à paramétrer. Les démontages et autres destructions ne donnent pas vraiment envie de s’extasier sur des édifices dont on sait aujourd’hui qu’ils seront précaires plus que pérennes.
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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