Josette Sicsic fait le point sur les profils de voyageurs dressés après le covid qui constituent une grille de lecture de votre clientèle - Depositphotos.com Auteur Sky-Designs
Pour autant, sommes-nous sortis totalement indemnes de ces mois d’enfermement en raison de la pandémie de covid durant lesquels le tête-à-tête avec des écrans avait remplacé le tête à tête avec des proches ?
Sommes-nous guéris de ce choc traumatique que les psychologues et médecins continuent d’analyser afin d’y apporter des réponses efficaces ?
Pour tenter d’enrichir le débat, nous avons repris une classification comportementale élaborée au printemps 2021 afin de vérifier si nos comportements avaient évolué ou si au contraire, ils s’étaient stabilisés dans des attitudes post-covid indéfectibles. Analyse.
Sommes-nous guéris de ce choc traumatique que les psychologues et médecins continuent d’analyser afin d’y apporter des réponses efficaces ?
Pour tenter d’enrichir le débat, nous avons repris une classification comportementale élaborée au printemps 2021 afin de vérifier si nos comportements avaient évolué ou si au contraire, ils s’étaient stabilisés dans des attitudes post-covid indéfectibles. Analyse.
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Les « revanchards » ou la fureur de vivre et de voyager
On les appelait aussi les « revenge travellers » et ce sont indéniablement ceux dont on parlait le plus.
En 2021, se sentant privés de présent et d’avenir, ils n’avaient qu’une envie : faire sauter les digues des contraintes sanitaires qu’on leur imposait depuis des mois, jeter leurs masques, sortir, faire la fête – clandestinement parfois - et sauter dans le premier avion ou train venus pour s’oxygéner et renouer avec la liberté.
Concernant toutes les tranches d’âge, cette catégorie s’est surtout composée d’une large majorité de jeunes de la Génération Y, nés dans les années 80, experts en internet et réseaux sociaux et de leurs cadets de la Génération Z, nés dans les années 2000.
On y trouvait aussi des baby-boomers bons vivants en quête de festivités et quelques autres seniors, en bonne santé, aux revenus (ou économies) confortables, aux habitudes de voyage bien ancrées.
Autant d’individus qui aujourd’hui encore sont effectivement discernables dans la société en général, les avions, les routes, les trains... Désireux de rattraper le temps perdu, ceux-ci entendent profiter de toutes les occasions qui leur sont offertes pour s’adonner à leur loisir favori : voyager. Ils sont susceptibles de s’offrir plusieurs voyages dans l’année dans la mesure où leurs économies le leur permettent.
En 2021, se sentant privés de présent et d’avenir, ils n’avaient qu’une envie : faire sauter les digues des contraintes sanitaires qu’on leur imposait depuis des mois, jeter leurs masques, sortir, faire la fête – clandestinement parfois - et sauter dans le premier avion ou train venus pour s’oxygéner et renouer avec la liberté.
Concernant toutes les tranches d’âge, cette catégorie s’est surtout composée d’une large majorité de jeunes de la Génération Y, nés dans les années 80, experts en internet et réseaux sociaux et de leurs cadets de la Génération Z, nés dans les années 2000.
On y trouvait aussi des baby-boomers bons vivants en quête de festivités et quelques autres seniors, en bonne santé, aux revenus (ou économies) confortables, aux habitudes de voyage bien ancrées.
Autant d’individus qui aujourd’hui encore sont effectivement discernables dans la société en général, les avions, les routes, les trains... Désireux de rattraper le temps perdu, ceux-ci entendent profiter de toutes les occasions qui leur sont offertes pour s’adonner à leur loisir favori : voyager. Ils sont susceptibles de s’offrir plusieurs voyages dans l’année dans la mesure où leurs économies le leur permettent.
Les « réparateurs » : plus décidés que jamais, ils continuent le combat
Ceux-là étaient souvent des jeunes de la Génération Y et Z. Déjà très concernés par l’écologie, ils souhaitaient retrousser leurs manches pour rendre le monde plus « vivable ». Ebranlés par la tournure que prenait notre société, ils avaient à cœur de construire un monde idéal dans lequel on respecte l’environnement, la bio-diversité, où l’on économise l’énergie, l’eau et toutes les ressources vulnérables.
A cheval sur les gestes écoresponsables, ces touristes citoyens, urbains, appartenant même parfois à des groupes d’activistes ont de toute évidence renforcer leurs rangs.
Deux ans plus tard, ils sont de plus en plus nombreux devant une situation environnementale qui ne cesse de s’aggraver.
Prêts à s’engager, ce sont ceux que l’on pourrait mettre à contribution sur des sites touristiques en leur proposant des liens avec des associations locales environnementales afin de pratiquer des activités de recyclage ou de ramassage des déchets ou encore de sensibilisation au respect de la faune, de la flore et du patrimoine. En fait, ce sont les acteurs parfaits d’un tourisme régénératif.
Ce sont aussi ceux-là qui ont profité de la pandémie pour changer de travail et de vie. Ce sont donc aussi ceux qui ont quitté les grandes villes.
A cheval sur les gestes écoresponsables, ces touristes citoyens, urbains, appartenant même parfois à des groupes d’activistes ont de toute évidence renforcer leurs rangs.
Deux ans plus tard, ils sont de plus en plus nombreux devant une situation environnementale qui ne cesse de s’aggraver.
Prêts à s’engager, ce sont ceux que l’on pourrait mettre à contribution sur des sites touristiques en leur proposant des liens avec des associations locales environnementales afin de pratiquer des activités de recyclage ou de ramassage des déchets ou encore de sensibilisation au respect de la faune, de la flore et du patrimoine. En fait, ce sont les acteurs parfaits d’un tourisme régénératif.
Ce sont aussi ceux-là qui ont profité de la pandémie pour changer de travail et de vie. Ce sont donc aussi ceux qui ont quitté les grandes villes.
Les « enfermés » : toujours en panne de socialisation
Après le premier confinement, plusieurs études ont révélé qu’environ un tiers de la population déclarait avoir eu beaucoup de mal à renouer avec le monde extérieur.
Recensés surtout parmi les plus jeunes et les plus âgés - Génération Z et Boomers – et à l’abri dans leur cocon, ces « enfermés », se sentaient protégés du virus et se montraient sûrs d’avoir trouvé une échappatoire virtuelle via leurs écrans. Où en sont-ils aujourd’hui ?
Ils éprouvent certainement comme nous tous le besoin de partir en vacances pour se ressourcer, mais ils se tiennent la plupart du temps à l’écart, sont discrets et sollicitent peu les autres.
Bien qu’ayant besoin de se resocialiser, ils font moins d’efforts pour sortir de leur caverne et de leurs écrans. Malheureusement, on trouve beaucoup d’enfants et de jeunes dans cette catégorie qui a du mal à reprendre un cours de vie normal.
Recensés surtout parmi les plus jeunes et les plus âgés - Génération Z et Boomers – et à l’abri dans leur cocon, ces « enfermés », se sentaient protégés du virus et se montraient sûrs d’avoir trouvé une échappatoire virtuelle via leurs écrans. Où en sont-ils aujourd’hui ?
Ils éprouvent certainement comme nous tous le besoin de partir en vacances pour se ressourcer, mais ils se tiennent la plupart du temps à l’écart, sont discrets et sollicitent peu les autres.
Bien qu’ayant besoin de se resocialiser, ils font moins d’efforts pour sortir de leur caverne et de leurs écrans. Malheureusement, on trouve beaucoup d’enfants et de jeunes dans cette catégorie qui a du mal à reprendre un cours de vie normal.
Les traumatisés : ils tentent de se soigner
En 2021, on les avait taxés de craintifs. Ils présentaient des similitudes avec les « enfermés ». Mais plutôt âgées et d’un tempérament anxieux, globalement stressées, les personnes de cette catégorie ne se sont pas encore totalement remises de ce choc traumatique qu’a constitué la pandémie et ses confinements.
Leur sommeil reste donc perturbé avec parfois une consommation d’anxiolytiques et un sentiment d’abattement permanent. Ayant du mal à sortir la tête de l’eau, ces éternels tourmentés qui voient toujours le verre à moitié vide, préfèreraient attendre que tout se remette en ordre, pour revivre et voyager.
Aidés par des psychologues pour certains d’entre eux, ils continuent à porter le masque, à abuser de gel hydro alcoolique, à guetter le moindre bobo, la moindre toux, la moindre difficulté respiratoire.
Ayant besoin d’être rassurés dans les trains et autres moyens de transport et sites de vacances, ils continuent à s’informer de très près sur l’actualité médicale et se montrent très réfractaires aux risques de sur fréquentation. Ils optent donc pour des destinations enclavées, peu touristiques et un hébergement isolé.
Leur sommeil reste donc perturbé avec parfois une consommation d’anxiolytiques et un sentiment d’abattement permanent. Ayant du mal à sortir la tête de l’eau, ces éternels tourmentés qui voient toujours le verre à moitié vide, préfèreraient attendre que tout se remette en ordre, pour revivre et voyager.
Aidés par des psychologues pour certains d’entre eux, ils continuent à porter le masque, à abuser de gel hydro alcoolique, à guetter le moindre bobo, la moindre toux, la moindre difficulté respiratoire.
Ayant besoin d’être rassurés dans les trains et autres moyens de transport et sites de vacances, ils continuent à s’informer de très près sur l’actualité médicale et se montrent très réfractaires aux risques de sur fréquentation. Ils optent donc pour des destinations enclavées, peu touristiques et un hébergement isolé.
Les opportunistes : des optimistes qui sont déjà passés à autre chose
Enfin, nous avions distingué une catégorie d’individus, femmes ou hommes, dont l’humeur, les paroles et les actes avaient un petit côté « girouette » ?
Ils appartenaient à toutes les générations. Plutôt optimistes, enclins à entrevoir le bout du tunnel, ils n’ont pas hésité dès que possible à chercher des solutions individuelles leur permettant de sauver leur petit bonheur et de filer en vacances. Sans pour autant se montrer « frénétiques » comme les « revanchards ».
Adeptes de la débrouille, ces consommateurs (que l’on pouvait qualifier de « malins ») constituent une catégorie toujours bien vivante qui va là où le vent les pousse…
Dotés d’une forte capacité de résilience, ils ont quasiment oublié les drames vécus pendant la pandémie et quand ils se les remémorent, ils se remémorent surtout leurs quelques bons côtés. Plus ou moins concernés par la donne environnementale, ils n’allient cependant pas toujours les gestes à la parole
… Dans un monde en mouvement, ces catégories constituent une grille de lecture de votre clientèle. Mais, n’oubliez pas qu’on ne peut enfermer des individus dans des cases. Et encore moins des touristes. Dans la même journée, une même personne peut passer de l’état de « craintive » le matin à celui de « réparatrice » l’après midi…pour mieux se muer en « opportuniste » le soir !
C’est là toute la poésie et toute la complexité de l’être humain.
Ils appartenaient à toutes les générations. Plutôt optimistes, enclins à entrevoir le bout du tunnel, ils n’ont pas hésité dès que possible à chercher des solutions individuelles leur permettant de sauver leur petit bonheur et de filer en vacances. Sans pour autant se montrer « frénétiques » comme les « revanchards ».
Adeptes de la débrouille, ces consommateurs (que l’on pouvait qualifier de « malins ») constituent une catégorie toujours bien vivante qui va là où le vent les pousse…
Dotés d’une forte capacité de résilience, ils ont quasiment oublié les drames vécus pendant la pandémie et quand ils se les remémorent, ils se remémorent surtout leurs quelques bons côtés. Plus ou moins concernés par la donne environnementale, ils n’allient cependant pas toujours les gestes à la parole
… Dans un monde en mouvement, ces catégories constituent une grille de lecture de votre clientèle. Mais, n’oubliez pas qu’on ne peut enfermer des individus dans des cases. Et encore moins des touristes. Dans la même journée, une même personne peut passer de l’état de « craintive » le matin à celui de « réparatrice » l’après midi…pour mieux se muer en « opportuniste » le soir !
C’est là toute la poésie et toute la complexité de l’être humain.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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