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La vie d'une entreprise familiale n'est pas toujours un long fleuve tranquille.
Tout a commencé dans les années 1910, celles d'un siècle encore plus tourmenté, quand Pierre Girardot a acquis une voiture à cheval pour relier différents villages, notamment entre Buxy et Chalon-sur-Soane.
L'entreprise se développe et devient un fleuron local. Puis en 1997, un drame chamboule la vie de la famille et de l'autocariste. L'avion de tourisme du patriarche et responsable de Girardot Voyages, s'écrase.
Le destin de Philippe, Christophe et Pascal bascule.
"Nous avons eu un père qui nous a dit que si nous voulions bosser dans la maison, il fallait aller ailleurs.
Nous avons donc tous bossé en dehors, mais en ayant la tête et les pieds dans l'entreprise. Pour preuve, nous étions tous dans le tourisme. Nous ne l'avions peut être pas prémédité, mais c'était naturel pour nous,"confie Pascal Girardot.
Au lendemain du deuil, la fratrie reprend au pied levé les destinées de l'entreprise familiale.
Girardot Voyages : "travailler avec son père n'a pas été chose aisée"
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Philippe suivra la même voie à une exception près : il n'aura connu que Girardot Voyages.
Entré dans les ateliers en 1989, il est toujours au siège en tant que directeur général du Groupe Pierre Girardot, la branche en charge du transport.
"C'est un peu longuet (rire, ndlr).
Au départ travailler avec son père n'a pas été chose aisée. C'était un ancien transporteur, il se comportait en chef de famille : je décide, donc vous obéissez.
J'avais l'habitude de dire que j'étais passager d'une voiture, mais que je ne reconnaissais pas les panneaux. Je n'aurais jamais été capable de la conduire tout seul.
Au moment de reprendre les rênes, ne sachant pas conduire la voiture, nous nous sommes partagés tous les trois le volant," confie le père de Blanche Girardot.
A lire : Girardot Voyages : avec Blanche, la 5e génération prend le pouvoir !
Et pour reprendre en main l'affaire, ils se répartissent les rôles : Christophe se chargera du transport conventionné. Et le détenteur de la plus belle moustache "impériale" du secteur, s'occupera des agences de voyages.
On devait choisir de rester ou de s'enfuir. Je pense que rester était le plus pertinent. Depuis les années 90, nous n'avons eu de cesse de structurer et développer l'entreprise.
A mon échelle, j'ai créé un tour-opérateur, puis une activité de réceptif. Nous sommes passés de 4 à 12 points de vente,]i" poursuit Pascal.
Girardot Voyages : "On ne m'a jamais forcé la main"
Malgré le choc, la mayonnaise va prendre et durer dans le temps.
En 3 décennies, les frangins vont faire fructifier l'héritage familial et quadrupler la taille de l'entreprise. La dernière fois que nous avions parlé du groupe, il réalisait 70% de son activité d'avant covid. Cette page est désormais tournée.
"Durant cette période, nous ne nous sommes pas repliés sur nous-mêmes : nous avons gardé notre matériel et nos équipes.
Nous nous sommes dit qu'il fallait conserver nos valeurs, donc que l'humain restait le cœur de l'entreprise. Ainsi, nous serions prêts, quand ça repartirait," précise Pascal.
En 2023, le chiffre d'affaires a atteint 43 millions d'euros. L'exercice suivant sera encore meilleur et 2025 démarre plutôt bien.
Cette même année pourrait bien être un nouveau chapitre dans l'histoire familiale, puisque Blanche Girardot se prépare à reprendre le flambeau et . fait ses gammes avant d'orchestrer seule les destinées du groupe familial.
"Pour préserver l'équilibre familial, mon père ne parlait jamais de travail à la maison.
Parce qu'elle ne faisait pas partie de notre quotidien, je me suis intéressée à l'entreprise. On ne m'a jamais forcé la main, j'ai fait la démarche par moi même.
J'ai commencé par un stage pour répondre à la petite voix intérieure qui me disait "peut être que ça pourrait te plaire". Et effectivement j'ai aimé. Ce n'est pas qu'un héritage familial à proprement parler, il y a toute cette famille, ces personnes qui sont avec nous depuis 35 ou 37 ans.
Quand vous voyez ce qu'ils ont fait, ça vous donne envie de continuer," témoigne Blanche.
En 3 décennies, les frangins vont faire fructifier l'héritage familial et quadrupler la taille de l'entreprise. La dernière fois que nous avions parlé du groupe, il réalisait 70% de son activité d'avant covid. Cette page est désormais tournée.
"Durant cette période, nous ne nous sommes pas repliés sur nous-mêmes : nous avons gardé notre matériel et nos équipes.
Nous nous sommes dit qu'il fallait conserver nos valeurs, donc que l'humain restait le cœur de l'entreprise. Ainsi, nous serions prêts, quand ça repartirait," précise Pascal.
En 2023, le chiffre d'affaires a atteint 43 millions d'euros. L'exercice suivant sera encore meilleur et 2025 démarre plutôt bien.
Cette même année pourrait bien être un nouveau chapitre dans l'histoire familiale, puisque Blanche Girardot se prépare à reprendre le flambeau et . fait ses gammes avant d'orchestrer seule les destinées du groupe familial.
"Pour préserver l'équilibre familial, mon père ne parlait jamais de travail à la maison.
Parce qu'elle ne faisait pas partie de notre quotidien, je me suis intéressée à l'entreprise. On ne m'a jamais forcé la main, j'ai fait la démarche par moi même.
J'ai commencé par un stage pour répondre à la petite voix intérieure qui me disait "peut être que ça pourrait te plaire". Et effectivement j'ai aimé. Ce n'est pas qu'un héritage familial à proprement parler, il y a toute cette famille, ces personnes qui sont avec nous depuis 35 ou 37 ans.
Quand vous voyez ce qu'ils ont fait, ça vous donne envie de continuer," témoigne Blanche.
Girardot Voyages : "le piège serait que notre génération veuille contrôler"
Elle occupera ensuite plusieurs postes, dont celui d'animatrice réseau des agences, avant son apprentissage de PDG.
La pression est immense, et son père inquiet face à l'évolution rapide du secteur.
"De loin le costume peut paraître trop large et faire peur.
Je préfère faire ce boulot, en ayant peur, plutôt que de faire autre chose en ayant le regret de passer à côté de ma vie..
Je me sens accompagnée dès qu'un problème se présente, nous en parlons. La peur n'a pas pris le dessus," poursuit-elle.
Et pour réaliser au mieux cette "conduite accompagnée" qui devrait s'étaler sur plusieurs années, ses oncles et son père lui ont permis de choisir sa "dream team", pour l'épauler au quotidien.
Nous avons pu construire l'entreprise comme nous l'avons toujours voulu. Nous devons maintenant laisser aux jeunes l'opportunité qui a été la notre de bousculer les choses, de se planter et de réussir.
C'est l'histoire de cette nouvelle génération, ce n'est plus la nôtre,]i" affirme philosophe, Philippe Girardot.
Et pour permettre à Blanche de bâtir l'entreprise qu'elle souhaite, la future dirigeante s'appuie encore beaucoup sur ses oncles et son père.
La pression est immense, et son père inquiet face à l'évolution rapide du secteur.
"De loin le costume peut paraître trop large et faire peur.
Je préfère faire ce boulot, en ayant peur, plutôt que de faire autre chose en ayant le regret de passer à côté de ma vie..
Je me sens accompagnée dès qu'un problème se présente, nous en parlons. La peur n'a pas pris le dessus," poursuit-elle.
Et pour réaliser au mieux cette "conduite accompagnée" qui devrait s'étaler sur plusieurs années, ses oncles et son père lui ont permis de choisir sa "dream team", pour l'épauler au quotidien.
Nous avons pu construire l'entreprise comme nous l'avons toujours voulu. Nous devons maintenant laisser aux jeunes l'opportunité qui a été la notre de bousculer les choses, de se planter et de réussir.
C'est l'histoire de cette nouvelle génération, ce n'est plus la nôtre,]i" affirme philosophe, Philippe Girardot.
Et pour permettre à Blanche de bâtir l'entreprise qu'elle souhaite, la future dirigeante s'appuie encore beaucoup sur ses oncles et son père.
Girardot Voyages : "Les conseils sont donnés par les gens arrogants"
Si la 4e génération a réussi à faire grandir le groupe, la nouvelle aura moins de pression à ce niveau, tant les enjeux sont nombreux.
Face à une industrie qui doit perpétuellement se réinventer et faire face aux problématiques de décarbonation, mais aussi de concentration exacerbée des acteurs, les trois responsables ne mettent aucune pression à la jeune femme.
D'ailleurs pour Christophe Girardot, elle n'a pas à voir ses ainés comme des sages.
"Les conseils sont donnés par les gens arrogants.
L'expérience est comme un peigne sur la tête d'un chauve, c'est une image du passé. Elle doit picorer à droite à gauche, se faire sa propre idée et agir selon ses convictions."
Récemment l'entreprise s'est dotée d'une nouvelle identité visuelle, pour réaffirmer l’esprit du Groupe et de la marque au niveau local mais aussi national, avec une charte qui deux lettres "G" entrelacées et un sur fond vert avec une baseline : "Vous reliez depuis 1920".
Que ce soit au XXe ou au XXIe siècle l'histoire de Girardot Voyages s'écrit en famille, en groupe indépendant fier de ses racines.
Face à une industrie qui doit perpétuellement se réinventer et faire face aux problématiques de décarbonation, mais aussi de concentration exacerbée des acteurs, les trois responsables ne mettent aucune pression à la jeune femme.
D'ailleurs pour Christophe Girardot, elle n'a pas à voir ses ainés comme des sages.
"Les conseils sont donnés par les gens arrogants.
L'expérience est comme un peigne sur la tête d'un chauve, c'est une image du passé. Elle doit picorer à droite à gauche, se faire sa propre idée et agir selon ses convictions."
Récemment l'entreprise s'est dotée d'une nouvelle identité visuelle, pour réaffirmer l’esprit du Groupe et de la marque au niveau local mais aussi national, avec une charte qui deux lettres "G" entrelacées et un sur fond vert avec une baseline : "Vous reliez depuis 1920".
Que ce soit au XXe ou au XXIe siècle l'histoire de Girardot Voyages s'écrit en famille, en groupe indépendant fier de ses racines.