"Schématiquement, Paris et les sites touristiques associés (Château de la Loire, Mont-Saint-Michel...) sont en baisse fin 2015 et début 2016, alors que le reste de la France n'est pas touché", explique Christian Mantéi, Directeur Général d'Atout France. Photo : Zerophoto-Fotolia.com
Le tourisme en France est mis à mal.
Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, et ceux de Bruxelles le 22 mars 2016, le secteur doit aujourd'hui faire face à une série de mauvaises nouvelles.
Climat morose, inondations, grèves et conjoncture économique peu réjouissante. A cela s'ajoutent les récentes déclarations du département d'Etat américain qui estime que le risque terroriste reste très élevé en Europe.
Pourtant l'année n'avait pas si mal commencé, si l'on se réfère aux chiffres de l'INSEE. Au premier trimestre 2016, en France métropolitaine, la fréquentation touristique dans les hébergements collectifs touristiques, exprimée en nuitées, s'est redressée : +1 % par rapport à la même période de 2015, après un net repli au quatrième trimestre (-1,8 %), imputable aux attentats de novembre.
"La fréquentation progresse à nouveau grâce à la clientèle française. Les nuitées de clients étrangers continuent de baisser (-2,7 %), mais nettement moins que le trimestre précédent, où elles avaient chuté (-8,7 %)", précise l'INSEE.
Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, et ceux de Bruxelles le 22 mars 2016, le secteur doit aujourd'hui faire face à une série de mauvaises nouvelles.
Climat morose, inondations, grèves et conjoncture économique peu réjouissante. A cela s'ajoutent les récentes déclarations du département d'Etat américain qui estime que le risque terroriste reste très élevé en Europe.
Pourtant l'année n'avait pas si mal commencé, si l'on se réfère aux chiffres de l'INSEE. Au premier trimestre 2016, en France métropolitaine, la fréquentation touristique dans les hébergements collectifs touristiques, exprimée en nuitées, s'est redressée : +1 % par rapport à la même période de 2015, après un net repli au quatrième trimestre (-1,8 %), imputable aux attentats de novembre.
"La fréquentation progresse à nouveau grâce à la clientèle française. Les nuitées de clients étrangers continuent de baisser (-2,7 %), mais nettement moins que le trimestre précédent, où elles avaient chuté (-8,7 %)", précise l'INSEE.
Paris davantage impacté
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Toutefois, des disparités apparaissent selon les territoires.
"Schématiquement, Paris et les sites touristiques associés (Château de la Loire, Mont-Saint-Michel...) sont en baisse fin 2015 et début 2016, alors que le reste de la France n'est pas touché", explique Christian Mantéi, Directeur Général d'Atout France.
"Aujourd'hui compte tenu des événements actuels, et de la déclaration du département américain, on ne sait pas de quelle manière les choses vont évoluer", ajoute t-il.
Michel Madi, PDG de Frenchy Travel, fait état d'une baisse de 10 à 20% sur Paris. En revanche, il constate davantage de frilosité de la part des Français que des étrangers : "Les TO qui achètent sur la France n'annulent pas, ils posent des questions, en revanche, les Français qui partent en France, eux annulent, inquiets des conséquences de la grève".
Avec des milliers de pax engagés pour l'Euro de football, il espère que la situation va évoluer favorablement.
Frédéric Avierinos, DG de Vedettes de Paris qui a dû stopper son activité en raison de la crue de la Seine n'est pas très optimiste : "La clientèle française de province n'est pas au rendez-vous, alors qu'elle représente la première clientèle de la capitale.
Enfin, les grèves et la crue viennent couronner le tout. 2016 sera une mauvaise année. Les baisses sont comprises entre 20 et 50%, selon les secteurs d'activité. Espérons que l'été sera correct pour rattraper une partie du manque à gagner. "
Le nettoyage des quais et des voies sur berge ont débuté à Paris. L'activité de Vedettes de Paris et des autres opérateurs sur la Seine pourraient reprendre dès samedi.
"Schématiquement, Paris et les sites touristiques associés (Château de la Loire, Mont-Saint-Michel...) sont en baisse fin 2015 et début 2016, alors que le reste de la France n'est pas touché", explique Christian Mantéi, Directeur Général d'Atout France.
"Aujourd'hui compte tenu des événements actuels, et de la déclaration du département américain, on ne sait pas de quelle manière les choses vont évoluer", ajoute t-il.
Michel Madi, PDG de Frenchy Travel, fait état d'une baisse de 10 à 20% sur Paris. En revanche, il constate davantage de frilosité de la part des Français que des étrangers : "Les TO qui achètent sur la France n'annulent pas, ils posent des questions, en revanche, les Français qui partent en France, eux annulent, inquiets des conséquences de la grève".
Avec des milliers de pax engagés pour l'Euro de football, il espère que la situation va évoluer favorablement.
Frédéric Avierinos, DG de Vedettes de Paris qui a dû stopper son activité en raison de la crue de la Seine n'est pas très optimiste : "La clientèle française de province n'est pas au rendez-vous, alors qu'elle représente la première clientèle de la capitale.
Enfin, les grèves et la crue viennent couronner le tout. 2016 sera une mauvaise année. Les baisses sont comprises entre 20 et 50%, selon les secteurs d'activité. Espérons que l'été sera correct pour rattraper une partie du manque à gagner. "
Le nettoyage des quais et des voies sur berge ont débuté à Paris. L'activité de Vedettes de Paris et des autres opérateurs sur la Seine pourraient reprendre dès samedi.
Les visiteurs étrangers en baisse en Ile de France
Autre épine dans le pied des professionnels du tourisme : l'état d'urgence.
"Cela impacte l'image de la France, estime Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage. Le climat social est également nuisible, nous apparaissons aux yeux des autres, comme un pays instable sans sécurité, dans lequel une poignée de syndicalistes fait la loi."
"Les évènements sociaux et les scènes de guérilla en plein Paris relayés dans le monde entier renforcent le sentiment de crainte et d’incompréhension des visiteurs dans un contexte déjà anxiogène suite à la prolongation de l’état d’urgence", ajoute le Comité Régional du Tourisme de Paris - Ile de France
Selon les chiffres publiés par le CRT, la fréquentation des Japonais est en baisse de -56%, des Italiens de -24%, des Russes de -35% et désormais des Chinois -13,9%, sur le 1er trimestre 2016.
"Et les américains qui commençaient à revenir, boude à nouveau l'Europe", constate Serge Cachan, vice-président de l'AhTop (Association représentative des acteurs de l'hébergement et du tourisme professionnels en France) et hôtelier à Paris (Astotel, 16 hôtels 3 et 4 étoiles).
Fin mai début juin 2016, il enregistre un arrêt brutal des réservations. Et l'Euro de football ne fera pas exploser les compteurs.
Au Plaza Athénée, le taux de remplissage ne dépassera pas les 60% en juin, alors qu'il atteint habituellement 90 voire 95%, a déclaré François Delahaye, son directeur général sur BFMTV. Il s'attend à un chiffre d'affaires mensuel à 5 ou 6 millions d'euros au lieu de 10.
"Cela impacte l'image de la France, estime Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage. Le climat social est également nuisible, nous apparaissons aux yeux des autres, comme un pays instable sans sécurité, dans lequel une poignée de syndicalistes fait la loi."
"Les évènements sociaux et les scènes de guérilla en plein Paris relayés dans le monde entier renforcent le sentiment de crainte et d’incompréhension des visiteurs dans un contexte déjà anxiogène suite à la prolongation de l’état d’urgence", ajoute le Comité Régional du Tourisme de Paris - Ile de France
Selon les chiffres publiés par le CRT, la fréquentation des Japonais est en baisse de -56%, des Italiens de -24%, des Russes de -35% et désormais des Chinois -13,9%, sur le 1er trimestre 2016.
"Et les américains qui commençaient à revenir, boude à nouveau l'Europe", constate Serge Cachan, vice-président de l'AhTop (Association représentative des acteurs de l'hébergement et du tourisme professionnels en France) et hôtelier à Paris (Astotel, 16 hôtels 3 et 4 étoiles).
Fin mai début juin 2016, il enregistre un arrêt brutal des réservations. Et l'Euro de football ne fera pas exploser les compteurs.
Au Plaza Athénée, le taux de remplissage ne dépassera pas les 60% en juin, alors qu'il atteint habituellement 90 voire 95%, a déclaré François Delahaye, son directeur général sur BFMTV. Il s'attend à un chiffre d'affaires mensuel à 5 ou 6 millions d'euros au lieu de 10.
Quid de l'Euro ?
"Juin, qui est habituellement un bon mois pour les hôteliers parisiens, est en retard. Pour le 10 juin, jour du match d'ouverture de l'Euro, mes établissements enregistrent 67% de taux de remplissage, et le 10 juillet, jour de la finale nous en sommes à 47%... ce qui n'est pas fantastique", précise Serge Cachan.
Christian Mantéi reconnait que sur ce type de manifestation "il y a toujours un effet d'éviction de la clientèle traditionnelle", avant d'ajouter que "l'Euro devrait toutefois attiré 1,5 millions de visiteurs venus spécialement pour l'occasion."
S'il est difficile de tirer des plans sur la comète, Serge Cachan compte sur l'Euro de foot pour redorer l'image de la destination.
"Un Euro de Foot sans incident pourrait donner une bouffée d'oxygène. La réussite de cette compétition sera un élément majeur pour redonner de la confiance aux visiteurs internationaux", lance t-il en guise de conclusion.
Strikes, flooding: hard times for tourism in France
Christian Mantéi reconnait que sur ce type de manifestation "il y a toujours un effet d'éviction de la clientèle traditionnelle", avant d'ajouter que "l'Euro devrait toutefois attiré 1,5 millions de visiteurs venus spécialement pour l'occasion."
S'il est difficile de tirer des plans sur la comète, Serge Cachan compte sur l'Euro de foot pour redorer l'image de la destination.
"Un Euro de Foot sans incident pourrait donner une bouffée d'oxygène. La réussite de cette compétition sera un élément majeur pour redonner de la confiance aux visiteurs internationaux", lance t-il en guise de conclusion.
Strikes, flooding: hard times for tourism in France
Locatour : ce sera un été de dernière minute
A date, Locatour, spécialiste du Camping et de la location de vacances, affiche une progression de ses ventes de 6%.
"Nous avons enregistré un bon démarrage sur les 4 premiers mois de l'année, puis un essoufflement depuis 3 semaines environ, mais nous sommes confiants, nous savons que cela va repartir" précise Magali Degorre, directrice de la production Locatour.
Le tour opérateur spécialiste de la France a enregistré un pic à l'ascension avec des ventes multipliés par deux par rapport à la même période l'an dernier.
Les régions plébiscitées sur Locatour sont le Languedoc-Roussillon, l'Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Pays de la Loire. La montagne et le Poitou-Charente affichent, quant à elles, de belles performances avec respectivement +40% et +30%.
"Les grèves, les inondations, le mauvais temps... C'est un ensemble de paramètres qui a freiné les réservations. Compte tenu du contexte nous sommes plutôt satisfaits, même si les résultats sont en deça de nos prévisions initiales. Nous constatons que les clients font des recherches, le marché va se réveiller, ce sera un été de dernière minute", ajoute t-elle.
"Nous avons enregistré un bon démarrage sur les 4 premiers mois de l'année, puis un essoufflement depuis 3 semaines environ, mais nous sommes confiants, nous savons que cela va repartir" précise Magali Degorre, directrice de la production Locatour.
Le tour opérateur spécialiste de la France a enregistré un pic à l'ascension avec des ventes multipliés par deux par rapport à la même période l'an dernier.
Les régions plébiscitées sur Locatour sont le Languedoc-Roussillon, l'Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Pays de la Loire. La montagne et le Poitou-Charente affichent, quant à elles, de belles performances avec respectivement +40% et +30%.
"Les grèves, les inondations, le mauvais temps... C'est un ensemble de paramètres qui a freiné les réservations. Compte tenu du contexte nous sommes plutôt satisfaits, même si les résultats sont en deça de nos prévisions initiales. Nous constatons que les clients font des recherches, le marché va se réveiller, ce sera un été de dernière minute", ajoute t-elle.