Wizzair, une compagnie low cost aux salaires généreux, mais aux plannings de vols bien chargés - DR : Airbus
Il faut travailler dur lorsqu’on est co-pilote au sein d'une compagnie low cost.
Mais les conditions d'emplois ne sont pas équivalentes chez tous les transporteurs, comme en témoigne Guillaume, co-pilote chez Wizzair depuis plus d’un an.
Après avoir débuté sa carrière chez Eastern Airways, il a été embauché chez Volotea, « la pire des low cost » selon ses dires.
Les conditions de salaire sont, en effet, parmi les moins généreuses de tous les transporteurs de sa catégorie. Faute de pouvoir étoffer son programme d’hiver, Guillaume ne volait que 20 heures par mois, pour environ 1 400 euros net.
Entre juin et septembre, il enchaînait une centaine d’heures, soit la limite réglementaire, pour un salaire de 3 000 euros net.
Fatigué d’être mal payé et souhaitant utiliser sa qualification sur Airbus, il a postulé chez Wizzair il y a plus d'un an.
Une compagnie qui, selon lui, offre de bien meilleures conditions de rémunération.
Guillaume gagne aujourd’hui entre 3 500 et 4 000 euros par mois et devrait devenir commandant de bord d’ici la fin de l’année, pour dépasser les 6 000 euros mensuels.
Mais les conditions d'emplois ne sont pas équivalentes chez tous les transporteurs, comme en témoigne Guillaume, co-pilote chez Wizzair depuis plus d’un an.
Après avoir débuté sa carrière chez Eastern Airways, il a été embauché chez Volotea, « la pire des low cost » selon ses dires.
Les conditions de salaire sont, en effet, parmi les moins généreuses de tous les transporteurs de sa catégorie. Faute de pouvoir étoffer son programme d’hiver, Guillaume ne volait que 20 heures par mois, pour environ 1 400 euros net.
Entre juin et septembre, il enchaînait une centaine d’heures, soit la limite réglementaire, pour un salaire de 3 000 euros net.
Fatigué d’être mal payé et souhaitant utiliser sa qualification sur Airbus, il a postulé chez Wizzair il y a plus d'un an.
Une compagnie qui, selon lui, offre de bien meilleures conditions de rémunération.
Guillaume gagne aujourd’hui entre 3 500 et 4 000 euros par mois et devrait devenir commandant de bord d’ici la fin de l’année, pour dépasser les 6 000 euros mensuels.
Pas de travail temporaire chez Wizzair
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Il est embauché en CDI, comme la plupart de ses collègues.
"Il n'y a pas de travail temporaire dans la compagnie. Au contraire même, nous sommes en manque de pilotes".
Une affirmation qui contredit les résultats d’une étude publiée par l'université de Gand, qui date de février 2015.
Chez Wizzair, le personnel navigant peut avoir soit un contrat local dans son pays d'affectation directement avec la compagnie aérienne, soit via une agence de prestations de services. Dans les deux cas, ce sont des CDI.
Si la compagnie est hongroise, son siège social est basé à Genève depuis 2011. Les contrats sont donc sous soumis à l'imposition helvétique, avec les avantages fiscaux qu’on connait.
Reste ensuite aux salariés à choisir dans quel pays ils veulent payer leurs cotisations sociales. Pour Guillaume, qui a choisi de passer par une agence dont il préfère taire de le nom, ce sera la France.
Mais pour avoir un salaire plus généreux que chez Volotea, Guillaume a dû s’expatrier dans le nord de la Pologne, alors que sa dernière base d’affectation était Bordeaux.
« Je suis ravi d’avoir quitté Volotea. J’ai pu ainsi utiliser ma qualification sur Airbus. Et le niveau de vie en Pologne est trois fois moins cher qu'en France. Je fais donc des allers-retours».
"Il n'y a pas de travail temporaire dans la compagnie. Au contraire même, nous sommes en manque de pilotes".
Une affirmation qui contredit les résultats d’une étude publiée par l'université de Gand, qui date de février 2015.
Chez Wizzair, le personnel navigant peut avoir soit un contrat local dans son pays d'affectation directement avec la compagnie aérienne, soit via une agence de prestations de services. Dans les deux cas, ce sont des CDI.
Si la compagnie est hongroise, son siège social est basé à Genève depuis 2011. Les contrats sont donc sous soumis à l'imposition helvétique, avec les avantages fiscaux qu’on connait.
Reste ensuite aux salariés à choisir dans quel pays ils veulent payer leurs cotisations sociales. Pour Guillaume, qui a choisi de passer par une agence dont il préfère taire de le nom, ce sera la France.
Mais pour avoir un salaire plus généreux que chez Volotea, Guillaume a dû s’expatrier dans le nord de la Pologne, alors que sa dernière base d’affectation était Bordeaux.
« Je suis ravi d’avoir quitté Volotea. J’ai pu ainsi utiliser ma qualification sur Airbus. Et le niveau de vie en Pologne est trois fois moins cher qu'en France. Je fais donc des allers-retours».
Des plannings de vol qui fatiguent le personnel navigant
Il estime que son entreprise est honnête, même s’il doit « travailler beaucoup ».
Car Wizzair, comme toutes les compagnies low cost, n’a d’autre choix que d’exploiter au maximum avions et main-d’œuvre pour offrir des tarifs attractifs. Elle applique ainsi les règles européennes de Flight Time Limitation à la lettre.
Prenons l’exemple de Guillaume, qui peut enchaîner deux vols aller-retour dans une même journée, soit neuf heures dans les airs, ou 12 heures dites « d’engagement ».
La réglementation européenne prévoit au minimum 12 heures de repos ensuite. Il peut alors recommencer son programme du lendemain : à nouveau 9 heures de vol.
« Chez Air France, en cas de vol long-courrier de 9 heures, ils disposent d’une période de repos de 24 heures avant de repartir », compare Guillaume.
Un rythme harassant, qui engendre bien entendu beaucoup de fatigue pour le personnel navigant. Voire un risque pour la sécurité ?
« Nous restons toujours dans la légalité, mais il est vrai que nous sommes très fatigués ». Il s’interroge d’ailleurs sur les « experts » qui auraient publié ces normes, certainement influencés par les puissants lobbies de l’industrie aérienne.
Son avenir, Guillaume ne le voit pas chez Wizzair, ni même derrière les commandes d’un avion.
« Une fois que je serais commandant de bord, je tâcherais de postuler dans une autre compagnie. Mais je ne ferai pas ce métier toute ma vie, car ce n’est pas un travail si intéressant intellectuellement ».
Car Wizzair, comme toutes les compagnies low cost, n’a d’autre choix que d’exploiter au maximum avions et main-d’œuvre pour offrir des tarifs attractifs. Elle applique ainsi les règles européennes de Flight Time Limitation à la lettre.
Prenons l’exemple de Guillaume, qui peut enchaîner deux vols aller-retour dans une même journée, soit neuf heures dans les airs, ou 12 heures dites « d’engagement ».
La réglementation européenne prévoit au minimum 12 heures de repos ensuite. Il peut alors recommencer son programme du lendemain : à nouveau 9 heures de vol.
« Chez Air France, en cas de vol long-courrier de 9 heures, ils disposent d’une période de repos de 24 heures avant de repartir », compare Guillaume.
Un rythme harassant, qui engendre bien entendu beaucoup de fatigue pour le personnel navigant. Voire un risque pour la sécurité ?
« Nous restons toujours dans la légalité, mais il est vrai que nous sommes très fatigués ». Il s’interroge d’ailleurs sur les « experts » qui auraient publié ces normes, certainement influencés par les puissants lobbies de l’industrie aérienne.
Son avenir, Guillaume ne le voit pas chez Wizzair, ni même derrière les commandes d’un avion.
« Une fois que je serais commandant de bord, je tâcherais de postuler dans une autre compagnie. Mais je ne ferai pas ce métier toute ma vie, car ce n’est pas un travail si intéressant intellectuellement ».