TourMaG.com - Les conditions des loueurs auto en gare vont changer. Qu'en est-il exactement et quelles conséquences pour les Agences de voyages ?
Jacky Cailleau : "En novembre de l'année dernière, La SNCF a lancé un appel d'offres auprès des loueurs de voitures pour la mise à disposition de leurs comptoirs et de leurs places de parking dans une partie du réseau. La conséquence de cet appel d'offres a été l'augmentation significative de nos coûts d'exploitation à partir du 1er janvier 2006 tant en termes de taux de redevance que du prix des places de parking.
Afin de continuer à assurer un service de qualité en gare, la plupart des grandes sociétés de location ont donc été contraintes de mettre en place un supplément similaire à celui qu'elles pratiquent déjà sur les plates-formes aéroportuaires.
Concrètement, ce nouvel environnement ne changera rien pour les agences de voyages. Les comptoirs de location qui étaient déjà en gare le resteront et nous nous assurerons d'informer nos clients de nos nouveaux emplacements à l'aide d'une signalétique forte dans
l'enceinte des gares.
T.M.com - Il y a également des nouveautés en ce qui concerne la reprise des véhicules en Algérie. Comment cela se traduira-t-il pour la Distribution ?
J.C. : "Hertz n'est pas présent en Algérie et sans me tromper, j'ai cru comprendre que la loi à laquelle vous faites référence concerne uniquement des véhicules de plus de 2 ans. Comme notre flotte est composée de véhicules nettement plus jeunes, nous ne serons pas concernés le jour où nous déciderons d'opérer dans ce pays.
T.M.com - Il y a eu lors du dernier congrès Manor beaucoup de questions sur le commissionnement de la location auto. Pourriez-vous clarifier la position des loueurs sur cette question ?
J.C. : "Tout d'abord, je tiens à préciser que ma réponse sera celle de Hertz et que je ne souhaite pas commenter les raisons qui ont poussé mes confrères à adopter une stratégie plutôt qu'une autre. Certains pensent que Hertz ne commissionne plus les agences de voyages. Je le dis haut et fort, c'est complètement faux !
Nous avons décidé, depuis le 1er avril 2005, de ne plus rémunérer les réservations concernant des tarifs "sociétés", afin de conserver un niveau de compétitivité fort sur ce segment tarifaire extrêmement concurrentiel aux marges très faibles, suite à l'arrêt du commissionnement de certains de nos concurrents.
Le temps efface souvent la mémoire mais Hertz n'avait pas été précurseur en la matière. Sans cette décision, nous nous serions retrouvés face à des concurrents qui n'avaient plus de commissions à payer sur des tarifs "firmes" et qui auraient pu se servir de cet avantage pour proposer aux sociétés des tarifs plus attractifs que les nôtres... tout en conservant une profitabilité identique. Face à un tel risque, nous n'avions d'autre choix que de suivre la tendance du marché.
J'en profiterai à cette occasion pour rappeler que nous continuons à rémunérer généreusement toutes les locations qui sont faites sur la base de tarifs "Loisirs" ainsi que celles qui sont faites sur la base de nos tarifs "PME-PMI" qui sont à la disposition des réseaux
d'agence de voyages pour servir ce type de clientèle si convoitée à l'heure actuelle."
T.M.com - Comment se porte le marché de la location auto (tourisme et entreprises) en général ?
J.C. : "Globalement mal. Les dernières études Sofres montrent que le marché décroît de 4 à 7% tous les ans depuis 3 ans. Restrictions budgétaires de la part des sociétés, consommation des ménages en baisse, destinations meilleur marché, réduction de la clientèle américaine sont autant de facteurs qui expliquent cette morosité.
Dans un tel contexte, Hertz a néanmoins su tirer son épingle du jeu puisque notre part de marché n'a jamais été aussi haute et augmente constamment depuis 5 ans. Nous sommes leaders avec 24.9% de parts de marché (étude 1er semestre 2005 - source Sofres). Ce qui nous place à plus de 4.5 points de notre concurrent le plus direct."
T.M.com - Où se trouve le potentiel de développement dans le futur ?
J.C. : "Nous ne pensons pas que le marché "Affaires" connaîtra des hausses de volume significatives dans les prochaines années. Les perspectives de croissance ne se trouvent pas là. Le marché "Tourisme" est par contre plus porteur d'espoir.
Jacky Cailleau : "En novembre de l'année dernière, La SNCF a lancé un appel d'offres auprès des loueurs de voitures pour la mise à disposition de leurs comptoirs et de leurs places de parking dans une partie du réseau. La conséquence de cet appel d'offres a été l'augmentation significative de nos coûts d'exploitation à partir du 1er janvier 2006 tant en termes de taux de redevance que du prix des places de parking.
Afin de continuer à assurer un service de qualité en gare, la plupart des grandes sociétés de location ont donc été contraintes de mettre en place un supplément similaire à celui qu'elles pratiquent déjà sur les plates-formes aéroportuaires.
Concrètement, ce nouvel environnement ne changera rien pour les agences de voyages. Les comptoirs de location qui étaient déjà en gare le resteront et nous nous assurerons d'informer nos clients de nos nouveaux emplacements à l'aide d'une signalétique forte dans
l'enceinte des gares.
T.M.com - Il y a également des nouveautés en ce qui concerne la reprise des véhicules en Algérie. Comment cela se traduira-t-il pour la Distribution ?
J.C. : "Hertz n'est pas présent en Algérie et sans me tromper, j'ai cru comprendre que la loi à laquelle vous faites référence concerne uniquement des véhicules de plus de 2 ans. Comme notre flotte est composée de véhicules nettement plus jeunes, nous ne serons pas concernés le jour où nous déciderons d'opérer dans ce pays.
T.M.com - Il y a eu lors du dernier congrès Manor beaucoup de questions sur le commissionnement de la location auto. Pourriez-vous clarifier la position des loueurs sur cette question ?
J.C. : "Tout d'abord, je tiens à préciser que ma réponse sera celle de Hertz et que je ne souhaite pas commenter les raisons qui ont poussé mes confrères à adopter une stratégie plutôt qu'une autre. Certains pensent que Hertz ne commissionne plus les agences de voyages. Je le dis haut et fort, c'est complètement faux !
Nous avons décidé, depuis le 1er avril 2005, de ne plus rémunérer les réservations concernant des tarifs "sociétés", afin de conserver un niveau de compétitivité fort sur ce segment tarifaire extrêmement concurrentiel aux marges très faibles, suite à l'arrêt du commissionnement de certains de nos concurrents.
Le temps efface souvent la mémoire mais Hertz n'avait pas été précurseur en la matière. Sans cette décision, nous nous serions retrouvés face à des concurrents qui n'avaient plus de commissions à payer sur des tarifs "firmes" et qui auraient pu se servir de cet avantage pour proposer aux sociétés des tarifs plus attractifs que les nôtres... tout en conservant une profitabilité identique. Face à un tel risque, nous n'avions d'autre choix que de suivre la tendance du marché.
J'en profiterai à cette occasion pour rappeler que nous continuons à rémunérer généreusement toutes les locations qui sont faites sur la base de tarifs "Loisirs" ainsi que celles qui sont faites sur la base de nos tarifs "PME-PMI" qui sont à la disposition des réseaux
d'agence de voyages pour servir ce type de clientèle si convoitée à l'heure actuelle."
T.M.com - Comment se porte le marché de la location auto (tourisme et entreprises) en général ?
J.C. : "Globalement mal. Les dernières études Sofres montrent que le marché décroît de 4 à 7% tous les ans depuis 3 ans. Restrictions budgétaires de la part des sociétés, consommation des ménages en baisse, destinations meilleur marché, réduction de la clientèle américaine sont autant de facteurs qui expliquent cette morosité.
Dans un tel contexte, Hertz a néanmoins su tirer son épingle du jeu puisque notre part de marché n'a jamais été aussi haute et augmente constamment depuis 5 ans. Nous sommes leaders avec 24.9% de parts de marché (étude 1er semestre 2005 - source Sofres). Ce qui nous place à plus de 4.5 points de notre concurrent le plus direct."
T.M.com - Où se trouve le potentiel de développement dans le futur ?
J.C. : "Nous ne pensons pas que le marché "Affaires" connaîtra des hausses de volume significatives dans les prochaines années. Les perspectives de croissance ne se trouvent pas là. Le marché "Tourisme" est par contre plus porteur d'espoir.
Jean-Marc Crescent - Directeur Ventes Marketing France
Seulement 7% de la population a déjà eu recours à la location de voiture en France contre près de 20% aux Etats-Unis. Il y a donc là un potentiel à exploiter. Le nerf de la guerre sur ce marché aussi très compétitif ne sera pas uniquement le prix.
Tous les acteurs, gros ou moyens, se tiennent dans un mouchoir de poche même si dans l'esprit du public "grands loueurs" signifie "loueurs chers". Une fois de plus, c'est erroné. La bataille se déroulera sur la capacité à proposer une flotte toujours plus attrayante, des services à caractères "Loisirs et familiaux" (nous travaillons d'ailleurs sur de grands projets qui verront le jour en 2006) et à savoir attirer des clients de plus en plus enclins à faire leur marché sur internet auquel ils recourent de plus en plus.
T.M.com - Etes-vous concurrencé (comme l'aérien) par la croissance exponentielle du train et du TGV en particulier ?
J.C. : "Hertz est le partenaire exclusif du groupe Air France depuis de nombreuses années, ce dont nous nous réjouissons et, dont nous sommes très fiers. Les aéroports demeurent une partie considérable de notre volume d'activité et le resteront probablement. Notre présence en gares est aussi très forte même si aucun partenariat ne nous lie à la SNCF.
Hertz a su tisser un réseau de partenaires qui lui permet de capter une clientèle "Loisirs" et "Affaires" très conséquente. Que ces personnes voyagent en train ou en avion, c'est avant tout Hertz qu'ils choisiront à leur arrivée pour ses avantages tarifaires et le service dont ils bénéficient. Ainsi, quelque soit leur choix de transport, nous n'en pâtirons pas."
T.M.com - Il semblerait que la distribution en ligne soit plus dynamique que celle en agences et que les loueurs y recourent de plus en plus souvent. Vous confirmez ?
J.C. : "Je ne pense pas que le débat se situe là. La distribution en ligne connaît un essor sans précédent, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Il s'agit plutôt d'un phénomène de société. La location de voitures, comme certains autres grands produits de consommation courants, sont des produits simples à acheter qui ne font pas souvent appel à l'affectif.
L'acte d'achat de ces produits a été rendu de plus en plus simple grâce à des sites internet de mieux en mieux élaborés. Il est donc normal que de plus en plus de personnes y aient recours. Les agences de voyages constituent une part non négligeable de notre chiffre d'affaires et c'est pourquoi nous continuons à y investir de gros moyens."
T.M.com - Que pensez-vous de l'évolution du métier d'agent de voyages ?
J.C. : "Rémunération attractive, outil de réservation (la Souris Jaune) et force de vente dédiée sont autant de points concrets qui démontrent que Hertz considère ces partenaires avec beaucoup de considération et d'intérêt. Le rôle de l'agence de voyages a changé et l'adaptation au nouveau modèle économique n'a pas dû être facile, je l'avoue.
Néanmoins, leur plus-value demeure et va croître dans le futur. C'est grâce à leurs conseils auprès des voyageurs et aux garanties qu'elles leur apportent qu'elles pourront sortir encore plus fortes de cette mutation difficile. En tant que "conseillères", elles de ne devront pas craindre de facturer leurs clients du réel services qu'elles leur fournissent. Tout travail méritant salaire surtout lorsqu'il est de qualité."
T.M.com - Que pèse aujourd'hui Hertz France dans le Groupe et comment se porte l'entreprise en général ?
J.C. : "Hertz France est la première filiale de Hertz en Europe et la deuxième dans le monde après les Etats-Unis. Nous avons donc une position prépondérante dans l'organisation et un rôle important dans le groupe. Malgré une crise économique mondiale persistante, l'entreprise va bien (voir en France les résultats de la dernière étude Sofres cités plus avant).
Nous réalisons plus de $7 milliards dans le monde de chiffre d'affaires qui génère un bénéfice de près de $500 millions. Nous développons notre réseau et continuons à investir massivement dans tous les domaines importants (informatique, formation, marketing, etc...). Cette capacité à toujours être profitable nous donne une puissance de feu considérable et une forte réactivité à réagir face à une conjoncture très changeante."
T.M.com - Quelles vont être les conséquences de la vente de Hertz par Ford ?
J.C. : "Je pense qu'elles vont être positives. Ford Motor Company a décidé de se recentrer sur son "core business", à savoir, la construction et la vente de voitures. Actuellement dans une passe délicate sur un marché difficile, les constructeurs automobiles ont besoin d'argent frais. Il était donc probable que la vente de Hertz fasse un jour faire partie de cette stratégie.
Notre nouvel actionnariat est composé désormais de trois "equity groups" Clayton, Dubilier & Rice, Carlyle Group et Merill Lynch Global Private Equity. La vente ayant eu lieu très récemment, il est encore difficile de donner des informations précises. Les premiers signes montrent que notre société va rentrer dans une nouvelle ère où l'esprit entrepreneurial sera de mise.
Dès lors, nous devrions être encore plus réactifs, plus à l'écoute du monde extérieur et plus enclin à aller dans des directions que nous n'avions pas encore exploitées. C'est avec une grande excitation et une grande motivation que la planète Hertz attend de vivre cette nouvelle ère."
Tous les acteurs, gros ou moyens, se tiennent dans un mouchoir de poche même si dans l'esprit du public "grands loueurs" signifie "loueurs chers". Une fois de plus, c'est erroné. La bataille se déroulera sur la capacité à proposer une flotte toujours plus attrayante, des services à caractères "Loisirs et familiaux" (nous travaillons d'ailleurs sur de grands projets qui verront le jour en 2006) et à savoir attirer des clients de plus en plus enclins à faire leur marché sur internet auquel ils recourent de plus en plus.
T.M.com - Etes-vous concurrencé (comme l'aérien) par la croissance exponentielle du train et du TGV en particulier ?
J.C. : "Hertz est le partenaire exclusif du groupe Air France depuis de nombreuses années, ce dont nous nous réjouissons et, dont nous sommes très fiers. Les aéroports demeurent une partie considérable de notre volume d'activité et le resteront probablement. Notre présence en gares est aussi très forte même si aucun partenariat ne nous lie à la SNCF.
Hertz a su tisser un réseau de partenaires qui lui permet de capter une clientèle "Loisirs" et "Affaires" très conséquente. Que ces personnes voyagent en train ou en avion, c'est avant tout Hertz qu'ils choisiront à leur arrivée pour ses avantages tarifaires et le service dont ils bénéficient. Ainsi, quelque soit leur choix de transport, nous n'en pâtirons pas."
T.M.com - Il semblerait que la distribution en ligne soit plus dynamique que celle en agences et que les loueurs y recourent de plus en plus souvent. Vous confirmez ?
J.C. : "Je ne pense pas que le débat se situe là. La distribution en ligne connaît un essor sans précédent, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Il s'agit plutôt d'un phénomène de société. La location de voitures, comme certains autres grands produits de consommation courants, sont des produits simples à acheter qui ne font pas souvent appel à l'affectif.
L'acte d'achat de ces produits a été rendu de plus en plus simple grâce à des sites internet de mieux en mieux élaborés. Il est donc normal que de plus en plus de personnes y aient recours. Les agences de voyages constituent une part non négligeable de notre chiffre d'affaires et c'est pourquoi nous continuons à y investir de gros moyens."
T.M.com - Que pensez-vous de l'évolution du métier d'agent de voyages ?
J.C. : "Rémunération attractive, outil de réservation (la Souris Jaune) et force de vente dédiée sont autant de points concrets qui démontrent que Hertz considère ces partenaires avec beaucoup de considération et d'intérêt. Le rôle de l'agence de voyages a changé et l'adaptation au nouveau modèle économique n'a pas dû être facile, je l'avoue.
Néanmoins, leur plus-value demeure et va croître dans le futur. C'est grâce à leurs conseils auprès des voyageurs et aux garanties qu'elles leur apportent qu'elles pourront sortir encore plus fortes de cette mutation difficile. En tant que "conseillères", elles de ne devront pas craindre de facturer leurs clients du réel services qu'elles leur fournissent. Tout travail méritant salaire surtout lorsqu'il est de qualité."
T.M.com - Que pèse aujourd'hui Hertz France dans le Groupe et comment se porte l'entreprise en général ?
J.C. : "Hertz France est la première filiale de Hertz en Europe et la deuxième dans le monde après les Etats-Unis. Nous avons donc une position prépondérante dans l'organisation et un rôle important dans le groupe. Malgré une crise économique mondiale persistante, l'entreprise va bien (voir en France les résultats de la dernière étude Sofres cités plus avant).
Nous réalisons plus de $7 milliards dans le monde de chiffre d'affaires qui génère un bénéfice de près de $500 millions. Nous développons notre réseau et continuons à investir massivement dans tous les domaines importants (informatique, formation, marketing, etc...). Cette capacité à toujours être profitable nous donne une puissance de feu considérable et une forte réactivité à réagir face à une conjoncture très changeante."
T.M.com - Quelles vont être les conséquences de la vente de Hertz par Ford ?
J.C. : "Je pense qu'elles vont être positives. Ford Motor Company a décidé de se recentrer sur son "core business", à savoir, la construction et la vente de voitures. Actuellement dans une passe délicate sur un marché difficile, les constructeurs automobiles ont besoin d'argent frais. Il était donc probable que la vente de Hertz fasse un jour faire partie de cette stratégie.
Notre nouvel actionnariat est composé désormais de trois "equity groups" Clayton, Dubilier & Rice, Carlyle Group et Merill Lynch Global Private Equity. La vente ayant eu lieu très récemment, il est encore difficile de donner des informations précises. Les premiers signes montrent que notre société va rentrer dans une nouvelle ère où l'esprit entrepreneurial sera de mise.
Dès lors, nous devrions être encore plus réactifs, plus à l'écoute du monde extérieur et plus enclin à aller dans des directions que nous n'avions pas encore exploitées. C'est avec une grande excitation et une grande motivation que la planète Hertz attend de vivre cette nouvelle ère."