Le “produit Tunisie” fait cruellement défaut chez les TO et dans les agences de voyages. Aucun à ce jour ne peut rivaliser en termes de rapport qualité-prix. /photo JDL
“On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif”, dit le proverbe.
Force est de constater que la sagesse populaire dit vrai.
Malgré les campagnes de promotion qui se succèdent et les manifestations de solidarité, les Français n’ont toujours pas repris le chemin de la Tunisie.
“Mais pourquoi les Français ne reviennent-ils pas ?" se désespère un hôtelier.
Il ne se passe rien dans notre pays et aucun touriste n’a été inquiété depuis le début de la Révolution”.
Il dit vrai, et pourtant toutes les tentatives de séduction ont échoué. Les Français boudent la Tunisie pour différentes raisons. Paradoxalement, la première concernerait la sécurité.
La minorité salafiste, très agissante et les atermoiements des pouvoirs publics la concernant, ont inquiété. Le “pays ami” est aussi indirectement impacté par la situation en Égypte et celle en Syrie.
Les Français qui n’ont jamais été des forts en thème en matière de géographie, ne veulent prendre aucun risque, réel ou imaginaire, et préfèrent s’évader vers de nouveaux horizons (Espagne, Croatie, Malte, pays des Balkans...) avec leur famille.
On pourrait aussi avancer que la crise et la perte du pouvoir d’achat sont passées par là. Mais cela ne tient pas la route.
Pendant que la Tunisie enregistrait une chute de 39% des résas le Maroc, lui, affichait une hausse de 7%. Des résultats catastrophiques identiques à ceux de l'Égypte, autre star déchue du tourisme français.
Force est de constater que la sagesse populaire dit vrai.
Malgré les campagnes de promotion qui se succèdent et les manifestations de solidarité, les Français n’ont toujours pas repris le chemin de la Tunisie.
“Mais pourquoi les Français ne reviennent-ils pas ?" se désespère un hôtelier.
Il ne se passe rien dans notre pays et aucun touriste n’a été inquiété depuis le début de la Révolution”.
Il dit vrai, et pourtant toutes les tentatives de séduction ont échoué. Les Français boudent la Tunisie pour différentes raisons. Paradoxalement, la première concernerait la sécurité.
La minorité salafiste, très agissante et les atermoiements des pouvoirs publics la concernant, ont inquiété. Le “pays ami” est aussi indirectement impacté par la situation en Égypte et celle en Syrie.
Les Français qui n’ont jamais été des forts en thème en matière de géographie, ne veulent prendre aucun risque, réel ou imaginaire, et préfèrent s’évader vers de nouveaux horizons (Espagne, Croatie, Malte, pays des Balkans...) avec leur famille.
On pourrait aussi avancer que la crise et la perte du pouvoir d’achat sont passées par là. Mais cela ne tient pas la route.
Pendant que la Tunisie enregistrait une chute de 39% des résas le Maroc, lui, affichait une hausse de 7%. Des résultats catastrophiques identiques à ceux de l'Égypte, autre star déchue du tourisme français.
Des tentatives de relance systématiquement “sabotées”
Autres articles
Une attitude qui génère incompréhension et agacement en Tunisie.
Mais force est de reconnaître que les tentatives pour relancer la destination ont été systématiquement “sabotées”.
Rappelons les évènements de l’ambassade des Etats-Unis en septembre 2012. Ou encore l’assassinat de l’avocat Chokri Belaid, opposant au parti islamiste Ennahda au pouvoir et abattu de plusieurs balles mercredi 6 février 2013, en sortant de chez lui.
Soulignons aussi qu’au lendemain de l’appel de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, incitant ses compatriotes à retourner en Tunisie, des manifestations monstres ont dégénéré dans la capitale et provoqué la mort d’un manifestant.
La rédaction de la Constitution traîne en longueur, certains articles concernant la liberté de la presse inquiètent les partisans démocrates, les ministres du Tourisme se succèdent (3 depuis le Printemps arabe) et les élections repoussées de mois en mois semblent désormais renvoyées aux calendes grecques.
Bref, la situation politique dans le pays inquiète, à juste titre même si elle ne semble guère émouvoir Russes et Britanniques revenus en masse.
Pourtant, le “produit Tunisie” fait cruellement défaut chez les TO et dans les agences de voyages. Aucun à ce jour ne peut rivaliser en termes de rapport qualité-prix.
Le pays a fait des efforts dans sa dernière campagne “Libre de tout vivre” qui ne vante plus uniquement le soleil mais également le golf et la thalasso. A bon escient ?
Mais force est de reconnaître que les tentatives pour relancer la destination ont été systématiquement “sabotées”.
Rappelons les évènements de l’ambassade des Etats-Unis en septembre 2012. Ou encore l’assassinat de l’avocat Chokri Belaid, opposant au parti islamiste Ennahda au pouvoir et abattu de plusieurs balles mercredi 6 février 2013, en sortant de chez lui.
Soulignons aussi qu’au lendemain de l’appel de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, incitant ses compatriotes à retourner en Tunisie, des manifestations monstres ont dégénéré dans la capitale et provoqué la mort d’un manifestant.
La rédaction de la Constitution traîne en longueur, certains articles concernant la liberté de la presse inquiètent les partisans démocrates, les ministres du Tourisme se succèdent (3 depuis le Printemps arabe) et les élections repoussées de mois en mois semblent désormais renvoyées aux calendes grecques.
Bref, la situation politique dans le pays inquiète, à juste titre même si elle ne semble guère émouvoir Russes et Britanniques revenus en masse.
Pourtant, le “produit Tunisie” fait cruellement défaut chez les TO et dans les agences de voyages. Aucun à ce jour ne peut rivaliser en termes de rapport qualité-prix.
Le pays a fait des efforts dans sa dernière campagne “Libre de tout vivre” qui ne vante plus uniquement le soleil mais également le golf et la thalasso. A bon escient ?
Seule la région d'Hammamet peut se vanter d'un pôle golfique
Si côté Thalasso la Tunisie tient la route, il en va autrement pour le golf. Seule la région d'Hammamet peut se vanter de disposer d’un pôle golfique digne de ce nom.
“Nous devrions proposer 3 à 4 golfs par région touristique, explique un professionnel. Or, à ce jour nous disposons en tout et pour tout que d’une dizaine de golfs, pour la plupart dispersés, c’est nettement insuffisant...”
Bref, la Tunisie n’a pas l’image, l’équipement, ni l’héritage d’un roi golfeur comme le Maroc.
En revanche, elle ne manque pas d’atouts culturels même si pour l’instant les responsables du tourisme confondent vitesse et précipitation...
L’image du tourisme tunisien dans l’Hexagone est celui d’une destination balnéaire au prix et aux prestations imbattables.
C’est cette carte là qu’il faudra continuer à abattre encore et encore jusqu’au jour où une offre culturelle étoffée et justifiée pourra la compléter.
Et de ce côté là, ce ne sont pas les chantiers qui manquent. Une grande partie du parc hôtelier tunisien est à requalifier.
L’insuffisance des investissements a rendu certains établissements obsolètes au point de devoir brader d’année en année leurs tarifs. Une spirale infernale qui les mène directement au dépôt de bilan.
Le transport aérien avec l’Open sky est aussi une des clés pour l’avenir de l’industrie touristique même si les risques pour la compagnie nationale ne sont pas négligeables.
Le Maroc l’a fait et la RAM n’a pas fini de souffrir. Mais le développement économique global du pays n’est-il pas plus important que le maintien d’un pavillon national ?
Ce sont les pouvoir publics qui détiennent la réponse. En attendant, François Hollande, dont on attend avec impatience de connaître les propositions qu’il aura dans sa besace, notamment en matière de tourisme, va devoir recoller les morceaux d’une amitié entâchée par une série de rendez-vous manqués...
LIRE AUSSI :
- II. Tunisie : le tourisme français a chuté de 47% au cours du 1er semestre 2013
- III. La Tunisie ne fait plus recette dans les agences autrement qu'en VDM...
“Nous devrions proposer 3 à 4 golfs par région touristique, explique un professionnel. Or, à ce jour nous disposons en tout et pour tout que d’une dizaine de golfs, pour la plupart dispersés, c’est nettement insuffisant...”
Bref, la Tunisie n’a pas l’image, l’équipement, ni l’héritage d’un roi golfeur comme le Maroc.
En revanche, elle ne manque pas d’atouts culturels même si pour l’instant les responsables du tourisme confondent vitesse et précipitation...
L’image du tourisme tunisien dans l’Hexagone est celui d’une destination balnéaire au prix et aux prestations imbattables.
C’est cette carte là qu’il faudra continuer à abattre encore et encore jusqu’au jour où une offre culturelle étoffée et justifiée pourra la compléter.
Et de ce côté là, ce ne sont pas les chantiers qui manquent. Une grande partie du parc hôtelier tunisien est à requalifier.
L’insuffisance des investissements a rendu certains établissements obsolètes au point de devoir brader d’année en année leurs tarifs. Une spirale infernale qui les mène directement au dépôt de bilan.
Le transport aérien avec l’Open sky est aussi une des clés pour l’avenir de l’industrie touristique même si les risques pour la compagnie nationale ne sont pas négligeables.
Le Maroc l’a fait et la RAM n’a pas fini de souffrir. Mais le développement économique global du pays n’est-il pas plus important que le maintien d’un pavillon national ?
Ce sont les pouvoir publics qui détiennent la réponse. En attendant, François Hollande, dont on attend avec impatience de connaître les propositions qu’il aura dans sa besace, notamment en matière de tourisme, va devoir recoller les morceaux d’une amitié entâchée par une série de rendez-vous manqués...
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