Les méharistes de Douz frappés par les directives du Quai d'Orsay - Photo MS
72 heures après sa prise de fonction Elyes Fakhfakh nouveau ministre du tourisme de Tunisie se déplaçait à Tozeur. (LIRE)
Sur son agenda qui se remplit à toute vitesse : une rencontre avec les professionnels du sud ouest doublement touchés par la révolution de Jasmin et la guerre en Libye et, depuis le 24 novembre dernier, par le Quai d'Orsay.
Depuis sa dernière mise à jour la rubrique « Conseils aux Voyageurs » ce dernier désigne la région située au sud de Douz comme « formellement déconseillée ».
Cette décision, les professionnels du tourisme saharien qui connaissent la réalité du terrain la jugent totalement injustifiée.
Les gens du sud, dans leur globalité, estiment que les problèmes liés à la sécurité font partie du passé.
Pour eux, après la révolution, après la guerre en Libye voisine, après des élections libres et transparentes aux résultats nullement contestés, le temps de la reconstruction est venu.
Aussi ils s'interrogent sur cette zone rouge instaurée après les élections tunisiennes par le Ministère français des Affaires Étrangères, de très loin leur premier marché émetteur.
Sur son agenda qui se remplit à toute vitesse : une rencontre avec les professionnels du sud ouest doublement touchés par la révolution de Jasmin et la guerre en Libye et, depuis le 24 novembre dernier, par le Quai d'Orsay.
Depuis sa dernière mise à jour la rubrique « Conseils aux Voyageurs » ce dernier désigne la région située au sud de Douz comme « formellement déconseillée ».
Cette décision, les professionnels du tourisme saharien qui connaissent la réalité du terrain la jugent totalement injustifiée.
Les gens du sud, dans leur globalité, estiment que les problèmes liés à la sécurité font partie du passé.
Pour eux, après la révolution, après la guerre en Libye voisine, après des élections libres et transparentes aux résultats nullement contestés, le temps de la reconstruction est venu.
Aussi ils s'interrogent sur cette zone rouge instaurée après les élections tunisiennes par le Ministère français des Affaires Étrangères, de très loin leur premier marché émetteur.
La France, seul pays à déconseiller « formellement » le sud
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« De tous les marchés émetteurs européens seule la France émet des restrictions.
Pourquoi une telle décision sur notre région maintenant ? Pourquoi la décréter « formellement déconseillée » alors que celle qui englobe Gafsa, Sidi Bouzid et Kasserine est seulement « déconseillée ?» interroge Ali Ben Zaïed spécialiste du tourisme saharien.
Quand on lui parle de trafic d'armes ou de risques d'enlèvement, il s'insurge.
« Regardez la carte. De telles exactions si elles devaient arriver se feraient beaucoup plus au sud, là où la Tunisie se rétrécit pour devenir une pointe et partager sa frontière avec la Libye et l'Algérie.
Ici, les frontières sont éloignées, la zone à traverser depuis la Libye ou l'Algérie nécessite un détour beaucoup trop long et périlleux pour qui la connaît mal. De plus elle est étroitement surveillée par la garde nationale ».
Ce jeune entrepreneur reprend les rênes de l'entreprise créée par son père, l'un des pionniers du tourisme saharien. Nous l'avions rencontré le 24 octobre dernier au lendemain des élections.
Ce jour-là, le résultat des élections n'était pas encore connu. Son carnet de commande était bien rempli.
Pour les gens du village qu'il fait vivre avec les retombées de l'entreprise, pour les chameliers qu'il emploie, la saison s'annonçait sous de bons augures. (Voir Tourmag.com du 24 octobre 2011)
Depuis notre première rencontre, la donne a changé, les annulations se sont multipliées en pleine haute saison.
Relativement réduit, le trafic des randonnées sahariennes, chamelières, pédestres ou motorisées se poursuit cependant avec l'aval des Autorités tunisiennes.
Pourquoi une telle décision sur notre région maintenant ? Pourquoi la décréter « formellement déconseillée » alors que celle qui englobe Gafsa, Sidi Bouzid et Kasserine est seulement « déconseillée ?» interroge Ali Ben Zaïed spécialiste du tourisme saharien.
Quand on lui parle de trafic d'armes ou de risques d'enlèvement, il s'insurge.
« Regardez la carte. De telles exactions si elles devaient arriver se feraient beaucoup plus au sud, là où la Tunisie se rétrécit pour devenir une pointe et partager sa frontière avec la Libye et l'Algérie.
Ici, les frontières sont éloignées, la zone à traverser depuis la Libye ou l'Algérie nécessite un détour beaucoup trop long et périlleux pour qui la connaît mal. De plus elle est étroitement surveillée par la garde nationale ».
Ce jeune entrepreneur reprend les rênes de l'entreprise créée par son père, l'un des pionniers du tourisme saharien. Nous l'avions rencontré le 24 octobre dernier au lendemain des élections.
Ce jour-là, le résultat des élections n'était pas encore connu. Son carnet de commande était bien rempli.
Pour les gens du village qu'il fait vivre avec les retombées de l'entreprise, pour les chameliers qu'il emploie, la saison s'annonçait sous de bons augures. (Voir Tourmag.com du 24 octobre 2011)
Depuis notre première rencontre, la donne a changé, les annulations se sont multipliées en pleine haute saison.
Relativement réduit, le trafic des randonnées sahariennes, chamelières, pédestres ou motorisées se poursuit cependant avec l'aval des Autorités tunisiennes.
«Le désengagement des opérateurs français »
A Tozeur les oasis se fêtent en décembre - Photo MS
Quant aux autres, les professionnels d'un tourisme plus classique avec séjours hôteliers à Tozeur ou Nefta, ils se disent également touchés, cette restriction jetant un doute sérieux sur la sécurité de l'ensemble du sud tunisien.
« A Tozeur, la crise du tourisme est antérieure à la révolution du 14 janvier. Elle a commencé avec le désengagement des opérateurs français et de leurs marques emblématiques qui drainaient le marché français particulièrement important pour nous.
Ce fut d'abord le Club Med, puis Nouvelles Frontières, puis le Groupe Accor. Le dernier en date est Jet tours qui a retiré le label Eldorador à notre hôtel. Il ne reste plus que le Framissima comme hôtel-club français».
Jamel Mnasri, directeur général du Ksar Rouge parle en connaissance de cause.
Son hôtel était encore très récemment un Eldorador à succès. Il redevient un hôtel classique parmi les autres avec les conséquences que l'on devine sur la commercialisation.
« A Tozeur, la crise du tourisme est antérieure à la révolution du 14 janvier. Elle a commencé avec le désengagement des opérateurs français et de leurs marques emblématiques qui drainaient le marché français particulièrement important pour nous.
Ce fut d'abord le Club Med, puis Nouvelles Frontières, puis le Groupe Accor. Le dernier en date est Jet tours qui a retiré le label Eldorador à notre hôtel. Il ne reste plus que le Framissima comme hôtel-club français».
Jamel Mnasri, directeur général du Ksar Rouge parle en connaissance de cause.
Son hôtel était encore très récemment un Eldorador à succès. Il redevient un hôtel classique parmi les autres avec les conséquences que l'on devine sur la commercialisation.
«.Nous demandons des horaires mieux adaptés aux besoins des touristes »
A Tozeur, très populaire, le festival des oasis se célèbre aussi dans les rues de la vieille ville avec des conteurs, des chanteurs et des musciens.. Photo MS
« Nous savons que les caisses sont vides. Nous ne demandons pas d’argent. Pour retrouver la croissance nos besoins sont ailleurs » déclare de son côté Nabil Chokmani directeur général de l’Eden Palm de Tozeur.
Ce site installé dans la palmeraie met remarquablement en valeur le patrimoine oasien et son arbre emblématique le palmier dattier.
Les hôteliers du désert, les spécialistes du tourisme saharien, les responsables des sites touristiques, des musées et parcs de loisirs, les nombreuses agences réceptives du sud (26 à Douz d’où partent les randonnées sahariennes, presque autant à Tozeur) se retrouvent sur trois principales revendications.
Pour le transport aérien entre Tozeur et Tunis ils demandent des horaires plus adaptés aux besoins des touristes étrangers. « Les vols doivent arriver tard le soir à Tozeur et partir tôt le matin afin que nos clients puissent avoir de bonnes correspondances avec les vols internationaux. »
Ils souhaitent aussi rompre avec cette coutume du circuit organisé ne prévoyant qu’une seule nuit à Tozeur (ou Nefta) aux touristes pour « faire » le sud tunisien.
« Nous demandons que les circuits prévoient au moins deux nuits dans notre région »... Message à transmettre au professionnel du voyage, décideur final.
La troisième revendication des « pros » du sud complète la précédente.
Allonger la durée du séjour permettrait de mieux faire connaître le patrimoine culturel et historique de la région ainsi que ses attractions sportives et ludiques qui, à l’instar de l’ « Eden Palm », du parcours golfique de 18 trous ou du « Sahara Lounge » avec ses « accro palmes » et autres tyroliennes ont de quoi séduire les visiteurs de toutes générations.
Tozeur possède de nombreux atouts sous exploités. Au rang de ses cartes maîtresses, sa situation au cœur de Djerid.
Elle permet en effet de découvrir sans fatigue, en « étoile », des paysages qui, des oasis de montagne aux premières dunes du grand erg en passant par le fameux chott el Djerid se contrastent magnifiquement.
Ce site installé dans la palmeraie met remarquablement en valeur le patrimoine oasien et son arbre emblématique le palmier dattier.
Les hôteliers du désert, les spécialistes du tourisme saharien, les responsables des sites touristiques, des musées et parcs de loisirs, les nombreuses agences réceptives du sud (26 à Douz d’où partent les randonnées sahariennes, presque autant à Tozeur) se retrouvent sur trois principales revendications.
Pour le transport aérien entre Tozeur et Tunis ils demandent des horaires plus adaptés aux besoins des touristes étrangers. « Les vols doivent arriver tard le soir à Tozeur et partir tôt le matin afin que nos clients puissent avoir de bonnes correspondances avec les vols internationaux. »
Ils souhaitent aussi rompre avec cette coutume du circuit organisé ne prévoyant qu’une seule nuit à Tozeur (ou Nefta) aux touristes pour « faire » le sud tunisien.
« Nous demandons que les circuits prévoient au moins deux nuits dans notre région »... Message à transmettre au professionnel du voyage, décideur final.
La troisième revendication des « pros » du sud complète la précédente.
Allonger la durée du séjour permettrait de mieux faire connaître le patrimoine culturel et historique de la région ainsi que ses attractions sportives et ludiques qui, à l’instar de l’ « Eden Palm », du parcours golfique de 18 trous ou du « Sahara Lounge » avec ses « accro palmes » et autres tyroliennes ont de quoi séduire les visiteurs de toutes générations.
Tozeur possède de nombreux atouts sous exploités. Au rang de ses cartes maîtresses, sa situation au cœur de Djerid.
Elle permet en effet de découvrir sans fatigue, en « étoile », des paysages qui, des oasis de montagne aux premières dunes du grand erg en passant par le fameux chott el Djerid se contrastent magnifiquement.