ILTM : à Cannes aussi, les destinations sortent le grand jeu

Réputé être le plus grand événement B to B du voyage de luxe, l'ILTM de Cannes n'a pas seulement donné l'opportunité aux "acheteurs" de rencontrer des "vendeurs" de voyages, croisières, séjours hôteliers et autres prestations haut de gamme.

Non contents d'accompagner les opérateurs de leur pays, beaucoup d'Offices de tourisme en ont aussi profité pour vanter les atouts touristiques de leur pays, lorsqu'ils étaient positionnés luxe.

Question luxe justement, Abu Dhabi n'a pas fini d'épater. Ceux qui s'intéressent à cet émirat (il est le grand et le plus riche des sept émirats qui composent, depuis 1971, la Fédération des Emirats arabes unis) en sont probablement déjà convaincus.

Si, depuis des années, Abu Dhabi se distingue avec ses beaux hôtels, ses tours ultra-modernes -conçues par de grands noms de l'architecture internationale- et ses immenses centres commerciaux, cet émirat a aussi réussi un coup de maître avec l'ouverture, en 2017, de son musée du Louvre : ainsi, non content de cocher la case du luxe, il coche aussi la case "culture".

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Cet émirat s'est fait remarquer depuis 2007 par son immense et somptueuse mosquée Cheikh Zayed : abritée sous des dômes en marbre blanc, illuminée par des lustres en cristal, décorée avec un immense tapis persan, cette mosquée gratuite et ouverte à tous, peut accueillir jusqu'à 41 000 fidèles.

Autre nouveauté : l'ouverture, en 2023, de la Maison d'Abraham ouverte aux fidèles des trois religions du Livre. Ce lieu qui entend véhiculer un message de paix et de tolérance, abrite en effet une mosquée, une église et une synagogue.

Et ce n'est pas fini. Abu Dhabi verra arriver, prochainement, de nouveaux musées aux formes audacieuses, notamment un Musée d'histoire naturelle, un Team Lab Phenomena, puis le Sheikh Zaed national Museum et le Guggenheim Abu Dhabi, tous dans le Saadiyat Cultural District.

Mais, soulignait à Cannes, Isabelle Trotzier, country manager France, "Abu Dhabi, c'est aussi 70 % de désert et plus de 200 îles naturelles. Et également une mangrove en pleine ville". Bref, cet émirat dispose de tout ce qui est nécessaire pour compléter un séjour balnéaire en famille par des sorties en kayak, des treks et des safaris dans le désert ou en bord de mer, et, bien sûr, des "expériences inattendues" comme la visite d'une ferme chamelière ou la découverte de l'oasis d'Al Ain.

Isabelle Trotzier insiste : "Abu Dhabi est une destination émergente qui a de nouvelles choses à offrir tout le temps".

D'autres évolutions récentes contribuent à rendre cet émirat plus attrayant pour les touristes occidentaux : depuis 2020, ont disparu les restrictions jusque là imposées aux voyages pendant le Ramadan. Bien mieux, pendant cette période , les visiteurs peuvent profiter de soirées très festives au moment de la rupture du jeûne par les musulmans. En outre, désormais, peu d'hôtels sont "dry".

Cerise sur le gâteau, avec la compagnie Etihad qui assurera deux vols hebdomadaires directs depuis CDG (s'y ajoutera de mi-juin à mi-septembre, un vol direct depuis Nice), Abu Dhabi sera encore plus aisément accessible.

Les Français, d'ailleurs, se laissent séduire : ils ont été 71000 à passer au moins une nuit sur place entre janvier et octobre 2024 (soit +41 % par rapport à la même période de 2023). Si l'on met ce chiffre en perspective avec les 3,8 millions de visiteurs internationaux, on comprend cependant que l'Emirat juge nécessaire se faire mieux connaître, notamment en France.

Egalement positionné sur le haut de gamme, le Rwanda était, lui aussi, de nouveau présent à Cannes. Pour séduire bien sûr un public de plus plus demandeurs d'authenticité et d'immersion dans la nature..

Bien qu'il ait fait le choix d'hébergements de qualité et de relativement petite taille, le "pays des mille collines" a reçu 1,4 million de visiteurs en 2023 qui ont généré des revenus élevés (620 000 millions de dollars).

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Un tiers de ces revenus proviennent du tourisme lié aux gorilles qui vivent en liberté dans un parc national dont les droits d'entrée sont prohibitifs (1500 € par personne). Mais, faisait remarquer Davidson Mucisha de Wildlife tours-Rwanda rencontré à Cannes, une partie de cet argent sert à financer des projets (écoles, dispensaires, accès à l'eau, etc.) au bénéfice des communautés locales.

Jusqu'ici les premiers clients de ce pays anglophone sont Américains, Canadiens, Australiens et Britanniques. Si les Français sont encore assez peu nombreux à tenter l'aventure (3 % du total des arrivées), ils pourraient l'être davantage à l'avenir, espérait Davidson Mucisha. En effet, Air Rwanda dessert désormais directement Kigali au départ de CDG.

Tout autre est la problématique de la Toscane. Cette région, présente une nouvelle fois à l'ILTM de Cannes, est l'une des régions italiennes les plus connues et les plus appréciées à l'étranger: au cours des neuf premiers mois de 2024, année marquée en juillet par le départ du Tour de France à Florence, la Toscane a, une nouvelle fois, attiré énormément de voyageurs internationaux, Français en particulier (avec 6,6 % du total, ceux-ci arrivent troisième, derrière les Etats-Uniens et les Allemands).

Son positionnement luxe est incontestable. D'ailleurs, Francesco Tapinassi, le directeur de le son Agence de promotion touristique, n'a eu de cesse de répéter à tous ses interlocuteurs que sa région est celle qui, en Italie, compte le plus de structures de luxe (150 dont 57 hôtels cinq étoiles). Mais, soucieux de convaincre que la Toscane ne se résume pas Florence, à Sienne ou San Gimigniano -des cités prises d'assaut l'été-, il a aussi annoncé, à Cannes, de nouvelles initiatives.

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Ainsi, dès mars prochain, un guide papier édité par la Toscane mettra en valeur ses 16 sites classés par l'Unesco : sa "cité créative" (Carrare, la capitale du marbre), ses "villes du tuf " (Pitigliano, Sorano et Sovana) et ses sites "naturels" comme les anciennes forêts de hêtres du Parc national des forêts du Casentino, y figurerent aux côtés de ses joyaux déjà hyper-connus.

C'est sur cette belle diversité que la Toscane veut attirer l'attention en 2025, sans négliger pour autant de faire savoir qu'elle est une destination très accueillante pour les famille avec enfants (grâce à de multiples activités) et également très "pet friendly" ! La Toscane envisage d'ailleurs très sérieusement de mener une campagne de promotion sur cet engagement "pet friendly".

Tout autre est la problématique de la Hongrie. De retour en 2023 à l'ILTM, après plusieurs années d'absence, elle y est revenue cette année, portée par l'installation récente -et aussi à venir- de nombreux établissements hôteliers de luxe.

En effet, malgré l'arrivée du W Budapest, de l'Anantara, du Four Seasons, du Kimpton, du BoHo Budapest, et l'ouverture prochaine du St Regis dans un palais historique de Budapest -ce sera, paraît il, le "top du luxe"- , la Hongrie a encore besoin de mieux se faire connaître. Car, jusqu'à il y a peu, pour beaucoup, cette destination se résumait encore trop souvent, et à tort, à quelques monuments prestigieux de sa capitale et aux soirées alcoolisées dans les "ruins bar" aménagés au rez-de-chaussée d'immeubles décrépis de l'ancien ghetto juif.

Les récentes campagnes de promotion ont déjà porté leurs fruits. Ainsi, en 2024 (à fin octobre), plus de 200 000 Français ont pris la route de la Hongrie (+30 % par rapport à 2023). Cependant, Karin Mallet Gautier qui représente la Hongrie sur le marché français veut faire mieux encore.

A destination des professionnels venus à l'ILTM, Visit Hungary a donc organisé une soirée pour mettre en valeur d'autres facettes du pays, par exemple le lac Balaton, la Grande Plaine hongroise et la région de Debrecen 2ème ville du pays , ou encore le sud à côté de la frontière avec la Croatie.

Et, bien sûr, sa gastronomie -avec, en particulier, ses célèbres vins de Tokaj, son foie gras et ses truffes- dont témoigne le récent Guide Michelin qui a répertorié 100 bonnes adresses dont 11 étoilés.

S'y ajoute bien sûr, l'offre de bien-être favorisée par la présence de nombreuses sources et bains thermaux, en particulier à Budapest. Et puis, insiste encore Karin Mallet Gautier, il y a tous les aspects totalement méconnus de Budapest. A bon entendeur, salut !