Les acteurs économiques de l'Île de la Réunion ont échangé avec la Préfecture et la Région pour adapter les aides aux secteurs touchés - Depositphotos @djedzura
Ce mardi 4 janvier 2022, sur l'Île de la Réunion se tenait une visioconférence, omicron oblige, entre les pouvoirs publics et les organisations patronales.
L'entrevue digitale peut être considérée comme une sorte de conseil économique du territoire.
"En fait, les différents acteurs sont intervenus pour compléter la rédaction d'un "livre blanc", concernant l'adaptation de certaines aides aux entreprises de la Réunion.
Il faut savoir que les mesures de soutien ne sont pas toujours adaptées au tissu économique local," nous explique un participant.
Alors qu'en début d'année, de nouvelles aides ont été décidées par Bercy afin de soutenir les territoires d'outre-mer impactés, les solutions ne seraient pas toujours adaptées à la Réunion.
C'est en tout cas le message qu'ont fait passer les participants, demandant un ajustement des mesures.
L'entrevue digitale peut être considérée comme une sorte de conseil économique du territoire.
"En fait, les différents acteurs sont intervenus pour compléter la rédaction d'un "livre blanc", concernant l'adaptation de certaines aides aux entreprises de la Réunion.
Il faut savoir que les mesures de soutien ne sont pas toujours adaptées au tissu économique local," nous explique un participant.
Alors qu'en début d'année, de nouvelles aides ont été décidées par Bercy afin de soutenir les territoires d'outre-mer impactés, les solutions ne seraient pas toujours adaptées à la Réunion.
C'est en tout cas le message qu'ont fait passer les participants, demandant un ajustement des mesures.
Réunion : "toute une ribambelle d'entreprises est laissée sur le trottoir"
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Et la 1ère des demandes concerne, la modification du mode de calcul afin de pouvoir accéder au fonds de solidarité complémentaire.
Comme le prévoit le ministère de l'Economie les entreprises des secteurs protégés (S1/S1bis) seront indemnisées, si elles peuvent justifier d'une perte de 50% de leur chiffre d’affaires et connaissent des pertes d’exploitation (EBE négatif) sur le mois concerné.
Sauf que c'est à ce niveau que le bât blesse.
"Si ce n'est les grandes entreprises, aucune ne sera en mesure de justifier un EBE mensuel.
Malheureusement assez peu de monde peut utiliser le fonds de solidarité, donc nous avons fait remonter cela.
Nous demandons aussi le retour du chômage partiel."
Ce n'est pas tout, car ces mesures ont un énorme trou dans la raquette, laissant passer des centaines de balles, aussi bien à la Réunion qu'en métropole.
Les entreprises créées courant 2019 ou du moins juste avant la pandémie, ne peuvent pas accéder aux aides, étant donné qu'elles ne sont pas en mesure de présenter le bilan de 2019.
"Vous avez encore des centaines d'entreprises, notamment dans le tourisme, qui ne sont pas aidées. Il y a des trous dans la raquette et toute une ribambelle d'entreprises est laissée sur le trottoir," nous confie le participant.
Une problématique relevé par le passé par l'Association des indépendants du tourisme et des loisirs (AITL).
Comme le prévoit le ministère de l'Economie les entreprises des secteurs protégés (S1/S1bis) seront indemnisées, si elles peuvent justifier d'une perte de 50% de leur chiffre d’affaires et connaissent des pertes d’exploitation (EBE négatif) sur le mois concerné.
Sauf que c'est à ce niveau que le bât blesse.
"Si ce n'est les grandes entreprises, aucune ne sera en mesure de justifier un EBE mensuel.
Malheureusement assez peu de monde peut utiliser le fonds de solidarité, donc nous avons fait remonter cela.
Nous demandons aussi le retour du chômage partiel."
Ce n'est pas tout, car ces mesures ont un énorme trou dans la raquette, laissant passer des centaines de balles, aussi bien à la Réunion qu'en métropole.
Les entreprises créées courant 2019 ou du moins juste avant la pandémie, ne peuvent pas accéder aux aides, étant donné qu'elles ne sont pas en mesure de présenter le bilan de 2019.
"Vous avez encore des centaines d'entreprises, notamment dans le tourisme, qui ne sont pas aidées. Il y a des trous dans la raquette et toute une ribambelle d'entreprises est laissée sur le trottoir," nous confie le participant.
Une problématique relevé par le passé par l'Association des indépendants du tourisme et des loisirs (AITL).
Ile de la Réunion : "il est juste question de mettre du sparadrap"
Si une nouvelle fois, la préfecture et cette fois-ci par la voix même du Préfet a tenu à rappeler que le soutien étatique ne sera que sur du court terme, les patrons ont pu avoir le sentiment d'avoir été entendu.
"Nous avons été entendus, nous avons pu exposer notre cas particulier, à des instances dont nous n'avions pas accès, jusque-là.
Les trous dans la raquette et les insuffisances au niveau des aides vont être remontés aux ministères de l'Economie et des Outre-mer. C'est une bonne chose, pour l'ensemble des activités de la Réunion.
Après ce ne sera qu'une aide ponctuelle," nous rapporte-t-on, une fois la visioconférence terminée.
Et malheureusement, il n'y a pas de miracle à attendre de l'entrevue.
Aucun plan de relance de l'économe, ni même du tourisme n'a été évoqué ou débattu.
Alors même que la compagnie régionale Air Austral se cherche une bouée de sauvetage, que les professionnels doivent composer avec des mesures lourdes, le tissu touristique parait épuisé.
"Il est juste question de mettre du sparadrap," pas de réinventer la filière.
Depuis le 28 décembre 2021, l'état d'urgence a été déclaré, avec un couvre-feu instauré le 3 janvier 2022.
"Il y a actuellement des touristes présents sur l'île, par contre ceux qui veulent partir en vacances depuis la Réunion, c'est plus compliqué. Le combiné Réunion-Maurice n'étant plus possible, l'activité des réceptifs est restreinte.
Dans l'ensemble les dispositifs actuels ne sont pas faits pour favoriser le tourisme."
"Nous avons été entendus, nous avons pu exposer notre cas particulier, à des instances dont nous n'avions pas accès, jusque-là.
Les trous dans la raquette et les insuffisances au niveau des aides vont être remontés aux ministères de l'Economie et des Outre-mer. C'est une bonne chose, pour l'ensemble des activités de la Réunion.
Après ce ne sera qu'une aide ponctuelle," nous rapporte-t-on, une fois la visioconférence terminée.
Et malheureusement, il n'y a pas de miracle à attendre de l'entrevue.
Aucun plan de relance de l'économe, ni même du tourisme n'a été évoqué ou débattu.
Alors même que la compagnie régionale Air Austral se cherche une bouée de sauvetage, que les professionnels doivent composer avec des mesures lourdes, le tissu touristique parait épuisé.
"Il est juste question de mettre du sparadrap," pas de réinventer la filière.
Depuis le 28 décembre 2021, l'état d'urgence a été déclaré, avec un couvre-feu instauré le 3 janvier 2022.
"Il y a actuellement des touristes présents sur l'île, par contre ceux qui veulent partir en vacances depuis la Réunion, c'est plus compliqué. Le combiné Réunion-Maurice n'étant plus possible, l'activité des réceptifs est restreinte.
Dans l'ensemble les dispositifs actuels ne sont pas faits pour favoriser le tourisme."
Réunion : "un ensemble de propositions sera remonté ensuite à Bruno Le Maire"
Dès lors l'enjeu aussi bien pour les hôteliers, les bars, les boutiques ou encore les agences de voyages et les réceptifs est de tenir le plus longtemps possible, en attendant des jours meilleurs.
Pour l'heure, la situation sanitaire ne cesse de se dégrader, alors même que l'Île de la Réunin fait office de bonne élève au regard des taux de vaccination affichés dans les Antilles.
Selon les derniers chiffres de l'Agence Régionale de Santé 66,6 % de la population éligible présente un schéma vaccinal complet.
Face à l'urgence sanitaire, l'enjeu de la visioconférence n'a pas été de débattre sur les mesures sanitaires, mais bien de peaufiner le "livre blanc" qui sera remis prochainement aux ministères.
"Le message global a plutôt été : vous nous obligez à fermer et contraignez notre activité, donc nous vous demandons d'adapter les aides.
Il n'est pas juste possible de dire qu'il faille arrêter de travailler et de réfléchir à l'avenir."
L'échange aura permis de regrouper un comité de suivi du "livre blanc" et de faire remonter les besoins des acteurs économiques de l'Île.
"La version finale nous sera prochainement envoyée, puis un ensemble de propositions sera remonté ensuite à Bruno Le Maire.
Il nous a été conseillé de saisir les élus locaux, pour donner du grain à moudre à notre combat," conclut alors notre interlocuteur.
En somme la filière touristique à la Réunion, mais aussi l'ensemble de l'économie, se retrouve dans la même posture que les agences de voyages ont pu connaître, il y a un an ou deux.
Ils vont devoir faire entendre leur combat et surtout comprendre les spécificités de chacun aux pouvoirs publics.
Pour l'heure, la situation sanitaire ne cesse de se dégrader, alors même que l'Île de la Réunin fait office de bonne élève au regard des taux de vaccination affichés dans les Antilles.
Selon les derniers chiffres de l'Agence Régionale de Santé 66,6 % de la population éligible présente un schéma vaccinal complet.
Face à l'urgence sanitaire, l'enjeu de la visioconférence n'a pas été de débattre sur les mesures sanitaires, mais bien de peaufiner le "livre blanc" qui sera remis prochainement aux ministères.
"Le message global a plutôt été : vous nous obligez à fermer et contraignez notre activité, donc nous vous demandons d'adapter les aides.
Il n'est pas juste possible de dire qu'il faille arrêter de travailler et de réfléchir à l'avenir."
L'échange aura permis de regrouper un comité de suivi du "livre blanc" et de faire remonter les besoins des acteurs économiques de l'Île.
"La version finale nous sera prochainement envoyée, puis un ensemble de propositions sera remonté ensuite à Bruno Le Maire.
Il nous a été conseillé de saisir les élus locaux, pour donner du grain à moudre à notre combat," conclut alors notre interlocuteur.
En somme la filière touristique à la Réunion, mais aussi l'ensemble de l'économie, se retrouve dans la même posture que les agences de voyages ont pu connaître, il y a un an ou deux.
Ils vont devoir faire entendre leur combat et surtout comprendre les spécificités de chacun aux pouvoirs publics.