""Air Austral est de retour, nous allons défendre nos positions" selon Hugues Marchessaux - Crédit photo : Air Austral @Lionel Ghighi
Après avoir réalisé un point sur les travaux et dossiers urgents à traiter pour rendre Air Austral de nouveau rentable, nous ouvrons un nouveau chantier : la situation de la compagnie.
Le transporteur a fait couler beaucoup d'encre depuis quelques mois.
Certains s'interrogeaient sur sa possible chute. Appelé au chevet de la grande malade Aérogestion semble avoir fait le taf pour éviter le pire et permettre à l'entreprise de ne pas sombrer, tout en déployant un plan de redécollage.
La société de consulting a trouvé en Hugues Marchessaux un relai. Si les dossiers ne manquent pas, il devra composer avec un actionnariat refroidi par la clôture du premier exercice.
"Cette année, les actionnaires ont remis 25 millions d'euros en deux versements. Le deuxième de 15 millions n'a pas été simple à mettre en œuvre.
Le contexte économique est difficile que ce soit pour les administrations publiques ou les actionnaires privés.
Ce tour de table va nous permettre de passer sereinement la fin d'année et amorcer l'année prochaine. Après, il est trop tôt pour savoir s'il y aura besoin, à l'hiver prochain, par exemple, d'apports complémentaires...
L'objectif, bien évidemment, c'est de pouvoir essayer de s'en passer dans la mesure du possible," a défini comme cadre le nouveau président.
Le transporteur a fait couler beaucoup d'encre depuis quelques mois.
Certains s'interrogeaient sur sa possible chute. Appelé au chevet de la grande malade Aérogestion semble avoir fait le taf pour éviter le pire et permettre à l'entreprise de ne pas sombrer, tout en déployant un plan de redécollage.
La société de consulting a trouvé en Hugues Marchessaux un relai. Si les dossiers ne manquent pas, il devra composer avec un actionnariat refroidi par la clôture du premier exercice.
"Cette année, les actionnaires ont remis 25 millions d'euros en deux versements. Le deuxième de 15 millions n'a pas été simple à mettre en œuvre.
Le contexte économique est difficile que ce soit pour les administrations publiques ou les actionnaires privés.
Ce tour de table va nous permettre de passer sereinement la fin d'année et amorcer l'année prochaine. Après, il est trop tôt pour savoir s'il y aura besoin, à l'hiver prochain, par exemple, d'apports complémentaires...
L'objectif, bien évidemment, c'est de pouvoir essayer de s'en passer dans la mesure du possible," a défini comme cadre le nouveau président.
Air Austral : "nous devons être à l'équilibre en 2024 et en positif en 2025"
<img src="https://www.tourmag.com/my/tourmag/site/version2020/regie-video/pixel.png" width="1" height="1" style="border:0px" id="debloquage_article_abonnement"> Une chose est sure, le pole d'actionnaires nous a accordé une bouffée d'oxygène, il n'est pas dit qu'il puisse en offrir beaucoup d'autres.
Air Austral, doit apprendre à voler de ses propres ailes.
"Par le passé, quand l'entreprise avait un problème, elle était placée sous perfusion.
Nous voulons arrêter avec ces pratiques. D'ailleurs c'est la mission qui m'a été confiée par les actionnaires privés et publics.
Et même s'il est compliqué de prédire 2026 et 2027, il suffit de voir ce qu'il se passe au niveau politique. Bref, notre objectif est d'être à l'équilibre à la fin de cet exercice 2024, (il s'achèvera le 31/03/2025, ndlr) et d'être positifs l'année prochaine au 31 mars 2026, date de la clôture (ndlr)," affirme le dirigeant.
S'il ferme le chapitre d'un possible nouveau tour de table, il laisse entrouvert celui de l'arrivée de nouveaux actionnaires en mesure d'apporter de la new money et en soutien du groupement actuel d'investisseurs.
D'ailleurs, dans les noms qui ont été publiquement révélés, nous retrouvons le groupe mauricien IBL. Celui-ci apporte 3 millions d'euros et démontre le pouvoir d'attraction international de la marque française.
Cette internationalisation s'inscrit dans un contexte particulièrement négatif autour de l'aérien. Le secteur n'est pas le plus rentable et fait aussi face à une pression forte des médias au sujet de son empreinte environnementale.
Malgré cela, Air Austral veut tracer sa route et renouer avec la rentabilité. Le plus rapidement possible pour ouvrir le dossier du renouvèlement d'une flotte qui nous pose d'énormes tracas.
Air Austral, doit apprendre à voler de ses propres ailes.
"Par le passé, quand l'entreprise avait un problème, elle était placée sous perfusion.
Nous voulons arrêter avec ces pratiques. D'ailleurs c'est la mission qui m'a été confiée par les actionnaires privés et publics.
Et même s'il est compliqué de prédire 2026 et 2027, il suffit de voir ce qu'il se passe au niveau politique. Bref, notre objectif est d'être à l'équilibre à la fin de cet exercice 2024, (il s'achèvera le 31/03/2025, ndlr) et d'être positifs l'année prochaine au 31 mars 2026, date de la clôture (ndlr)," affirme le dirigeant.
S'il ferme le chapitre d'un possible nouveau tour de table, il laisse entrouvert celui de l'arrivée de nouveaux actionnaires en mesure d'apporter de la new money et en soutien du groupement actuel d'investisseurs.
D'ailleurs, dans les noms qui ont été publiquement révélés, nous retrouvons le groupe mauricien IBL. Celui-ci apporte 3 millions d'euros et démontre le pouvoir d'attraction international de la marque française.
Cette internationalisation s'inscrit dans un contexte particulièrement négatif autour de l'aérien. Le secteur n'est pas le plus rentable et fait aussi face à une pression forte des médias au sujet de son empreinte environnementale.
Malgré cela, Air Austral veut tracer sa route et renouer avec la rentabilité. Le plus rapidement possible pour ouvrir le dossier du renouvèlement d'une flotte qui nous pose d'énormes tracas.
"Air Austral est de retour, nous allons défendre nos positions"
Airbus est passé une première fois à la caisse, mais une partie des fonds est toujours en attente pour dédommager Air Austral des problématiques majeures d'exploitation qu'elle doit affronter.
"Il reste une partie dont le statut est sujet à discussion entre la vision d'Airbus et la nôtre.
Si on allait vers l'achat d'Airbus, je pense que ça serait plus facile, pour débloquer cette situation. Nous n'en sommes pas encore là, mais le dossier est ouvert.
Puis vous avez ceux de Pratt & Whitney pour l'A220, puis avec Rolls-Royce pour le Boeing 786. Ces deux motoristes ont eu des problèmes sur les moteurs qui équipent nos avions.
Nous arrivons à récupérer des indemnités liées aux réparations des moteurs, sauf que vous avez tous les coûts indirects occasionnés par les changements de programme, l'immobilisation des appareils et les indemnisations des clients," détaille Hugues Marchessaux.
A ce niveau, AIr Austral poursuit ses discussions et des actions en justice pour obtenir des réparations.
Dans le même temps, vous l'aurez compris, les grosses difficultés rencontrées sur l'exploitation de la flotte des A220 devraient déboucher sur une importante ristourne, au moment de renouveler ces appareils en 2027.
En attendant, la Compagnie fait face à une véritable guerre des prix.
"Nous devons batailler, comme les autres. C'est une évolution, peut être même une révolution pour nous.
Il existe une concurrence féroce sur les prix, notamment sur la classe économique. Une bataille que nous n'avons initiée.
Nous rentrons, nous aussi, dans la danse et allons, comme les autres compagnies, défendre les positions à défendre. J'ai envie de dire qu'Air Austral est de retour," poursuit le président.
Cette bataille n'aura pas lieu à l'avant de l'avion qui doit rester un segment qualitatif. En revanche, à l'arrière de sur la classe éco, nous devons être en ordre de bataille pour affronter les autres offres du marché.
"Il reste une partie dont le statut est sujet à discussion entre la vision d'Airbus et la nôtre.
Si on allait vers l'achat d'Airbus, je pense que ça serait plus facile, pour débloquer cette situation. Nous n'en sommes pas encore là, mais le dossier est ouvert.
Puis vous avez ceux de Pratt & Whitney pour l'A220, puis avec Rolls-Royce pour le Boeing 786. Ces deux motoristes ont eu des problèmes sur les moteurs qui équipent nos avions.
Nous arrivons à récupérer des indemnités liées aux réparations des moteurs, sauf que vous avez tous les coûts indirects occasionnés par les changements de programme, l'immobilisation des appareils et les indemnisations des clients," détaille Hugues Marchessaux.
A ce niveau, AIr Austral poursuit ses discussions et des actions en justice pour obtenir des réparations.
Dans le même temps, vous l'aurez compris, les grosses difficultés rencontrées sur l'exploitation de la flotte des A220 devraient déboucher sur une importante ristourne, au moment de renouveler ces appareils en 2027.
En attendant, la Compagnie fait face à une véritable guerre des prix.
"Nous devons batailler, comme les autres. C'est une évolution, peut être même une révolution pour nous.
Il existe une concurrence féroce sur les prix, notamment sur la classe économique. Une bataille que nous n'avons initiée.
Nous rentrons, nous aussi, dans la danse et allons, comme les autres compagnies, défendre les positions à défendre. J'ai envie de dire qu'Air Austral est de retour," poursuit le président.
Cette bataille n'aura pas lieu à l'avant de l'avion qui doit rester un segment qualitatif. En revanche, à l'arrière de sur la classe éco, nous devons être en ordre de bataille pour affronter les autres offres du marché.
Air Austral : "On se doit d'être offensif sur les prix"
"Nous savons très bien que sur les classes arrière, un des critères les plus importants, c'est le prix. Maintenant, les clients ont tous les instruments pour comparer les tarifs sur Internet.
On se doit d'être offensif sur les prix, tout en préservant notre classe avant.
Voici la ligne de conduite de la nouvelle Air Austral : offensifs derrière et qualitatifs devant, voilà ce qui permettra un mix produit satisfaisant.,"
Pour la mise en place, on affute les éléments marketing : dépackager ses billets, en enlevant des services comme le font de plus en plus de concurrents, même historiques. Ainsi, l'embarquement et la sortie prioritaire, par exemple, pourraient devenir payants, tout comme la livraison des bagages.
Avant le cyclone, la compagnie constatait que le "Le prix du carburant était le double de celui de La Réunion. Cela ne devrait pas s'arranger de sitôt d'ailleurs...
Quand vous êtes sur du long courrier, ce poste de dépense pèse lourdement. Cela nous obligeait à aller nous poser à Nairobi pour refaire du fuel.
Nous devons jouer avec des contraintes qui sont importantes et pèsent sur notre tarification," estime le président.
On se doit d'être offensif sur les prix, tout en préservant notre classe avant.
Voici la ligne de conduite de la nouvelle Air Austral : offensifs derrière et qualitatifs devant, voilà ce qui permettra un mix produit satisfaisant.,"
Pour la mise en place, on affute les éléments marketing : dépackager ses billets, en enlevant des services comme le font de plus en plus de concurrents, même historiques. Ainsi, l'embarquement et la sortie prioritaire, par exemple, pourraient devenir payants, tout comme la livraison des bagages.
Avant le cyclone, la compagnie constatait que le "Le prix du carburant était le double de celui de La Réunion. Cela ne devrait pas s'arranger de sitôt d'ailleurs...
Quand vous êtes sur du long courrier, ce poste de dépense pèse lourdement. Cela nous obligeait à aller nous poser à Nairobi pour refaire du fuel.
Nous devons jouer avec des contraintes qui sont importantes et pèsent sur notre tarification," estime le président.
Air Austral : "la compagnie est debout et elle le sera pour très longtemps !"
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A cela s'ajoute la surveillance de l'Union européenne, dans le cadre du plan de sauvegarde.
L'entreprise ne peut pas faire n'importe quoi. L'encadrement devrait s'arrêter au 31 mars 2025. Après cela, elle sera affranchie de ces contraintes. Mais cela ne l'empêche pas d'avancer.
"La fin d'année est plutôt bonne.
Nous avons réalisé un très bon Black Friday. Le revenge travel est sans doute terminé, nous n'allons pas afficher le même taux de croissance que l'année passée, mais l'appétence pour nos routes est toujours bien présente.
A partir d'avril et jusqu'à mai, nous sommes sur les mêmes tendances que l'année précédente. Il faut bien reconnaitre que nous n'observons pas de gros dynamisme sur l'activité," se projette le patron du transporteur.
L'incertitude politique et les difficultés économiques de notre pays laissent planer le doute sur la vivacité du secteur. Bien que la ligne entre Paris et la Réunion soit la 3e en termes de trafic au départ de la métropole, l'incertitude est totale. Et pas seulement pour Air Austral.
Il est temps maintenant pour l'entreprise de regarder devant, même si le passé récent est parfois lourd à porter.
"J'entends la musique : Hugues Marchessaux l'homme de paille de Marc Rocher.
J'ai du respect pour l'homme et le dirigeant, mais je suis Hugues Marchessaux et pas Marc Rocher. Pour l'anecdote, j'ai beaucoup plus travaillé avec Pascal de Izaguirre qu'avec l'ancien responsable d'Air Caraïbes.
Il conseille les actionnaires sur certains sujets, mais j'ai mes propres convictions et visions pour l'avenir de la compagnie.
Quant à l'avenir d'Air Austral, la situation n'est pas facile. Nous mettons en place les briques pour permettre son redressement. Et à tous les oiseaux de mauvais augure, je dis ceci : la compagnie est debout et sera là pour très longtemps," conclut-il.
L'entreprise ne peut pas faire n'importe quoi. L'encadrement devrait s'arrêter au 31 mars 2025. Après cela, elle sera affranchie de ces contraintes. Mais cela ne l'empêche pas d'avancer.
"La fin d'année est plutôt bonne.
Nous avons réalisé un très bon Black Friday. Le revenge travel est sans doute terminé, nous n'allons pas afficher le même taux de croissance que l'année passée, mais l'appétence pour nos routes est toujours bien présente.
A partir d'avril et jusqu'à mai, nous sommes sur les mêmes tendances que l'année précédente. Il faut bien reconnaitre que nous n'observons pas de gros dynamisme sur l'activité," se projette le patron du transporteur.
L'incertitude politique et les difficultés économiques de notre pays laissent planer le doute sur la vivacité du secteur. Bien que la ligne entre Paris et la Réunion soit la 3e en termes de trafic au départ de la métropole, l'incertitude est totale. Et pas seulement pour Air Austral.
Il est temps maintenant pour l'entreprise de regarder devant, même si le passé récent est parfois lourd à porter.
"J'entends la musique : Hugues Marchessaux l'homme de paille de Marc Rocher.
J'ai du respect pour l'homme et le dirigeant, mais je suis Hugues Marchessaux et pas Marc Rocher. Pour l'anecdote, j'ai beaucoup plus travaillé avec Pascal de Izaguirre qu'avec l'ancien responsable d'Air Caraïbes.
Il conseille les actionnaires sur certains sujets, mais j'ai mes propres convictions et visions pour l'avenir de la compagnie.
Quant à l'avenir d'Air Austral, la situation n'est pas facile. Nous mettons en place les briques pour permettre son redressement. Et à tous les oiseaux de mauvais augure, je dis ceci : la compagnie est debout et sera là pour très longtemps," conclut-il.