Comme beaucoup de ses congénères, cette jeune vendeuse du bazar de Chiraz prend quelques libertés avec les codes vestimentaires islamiques - Photo Bernard Moulin
Après d’interminables palabres ponctuées d’innombrables missions d’investigation, Téhéran a fini par convaincre le monde que son industrie nucléaire était à vocation civile (ou en tout cas qu’elle l’est devenue, si ce ne fut pas forcément l’intention première).
S’en est suivi un accord avec les grandes puissances, signé le 14 juillet 2015, aux termes duquel les sévères sanctions qui frappaient le pays doivent être levées.
Le processus étant inévitablement long, un an après, toutes ne le sont pas encore, mais, quoi qu’il en soit, les cartes sont rebattues. Et s’il est un domaine dans lequel la situation semble devoir évoluer vite, c’est bien celui du tourisme.
L’aéroport Imam Khomeiny de Téhéran voit désormais revenir les grandes compagnies européennes et plusieurs voyagistes, à l’exemple de National Tours (groupe Salaün), se sont empressés de programmer le pays, flairant de belles opportunités.
A l’évidence, ils ont été bien inspirés, car si l’Iran n’est vraiment pas une destination comme les autres, elle suscite une évidente curiosité et est, en particulier, de nature à combler les voyageurs épris de culture.
Cette Perse qui a fasciné au temps glorieux de Cyrus et de Darius, puis qui a défrayé la chronique pendant le règne mégalomaniaque du shah, intrigue depuis que les ayatollahs font rimer révolution et religion, à défaut de faire rimer théocratie et démocratie.
S’en est suivi un accord avec les grandes puissances, signé le 14 juillet 2015, aux termes duquel les sévères sanctions qui frappaient le pays doivent être levées.
Le processus étant inévitablement long, un an après, toutes ne le sont pas encore, mais, quoi qu’il en soit, les cartes sont rebattues. Et s’il est un domaine dans lequel la situation semble devoir évoluer vite, c’est bien celui du tourisme.
L’aéroport Imam Khomeiny de Téhéran voit désormais revenir les grandes compagnies européennes et plusieurs voyagistes, à l’exemple de National Tours (groupe Salaün), se sont empressés de programmer le pays, flairant de belles opportunités.
A l’évidence, ils ont été bien inspirés, car si l’Iran n’est vraiment pas une destination comme les autres, elle suscite une évidente curiosité et est, en particulier, de nature à combler les voyageurs épris de culture.
Cette Perse qui a fasciné au temps glorieux de Cyrus et de Darius, puis qui a défrayé la chronique pendant le règne mégalomaniaque du shah, intrigue depuis que les ayatollahs font rimer révolution et religion, à défaut de faire rimer théocratie et démocratie.
Modernisme et tradition : au carrefour de deux mondes
Situé au carrefour de deux mondes, au cœur d’un Moyen-Orient souvent présenté comme la poudrière de la planète, ce pays où s’entrechoquent modernisme et tradition, est bien celui de toutes les contradictions.
Il y est beaucoup plus question des devoirs de la femme que des droits de l’Homme ; la jeunesse, bien que l’une des plus éduquées et diplômées de la région, évolue dans un carcan religieux étouffant.
Le pays est riche de son pétrole et de son gaz, mais une large partie de sa population vit sous le seuil de pauvreté, conséquence, pour une large part, d’une décennie d’embargo.
Celui-ci étant maintenant levé, beaucoup d’Iraniens espèrent bientôt voir souffler une grande bouffée d’air frais entre la Caspienne et le Golfe persique.
Trop longtemps privé des investissements étrangers dont son économie a grand besoin, l’Iran voit affluer en nombre des partenaires commerciaux potentiels depuis la fin de sa mise au ban des nations.
En début d’année, il a acheté 118 appareils à Airbus et, pour faire bonne mesure, vient de signer un protocole avec Boeing pour une centaine d’avions supplémentaires, preuve qu’il n’est plus autant question de « Grand Satan » dans un pays prêt (dans une certaine mesure) à se convertir au pragmatisme pour cause de réalisme économique.
Autre signe que l’Iran bouge, le camp réformateur a dominé les législatives de cette année.
Et même si tout le pays n’est pas à l’image de la capitale, à Téhéran, beaucoup de jeunes femmes prennent des libertés avec le hidjab dans l’espace public, n’hésitant pas à adopter des couleurs vives, rejetant le foulard sur le chignon et osant même, parfois, répliquer d’un haussement d’épaules aux admonestations des pasdarans.
Il y est beaucoup plus question des devoirs de la femme que des droits de l’Homme ; la jeunesse, bien que l’une des plus éduquées et diplômées de la région, évolue dans un carcan religieux étouffant.
Le pays est riche de son pétrole et de son gaz, mais une large partie de sa population vit sous le seuil de pauvreté, conséquence, pour une large part, d’une décennie d’embargo.
Celui-ci étant maintenant levé, beaucoup d’Iraniens espèrent bientôt voir souffler une grande bouffée d’air frais entre la Caspienne et le Golfe persique.
Trop longtemps privé des investissements étrangers dont son économie a grand besoin, l’Iran voit affluer en nombre des partenaires commerciaux potentiels depuis la fin de sa mise au ban des nations.
En début d’année, il a acheté 118 appareils à Airbus et, pour faire bonne mesure, vient de signer un protocole avec Boeing pour une centaine d’avions supplémentaires, preuve qu’il n’est plus autant question de « Grand Satan » dans un pays prêt (dans une certaine mesure) à se convertir au pragmatisme pour cause de réalisme économique.
Autre signe que l’Iran bouge, le camp réformateur a dominé les législatives de cette année.
Et même si tout le pays n’est pas à l’image de la capitale, à Téhéran, beaucoup de jeunes femmes prennent des libertés avec le hidjab dans l’espace public, n’hésitant pas à adopter des couleurs vives, rejetant le foulard sur le chignon et osant même, parfois, répliquer d’un haussement d’épaules aux admonestations des pasdarans.
Idées reçues et impressions mêlées
Aux touristes qui le découvrent, l’Iran offre un aperçu éloquent de ce qu’il est convenu d’appeler « l’Orient complexe ». On y débarque avec des idées reçues et on en repart avec des impressions mêlées.
Aucune surprise concernant ce que l’on sait déjà : les Iraniens qui attendent une tenue décente de leurs visiteurs ont une notion très rigoureuse de la bienséance pour les femmes et beaucoup plus libérale pour les hommes.
De Téhéran à Chiraz en passant par Ispahan et Persépolis, les circuits révèlent des merveilles à la hauteur des espoirs : la Perse fut un empire rayonnant et l’Iran est l’héritier fidèle d’une civilisation vieille de trois millénaires, avec plusieurs sites inscrits au patrimoine mondial par l’Unesco.
Dans la capitale, l’incontournable Palais du Golestan, témoin des fastes du temps des Kadjars, se mire dans ses bassins au cœur d’une oasis de verdure.
A Chiraz - autrefois réputée pour une production de vin évidemment abandonnée aujourd’hui -, à l’ombre des puissantes murailles de la citadelle, les vitraux multicolores de la Mosquée Rose brillent de tous leurs feux.
Aucune surprise concernant ce que l’on sait déjà : les Iraniens qui attendent une tenue décente de leurs visiteurs ont une notion très rigoureuse de la bienséance pour les femmes et beaucoup plus libérale pour les hommes.
De Téhéran à Chiraz en passant par Ispahan et Persépolis, les circuits révèlent des merveilles à la hauteur des espoirs : la Perse fut un empire rayonnant et l’Iran est l’héritier fidèle d’une civilisation vieille de trois millénaires, avec plusieurs sites inscrits au patrimoine mondial par l’Unesco.
Dans la capitale, l’incontournable Palais du Golestan, témoin des fastes du temps des Kadjars, se mire dans ses bassins au cœur d’une oasis de verdure.
A Chiraz - autrefois réputée pour une production de vin évidemment abandonnée aujourd’hui -, à l’ombre des puissantes murailles de la citadelle, les vitraux multicolores de la Mosquée Rose brillent de tous leurs feux.
Persépolis, fastueuse capitale de l’empire perse achéménide
Les bas-reliefs de Persépolis racontent la longue et tumultueuse histoire de l’empire perse, né voici 2 500 ans - Photo Bernard Moulin
Sur la terrasse monumentale de Persépolis, s’étalent en majesté les ruines de ce qui fut, voici 2 500 ans, la fastueuse capitale de l’empire perse achéménide… et qui, voici moins d’une quarantaine d’années, a coûté son trône au shah, coupable d’y avoir englouti une fortune pour une fête à la gloire de Cyrus, en même temps qu’à la sienne.
Ispahan, la Florence de l’Orient, célèbre pour ses tapis, l’est aussi pour ses ponts aux arches majestueuses et pour sa place Naghsh-e-Jahan (dite place Royale et aujourd’hui forcément rebaptisée Imam Khomeiny) ; joliment ordonnancée autour d’un immense bassin, c’est la deuxième plus grande du monde après Tiananmen, à Pékin.
Si les sites au programme des circuits correspondent peu ou prou aux attentes, peut-être l’éblouissement en plus, l’une des principales sources d’étonnement tient à la facilité des contacts avec les Iraniens des deux sexes, dans la rue comme dans les bazars.
Aimables, souriants, ouverts, toujours prêts à engager la conversation, ils ont un sens aigu de l’accueil, se laissent volontiers photographier pour peu qu’on leur demande et sont visiblement heureux de voir des étrangers considérer, enfin, leur pays comme fréquentable après l’avoir si longtemps ignoré.
Ils sont aussi conscients des bienfaits que le tourisme peut apporter à leur économie…
Ispahan, la Florence de l’Orient, célèbre pour ses tapis, l’est aussi pour ses ponts aux arches majestueuses et pour sa place Naghsh-e-Jahan (dite place Royale et aujourd’hui forcément rebaptisée Imam Khomeiny) ; joliment ordonnancée autour d’un immense bassin, c’est la deuxième plus grande du monde après Tiananmen, à Pékin.
Si les sites au programme des circuits correspondent peu ou prou aux attentes, peut-être l’éblouissement en plus, l’une des principales sources d’étonnement tient à la facilité des contacts avec les Iraniens des deux sexes, dans la rue comme dans les bazars.
Aimables, souriants, ouverts, toujours prêts à engager la conversation, ils ont un sens aigu de l’accueil, se laissent volontiers photographier pour peu qu’on leur demande et sont visiblement heureux de voir des étrangers considérer, enfin, leur pays comme fréquentable après l’avoir si longtemps ignoré.
Ils sont aussi conscients des bienfaits que le tourisme peut apporter à leur économie…
Repères
Y aller
Avec National Tours
National Tours a intégré à sa brochure 2016 « Iran, splendeurs persanes », un circuit sur 11 jours et 8 nuits au départ de Paris avec vols réguliers sur Ukraine Airlines, via Kiev.
Départs possibles d’une douzaine de villes de province. Au programme : Téhéran, Kachan, Yazd, Chiraz, Pasagardes,Persépolis, et Ispahan, avec 5 sites classés au patrimoine mondial. A partir de 2 075 € en pension complète avec visites et excursions, guide accompagnateur francophone et hébergement en hôtels 3*.
www.national-tours.fr
Tél. 0 821 00 20 21
Avec National Tours
National Tours a intégré à sa brochure 2016 « Iran, splendeurs persanes », un circuit sur 11 jours et 8 nuits au départ de Paris avec vols réguliers sur Ukraine Airlines, via Kiev.
Départs possibles d’une douzaine de villes de province. Au programme : Téhéran, Kachan, Yazd, Chiraz, Pasagardes,Persépolis, et Ispahan, avec 5 sites classés au patrimoine mondial. A partir de 2 075 € en pension complète avec visites et excursions, guide accompagnateur francophone et hébergement en hôtels 3*.
www.national-tours.fr
Tél. 0 821 00 20 21
Le Palais du Golestan (Palais des Fleurs), dans la capitale, abritait les souverains Kadjars qui régnèrent sur le pays du XVIII e au début du XX e siècle - Photo Bernard Moulin
Les plus de la destination
- Des sites prestigieux.
- Une population affable.
- Un excellent réseau routier et autoroutier.
- Des prix plutôt bas partout.
Les moins
- Les contraintes vestimentaires liées au respect des lois islamiques.
- L’absence de boissons alcoolisées, y compris dans les hôtels.
- L’impossibilité d’utiliser des cartes bancaires (pour l’instant).
- Des infrastructures hôtelières perfectibles.
- Des sites prestigieux.
- Une population affable.
- Un excellent réseau routier et autoroutier.
- Des prix plutôt bas partout.
Les moins
- Les contraintes vestimentaires liées au respect des lois islamiques.
- L’absence de boissons alcoolisées, y compris dans les hôtels.
- L’impossibilité d’utiliser des cartes bancaires (pour l’instant).
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