« La grande difficulté pour une organisation aujourd'hui est de devoir jongler avec la permacrise », affirme Beatrix Renaut, Regional Security Manager Southern Europe chez International SOS. @international sos
TourMaG - Quelle est la situation aujourd’hui au Moyen-Orient ?
Beatrix Renaut : Aujourd’hui, au Moyen-Orient, il existe deux fronts.
Le front Israël-Gaza depuis le 7 octobre 2023, comprend à la fois une opération militaire terrestre dans l'enclave de Gaza, mais aussi une campagne de bombardement aérien.
Le second front, Israël-Liban, s’il existait déjà, s'est véritablement ouvert en octobre 2024.
Il est constitué à la fois d'opérations militaires terrestres, notamment dans le sud Liban, à la frontière nord d'Israël, et d’une campagne de bombardement aérien, qui frappe l'entièreté du pays, y compris la zone Beyrouth-Sud, où se situe l'aéroport.
Le troisième élément, c'est ce conflit par procuration qui existe entre Israël et l'Iran, et les proxys de l'Iran.
Nous sommes dans une situation où l’on attend une réponse plausible de l'Iran aux attaques israéliennes du 26 octobre dernier. Elles ont eu des conséquences notoires en matière de dégâts sur des infrastructures militaires de l'Iran, ce qui peut expliquer pourquoi le pays tarde à répondre.
Des personnalités politiques iraniennes ont affirmé qu'une réponse serait faite, une réponse symbolique, car le système antiaérien israélien est très performant. Dans cette période hautement belliqueuse, cela a son importance dans la dynamique.
TourMaG - Aujourd'hui, est-il encore possible de se rendre en Israël ou au Liban pour un voyage d’affaires ?
Beatrix Renaut : D’abord, en termes de logistique, c’est compliqué.
Au Liban, il existe un seul aéroport international, à Beyrouth, situé en zone sud de la capitale, territoire connu pour être tenu par les éléments Chiite du Hezbollah.
Ensuite, toutes les compagnies aériennes internationales ont cessé les liaisons commerciales avec le Liban, jusqu'à nouvel ordre. Une seule compagnie aérienne continue d'opérer, Middle East Airlines, la compagnie nationale libanaise.
En Israël, l'aéroport international de Tel Aviv fonctionne lui aussi normalement. Mais là encore, beaucoup de compagnies aériennes internationales ont suspendu leurs liaisons aériennes. Certaines ont annoncé suspendre leurs vols jusqu'au premier trimestre 2025.
Air France ne cesse de renouveler la suspension de ses vols, fixée pour le moment au 18 décembre.
Aujourd’hui, il y a plus d'options aériennes au départ d'Israël qu’au départ de Beyrouth, sans parler des tarifs exorbitants associés à ces liaisons.
TourMaG - En matière de sécurité, quels conseils donnez-vous aux voyageurs ?
Beatrix Renaut : Au Liban, nous recommandons vivement de surseoir à tout déplacement. Nous allons même plus loin en recommandant une évacuation complète du pays, pour tous les collaborateurs dits en mobilité internationale : voyageurs d'affaires, collaborateurs expatriés.
En Israël, notre positionnement est très similaire. Nous recommandons de surseoir à tout déplacement en Israël, comme dans les territoires palestiniens, ce qui inclut la Cisjordanie.
Nous recommandons l'évacuation des personnes dites non essentielles, compte tenu de la situation très volatile, imprévisible et de cette composante logistique déjà extrêmement réduite et compromise par les situations actuelles.
TourMaG - Qu’en est-il du reste de la région ?
Beatrix Renaut : Beaucoup de clients nous sollicitent pour savoir ce qu’il en est des déplacements dans le reste de la région, en Jordanie, au Koweït, en Arabie Saoudite, Égypte, au Qatar ou encore aux Émirats Arabes Unis, où il y a énormément de déplacements d'affaires.
Ces pays ne sont pas impactés par la situation au Proche-Orient. Nous estimons que les déplacements peuvent se poursuivre avec les précautions de sûreté personnelle habituelles. Idem pour les pays d'Afrique du Nord, Algérie, Maroc et Tunisie.
Pour des pays structurellement à risque, tels que la Libye, la Syrie, le Yémen, nous préconisons de reporter tous les voyages. Idem pour l'Iran, parce qu'il y a aussi menace de frappe directe sur ces pays dans le cadre du conflit en cours.
Beatrix Renaut : Aujourd’hui, au Moyen-Orient, il existe deux fronts.
Le front Israël-Gaza depuis le 7 octobre 2023, comprend à la fois une opération militaire terrestre dans l'enclave de Gaza, mais aussi une campagne de bombardement aérien.
Le second front, Israël-Liban, s’il existait déjà, s'est véritablement ouvert en octobre 2024.
Il est constitué à la fois d'opérations militaires terrestres, notamment dans le sud Liban, à la frontière nord d'Israël, et d’une campagne de bombardement aérien, qui frappe l'entièreté du pays, y compris la zone Beyrouth-Sud, où se situe l'aéroport.
Le troisième élément, c'est ce conflit par procuration qui existe entre Israël et l'Iran, et les proxys de l'Iran.
Nous sommes dans une situation où l’on attend une réponse plausible de l'Iran aux attaques israéliennes du 26 octobre dernier. Elles ont eu des conséquences notoires en matière de dégâts sur des infrastructures militaires de l'Iran, ce qui peut expliquer pourquoi le pays tarde à répondre.
Des personnalités politiques iraniennes ont affirmé qu'une réponse serait faite, une réponse symbolique, car le système antiaérien israélien est très performant. Dans cette période hautement belliqueuse, cela a son importance dans la dynamique.
TourMaG - Aujourd'hui, est-il encore possible de se rendre en Israël ou au Liban pour un voyage d’affaires ?
Beatrix Renaut : D’abord, en termes de logistique, c’est compliqué.
Au Liban, il existe un seul aéroport international, à Beyrouth, situé en zone sud de la capitale, territoire connu pour être tenu par les éléments Chiite du Hezbollah.
Ensuite, toutes les compagnies aériennes internationales ont cessé les liaisons commerciales avec le Liban, jusqu'à nouvel ordre. Une seule compagnie aérienne continue d'opérer, Middle East Airlines, la compagnie nationale libanaise.
En Israël, l'aéroport international de Tel Aviv fonctionne lui aussi normalement. Mais là encore, beaucoup de compagnies aériennes internationales ont suspendu leurs liaisons aériennes. Certaines ont annoncé suspendre leurs vols jusqu'au premier trimestre 2025.
Air France ne cesse de renouveler la suspension de ses vols, fixée pour le moment au 18 décembre.
Aujourd’hui, il y a plus d'options aériennes au départ d'Israël qu’au départ de Beyrouth, sans parler des tarifs exorbitants associés à ces liaisons.
TourMaG - En matière de sécurité, quels conseils donnez-vous aux voyageurs ?
Beatrix Renaut : Au Liban, nous recommandons vivement de surseoir à tout déplacement. Nous allons même plus loin en recommandant une évacuation complète du pays, pour tous les collaborateurs dits en mobilité internationale : voyageurs d'affaires, collaborateurs expatriés.
En Israël, notre positionnement est très similaire. Nous recommandons de surseoir à tout déplacement en Israël, comme dans les territoires palestiniens, ce qui inclut la Cisjordanie.
Nous recommandons l'évacuation des personnes dites non essentielles, compte tenu de la situation très volatile, imprévisible et de cette composante logistique déjà extrêmement réduite et compromise par les situations actuelles.
TourMaG - Qu’en est-il du reste de la région ?
Beatrix Renaut : Beaucoup de clients nous sollicitent pour savoir ce qu’il en est des déplacements dans le reste de la région, en Jordanie, au Koweït, en Arabie Saoudite, Égypte, au Qatar ou encore aux Émirats Arabes Unis, où il y a énormément de déplacements d'affaires.
Ces pays ne sont pas impactés par la situation au Proche-Orient. Nous estimons que les déplacements peuvent se poursuivre avec les précautions de sûreté personnelle habituelles. Idem pour les pays d'Afrique du Nord, Algérie, Maroc et Tunisie.
Pour des pays structurellement à risque, tels que la Libye, la Syrie, le Yémen, nous préconisons de reporter tous les voyages. Idem pour l'Iran, parce qu'il y a aussi menace de frappe directe sur ces pays dans le cadre du conflit en cours.
Ukraine : réélection de Trump, missiles de longue portée, soldats nord coréens...
TourMaG - Autre zone de conflit, comment évolue la guerre en Ukraine ?
Beatrix Renaut : En Ukraine, nous avons franchi il y a peu, le millième jour du conflit.
Des facteurs intéressants viennent rebattre les cartes, comme la réélection de Donald Trump et l'autorisation très récente donnée par Washington d’utiliser des missiles de longue portée américains en Ukraine pour frapper la Russie. Il y a aussi ce déploiement d'une dizaine de milliers de soldats nord-coréens le long de la frontière russo-ukrainienne.
A date, en Ukraine, les combats terrestres se poursuivent et se concentrent au sud du pays et à l'est.
Kiev avait lancé une contre-offensive qui finalement n'a pas obtenu les résultats escomptés. Aujourd'hui, la Russie tend à reprendre l'avantage et mène une campagne très dense de bombardements aériens qui impacte tout le pays.
Si initialement, dans la rhétorique, les cibles étaient des infrastructures stratégiques, énergétiques, la réalité est que des bâtiments résidentiels sont ciblés y compris dans la capitale Kiev.
Pas plus tard que ce week-end (les 16 et 17 novembre, ndlr) l’Ukraine a vécu une des plus grandes offensives menées depuis longtemps par le Kremlin, avec 120 missiles, 90 drones en une seule nuit. La capitale a partiellement payé les frais.
Ce risque de frappe aérienne éparse est véritablement un risque pour les voyageurs d'affaires qui pourraient être des dommages collatéraux de ces attaques.
Ensuite, un autre front se situe en Russie, dans la région de Kursk. Les forces ukrainiennes avaient lancé une offensive surprise sur ce territoire russe. Aujourd'hui, les Russes auraient repris à peu près 40% de la zone. C'est un des facteurs qui a motivé le déploiement de soldats nord-coréens pour reprendre la totalité de cette zone. C’est quelque chose de nouveau, qui appelle une sorte d'internationalisation du conflit.
Autre élément nouveau, cette possibilité qu'a l'Ukraine, après avoir plaidé les Américains pendant de très longs mois, d’utiliser ces fameux missiles à longue portée fournis par les États-Unis. Cela pourrait faire évoluer le conflit.
Nous sommes vraiment dans une course, tant en Ukraine qu'en Russie, pour finalement être dans la situation la plus avantageuse possible. Que ce soit en termes de gains territoriaux que de dégâts causés à l'ennemi, afin d'être dans la posture la plus avantageuse en vue de négociations.
Enfin, dans deux mois Donald Trump sera de nouveau à la Maison Blanche. Une des promesses de campagne du camp Trump est de mettre une fin rapide au conflit. Son futur vice-président a dévoilé les contours de ce que pourrait être la base de négociations.
Il s'agirait de délimiter les frontières sur la base des territoires acquis. Ce qui pose la Russie dans une position très avantageuse et qui met l'Ukraine dans une position que vraisemblablement elle n'accepterait jamais.
TourMaG - Recommanderiez-vous de ne pas se rendre en Ukraine ?
Beatrix Renaut : L'Ukraine, factuellement, est un pays en guerre. Sur notre échelle de risque qui est en cinq temps, le pays est au niveau le plus élevé : risque extrême.
Nous avons abaissé d'un cran le niveau de risque de cinq provinces à l'ouest de l’Ukraine, pour les placer en risque élevé, parce qu'elles sont moins impactées par la campagne de frappes aériennes.
La capitale Kiev est en zone extrême. Nous recommandons que seuls les déplacements à caractère essentiel aient lieu, mais avec des mesures de sûreté extrêmement robustes et un vrai encadrement sécuritaire, avec une attention particulière portée sur le déplacement par la route, compte tenu de l’absence de liaisons aériennes avec l'Ukraine.
Il faut également être sensibilisé aux réflexes à avoir lorsque retentissent les sirènes prévenant d'un raid aérien. Les Ukrainiens ont développé des applications pour smartphones très fonctionnelles qui permettent d'être alertés simultanément et de pouvoir trouver refuge dans un souterrain sûr.
Côté manager, il faut véritablement avoir des plans de contingence en place pour les collaborateurs que l'on envoie dans un pays où les risques sont très élevés, où le risque d'être une victime indirecte de frappes aériennes est très présent.
En France, il y a une grande mobilisation autour de l'aide à l'effort de reconstruction en Ukraine, encouragée par le gouvernement français et des associations professionnelles. C’est pourquoi des entreprises françaises et internationales continuent de se rendre en Ukraine, ou n'ont même jamais quitté l'Ukraine.
TourMaG - Quid de la Russie ?
Beatrix Renaut : Là aussi, nous recommandons de surseoir aux déplacements en Russie, sur tout le territoire.
Beatrix Renaut : En Ukraine, nous avons franchi il y a peu, le millième jour du conflit.
Des facteurs intéressants viennent rebattre les cartes, comme la réélection de Donald Trump et l'autorisation très récente donnée par Washington d’utiliser des missiles de longue portée américains en Ukraine pour frapper la Russie. Il y a aussi ce déploiement d'une dizaine de milliers de soldats nord-coréens le long de la frontière russo-ukrainienne.
A date, en Ukraine, les combats terrestres se poursuivent et se concentrent au sud du pays et à l'est.
Kiev avait lancé une contre-offensive qui finalement n'a pas obtenu les résultats escomptés. Aujourd'hui, la Russie tend à reprendre l'avantage et mène une campagne très dense de bombardements aériens qui impacte tout le pays.
Si initialement, dans la rhétorique, les cibles étaient des infrastructures stratégiques, énergétiques, la réalité est que des bâtiments résidentiels sont ciblés y compris dans la capitale Kiev.
Pas plus tard que ce week-end (les 16 et 17 novembre, ndlr) l’Ukraine a vécu une des plus grandes offensives menées depuis longtemps par le Kremlin, avec 120 missiles, 90 drones en une seule nuit. La capitale a partiellement payé les frais.
Ce risque de frappe aérienne éparse est véritablement un risque pour les voyageurs d'affaires qui pourraient être des dommages collatéraux de ces attaques.
Ensuite, un autre front se situe en Russie, dans la région de Kursk. Les forces ukrainiennes avaient lancé une offensive surprise sur ce territoire russe. Aujourd'hui, les Russes auraient repris à peu près 40% de la zone. C'est un des facteurs qui a motivé le déploiement de soldats nord-coréens pour reprendre la totalité de cette zone. C’est quelque chose de nouveau, qui appelle une sorte d'internationalisation du conflit.
Autre élément nouveau, cette possibilité qu'a l'Ukraine, après avoir plaidé les Américains pendant de très longs mois, d’utiliser ces fameux missiles à longue portée fournis par les États-Unis. Cela pourrait faire évoluer le conflit.
Nous sommes vraiment dans une course, tant en Ukraine qu'en Russie, pour finalement être dans la situation la plus avantageuse possible. Que ce soit en termes de gains territoriaux que de dégâts causés à l'ennemi, afin d'être dans la posture la plus avantageuse en vue de négociations.
Enfin, dans deux mois Donald Trump sera de nouveau à la Maison Blanche. Une des promesses de campagne du camp Trump est de mettre une fin rapide au conflit. Son futur vice-président a dévoilé les contours de ce que pourrait être la base de négociations.
Il s'agirait de délimiter les frontières sur la base des territoires acquis. Ce qui pose la Russie dans une position très avantageuse et qui met l'Ukraine dans une position que vraisemblablement elle n'accepterait jamais.
TourMaG - Recommanderiez-vous de ne pas se rendre en Ukraine ?
Beatrix Renaut : L'Ukraine, factuellement, est un pays en guerre. Sur notre échelle de risque qui est en cinq temps, le pays est au niveau le plus élevé : risque extrême.
Nous avons abaissé d'un cran le niveau de risque de cinq provinces à l'ouest de l’Ukraine, pour les placer en risque élevé, parce qu'elles sont moins impactées par la campagne de frappes aériennes.
La capitale Kiev est en zone extrême. Nous recommandons que seuls les déplacements à caractère essentiel aient lieu, mais avec des mesures de sûreté extrêmement robustes et un vrai encadrement sécuritaire, avec une attention particulière portée sur le déplacement par la route, compte tenu de l’absence de liaisons aériennes avec l'Ukraine.
Il faut également être sensibilisé aux réflexes à avoir lorsque retentissent les sirènes prévenant d'un raid aérien. Les Ukrainiens ont développé des applications pour smartphones très fonctionnelles qui permettent d'être alertés simultanément et de pouvoir trouver refuge dans un souterrain sûr.
Côté manager, il faut véritablement avoir des plans de contingence en place pour les collaborateurs que l'on envoie dans un pays où les risques sont très élevés, où le risque d'être une victime indirecte de frappes aériennes est très présent.
En France, il y a une grande mobilisation autour de l'aide à l'effort de reconstruction en Ukraine, encouragée par le gouvernement français et des associations professionnelles. C’est pourquoi des entreprises françaises et internationales continuent de se rendre en Ukraine, ou n'ont même jamais quitté l'Ukraine.
TourMaG - Quid de la Russie ?
Beatrix Renaut : Là aussi, nous recommandons de surseoir aux déplacements en Russie, sur tout le territoire.
"L'impact du dérèglement climatique croit d'année en année"
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TourMaG - D'autres zones géographiques portent-elles des risques en matière de sécurité ?
Beatrix Renaut : Nos équipes d'analystes sont présents partout dans le monde et nous permettent de suivre de très près des sujets de tension peut-être moins dans les radars du grand public.
En Afrique de l'Ouest, beaucoup d'organisations françaises opèrent. Je pense à la Guinée, une région qui a connu ces dernières années une série de coups d'État. Il y a de vrais sujets de stabilité sociopolitique. La Junte arrivée au pouvoir il y a quelques années et qui avait promis de le céder au civil en janvier 2025 est en train de rétropédaler.
Du côté des Amériques, le cycle électoral des élections générales au Mexique, qui a eu lieu en juin avec l'élection de Claudia Sheinbaum, a été marqué par une violence politique inouïe. Nous continuons à observer des niveaux de violence politique sans précédent.
Plus largement en Amérique latine, la criminalité violente a de vrais impacts sur la sûreté des collaborateurs de nos clients et leurs opérations.
Côté Caraïbes, nous avons été très impliqués en Haïti. En mars dernier, il y a eu une terrible escalade de violences, qui a entrainé des évacuations très complexes à organiser puisqu’il n'y avait plus de liaisons commerciales aériennes. Nous avons dû affréter un hélicoptère pour faire sortir 16 personnes. Force est de constater qu'il n'y a pas d'amélioration malgré les différentes initiatives, notamment de l'ONU.
Nous sommes très actifs en Haïti, car des entreprises privées et beaucoup d’ONG opèrent.
Autre sujet moins géographique, mais plus thématique, l'impact du dérèglement climatique croit d'année en année, notamment sur l'aspect logistique. Aujourd’hui, plus de la moitié de nos organisations clientes affirment être affectées par des éléments attribués au dérèglement climatique : inondations, pics de pollution, sécheresses, typhons, etc.
TourMaG - Le continent asiatique compte-t-il des risques ? Est-ce que Taïwan est considérée comme une zone à risque ?
Beatrix Renaut : Oui, ça l'est. Mais s’il n’y a pas de restrictions sur les déplacements, ni en Chine, ni à Taïwan, un collaborateur qui nous contacte pour obtenir des conseils avant le voyage sera briefé sur un certain nombre de points, y compris ne pas discuter de la situation géopolitique entre les deux pays. Un véritable sujet de tension.
TourMaG - Apportez-vous une vigilance particulière à d’autres pays ?
Beatrix Renaut : C’est du cas par cas. Il y a un certain nombre de sujets socio-politiques en République démocratique du Congo (RDC), avec l'idée de modifier la Constitution. Nous avons actuellement une équipe de deux security managers sur place.
Nous nous déplaçons énormément sur le terrain pour palper la situation politique ou sécuritaire et faire un travail de planification opérationnelle, rencontrer les prestataires de sûreté avec lesquels nous travaillons. Ces prestataires sont recommandés à nos clients pour effectuer des missions de protection rapprochée, ce genre de choses.
Aujourd'hui, pour une organisation, la grande difficulté est de jongler avec la permacrise.
Les crises sont de nature sanitaire, géopolitique, commerciale, financière, cyber… Les entreprises doivent continuer à être compétitives, à opérer à l'international tout en prenant en compte une série de risques qui ne font que se multiplier et avec de vrais enjeux pour les organisations, à commencer par la responsabilité pénale qu'elles ont vis-à-vis des employés qu'elles envoient en mission à l'étranger.
Beatrix Renaut : Nos équipes d'analystes sont présents partout dans le monde et nous permettent de suivre de très près des sujets de tension peut-être moins dans les radars du grand public.
En Afrique de l'Ouest, beaucoup d'organisations françaises opèrent. Je pense à la Guinée, une région qui a connu ces dernières années une série de coups d'État. Il y a de vrais sujets de stabilité sociopolitique. La Junte arrivée au pouvoir il y a quelques années et qui avait promis de le céder au civil en janvier 2025 est en train de rétropédaler.
Du côté des Amériques, le cycle électoral des élections générales au Mexique, qui a eu lieu en juin avec l'élection de Claudia Sheinbaum, a été marqué par une violence politique inouïe. Nous continuons à observer des niveaux de violence politique sans précédent.
Plus largement en Amérique latine, la criminalité violente a de vrais impacts sur la sûreté des collaborateurs de nos clients et leurs opérations.
Côté Caraïbes, nous avons été très impliqués en Haïti. En mars dernier, il y a eu une terrible escalade de violences, qui a entrainé des évacuations très complexes à organiser puisqu’il n'y avait plus de liaisons commerciales aériennes. Nous avons dû affréter un hélicoptère pour faire sortir 16 personnes. Force est de constater qu'il n'y a pas d'amélioration malgré les différentes initiatives, notamment de l'ONU.
Nous sommes très actifs en Haïti, car des entreprises privées et beaucoup d’ONG opèrent.
Autre sujet moins géographique, mais plus thématique, l'impact du dérèglement climatique croit d'année en année, notamment sur l'aspect logistique. Aujourd’hui, plus de la moitié de nos organisations clientes affirment être affectées par des éléments attribués au dérèglement climatique : inondations, pics de pollution, sécheresses, typhons, etc.
TourMaG - Le continent asiatique compte-t-il des risques ? Est-ce que Taïwan est considérée comme une zone à risque ?
Beatrix Renaut : Oui, ça l'est. Mais s’il n’y a pas de restrictions sur les déplacements, ni en Chine, ni à Taïwan, un collaborateur qui nous contacte pour obtenir des conseils avant le voyage sera briefé sur un certain nombre de points, y compris ne pas discuter de la situation géopolitique entre les deux pays. Un véritable sujet de tension.
TourMaG - Apportez-vous une vigilance particulière à d’autres pays ?
Beatrix Renaut : C’est du cas par cas. Il y a un certain nombre de sujets socio-politiques en République démocratique du Congo (RDC), avec l'idée de modifier la Constitution. Nous avons actuellement une équipe de deux security managers sur place.
Nous nous déplaçons énormément sur le terrain pour palper la situation politique ou sécuritaire et faire un travail de planification opérationnelle, rencontrer les prestataires de sûreté avec lesquels nous travaillons. Ces prestataires sont recommandés à nos clients pour effectuer des missions de protection rapprochée, ce genre de choses.
Aujourd'hui, pour une organisation, la grande difficulté est de jongler avec la permacrise.
Les crises sont de nature sanitaire, géopolitique, commerciale, financière, cyber… Les entreprises doivent continuer à être compétitives, à opérer à l'international tout en prenant en compte une série de risques qui ne font que se multiplier et avec de vrais enjeux pour les organisations, à commencer par la responsabilité pénale qu'elles ont vis-à-vis des employés qu'elles envoient en mission à l'étranger.