
Pour les intervenants, le secteur du voyage d'affaires ne souffre pas des tensions géopolitiques @AFTM - Capture d'écran
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Animée par le journaliste François-Xavier Izenic, la dernière édition de L’Œil de l’AFTM a été menée tambour battant.
Au programme, d’abord, l’impact de l’accélération des tensions internationales entre droits de douane et guerre en Ukraine, sur le voyage d’affaires. « L’actualité impose effectivement une vigilance accrue aux entreprises, souligne Christophe Jacquet, DG d'Havas Voyages. Cependant, nous observons une certaine résilience du secteur.
Depuis le début de l’année, notre volume d'affaires se maintient et nous n'avons pas perçu de signaux critiques. En revanche, nous constatons une tendance persistante à l'optimisation des coûts et une volonté de transférer des déplacements de l’aérien vers le rail pour répondre aux exigences budgétaires et environnementales. »
Brice Mette, directeur de Swile Travel, filiale de la licorne Swile, estime de son côté que l’incertitude économique bénéficie aux acteurs proposant des solutions innovantes : « On ne s’attend pas à un dynamisme incroyable de l’industrie, mais on pense mener notre route grâce à notre proposition de valeur différenciante. »
« L’impact des Jeux olympiques et des élections en France et aux États-Unis en 2024 a décalé certains investissements d’entreprises en 2025 », ajoute Anthony Angler, directeur des ventes France d'Enterprise Mobilité. « Les tarifs n’ont pas augmenté, il n’y a pas de grands changements pour le moment. »
Voyages d'affaires : les entreprises ont conscience de l’urgence climatique

Par ailleurs, le projet de loi Omnibus, porté par Bruxelles, qui vise à simplifier les réglementations, notamment en excluant 80 % des entreprises du champ d'application de la directive CSRD sur le reporting extra-financier, est bien perçu par les intervenants alors que certaines associations redoutent de voir réduit à néant le Pacte vert censé mener l’UE à la neutralité carbone en 2050.
« Il faut éviter d'imposer une charge administrative trop lourde aux entreprises de taille intermédiaire, souligne Christophe Jacquet. Elles pourraient se retrouver noyées sous des obligations administratives pour lesquelles elles n’ont pas les ressources. On y va étape par étape. » Pour Brice Mette, « de nombreuses entreprises n’ont pas attendu les directives européennes pour mettre en place de vrais plans RSE. Elles veulent élaborer un véritable plan de décarbonation de leur voyage d’affaires, incluant notamment un renforcement du suivi des émissions carbone. »
« Avec cette simplification, c’est la suppression des standards sectoriels qui nous inquiète, poursuit Rino Morosini, qui défend la politique de sa compagnie qui se tourne de plus en plus vers les carburants propres (SAF). On va comparer tout le monde avec tout le monde et non plus à l’intérieur d’un même secteur. » Au passage, il tacle l’augmentation de la taxe de solidarité, qu’il qualifie « d’hérésie » pénalisant financièrement les compagnies sans garantie d’impact sur l'environnement.
Ne pas opposer technologie et service (Swile)

"Nous observons une certaine résilience du secteur. Depuis le début de l’année, notre volume d'affaires se maintient et nous n'avons pas perçu de signaux critiques " Depositphotos.com Auteur Chalabala
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« L'arrivée de nouveaux acteurs comme BlockSky est une évolution naturelle du marché, estime Christophe Jacquet. Je reste reste convaincu qu’il est plus facile pour les entreprises historiques d’évoluer rapidement sur la technologie que pour les nouveaux entrants de développer une expertise en matière de service. »
Une sortie qui n’a pas manqué de faire réagir le patron de Swile Travel, qui estime que « l’on ne se transforme pas en boîte technologique du jour au lendemain » et qu’il ne faut pas « opposer service et technologie ».
Autre sujet : l’utilisation des données par les TMC. « Avec l’arrivée de l’IA, les entreprises vont vouloir être autonomes dans l’analyse des données que l’on peut leur apporter », expliue Christophe Jacquet. Un avis partagé par Brice Mette : « Les clients veulent pouvoir dialoguer avec les données. »
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