"La situation sécuritaire est globalement en train de se normaliser sur le terrain suite à l’état d’alerte engendré par l’attaque aérienne de l’Iran sur Israël, dans la nuit du 13 au 14 avril 2024", affirme Beatrix Renaut, Responsable Régional Sécurité chez International SOS. @international sos
TourMaG.com - Quelle est la situation sécuritaire en Israël ?
Beatrix Renaut : La situation sécuritaire est globalement en train de se normaliser sur le terrain suite à l’état d’alerte engendré par l’attaque aérienne de l’Iran sur Israël, dans la nuit du 13 au 14 avril.
Les restrictions ont été levées, écoles rouvertes, etc. plus tôt qu’initialement prévu par les autorités israéliennes.
Pour autant la situation reste volatile. Le Cabinet de Guerre débat de la réponse israélienne à venir contre l'Iran et les groupes qui y sont affiliés, ce qui risque d'exacerber l'instabilité régionale et de déclencher des représailles.
En parallèle, le conflit Israël-Hamas est toujours en cours, bien que l’offensive sur Rafah soit reportée, selon les autorités israéliennes. Les appels à un cessez-le-feu continuent de se multiplier en raison de la situation humanitaire.
TourMaG.com - Et plus largement au Moyen Orient ?
Beatrix Renaut : La réponse que pourrait apporter Israël à l’Iran est difficile à prédire : quel format ? quelle échelle ? sous quels délais ?
Une réunion du G7 dirigée par les États-Unis a eu lieu le 14 avril, et les pays participants ont appelé à la retenue et à la désescalade des tensions.
Les conséquences logistiques liées à l’attaque aérienne, à savoir fermetures d’espaces aériens et aéroports dans la région, se sont progressivement effacées dans la journée du lundi 15 avril.
Beatrix Renaut : La situation sécuritaire est globalement en train de se normaliser sur le terrain suite à l’état d’alerte engendré par l’attaque aérienne de l’Iran sur Israël, dans la nuit du 13 au 14 avril.
Les restrictions ont été levées, écoles rouvertes, etc. plus tôt qu’initialement prévu par les autorités israéliennes.
Pour autant la situation reste volatile. Le Cabinet de Guerre débat de la réponse israélienne à venir contre l'Iran et les groupes qui y sont affiliés, ce qui risque d'exacerber l'instabilité régionale et de déclencher des représailles.
En parallèle, le conflit Israël-Hamas est toujours en cours, bien que l’offensive sur Rafah soit reportée, selon les autorités israéliennes. Les appels à un cessez-le-feu continuent de se multiplier en raison de la situation humanitaire.
TourMaG.com - Et plus largement au Moyen Orient ?
Beatrix Renaut : La réponse que pourrait apporter Israël à l’Iran est difficile à prédire : quel format ? quelle échelle ? sous quels délais ?
Une réunion du G7 dirigée par les États-Unis a eu lieu le 14 avril, et les pays participants ont appelé à la retenue et à la désescalade des tensions.
Les conséquences logistiques liées à l’attaque aérienne, à savoir fermetures d’espaces aériens et aéroports dans la région, se sont progressivement effacées dans la journée du lundi 15 avril.
"Il est prématuré de parler d’embrasement régional"
TourMaG.com - Quelles sont vos consignes à l’intention des voyageurs d’affaires ?
Beatrix Renaut : Nos recommandations n’ont pas connu de changements majeurs depuis les événements de ce week-end. Nos équipes considéraient déjà la volatilité de la situation comme trop importante pour voyager sans restriction dans ces zones, et/ou mesures de précaution additionnelles.
En cela, l’épisode du week-end dernier faisait partie des scenarii probables envisagés par nos équipes, nous avions d’ailleurs émis une alerte à destination de nos clients sur ce sujet la veille de l’offensive iranienne.
Les déplacements à la destination de la plupart des pays de la zone peuvent se poursuivre, en respectant les mesures de sûreté personnelle habituelles, à l’exception de la Libye, Syrie et du Yémen, où l’environnement sécuritaire y est très dégradé depuis de nombreuses années.
Les déplacements en Iran, qui est pour nous un pays à risque modéré, doivent être effectués dans le respect de toutes les restrictions réglementaires applicables.
Depuis l’incursion armée du 7 octobre 2023 par des éléments du Hamas sur le sol israélien, nous recommandons à nos organisations clientes de surseoir à tout déplacement non-essentiel en Israël, et de s’abstenir de tout déplacement sur le sol israélien à proximité des frontières Gaza / Liban / Syrie, en territoires palestiniens et au Liban.
De manière générale, étant donné le contexte actuel, chaque déplacement doit faire l’objet d’une analyse des risques, qui doit être revue tout au long de la mission ; il faut être confiant dans les dispositifs logistiques, et éventuellement sécuritaires mis en place ; confirmer auprès de sa compagnie aérienne les vols.
Se tenir informé de la situation sécuritaire via des sources d’informations fiables.
TourMaG.com - A la même date, le Hezbollah libanais a également indiqué avoir lancé des roquettes sur le Golan occupé par Israël. Peut-on parler d’embrasement régional ?
Beatrix Renaut : Les roquettes lancées sur le Golan libanais le 14 avril n’ont rien de nouveau ; en réalité c’est quelque chose de routinier depuis octobre dernier.
Il est prématuré de parler d’embrasement régional. Tendu et volatile, certes ; qui peut basculer à tout moment ; à nuancer avec les nombreux efforts diplomatiques en cours pour justement prévenir un embrasement régional ; à noter aussi la volonté manifeste des pays de la région de limiter l’escalade (Jordanie, Arabie Saoudite).
Beatrix Renaut : Nos recommandations n’ont pas connu de changements majeurs depuis les événements de ce week-end. Nos équipes considéraient déjà la volatilité de la situation comme trop importante pour voyager sans restriction dans ces zones, et/ou mesures de précaution additionnelles.
En cela, l’épisode du week-end dernier faisait partie des scenarii probables envisagés par nos équipes, nous avions d’ailleurs émis une alerte à destination de nos clients sur ce sujet la veille de l’offensive iranienne.
Les déplacements à la destination de la plupart des pays de la zone peuvent se poursuivre, en respectant les mesures de sûreté personnelle habituelles, à l’exception de la Libye, Syrie et du Yémen, où l’environnement sécuritaire y est très dégradé depuis de nombreuses années.
Les déplacements en Iran, qui est pour nous un pays à risque modéré, doivent être effectués dans le respect de toutes les restrictions réglementaires applicables.
Depuis l’incursion armée du 7 octobre 2023 par des éléments du Hamas sur le sol israélien, nous recommandons à nos organisations clientes de surseoir à tout déplacement non-essentiel en Israël, et de s’abstenir de tout déplacement sur le sol israélien à proximité des frontières Gaza / Liban / Syrie, en territoires palestiniens et au Liban.
De manière générale, étant donné le contexte actuel, chaque déplacement doit faire l’objet d’une analyse des risques, qui doit être revue tout au long de la mission ; il faut être confiant dans les dispositifs logistiques, et éventuellement sécuritaires mis en place ; confirmer auprès de sa compagnie aérienne les vols.
Se tenir informé de la situation sécuritaire via des sources d’informations fiables.
TourMaG.com - A la même date, le Hezbollah libanais a également indiqué avoir lancé des roquettes sur le Golan occupé par Israël. Peut-on parler d’embrasement régional ?
Beatrix Renaut : Les roquettes lancées sur le Golan libanais le 14 avril n’ont rien de nouveau ; en réalité c’est quelque chose de routinier depuis octobre dernier.
Il est prématuré de parler d’embrasement régional. Tendu et volatile, certes ; qui peut basculer à tout moment ; à nuancer avec les nombreux efforts diplomatiques en cours pour justement prévenir un embrasement régional ; à noter aussi la volonté manifeste des pays de la région de limiter l’escalade (Jordanie, Arabie Saoudite).
"La réaction d’Israël est étroitement surveillée"
TourMaG.com - Comment risque d’évoluer la situation ? A quoi faut-il s’attendre dans les semaines à venir ?
Beatrix Renaut : Nos analystes suivent attentivement la situation géopolitique et sécuritaire 24/7. De nouvelles opérations israéliennes entraînant la mort de hauts responsables du Corps des gardiens de la révolution islamique ou des milices pro-iraniennes dans la région, l’intensification et l’extension possibles des hostilités à la frontière israélo-libanaise ou encore une attaque sur des bases militaires américaines, sont autant d’éléments surveillés de très près, parmi d’autres, par nos équipes et qui seraient indicatif d’un aggravement de la situation.
Nous observons de très près la position américaine, qui cherche à désamorcer les tensions régionales par la voie diplomatique, comme en témoigne leur rhétorique à la suite de l'attaque iranienne.
Le président américain Joe Biden a déclaré que les États-Unis n'engageraient aucune action offensive contre l'Iran. Le pays se dirige vers des élections présidentielles en novembre 2024 et cherchera à éviter une nouvelle escalade régionale au Moyen-Orient qui pourrait exiger une implication militaire des États-Unis.
La réaction d’Israël est étroitement surveillée. Sa riposte pourrait être une combinaison de plusieurs scenarii :
- Ciblage des infrastructures des groupes armés pro-iraniens
- Ciblage de membres de haut rang du Corps des gardiens de la révolution islamique et/ou de groupes armés pro-iraniens
- Opérations clandestines sur le sol iranien
- Frappes israéliennes directes sur l’Iran.
A lire aussi : Israël, Liban et Iran : "Les Français doivent s'abstenir de se rendre" dans ces pays !
Beatrix Renaut : Nos analystes suivent attentivement la situation géopolitique et sécuritaire 24/7. De nouvelles opérations israéliennes entraînant la mort de hauts responsables du Corps des gardiens de la révolution islamique ou des milices pro-iraniennes dans la région, l’intensification et l’extension possibles des hostilités à la frontière israélo-libanaise ou encore une attaque sur des bases militaires américaines, sont autant d’éléments surveillés de très près, parmi d’autres, par nos équipes et qui seraient indicatif d’un aggravement de la situation.
Nous observons de très près la position américaine, qui cherche à désamorcer les tensions régionales par la voie diplomatique, comme en témoigne leur rhétorique à la suite de l'attaque iranienne.
Le président américain Joe Biden a déclaré que les États-Unis n'engageraient aucune action offensive contre l'Iran. Le pays se dirige vers des élections présidentielles en novembre 2024 et cherchera à éviter une nouvelle escalade régionale au Moyen-Orient qui pourrait exiger une implication militaire des États-Unis.
La réaction d’Israël est étroitement surveillée. Sa riposte pourrait être une combinaison de plusieurs scenarii :
- Ciblage des infrastructures des groupes armés pro-iraniens
- Ciblage de membres de haut rang du Corps des gardiens de la révolution islamique et/ou de groupes armés pro-iraniens
- Opérations clandestines sur le sol iranien
- Frappes israéliennes directes sur l’Iran.
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