C’est le grand défi du tourisme spatial, qui l’a compris et fait de nombreux efforts en ce domaine : recherche de "carburants verts", dépollution des débris dans l’espace, étude sur de nouveaux types de lanceurs… d’où l’idée de mon nouveau livre "Tourisme Spatial et Ecologie". Depositphotos.com Auteur fatihaydin.tc
TourMaG - Voici près de quinze ans que vous intéressez au Tourisme Spatial. Comment vous est venue cette passion ?
Michel Messager : Par le pur des hasards. J’étais à Ottawa où je réside quelques mois par an. A un café en bas de chez moi j’engage la conversation avec un client et après quelques échanges, il m’apprend qu’il travaille pour une société canadienne qui prépare des fusées pour faire des voyages dans l’espace.
Totalement interloqué, je remonte chez moi et me précipite sur l’ordinateur. Et là, c’est la révélation : des centaines et des centaines de pages consacrées au "Space Tourism". C’était il y a une quinzaine d’années…
Depuis je n’ai cessé de m’intéresser au sujet. C’était pour moi le début d’une véritable aventure. Inutile de vous dire que les premières années étaient particulières. Quand je parlais du Tourisme Spatial on me prenait au mieux pour un "gentil fantaisiste". Quand Jean-François Rial est devenu pour un temps l’agent général de Virgin Galactic, j’ai commencé à avoir un peu plus de crédibilité dans mon discours, du moins dans la profession, et je l’en remercie.
Ensuite mon premier livre "Le Tourisme Spatial" à la Documentation Française en 2009 et sous l’égide du Conseil National du Tourisme a définitivement assis mon expertise en ce domaine.
TourMaG : Justement quelles réactions avez-vous eu et avez-vous aujourd’hui de la part des agents de voyages ?
Michel Messager : Au début ce n’était pas évident, je me souviens de ma première présentation sur le sujet à un congrès Selectour à l’époque sous la Présidence de Philipe Demonchy, il y maintenant un peu plus de dix ans.
Inutile de vous dire que l’auditoire était quelque peu dubitatif… c’est le moins que l’on puisse dire ! Néanmoins quelques-uns étaient venus à la fin de la séance pour me poser des questions et semblaient intéressés. Je me souviens plus particulièrement de deux d’entre elles : Roch Guilabert avec lequel j’ai créé par la suite l’Institut Européen du Tourisme Spatial et Jean-Pierre Lorente pour lequel un an plus tard j’intervenais à son congrès sur le thème "Rien n’est impossible". Ensuite les choses ont suivi leur cours.
Aujourd’hui, le message est un peu plus difficile à faire passer car si l’intérêt est toujours là par contre on se heurte au problème écologique. La nouvelle génération étant plus préoccupée par la sauvegarde de la planète que par le tourisme spatial, qu’elle considère comme un élément pollueur.
C’est d’ailleurs le grand défi du tourisme spatial, qui l’a compris et fait de nombreux efforts en ce domaine : recherche de "carburants verts", dépollution des débris dans l’espace, étude sur de nouveaux types de lanceurs… d’où l’idée de mon nouveau livre "Tourisme Spatial et Ecologie".
Michel Messager : Par le pur des hasards. J’étais à Ottawa où je réside quelques mois par an. A un café en bas de chez moi j’engage la conversation avec un client et après quelques échanges, il m’apprend qu’il travaille pour une société canadienne qui prépare des fusées pour faire des voyages dans l’espace.
Totalement interloqué, je remonte chez moi et me précipite sur l’ordinateur. Et là, c’est la révélation : des centaines et des centaines de pages consacrées au "Space Tourism". C’était il y a une quinzaine d’années…
Depuis je n’ai cessé de m’intéresser au sujet. C’était pour moi le début d’une véritable aventure. Inutile de vous dire que les premières années étaient particulières. Quand je parlais du Tourisme Spatial on me prenait au mieux pour un "gentil fantaisiste". Quand Jean-François Rial est devenu pour un temps l’agent général de Virgin Galactic, j’ai commencé à avoir un peu plus de crédibilité dans mon discours, du moins dans la profession, et je l’en remercie.
Ensuite mon premier livre "Le Tourisme Spatial" à la Documentation Française en 2009 et sous l’égide du Conseil National du Tourisme a définitivement assis mon expertise en ce domaine.
TourMaG : Justement quelles réactions avez-vous eu et avez-vous aujourd’hui de la part des agents de voyages ?
Michel Messager : Au début ce n’était pas évident, je me souviens de ma première présentation sur le sujet à un congrès Selectour à l’époque sous la Présidence de Philipe Demonchy, il y maintenant un peu plus de dix ans.
Inutile de vous dire que l’auditoire était quelque peu dubitatif… c’est le moins que l’on puisse dire ! Néanmoins quelques-uns étaient venus à la fin de la séance pour me poser des questions et semblaient intéressés. Je me souviens plus particulièrement de deux d’entre elles : Roch Guilabert avec lequel j’ai créé par la suite l’Institut Européen du Tourisme Spatial et Jean-Pierre Lorente pour lequel un an plus tard j’intervenais à son congrès sur le thème "Rien n’est impossible". Ensuite les choses ont suivi leur cours.
Aujourd’hui, le message est un peu plus difficile à faire passer car si l’intérêt est toujours là par contre on se heurte au problème écologique. La nouvelle génération étant plus préoccupée par la sauvegarde de la planète que par le tourisme spatial, qu’elle considère comme un élément pollueur.
C’est d’ailleurs le grand défi du tourisme spatial, qui l’a compris et fait de nombreux efforts en ce domaine : recherche de "carburants verts", dépollution des débris dans l’espace, étude sur de nouveaux types de lanceurs… d’où l’idée de mon nouveau livre "Tourisme Spatial et Ecologie".
Comment s'emparer du sujet du tourisme spatial ?
TourMaG - A part vendre des voyages dans l’espace, comment les agences peuvent-elles s’emparer d’un tel sujet ?
Michel Messager : Evidemment, je leur souhaite de vendre des voyages dans l’espace. Avec un billet à 350 000 dollars (vol suborbital), un déposit de 25% pendant deux ou trois ans et une commission de 10%, le jeu en vaut la chandelle.
Mais on ne vend pas et on ne vendra pas des voyages spatiaux tous les jours. Par contre on peut faire des visites de sites de lancement, proposer un séjour dans un hôtel spatial sur terre comme par exemple au Futuroscope, faire des excursions dans un parc d’attraction consacré au spatial comme l’Euro Space Center.
Mais on peut innover aussi dans le MICE en basant son congrès ou sa convention autour de l’innovation et du tourisme spatial, en faisant venir des astronautes, des starts up du New Space pour montrer à l’assistance que rien n’est impossible, que le monde bouge et qu’il faut sans cesse se remettre en question.
Pour avoir été conseiller d’une dizaine de manifestation de ce genre, je peux vous dire que le succès est garanti.
TourMaG - Comment voyez-vous le développement et l’avenir du Tourisme Spatial ?
Michel Messager : « Quand j'ai tourné autour de la Terre dans un vaisseau spatial, j'ai vu pour la première fois à quel point notre planète est belle. Préservons et augmentons cette beauté sans la détruire ! » à dit Youri Gagarine, le premier homme à aller dans l’espace.
Qu’elle prémonition, car si le tourisme spatial ne réduit pas de manière significative la pollution qu’il génère il aura, je pense beaucoup de mal à se développer. En effet, ceux qui voyageront demain dans l’espace est la génération de ceux qui ont aujourd’hui entre 18 et 30 ans. Or cette génération est beaucoup plus encline à protéger sa Terre que d’aller dans l’espace.
C’est pourquoi les entreprises de la New Space font d’importants efforts en matière de recherche comme dit précédemment.
Michel Messager : Evidemment, je leur souhaite de vendre des voyages dans l’espace. Avec un billet à 350 000 dollars (vol suborbital), un déposit de 25% pendant deux ou trois ans et une commission de 10%, le jeu en vaut la chandelle.
Mais on ne vend pas et on ne vendra pas des voyages spatiaux tous les jours. Par contre on peut faire des visites de sites de lancement, proposer un séjour dans un hôtel spatial sur terre comme par exemple au Futuroscope, faire des excursions dans un parc d’attraction consacré au spatial comme l’Euro Space Center.
Mais on peut innover aussi dans le MICE en basant son congrès ou sa convention autour de l’innovation et du tourisme spatial, en faisant venir des astronautes, des starts up du New Space pour montrer à l’assistance que rien n’est impossible, que le monde bouge et qu’il faut sans cesse se remettre en question.
Pour avoir été conseiller d’une dizaine de manifestation de ce genre, je peux vous dire que le succès est garanti.
TourMaG - Comment voyez-vous le développement et l’avenir du Tourisme Spatial ?
Michel Messager : « Quand j'ai tourné autour de la Terre dans un vaisseau spatial, j'ai vu pour la première fois à quel point notre planète est belle. Préservons et augmentons cette beauté sans la détruire ! » à dit Youri Gagarine, le premier homme à aller dans l’espace.
Qu’elle prémonition, car si le tourisme spatial ne réduit pas de manière significative la pollution qu’il génère il aura, je pense beaucoup de mal à se développer. En effet, ceux qui voyageront demain dans l’espace est la génération de ceux qui ont aujourd’hui entre 18 et 30 ans. Or cette génération est beaucoup plus encline à protéger sa Terre que d’aller dans l’espace.
C’est pourquoi les entreprises de la New Space font d’importants efforts en matière de recherche comme dit précédemment.
« Le tourisme spatial est l'avenir logique du marché touristique de l’aventure »
TourMaG - Quelle est la place de l’Europe et de la France, dans cette course au Tourisme Spatial ?
Michel Messager : « L'espace est un bien commun qui doit être utile à tous. Pour nous, Européens, le modèle spatial viable n'est pas celui de l'exploitation, il est celui de l'exploration, celui qui permet d'améliorer la connaissance du monde et de l'univers ».
Voilà ce qu’a dit Emmanuel Macron au dernier sommet européen de Toulouse consacré au Spatial. La prise de position de la France, reprise pas l’ensemble des pays européens, est simple : oui à la recherche, non au commerce, c’est-à-dire le tourisme spatial.
La messe semble dite !
TourMaG - Vous avez été le Secrétaire Général de l’APST et le conseiller de trois Présidents de cette institution. Durant ces trois dernières années, on ne vous a pas entendu sur les "turbulences" qu’a connu l’APST et vous avez refusé toute interview sur des sujets touchant au tourisme de manière générale. Pourquoi et que pouvez nous dire sur la conjoncture actuelle ?
Michel Messager : Sachez que j’ai toujours respecté dans la vie certains principes. Parmi ceux-ci, celui d’une déontologie affirmée et un principe de discrétion dans les missions que l’on m’a confié. Que ce soit pour l’APST comme pour mes autres clients. Vous n’en saurez donc pas plus.
Une chose par contre que je peux vous dire : c’est que comme Secrétaire Général ou comme Conseiller dans les travaux qui m’ont été confiés par l’APST, j’ai toujours privilégié l’Intérêt Général que ce soit celui des Adhérents comme des Consommateurs.
Peut-être un jour aurais-je l’occasion de m’exprimer sur ces sujets, qui sait… car lorsque l’on lit certains articles de presse, dont ceux de TourMag, il me semble qu’il y a quand même des réponses à apporter à certaines questions que peuvent encore se poser les Adhérents…
En ce qui concerne la conjoncture, je suis quelque peu inquiet, car la profession subie et ne dispose pas de plan B. S’adapter est une solution à court terme, surtout quand la conjoncture est mauvaise, mais elle est l’une des réponses à la crise.
Par contre une chose me semble problématique, c’est qu’avec tous les événements que notre profession a subi et malgré tous les efforts qui ont été fait notamment pour répondre aux consommateurs et les aider, notre image vis-à-vis du Public n’en n’est pas sortie grandie, elle s’est même semble-t-il dégradée. C’est bien là, me semble-t-il ‘’Le Problème’’ d’aujourd’hui.
TourMaG - Vous allez avoir bientôt 75 ans, à l’âge où certains vont à la pêche avez-vous encore des projets ?
Michel Messager : Ne comptez pas sur moi, du moins pour l’instant, pour aller acheter des cannes à pêche ni d’ailleurs des pantoufles. Concernant mes projets, bien entendu poursuivre mon activité de conseil, l’écriture de nouveaux livres sur le spatial, l’un en collaboration avec un médecin sur "Tourisme Spatial et Santé", l’autre sur le "Droit Spatial", la création d’un think tank avec mon ami Roch Guilabert toujours sur le Tourisme Spatial.
Enfin, je réfléchis actuellement sur la création d’un cercle de réflexion pour rendre un peu ce que cette profession nous a apporté et donné.
TourMaG - Un dernier mot sur le Tourisme Spatial ?
Michel Messager : En guise de conclusion, une citation si vous le permettez et qui résume parfaitement bien le tourisme spatial, celle du cosmonaute Buzz Aldrin qui a été le deuxième homme sur la Lune : « Le tourisme spatial est l'avenir logique du marché touristique de l’aventure ».
Michel Messager : « L'espace est un bien commun qui doit être utile à tous. Pour nous, Européens, le modèle spatial viable n'est pas celui de l'exploitation, il est celui de l'exploration, celui qui permet d'améliorer la connaissance du monde et de l'univers ».
Voilà ce qu’a dit Emmanuel Macron au dernier sommet européen de Toulouse consacré au Spatial. La prise de position de la France, reprise pas l’ensemble des pays européens, est simple : oui à la recherche, non au commerce, c’est-à-dire le tourisme spatial.
La messe semble dite !
TourMaG - Vous avez été le Secrétaire Général de l’APST et le conseiller de trois Présidents de cette institution. Durant ces trois dernières années, on ne vous a pas entendu sur les "turbulences" qu’a connu l’APST et vous avez refusé toute interview sur des sujets touchant au tourisme de manière générale. Pourquoi et que pouvez nous dire sur la conjoncture actuelle ?
Michel Messager : Sachez que j’ai toujours respecté dans la vie certains principes. Parmi ceux-ci, celui d’une déontologie affirmée et un principe de discrétion dans les missions que l’on m’a confié. Que ce soit pour l’APST comme pour mes autres clients. Vous n’en saurez donc pas plus.
Une chose par contre que je peux vous dire : c’est que comme Secrétaire Général ou comme Conseiller dans les travaux qui m’ont été confiés par l’APST, j’ai toujours privilégié l’Intérêt Général que ce soit celui des Adhérents comme des Consommateurs.
Peut-être un jour aurais-je l’occasion de m’exprimer sur ces sujets, qui sait… car lorsque l’on lit certains articles de presse, dont ceux de TourMag, il me semble qu’il y a quand même des réponses à apporter à certaines questions que peuvent encore se poser les Adhérents…
En ce qui concerne la conjoncture, je suis quelque peu inquiet, car la profession subie et ne dispose pas de plan B. S’adapter est une solution à court terme, surtout quand la conjoncture est mauvaise, mais elle est l’une des réponses à la crise.
Par contre une chose me semble problématique, c’est qu’avec tous les événements que notre profession a subi et malgré tous les efforts qui ont été fait notamment pour répondre aux consommateurs et les aider, notre image vis-à-vis du Public n’en n’est pas sortie grandie, elle s’est même semble-t-il dégradée. C’est bien là, me semble-t-il ‘’Le Problème’’ d’aujourd’hui.
TourMaG - Vous allez avoir bientôt 75 ans, à l’âge où certains vont à la pêche avez-vous encore des projets ?
Michel Messager : Ne comptez pas sur moi, du moins pour l’instant, pour aller acheter des cannes à pêche ni d’ailleurs des pantoufles. Concernant mes projets, bien entendu poursuivre mon activité de conseil, l’écriture de nouveaux livres sur le spatial, l’un en collaboration avec un médecin sur "Tourisme Spatial et Santé", l’autre sur le "Droit Spatial", la création d’un think tank avec mon ami Roch Guilabert toujours sur le Tourisme Spatial.
Enfin, je réfléchis actuellement sur la création d’un cercle de réflexion pour rendre un peu ce que cette profession nous a apporté et donné.
TourMaG - Un dernier mot sur le Tourisme Spatial ?
Michel Messager : En guise de conclusion, une citation si vous le permettez et qui résume parfaitement bien le tourisme spatial, celle du cosmonaute Buzz Aldrin qui a été le deuxième homme sur la Lune : « Le tourisme spatial est l'avenir logique du marché touristique de l’aventure ».
Tourisme spatial & écologie - DR
Notre Consultant spécialiste en "Tourisme Spatial", Michel Messager vient de sortir après "Le Tourisme Spatial 1954 – 2020", un nouvel ouvrage intitulé : "’Tourisme Spatial et Ecologie".
Aujourd’hui avec le développement des lancements et du tourisme spatial, la pollution de l’espace est un véritable enjeu écologique. Quand on sait que 9 000 tonnes de débris spatiaux tournent au-dessus de nos têtes - et que l’industrie spatiale et son corollaire le tourisme n’en sont qu’au début de l’aventure - il y là de nombreuses questions à se poser.
L’industrie spatiale consciente de la nécessité écologique a donc, depuis plus d’une dizaine d’années, multiplié les recherches que ce soit au niveau des carburants, des moteurs, du nettoyage de l’espace ou de la conception des fusées.
Au travers de son ouvrage Michel Messager a voulu faire le point en toute impartialité sur ce débat qui alimente, quasi quotidiennement les médias : Tourisme Spatial et Ecologie.
Cet été vous avez pu lire en exclusivité pour TourMag les bonnes "feuilles" de : Tourisme Spatial et Ecologie.
Aujourd’hui avec le développement des lancements et du tourisme spatial, la pollution de l’espace est un véritable enjeu écologique. Quand on sait que 9 000 tonnes de débris spatiaux tournent au-dessus de nos têtes - et que l’industrie spatiale et son corollaire le tourisme n’en sont qu’au début de l’aventure - il y là de nombreuses questions à se poser.
L’industrie spatiale consciente de la nécessité écologique a donc, depuis plus d’une dizaine d’années, multiplié les recherches que ce soit au niveau des carburants, des moteurs, du nettoyage de l’espace ou de la conception des fusées.
Au travers de son ouvrage Michel Messager a voulu faire le point en toute impartialité sur ce débat qui alimente, quasi quotidiennement les médias : Tourisme Spatial et Ecologie.
Cet été vous avez pu lire en exclusivité pour TourMag les bonnes "feuilles" de : Tourisme Spatial et Ecologie.