La Case de l'Oncle Dom : les SDF, auxiliaires du tourisme ?

Quel est le touriste qui n'a pas un jour pesté en constatant que son précieux téléphone ne lui permettait pas d'accéder aux bienfaits quasi miraculeux de ces liaisons internet, surtout lorsque ce même touriste est en vadrouille à l'étranger ?

D'autant qu'à moins d'être sans aucun souci financier, pour être "connecté", le wifi, c'est gratos.

Contrairement à des 4 ou 5G qui coûtent la peau des fesses (ou de ce que vous voulez) dès que l'on actionne les "services de connexion à l'étranger".

Et que, maintenant, c'est un phénomène universel, il n'est pas question pour un touriste "normal" de ne pas pouvoir se "brancher" sur internet partout dans le monde.

Et que le wifi c'est un peu comme les crêpes pour les bretons, le cassoulet pour le clan des Toulousains ou les moules-frites pour les belges : c'est indispensable !

Seulement, voilà, faut que les destinations soient équipées. Déjà qu'on a du mal à trouver de bonnes connections dans les hôtels (même les plusieurs étoiles), pensez bien que dans les rues, c'est pas simple.

Madame Hidalgo, au lieu de se battre contre les autobus de touristes, devrait aussi y songer… Mais bon, elle peut pas faire deux choses à la fois.

Toujours est-il qu'à Prague, comme partout dans le monde, existent bon nombre d'êtres humains, pauvres et sans abris.

Et qu'une association, Wifi4life (pétrie de bonnes intentions, je suppose) a voulu à la fois contenter les touristes et donner aux SDF de la ville une occase de gagner trois sous.

L'idée ? Équiper les SDF de bornes Wifi, de façon à permettre cette fameuse connexion partout dans la ville.

Comme le dit cette association, "nous voulions faire d'une pierre deux coups : résoudre le problème de pauvreté et donner un service aux habitants et aux touristes" !

Ouais. Le problème tient peut-être dans la formulation, car ces mêmes "innovateurs" déclaraient que "nous avons choisi des SDF parce qu'ils sont déjà dans la rue et que la plupart du temps ils n'ont rien à faire. Et nous voulons qu'ils commencent à travailler".

Certes. En gagnant et je cite "de la nourriture et un peu d'argent de poche" ! De quoi surement combattre la misère, ça c'est sûr.

Et attention, le contrat est rigide : il faut que ces SDF "démontrent qu'ils sont en mesure de respecter les horaires, de se réveiller, de rester sobres et de travailler 8 heures par jour, notre projet pourra leur servir de recommandation pour leurs futurs potentiels employeurs".

C'est fou, finalement, ce que le tourisme peut susciter comme vocation "humanistes"…

Il semblerait cependant, d'après notre confrère Le Point, que la Mairie de Prague serait assez intéressée par cette initiative et que quelques subventions pourraient être dégagées afin de mener à bien ce projet.

En tout cas, pour l'instant, les initiateurs n'ont pas convaincu les investisseurs et que seul, un malheureux SDF soit équipé de son routeur…

Comme quoi, même la misère, au nom du tourisme, peut être exploitable.