La case de l'Oncle Dom : Kuoni France devient… Kuoni France !

Comme quoi, lorsqu'une nouvelle est bonne, ça fait autrement plaisir de l'annoncer et de disserter un peu dessus.

J'aimerais d'ailleurs pouvoir le faire et l'écrire tous les jours…

C'est donc signé : Kuoni Group cède sa filiale française à Emmanuel Foiry, son Président et ses associés, tous membres du Comité de Direction, par le biais d'un MBO (Management buy out, lire).

C'est pas une mauvaise affaire. Presque ce que César, en son temps (et c'est un spécialiste !!) aurait pu appeler un accord "gagnant-gagnant".

Et même si la confidentialité est de règle dans ce genre de transaction, il ne faut pas sortir d'une grande école pour comprendre que les Suisses avaient plus intérêt à transmettre l'entreprise française à ses cadres plutôt que la fermer purement et simplement.

Ne serait-ce que pour la facture qu'aurait engendrée un plan social.

Plan social qui, grâce à la "reprise" par les cadres dirigeants, devrait être extrêmement limité, de l'ordre d'une trentaine de collaborateurs au maximum.

Et peut-être que cela ne sera pas, d'autant que de nouvelles embauches sont à l'ordre du jour.

Il est vrai que même 30 personnes sur le carreau, c'est beaucoup par les temps qui courent, mais plus de 200 ? D'ailleurs, les syndicats reconnaissent que c'est la meilleure solution.

Reste maintenant l'avenir.

La marque est là, bien là et, dans son ensemble, la direction de Kuoni France a plutôt bien tenu le cap, même si certaines décisions et orientations suisses n'étaient pas toujours faciles à appliquer.

C''est d'ailleurs bien là que l'on peut s'apercevoir que le tourisme n'est pas forcément une industrie qui se coule aisément dans le moule de la mondialisation et que chaque marché reste encore très spécifique.

Les Suisses auront eu le mérite de le reconnaître et de corriger certaines erreurs… coûteuses !

Kuoni France renait donc avec 12 millions d'euros, recapitalisation Suisse oblige, et beaucoup d'enthousiasme, même si 2013, c'est pas gagné et que beaucoup de choses sont encore à faire.

Parce que, contrairement à ce que je pensais, les "repreneurs" ont simplement mis au pot leurs économies, sans aucun apport extérieur (à part la contribution très symbolique de Voyageurs du Monde).

Ils sont confiants dans l'avenir, espérant même pouvoir distribuer à tous les collaborateurs dès 2014 (2015 plutôt ?) leur juste contribution à cette entreprise.

Ils vont devoir se tourner vers une informatique résolument moderne, poursuivre une stratégie de distribution adaptée aux habitudes d'achat des clients, renouveler leurs produits et conserver non seulement la confiance des clients mais aussi celle de leurs fournisseurs.

Pour une fois, je ne suis pas inquiet.

Et puis, avouez que c'est quand même assez sympa que des franchouillards puissent tirer profit d'une erreur de stratégie… suisse !

Allez, vraiment bonne chance, les tour-opérateurs ne sont pas totalement morts en France. Mais il va falloir s'appuyer encore un peu sur les distributeurs !