Dans un élan extrême de solidarité, et surtout pour garder la mainmise à moindre frais, l'Etat français s'apprête à investir (euphémisme ou jeter l'argent dans un puits sans fond) entre 30 et 45 millions d'euros afin d'acquérir 1.7% des actions d'Air France. Pas grand-chose, finalement… - Photo Air France Photographe : Virginie Valdois
Vous me direz, nous avons déjà contribué, grâce à l'argent de notre Etat-actionnaire, donc le fruit de notre travail et de notre volontaire contribution, à participer financièrement au bien-être de Renault.
Pour Air France, c'est quasi du pareil au même.
Dans un élan extrême de solidarité, et surtout pour garder la mainmise à moindre frais, l'Etat français s'apprête à investir (euphémisme ou jeter l'argent dans un puits sans fond) entre 30 et 45 millions d'euros afin d'acquérir 1.7% des actions d'Air France. Pas grand-chose, finalement…
45 millions d'euros pour 1.7% d'actions, c'est pas cher payé pour une compagnie qui, sans être moribonde, est loin de rapporter quelques sous.
D'ailleurs, aucun dividende n'a été payé aux actionnaires depuis des années et c'est pas demain la veille que la chose se produira.
En revanche, cet "investissement" peut rapporter (pas gros, je vous l'accorde) à l'Etat. Parce que, figurez-vous, il s'agit, en accord avec la Loi Florange, de "protéger" en quelque sorte Air France et de bénéficier, par un subtil jeu à coût réduit (le low cost de la finance, en quelque sorte) de droits de vote double lors de conseils d'administration.
Et, accessoirement, de disposer d'une majorité quasi indélébile... ou presque, ne serait-ce qu'une minorité de blocage !
Pour Air France, c'est quasi du pareil au même.
Dans un élan extrême de solidarité, et surtout pour garder la mainmise à moindre frais, l'Etat français s'apprête à investir (euphémisme ou jeter l'argent dans un puits sans fond) entre 30 et 45 millions d'euros afin d'acquérir 1.7% des actions d'Air France. Pas grand-chose, finalement…
45 millions d'euros pour 1.7% d'actions, c'est pas cher payé pour une compagnie qui, sans être moribonde, est loin de rapporter quelques sous.
D'ailleurs, aucun dividende n'a été payé aux actionnaires depuis des années et c'est pas demain la veille que la chose se produira.
En revanche, cet "investissement" peut rapporter (pas gros, je vous l'accorde) à l'Etat. Parce que, figurez-vous, il s'agit, en accord avec la Loi Florange, de "protéger" en quelque sorte Air France et de bénéficier, par un subtil jeu à coût réduit (le low cost de la finance, en quelque sorte) de droits de vote double lors de conseils d'administration.
Et, accessoirement, de disposer d'une majorité quasi indélébile... ou presque, ne serait-ce qu'une minorité de blocage !
Ainsi, un actionnaire ne disposant que de 10 actions mais possédant le double droit de vote, pourra faire valoir 20 actions… et peser sur les décisions.
Pour mémoire, selon le "lexique financier" édité par notre confrère les Echos "L'action à droit de vote double, permet d'affermir le contrôle des actionnaires actuels en dérogeant au principe légal selon lequel le nombre de voix attaché aux actions est obligatoirement proportionnel à la quotité de capital qu'elles représentent (principe d' "une action - une voix")."
Emballez, c'est pesé !
Et, par ce tour de passe-passe digne du regretté Garcimore, l'Etat devient "majoritaire" de fait chez Air France.
A croire que le prochain conseil d'administration d'Air France risque d'être tendu, d'autant qu'une motion prévue lors de la prochaine Assemblée Générale de la compagnie, le 21 mai prochain, prévoit une opposition au droit de vote double.
Dans quel but, d'ailleurs ? On ne sait pas trop, mais les milieux autorisés laissent entendre que certains actionnaires pourraient se laisser tenter par une arrivée "sournoise" de certains opérateurs… pas nécessairement amis d'Air France.
Curieusement d'ailleurs, on assiste à quelques variations dans l'actionnariat d'Air France, surtout depuis quelques années.
L'actionnariat des salariés a baissé de près d'un point, tandis que d'autres acteurs, tels Rothschild par exemple font mouvement depuis le mois de février 2015.
Et des fonds de pension, tels Capital Group Company (6.85%), Donald Smith (5.85%), ou encore Rotschild et Cie de Gestion (5.01%) pourtant généralement peu soucieux d'investir "à risque", montent au capital…
Serait-ce à dire que notre belle et bonne Air France pourrait être la cible de prédateurs venus d'ailleurs et que la vente des Rafales aux qatareux ne serait que le premier volet d'une ultime tentative de lutte face à la débâcle annoncée ?
Pour mémoire, selon le "lexique financier" édité par notre confrère les Echos "L'action à droit de vote double, permet d'affermir le contrôle des actionnaires actuels en dérogeant au principe légal selon lequel le nombre de voix attaché aux actions est obligatoirement proportionnel à la quotité de capital qu'elles représentent (principe d' "une action - une voix")."
Emballez, c'est pesé !
Et, par ce tour de passe-passe digne du regretté Garcimore, l'Etat devient "majoritaire" de fait chez Air France.
A croire que le prochain conseil d'administration d'Air France risque d'être tendu, d'autant qu'une motion prévue lors de la prochaine Assemblée Générale de la compagnie, le 21 mai prochain, prévoit une opposition au droit de vote double.
Dans quel but, d'ailleurs ? On ne sait pas trop, mais les milieux autorisés laissent entendre que certains actionnaires pourraient se laisser tenter par une arrivée "sournoise" de certains opérateurs… pas nécessairement amis d'Air France.
Curieusement d'ailleurs, on assiste à quelques variations dans l'actionnariat d'Air France, surtout depuis quelques années.
L'actionnariat des salariés a baissé de près d'un point, tandis que d'autres acteurs, tels Rothschild par exemple font mouvement depuis le mois de février 2015.
Et des fonds de pension, tels Capital Group Company (6.85%), Donald Smith (5.85%), ou encore Rotschild et Cie de Gestion (5.01%) pourtant généralement peu soucieux d'investir "à risque", montent au capital…
Serait-ce à dire que notre belle et bonne Air France pourrait être la cible de prédateurs venus d'ailleurs et que la vente des Rafales aux qatareux ne serait que le premier volet d'une ultime tentative de lutte face à la débâcle annoncée ?
Et que Monsieur Macron, après avoir lutté contre les asiates pour sauver Renault, ne tenterait pas la même chose avec Air France ? Encore que faut savoir jongler entre la vente de Rafale et la survie d'Air France.
Quand la patate est chaude, faut avoir des gants isothermes, ce qui n'est pas forcément le cas au gouvernement aujourd'hui…
J'avoue que le doute est présent. En même temps, et je suis d'accord pour la solidarité, pour sauver nos pauvres et maigres emplois en France, est-il quand même raisonnable d'investir une partie de nos impôts pour devenir l'unique et majoritaire actionnaire d'Air France sans penser surtout à prévoir une véritable gestion moderne et adaptée aux réalités de notre marché ?
On a vu ce que donnaient les nationalisations en d'autres temps…
Et, sincèrement, au 21ème siècle, je crois que le protectionnisme financier n'est qu'un combat d'arrière-garde…
De même que la position défensive que semblent prendre d'un même élan, la compagnie et son état-actionnaire.
Quant à Juniac, il a encore du chemin à faire... Notamment pour faire admettre à l'état que la lutte contre les compagnies concurrentes du Golfe passe par une exonération des charges sociales de ses personnels navigants.
Tout ça est loin d'être gagné !
Avec la complicité de Laury-Anne Cholez
Quand la patate est chaude, faut avoir des gants isothermes, ce qui n'est pas forcément le cas au gouvernement aujourd'hui…
J'avoue que le doute est présent. En même temps, et je suis d'accord pour la solidarité, pour sauver nos pauvres et maigres emplois en France, est-il quand même raisonnable d'investir une partie de nos impôts pour devenir l'unique et majoritaire actionnaire d'Air France sans penser surtout à prévoir une véritable gestion moderne et adaptée aux réalités de notre marché ?
On a vu ce que donnaient les nationalisations en d'autres temps…
Et, sincèrement, au 21ème siècle, je crois que le protectionnisme financier n'est qu'un combat d'arrière-garde…
De même que la position défensive que semblent prendre d'un même élan, la compagnie et son état-actionnaire.
Quant à Juniac, il a encore du chemin à faire... Notamment pour faire admettre à l'état que la lutte contre les compagnies concurrentes du Golfe passe par une exonération des charges sociales de ses personnels navigants.
Tout ça est loin d'être gagné !
Avec la complicité de Laury-Anne Cholez
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