Selon le président de l'Ectaa, Michel de Blust, les cours élevés du pétrole pourraient augmenter les forfaits d'une surcharge de 10 %.
"Il y aura des conséquences sur les destinations long courrier", estime l'expert belge Michel de Blust, secrétaire général de la FIT (Fédération internationale de tourisme) et de l'Ectaa (Union d'agents et organisateurs de voyages en Europe).
"L'augmentation continue des prix du transport en raison de la hausse du pétrole va certainement avoir un impact négatif sur les vols touristiques long courriers, qui vont souffrir", explique-t-il.
Selon lui, la clientèle pourrait "se replier sur des destinations moyen courrier ou sur les vols low cost, qui n'appliquent pas de surcharge pétrolière".
Budget des familles peu élastiques
"La hausse des transports aériens peut entraîner une augmentation moyenne de 10% du prix d'un forfait touristique. Ce n'est pas négligeable pour une famille de quatre personnes, surtout dans les forfaits d'entrée de gamme", souligne M. de Blust.
"Les budgets des familles ne sont pas élastiques", renchérit Antoine Cachin, consultant de DDB Tourisme (France). "Les hausses du kérosène et du dollar vont favoriser les déplacements moins chers en carburant", ajoute-t-il.
"Il y a 15 ans, quand les billets d'avion étaient trois à quatre fois plus chers en classe économique, les gens voyageaient beaucoup moins", rappelle d'ailleurs M. de Blust.
Selon cet expert, "à moyen terme, l'impact sera d'autant plus fort que la hausse du pétrole s'accompagne d'une baisse graduelle de l'euro, qui rendra plus chers les voyages hors d'Europe".
Experts partagés sur les conséquences
"Il y aura une autre répartition des coûts dans les forfaits, au détriment d'autres prestations que le transport", estime cependant M. Cachin.
Francesco Frangialli, secrétaire général de l'OMT (Organisation mondiale du tourisme), relativise: "depuis trois ou quatre ans, le coût du pétrole n'est pas déterminant en matière de voyage". "La proportion du prix du transport s'est réduite dans les forfaits touristiques", dit-il.
De même, "les avions consomment moins" et "la fragmentation des séjours favorise les loisirs de proximité", relève M. Frangialli.
Plus optimiste, Peter Keller, directeur général du tourisme suisse, assure que la hausse n'aura pas d'incidence forte: "les chiffres de l'OMT l'ont bien montré en 2004, le nombre des voyages à l'étranger augmente. Il faudrait une plus forte hausse pour changer les pratiques touristiques et on trouverait un substitut au pétrole".
Accentuation du Yeld Management
Président de l'association française de tours-opérateurs Ceto, René-Marc Chikli assure qu'"il n'y aura pas de baisse des voyages à l'étranger, mais une adaptation des compagnies aériennes, avec une accentuation du yield management, c'est-à-dire de la gestion des sièges".
"Les compagnies low cost l'ont compris, qui n'appliquent pas de surtaxe pétrole mais jouent sur la proportion de sièges bon marché par avion pour s'y retrouver", indique-t-il.
"Dans la pratique, à terme, cela veut dire la fin des tarifs fixes imprimés dans les brochures, avec des prix fluctuant selon des critères multiples, dont le prix du pétrole, la date de départ, le remplissage, etc", explique M. Chikli.
La Rédaction avec AFP - redaction@tourmag.com
"L'augmentation continue des prix du transport en raison de la hausse du pétrole va certainement avoir un impact négatif sur les vols touristiques long courriers, qui vont souffrir", explique-t-il.
Selon lui, la clientèle pourrait "se replier sur des destinations moyen courrier ou sur les vols low cost, qui n'appliquent pas de surcharge pétrolière".
Budget des familles peu élastiques
"La hausse des transports aériens peut entraîner une augmentation moyenne de 10% du prix d'un forfait touristique. Ce n'est pas négligeable pour une famille de quatre personnes, surtout dans les forfaits d'entrée de gamme", souligne M. de Blust.
"Les budgets des familles ne sont pas élastiques", renchérit Antoine Cachin, consultant de DDB Tourisme (France). "Les hausses du kérosène et du dollar vont favoriser les déplacements moins chers en carburant", ajoute-t-il.
"Il y a 15 ans, quand les billets d'avion étaient trois à quatre fois plus chers en classe économique, les gens voyageaient beaucoup moins", rappelle d'ailleurs M. de Blust.
Selon cet expert, "à moyen terme, l'impact sera d'autant plus fort que la hausse du pétrole s'accompagne d'une baisse graduelle de l'euro, qui rendra plus chers les voyages hors d'Europe".
Experts partagés sur les conséquences
"Il y aura une autre répartition des coûts dans les forfaits, au détriment d'autres prestations que le transport", estime cependant M. Cachin.
Francesco Frangialli, secrétaire général de l'OMT (Organisation mondiale du tourisme), relativise: "depuis trois ou quatre ans, le coût du pétrole n'est pas déterminant en matière de voyage". "La proportion du prix du transport s'est réduite dans les forfaits touristiques", dit-il.
De même, "les avions consomment moins" et "la fragmentation des séjours favorise les loisirs de proximité", relève M. Frangialli.
Plus optimiste, Peter Keller, directeur général du tourisme suisse, assure que la hausse n'aura pas d'incidence forte: "les chiffres de l'OMT l'ont bien montré en 2004, le nombre des voyages à l'étranger augmente. Il faudrait une plus forte hausse pour changer les pratiques touristiques et on trouverait un substitut au pétrole".
Accentuation du Yeld Management
Président de l'association française de tours-opérateurs Ceto, René-Marc Chikli assure qu'"il n'y aura pas de baisse des voyages à l'étranger, mais une adaptation des compagnies aériennes, avec une accentuation du yield management, c'est-à-dire de la gestion des sièges".
"Les compagnies low cost l'ont compris, qui n'appliquent pas de surtaxe pétrole mais jouent sur la proportion de sièges bon marché par avion pour s'y retrouver", indique-t-il.
"Dans la pratique, à terme, cela veut dire la fin des tarifs fixes imprimés dans les brochures, avec des prix fluctuant selon des critères multiples, dont le prix du pétrole, la date de départ, le remplissage, etc", explique M. Chikli.
La Rédaction avec AFP - redaction@tourmag.com