Le tågskryt - terme suédois qui veut dire « fierté de prendre le train » - prend de l’essor et s’impose peu à peu dans le paysage, en tous cas, le paysage numérique.
D’Instagram à Twitter en passant par Facebook, les réseaux sociaux usent et abusent de nouvelles tendances, au point qu’on ne sait plus ce qui relève d’une réalité et ce qui n’est qu’un effet de loupe de médias qui s’écoutent et se relaient les uns les autres.
Certaines tendances cependant passent de la vie réelle au net - ou l’inverse - et mettent en avant les changements sociétaux qui se font jour.
Ainsi, dans le tourisme, c’est l’expérience qu'on voit partout depuis quelques années. On en rigole, mais elle dit quelque chose de l’évolution des usages chez les touristes.
Désormais, semble-t-il, la qualité prime sur la quantité, et le prix passe après le souvenir - qu’on va s’empresser de partager sur Instagram - pour montrer combien on a su profiter et combien nos vacances étaient parfaites.
Si le mot flygskam n’est pas entré dans le vocabulaire quotidien, ce qu’il décrit, à savoir, la honte de prendre l’avion, existe bel et bien. Et puisqu’il fallait bien continuer à partir, ne pas s’arrêter d’aller découvrir ailleurs, du flygskam - honte, je prends l’avion, est né le tågskryt - mais ouf, je le remplace par le train.
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My best #childhood #holiday memory. #Dudhsagar - #Train to #Goa - best way to travel. Long before #ClimateCrisis fuelled #tagskryt (train-bragging), you were rewarded for choosing this mode when #traveling north to Goa with an unforgettable view of the falls from 🚂🚋🚃🚋🚃🚋🚃 https://t.co/MmFgbCkxif
— Raakhee Suryaprakash (@10sunshinegal) January 17, 2022
Here, then, is a bit of tagskryt, or train-bragging to kick off - taken from a train travelling along the shimmering Welsh coastline south of Carmarthen this summer.#viewfromatrain #travelbytrain #onegreenthing
— Rhiannon Batten (@rhiannonbatten) November 15, 2021
Le tågskryt : l’autre visage du flygskam
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Et pour ce faire, elle méprise l'avion - ce truc de boomers - et préfère le train, qui en devient une mode, une partie du voyage. Bref, une expérience.
Car s’il s’agit de transport, c’est avant tout l’imaginaire du voyage plus que le simple mode de transport que porte cette tendance.
En valorisant le train, les touristes qui s’emparent de ce hashtag disent que le train, déjà, c’est le voyage. Qu’il n’est plus un simple trajet, mais qu’il participe à l’envie d’ailleurs.
Une bonne manière pour une agence ou un tour-opérateur de réinventer ses séjours et d’imaginer un trajet désirable ?
Un voyage en train est-il un voyage qui fait rêver ?
D’après l’Ademe, « par personne et par kilomètre, le train pollue 8 fois moins que la voiture et 14 fois moins que l’avion (et le TGV 3 fois moins qu’un train classique) » et c’est bien ce qui pousse les internautes et les voyageurs à revoir leur manière de voyager.
Et de plus en plus, partout en Europe, le train tend à devenir un moyen de transport privilégié par les jeunes, comme l’indique cette tendance, mais aussi par les pouvoirs politiques et les États, qui cherchent à réduire l’impact carbone.
En France avec le train de nuit, en Belgique, avec un pass ferroviaire à 86 € pour 10 trajets où que ce soit, en Allemagne avec le train au prix unique durant tout l’été, en Espagne, avec une gratuité de certains trains régionaux entre septembre et décembre 2022... Le train ressemble de plus en plus à une solution d’avenir.
L’écologie, nouveau prisme économique de la SNCF
Consciente de l’attrait qu’elle suscite, l'entreprise ferroviaire se présente de plus en plus comme une solution - et donc, une entreprise consciente de son rôle économique dans la transition écologique.
Une conscience qui n’est plus simplement tournée vers l’usager loisir, mais aussi vers les milieux économiques.
Comme l’indiquait en janvier dernier Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, lors du "Grand Live Voyage d'Affaires" : "Le choix du train, c'est concilier mobilité et protection de la planète (...) Si elle fait attention à son bilan énergétique, l'entreprise sera amenée à conseiller ses voyageurs à prendre le train. Nous pouvons d'ailleurs calculer son bilan carbone et l'économie réalisée par rapport à d'autres transporteurs".
L’urgence écologique comme marqueur social et surtout économique ? C’est aussi le message que tenait, le 21 septembre 2022, Mikaël Lemarchand, Directeur de l'engagement social, territorial et environnemental de la SNCF devant un parterre d’étudiants de la prestigieuse École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC) :
"Il y a un angle mort dans l'économie, c'est que l'on ne compte pas ce qui compte. Les externalités comme l'impact carbone ne sont pas répercutées sur les prix."
— Anaïs Bon (@LaCentauresse) September 21, 2022
Mikaël Lemarchand @SNCF à la rentrée climat des étudiants @essec #transition #impactcarbone pic.twitter.com/UZaVlI8QLZ
Peut-être est-elle là, la véritable victoire des tenants du tågskryt : à force de rendre le train cool et hype, ils prouvent en quelques photos instagrammables et tweets bien sentis ce que nombres d’économistes et de scientifiques ne cessent de dire depuis trop longtemps : l’écologie est une solution économique viable.
Les Césars du Voyage Responsable
Forts d’une audience mensuelle de plusieurs millions d’internautes, les deux titres assureront la promotion BtoBtoC des projets candidats.
Cet événement débutera en septembre 2022 avec la phase des votes qui durera jusqu'en février 2023.
La cérémonie des Césars du Voyage Responsable, quant à elle, aura lieu en mars 2023.
Si vous souhaitez candidater, prenez rendez-vous ci-dessous avec Fabien da Luz, DG associé de TourMaG.com.
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