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Lufthansa veut faire d'Eurowings la 3ème compagnie low cost en Europe

Un groupe à la fois luxe et low-cost


Grâce à Eurowings, qui va assurer des vols low cost, et la montée en gamme de la marque Lufthansa, le transporteur allemand espère bien retrouver le leadership en Europe. Il compte également poursuivre sa politique de distribution en direct, sans passer par les GDS, qui ne permettraient pas de vendre efficacement tous ses services additionnels.


le Mardi 22 Septembre 2015

Eurowings, la nouvelle arme low cost de Lufthansa - DR : Lufthansa
Eurowings, la nouvelle arme low cost de Lufthansa - DR : Lufthansa
Entre le low cost et le luxe, Lufthansa ne veut pas choisir.

Pour contrer à la fois les compagnies à bas coûts et ses concurrentes du Golfe, le groupe allemand va donner plus de liberté à sa filiale Eurowings et accélérer la montée en gamme de sa marque Lufthansa.

Commençons par Eurowings, qui va progressivement remplacer Germanwings, dont le nom est entaché par le dramatique accident survenu en mars 2015.

Depuis la réorganisation hiérarchique, annoncée le 16 septembre dernier, Eurowings a pris du galon pour devenir un pôle à part entière, comme les autres compagnies du groupe.

Elle fonctionnera sur un modèle ultra simple de point à point sur trois destinations loisirs : Dubaï, la Havane et Bangkok depuis Cologne.

Etant donné qu'il n'existe aucun vol direct sur Cologne depuis Paris, ces lignes ne devraient pas intéresser les clients parisiens, contrairement aux Niçois.

Un pôle long courrier loisirs sous la marque Lufthansa

Lufthansa espère qu'Eurowings deviendra, d'ici 2 ou 3 ans, la troisième compagnie low cost en Europe, grâce à des coûts 40% inférieurs à ceux de sa maison mère. Pour avoir les moyens de cette ambition, elle devrait être dotée d'une flotte de 100 avions.

Le développement de ce pôle low cost s'accompagne en parallèle d'un redéploiement de la marque Lufthansa sur le marché long courrier loisirs.

Six Airbus A340 vont ainsi être exploités sur six destinations loisirs (Maldives, Maurice, Cancún, Panama, Tampa et Nairobi) afin de séduire une clientèle avide de vols à bon rapport qualité prix.

Grâce à des négociations sur les coûts de la maintenance et le salaire du personnel, ces lignes vont être opérées avec un coût 20% inférieur aux autres vols de Lufthansa.

"Il serait dommage de nous priver de la croissance du marché loisirs, faute d'outil adéquat", remarque Steffen Weinstok, le directeur France.

Tous les vols seront assurés au départ de Francfort, l'un des deux hubs du groupe. Ce qui permettra d'offrir un vaste réseau de correspondances et séduire les tour-opérateurs.

Mieux vendre ses options additionnelles sans passer par les GDS

Concernant la marque historique Lufthansa, le groupe poursuit sa montée en gamme et espère décrocher la cinquième étoile de Skytrax.

Ses nouvelles cabines sont désormais disponibles sur l'ensemble de sa flotte (voir notre test de la Premium Economy et de la classe business).

Des nouveautés qui plaisent aux clients. Sur les 12 derniers mois, les ventes des cabines First sur le marché français ont progressé de 20%.

Lufthansa multiplie également les nouveaux services, tels que le wifi, déjà présent en long courrier, qui va être déployé sur l'ensemble de la flotte court et moyen courrier d'ici l'été 2016. Ou encore l'instauration d'un service individuel en classe affaires.

Des services dont elle espère mieux maîtriser la commercialisation, en assurant la vente en direct afin de multiplier les revenus additionnels.

"Nous créons très régulièrement de nouveaux produits, mais ils ne sont pas présentés correctement dans la vitrine", glisse Steffen Weinstok, en référence à l'interface des GDS.

L'occasion de réaffirmer que le groupe n'est en guerre ni contre les agences, ni contre les GDS.

"L'instauration de cette taxe a entraîné beaucoup d'émotions. Mais nous cherchons seulement un moyen de mieux vendre toutes nos options afin de créer de la valeur ajoutée", affirme Steffen Weinstok.

Les ventes de la compagnie seraient d'ailleurs en progression de 8,5% au premier semestre, avant l'instauration de la fameuse taxe.

Et depuis, Steffen Weinstok assure que son activité de septembre n'est pas en baisse...

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