TourMaG.com : où en est Madagascar après les graves incidents des derniers mois ?
Vincent Desobry : "Ces dernières semaines nous avons beaucoup réfléchi à la relance de la destination Madagascar.
Notre avis était que la condition sine qua non devait être un "assouplissement " des informations sur les conditions de voyage à Madagascar du site du Quai d'Orsay. C'est désormais chose faite depuis deux jours..." - LIRE
T.M.com - Mais quid des mesures incitatives et à quand un signal politique fort pour la relance de la destination ?
V.D. : "Nous nous étions dit que l'idéal serait que le Gouvernement Malgache supprime les frais de visa assez élevés (environ 60 euros ), ce qui est un signe politique symbolique d'une volonté de relance du
tourisme. C'est chose faite depuis la semaine dernière.
Cela fait deux ans que nous attendions cette mesure. Bien sûr cette simple mesure ne suffira pas. Toutes les organisations professionnelles ont déjà travaillé sous l'égide de l'ONTM, office national du tourisme à l'élaboration d'un Plan de relance de la destination."
T.M.com - Quel en sera le montant du budget et qui des actions prévues ?
V.D. : "Le coût de ce plan est de 600 000 euros. Nous avons le soutien des bailleurs de fonds pour le financement. Il inclut notamment l'organisation d'Eductours, de voyages de presse. Il est important que les professionnels puissent voir sur place que la vie a repris son cours normal."
T.M.com - Quid des actions prioritaires ?
V.D. : "Il nous faut maintenant rétablir la confiance avec les Tos émetteurs et tous nos partenaires . N'oublions pas que la France représente notre premier marché. Nous savons que notre destination est réputée "chère " et devons tenir compte du contexte de crise économique. Aussi des offres promotionnelles accompagneront-elles la relance..."
T.M.com - Profiterez-vous de l'occasion pour mieux présenter et positionner le "produit" ?
V.D. : "C'est sans doute l'occasion pour le tourisme malgache de mieux clarifier son positionnement. Nous ne sommes pas une destination simplement balnéaire : Madagascar est une destination de circuits , une destination nature - aventure - découverte- rencontres.
Nous avons de nombreux parcs nationaux et une très forte densité d'aires protégées. Madagascar est en phase avec les aspirations du monde actuel : on est naturellement " authentique , bio et écolo "loin des plages bétonnées et du tourisme de masse.
Au moment où le tourisme s'engage dans une démarche solidaire et équitable, Madagascar attend avec impatience la venue de touristes étrangers : la crise a mis en exergue l'importance économique de notre secteur par les devises qu'il génère, les emplois directs qu'il crée et les effets induits sur d'autres secteurs ( transport ,agro alimentaire , artisanat ... ).
Chaque acteur a souffert durant ces trois mois et par conséquent, chaque touriste qui viendra à Madagascar contribuera solidairement à la relance du pays."
T.M.com - Comment les professionnels influent-ils sur le processus de relance ?
V.D. : "Depuis le début de la semaine, nous avons multiplié les actions de lobbying en collaboration avec les associations des professionnels du tourisme. Nous nous nous sommes réunis avec les présidents des principales organisations du tourisme : nous sommes tous tombés d'accord pour dire que la relance pouvait être effective dans les prochains jours.
Le secteur privé a pris conscience de son rôle , et son rôle n'est pas d'interférer dans les changements politiques en cours. Nous avons certes besoin d'un contexte politique plus stable ; l'une des explications de la crise est sans doute économique.
Il y a un grand problème de pouvoir d'achat à Madagascar. Le tourisme est un secteur qui peut apporter beaucoup , assez rapidement et ses effets positifs peuvent irradier l'ensemble du territoire : c'est ce discours là qu'il nous faut tenir au hommes politiques pour obtenir le signal fort dont vous parlez."
T.M.com - Oui, mais qu'en est-il des infrastructures ?
V.D. : "Les aéroports fonctionnent et sont sécurisés et les hôteliers sont prêts à accueillir les clients. En termes de sécurité une réunion a été organisée avec les représentants de la gendarmerie nationale et de la police pour décider de renforcer la présence dissuasive et rassurante des forces de l'ordre autour des sites touristiques afin d'éviter les risques d'actes de délinquance.
Enfin, Air Madagascar nous assure de sa collaboration pour renforcer la programmation des vols vers les destinations touristiques. Nous vous confirmons : Madagascar est " réouverte" au tourisme et nous reprenons toutes nos activités sur l'ensemble du territoire."
T.M.com - Y compris dans la capitale, Antanarivo ?
V.D. : "La situation politique a Antananarivo reste instable ... il y a encore des désaccords , quelques manifestations par ci par là mais il n'y a plus de violence. C'est une période de transition qui s'ouvre et honnêtement nul ne peut prévoir ce qui se passera dans les prochaines semaines ou les prochains mois au plan politique mais nous pensons que cela se passera désormais calmement.
Pour rassurer au maximum les clients, nous leur conseillons non pas d'éviter Antananarivo mais à court terme de se contenter d'y transiter. Encore une fois , la vie est normale dans la capitale : je me sens personnellement davantage en sécurité ici que dans la majorité des capitales du monde.
Enfin cela ne doit pas nous empêcher de vendre la destination, chaque pays ayant son" potentiel " d'instabilité. Nos équipes sont prêtes pour accueillir les clients."
(*) la FHORM , fédération des hôteliers de Madagascar , GO TO Madagascar , groupement interprofessionnel du tourisme malgache et l'ONTM , office national du tourisme malgache
Vincent Desobry : "Ces dernières semaines nous avons beaucoup réfléchi à la relance de la destination Madagascar.
Notre avis était que la condition sine qua non devait être un "assouplissement " des informations sur les conditions de voyage à Madagascar du site du Quai d'Orsay. C'est désormais chose faite depuis deux jours..." - LIRE
T.M.com - Mais quid des mesures incitatives et à quand un signal politique fort pour la relance de la destination ?
V.D. : "Nous nous étions dit que l'idéal serait que le Gouvernement Malgache supprime les frais de visa assez élevés (environ 60 euros ), ce qui est un signe politique symbolique d'une volonté de relance du
tourisme. C'est chose faite depuis la semaine dernière.
Cela fait deux ans que nous attendions cette mesure. Bien sûr cette simple mesure ne suffira pas. Toutes les organisations professionnelles ont déjà travaillé sous l'égide de l'ONTM, office national du tourisme à l'élaboration d'un Plan de relance de la destination."
T.M.com - Quel en sera le montant du budget et qui des actions prévues ?
V.D. : "Le coût de ce plan est de 600 000 euros. Nous avons le soutien des bailleurs de fonds pour le financement. Il inclut notamment l'organisation d'Eductours, de voyages de presse. Il est important que les professionnels puissent voir sur place que la vie a repris son cours normal."
T.M.com - Quid des actions prioritaires ?
V.D. : "Il nous faut maintenant rétablir la confiance avec les Tos émetteurs et tous nos partenaires . N'oublions pas que la France représente notre premier marché. Nous savons que notre destination est réputée "chère " et devons tenir compte du contexte de crise économique. Aussi des offres promotionnelles accompagneront-elles la relance..."
T.M.com - Profiterez-vous de l'occasion pour mieux présenter et positionner le "produit" ?
V.D. : "C'est sans doute l'occasion pour le tourisme malgache de mieux clarifier son positionnement. Nous ne sommes pas une destination simplement balnéaire : Madagascar est une destination de circuits , une destination nature - aventure - découverte- rencontres.
Nous avons de nombreux parcs nationaux et une très forte densité d'aires protégées. Madagascar est en phase avec les aspirations du monde actuel : on est naturellement " authentique , bio et écolo "loin des plages bétonnées et du tourisme de masse.
Au moment où le tourisme s'engage dans une démarche solidaire et équitable, Madagascar attend avec impatience la venue de touristes étrangers : la crise a mis en exergue l'importance économique de notre secteur par les devises qu'il génère, les emplois directs qu'il crée et les effets induits sur d'autres secteurs ( transport ,agro alimentaire , artisanat ... ).
Chaque acteur a souffert durant ces trois mois et par conséquent, chaque touriste qui viendra à Madagascar contribuera solidairement à la relance du pays."
T.M.com - Comment les professionnels influent-ils sur le processus de relance ?
V.D. : "Depuis le début de la semaine, nous avons multiplié les actions de lobbying en collaboration avec les associations des professionnels du tourisme. Nous nous nous sommes réunis avec les présidents des principales organisations du tourisme : nous sommes tous tombés d'accord pour dire que la relance pouvait être effective dans les prochains jours.
Le secteur privé a pris conscience de son rôle , et son rôle n'est pas d'interférer dans les changements politiques en cours. Nous avons certes besoin d'un contexte politique plus stable ; l'une des explications de la crise est sans doute économique.
Il y a un grand problème de pouvoir d'achat à Madagascar. Le tourisme est un secteur qui peut apporter beaucoup , assez rapidement et ses effets positifs peuvent irradier l'ensemble du territoire : c'est ce discours là qu'il nous faut tenir au hommes politiques pour obtenir le signal fort dont vous parlez."
T.M.com - Oui, mais qu'en est-il des infrastructures ?
V.D. : "Les aéroports fonctionnent et sont sécurisés et les hôteliers sont prêts à accueillir les clients. En termes de sécurité une réunion a été organisée avec les représentants de la gendarmerie nationale et de la police pour décider de renforcer la présence dissuasive et rassurante des forces de l'ordre autour des sites touristiques afin d'éviter les risques d'actes de délinquance.
Enfin, Air Madagascar nous assure de sa collaboration pour renforcer la programmation des vols vers les destinations touristiques. Nous vous confirmons : Madagascar est " réouverte" au tourisme et nous reprenons toutes nos activités sur l'ensemble du territoire."
T.M.com - Y compris dans la capitale, Antanarivo ?
V.D. : "La situation politique a Antananarivo reste instable ... il y a encore des désaccords , quelques manifestations par ci par là mais il n'y a plus de violence. C'est une période de transition qui s'ouvre et honnêtement nul ne peut prévoir ce qui se passera dans les prochaines semaines ou les prochains mois au plan politique mais nous pensons que cela se passera désormais calmement.
Pour rassurer au maximum les clients, nous leur conseillons non pas d'éviter Antananarivo mais à court terme de se contenter d'y transiter. Encore une fois , la vie est normale dans la capitale : je me sens personnellement davantage en sécurité ici que dans la majorité des capitales du monde.
Enfin cela ne doit pas nous empêcher de vendre la destination, chaque pays ayant son" potentiel " d'instabilité. Nos équipes sont prêtes pour accueillir les clients."
(*) la FHORM , fédération des hôteliers de Madagascar , GO TO Madagascar , groupement interprofessionnel du tourisme malgache et l'ONTM , office national du tourisme malgache
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Vincent Desobry, 47 ans, est Président directeur général de Océane Aventures l'un des principaux réceptifs à Madagascar également représentant de la compagnie aérienne Corsairfly ( GSA ) et Membre fondateur de GO TO MADAGASCAR.
Présent à Madagascar depuis 19 ans dans la Grand'Ile, il représente de nombreux tours opérateurs français à Madagascar.
Océane Aventures est également actionnaire de Evasion sans Frontières, réceptif spécialisé sur le marché italien et actionnaire de Iharana Lodge un camped lodge qui doit ouvrir en juillet prochain à proximité du parc national de l'Ankarana (Nord de Madagascar).
Présent à Madagascar depuis 19 ans dans la Grand'Ile, il représente de nombreux tours opérateurs français à Madagascar.
Océane Aventures est également actionnaire de Evasion sans Frontières, réceptif spécialisé sur le marché italien et actionnaire de Iharana Lodge un camped lodge qui doit ouvrir en juillet prochain à proximité du parc national de l'Ankarana (Nord de Madagascar).