Nicolas Brumelot, cofondateur et président de Misterfly, est très remonté contre IATA et les compagnies aérinnes - Crédit photo : Depositphotos
TourMaG.com - Vendredi 20 mars 2020, vous aviez publié une lettre ouverte à l'attention d'Alexandre de Juniac, le directeur général de IATA. Pourquoi avoir poussé ce "cri de désespoir" ?
Nicolas Brumelot : Nous avons une échéance que je considère être vitale à la fin du mois de mars, ce fameux BSP.
Nous agence de voyages devons payer les billets émis, nous avons demandé ce qui paraît légitime que les billets passés en remboursement nous soient remboursés immédiatement, ce que les compagnies aériennes ne veulent pas faire.
IATA nous propose de nous rembourser sur la période suivante à savoir le 15 avril 2020, sauf qu'à cette date, toutes les agences de voyages en Europe auront un BSP négatif.
Nous ne sommes pas à l'école maternelle, comment IATA qui aura perçu de l'argent le 31 mars, par les agences dont le BSP sera positif, sera en mesure de restituer des sommes encore plus conséquentes à l'ensemble des agences en Europe ?
Je ne connais pas les comptes de IATA, c'est une organisation opaque, mais je suis sûr que l'argent parti nous n'en reverrons pas le jour.
TourMaG.com - D'autant que les compagnies demandent de reporter les billets...
Nicolas Brumelot : En effet, les compagnies aériennes ne nous remboursent pas, mais émettent des avoirs non-remboursables, à commencer par la plus grande d'entre elle à savoir Air France.
Les transporteurs ne rembourseront jamais, malgré la communication de la Commission européenne obligeant les compagnies à rembourser en numéraires.
IATA, mais aussi toutes les compagnies du monde, se contrefichent des dispositions de la loi, en ne remboursant pas. Pendant ce temps, nous agent de voyages, nous nous faisons lyncher par les clients.
Nicolas Brumelot : Nous avons une échéance que je considère être vitale à la fin du mois de mars, ce fameux BSP.
Nous agence de voyages devons payer les billets émis, nous avons demandé ce qui paraît légitime que les billets passés en remboursement nous soient remboursés immédiatement, ce que les compagnies aériennes ne veulent pas faire.
IATA nous propose de nous rembourser sur la période suivante à savoir le 15 avril 2020, sauf qu'à cette date, toutes les agences de voyages en Europe auront un BSP négatif.
Nous ne sommes pas à l'école maternelle, comment IATA qui aura perçu de l'argent le 31 mars, par les agences dont le BSP sera positif, sera en mesure de restituer des sommes encore plus conséquentes à l'ensemble des agences en Europe ?
Je ne connais pas les comptes de IATA, c'est une organisation opaque, mais je suis sûr que l'argent parti nous n'en reverrons pas le jour.
TourMaG.com - D'autant que les compagnies demandent de reporter les billets...
Nicolas Brumelot : En effet, les compagnies aériennes ne nous remboursent pas, mais émettent des avoirs non-remboursables, à commencer par la plus grande d'entre elle à savoir Air France.
Les transporteurs ne rembourseront jamais, malgré la communication de la Commission européenne obligeant les compagnies à rembourser en numéraires.
IATA, mais aussi toutes les compagnies du monde, se contrefichent des dispositions de la loi, en ne remboursant pas. Pendant ce temps, nous agent de voyages, nous nous faisons lyncher par les clients.
"les compagnies nous imposent de payer des billets pour des vols qui n'auront pas lieu"
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TourMaG.com - De plus les compagnies rechignent à accepter la demande de remboursement...
Nicolas Brumelot : Cela m'horripile encore plus, il faut savoir que les compagnies exigent que nous passions par une procédure de demandes d’autorisation de remboursement (DAR).
Les vols que nous annulons sont ceux qui ne peuvent voler, car tout le monde est confiné, sauf que Tap Portugal et Air Europa n'ont prévenu personne en mettant en place ces procédures (DAR).
Pourquoi il y a besoin de mettre en place une procédure de remboursement pour des billets qui ne seront jamais utilisés ?
TourMaG.com - Donc vous payez pour une prestation qui n'aura jamais lieu ?
Nicolas Brumelot : Exactement. Les compagnies nous imposent de payer des billets pour des vols qui n'auront pas lieu.
Si encore il y avait un effort de trésorerie, en nous demandant de payer le BSP du 31 mars et si on nous disait ensuite "quand tous les remboursements seront traités nous vous garantirons de vous payer en numéraire. "
Sauf que je le vois venir... elles ne vont jamais nous rembourser.
Les compagnies vont faire face à un tsunami de remboursements, elles vont donc prendre l'argent sans nous rembourser, pendant ce temps la trésorerie des agences de voyages sera asséchée.
Le problème n'est pas chez nous, à Misterfly, mais je milite pour les petites agences de voyages, car si l'argent part chez IATA, elles ne pourront pas payer le chômage partiel et les charges.
Les compagnies parlent en comptabilité et non en gestion, tous les billets passés en remboursement aujourd'hui seront comptabilisés seulement en avril.
Nicolas Brumelot : Cela m'horripile encore plus, il faut savoir que les compagnies exigent que nous passions par une procédure de demandes d’autorisation de remboursement (DAR).
Les vols que nous annulons sont ceux qui ne peuvent voler, car tout le monde est confiné, sauf que Tap Portugal et Air Europa n'ont prévenu personne en mettant en place ces procédures (DAR).
Pourquoi il y a besoin de mettre en place une procédure de remboursement pour des billets qui ne seront jamais utilisés ?
TourMaG.com - Donc vous payez pour une prestation qui n'aura jamais lieu ?
Nicolas Brumelot : Exactement. Les compagnies nous imposent de payer des billets pour des vols qui n'auront pas lieu.
Si encore il y avait un effort de trésorerie, en nous demandant de payer le BSP du 31 mars et si on nous disait ensuite "quand tous les remboursements seront traités nous vous garantirons de vous payer en numéraire. "
Sauf que je le vois venir... elles ne vont jamais nous rembourser.
Les compagnies vont faire face à un tsunami de remboursements, elles vont donc prendre l'argent sans nous rembourser, pendant ce temps la trésorerie des agences de voyages sera asséchée.
Le problème n'est pas chez nous, à Misterfly, mais je milite pour les petites agences de voyages, car si l'argent part chez IATA, elles ne pourront pas payer le chômage partiel et les charges.
Les compagnies parlent en comptabilité et non en gestion, tous les billets passés en remboursement aujourd'hui seront comptabilisés seulement en avril.
"Les mesures du gouvernement vont peut-être arriver trop tard..."
TourMaG.com - Vous n'êtes pas sans connaître les grandes difficultés des compagnies aériennes ?
Nicolas Brumelot : J'entends leurs problèmes de trésorerie, mais Alitalia a été nationalisée, Edouard Phillippe (Le Premier Ministre ndlr) a déclaré aussi qu'il n'abandonnerait pas Air France, la Norvège a mis en place des prêts garantis à l'ensemble de ses compagnie. Quant à la Suède, elle a aidé SAS.
Est-ce que l'Etat français a aidé Msiterfly, Salaün ou Voyageurs du monde ? Je n'ai pas vu un centime d'euro de la part du gouvernement.
Nous sommes les parents pauvres de l'industrie, nous livrons une lutte digne de David contre Goliath. Les dispositifs dont à parler le président Macron sont très bien, mais je ne sais pas quand ils arriveront, nous appelons la BPI sans rien voir venir.
Les mesures du gouvernement vont peut-être arriver trop tard...
TourMaG.com - Allez-vous honorer le prochain paiement du BSP ?
Nicolas Brumelot : Est-ce que nous payerons ou pas ? Le problème n'est pas là. Nous avons les moyens de payer ce que nous devons, mais il faut penser aux autres.
Laisser mourir les agences de voyages qui n'ont pas les moyens d'alerter IATA ou qui n'ont pas les moyens, cela me révolte.
Le compte à rebours a commencé : le paiement a lieu dans 10 jours, pour trouver une solution concrète. IATA veut bien discuter mais pas de façon globale, elle veut faire du cas par cas, mais ce n'est pas acceptable.
Il n'est plus l'heure de discuter, mais d'agir. Cette attitude arrogante, méprisante et décalée des réalités, est choquante.
Nicolas Brumelot : J'entends leurs problèmes de trésorerie, mais Alitalia a été nationalisée, Edouard Phillippe (Le Premier Ministre ndlr) a déclaré aussi qu'il n'abandonnerait pas Air France, la Norvège a mis en place des prêts garantis à l'ensemble de ses compagnie. Quant à la Suède, elle a aidé SAS.
Est-ce que l'Etat français a aidé Msiterfly, Salaün ou Voyageurs du monde ? Je n'ai pas vu un centime d'euro de la part du gouvernement.
Nous sommes les parents pauvres de l'industrie, nous livrons une lutte digne de David contre Goliath. Les dispositifs dont à parler le président Macron sont très bien, mais je ne sais pas quand ils arriveront, nous appelons la BPI sans rien voir venir.
Les mesures du gouvernement vont peut-être arriver trop tard...
TourMaG.com - Allez-vous honorer le prochain paiement du BSP ?
Nicolas Brumelot : Est-ce que nous payerons ou pas ? Le problème n'est pas là. Nous avons les moyens de payer ce que nous devons, mais il faut penser aux autres.
Laisser mourir les agences de voyages qui n'ont pas les moyens d'alerter IATA ou qui n'ont pas les moyens, cela me révolte.
Le compte à rebours a commencé : le paiement a lieu dans 10 jours, pour trouver une solution concrète. IATA veut bien discuter mais pas de façon globale, elle veut faire du cas par cas, mais ce n'est pas acceptable.
Il n'est plus l'heure de discuter, mais d'agir. Cette attitude arrogante, méprisante et décalée des réalités, est choquante.
"Le gouvernement va donc nationaliser les gros groupes, mais quid des PME ?"
"J'ai de la peine pour nos salariés, certains sont en grande souffrance..." selon Niclolas Brumelot, le président de Misterfly - DR
TourMaG.com - Vous en appelez au ministre ? Car les instances ne semblent pas pouvoir se saisir d'un tel dossier...
Nicolas Brumelot : J'ai demandé aux EDV, au Seto de mettre l'ECTAA dans la boucle, mais je ne vois pas les choses bouger.
Il y a une urgence absolue, nous ne pouvons pas nous permettre de tergiverser. Misterlfy va survivre à cette échéance-là, mais la profession est en urgence absolue, ce n'est pas supportable.
Nous avons transmis la lettre à Jean-Baptiste Lemoyne, mais l'Etat est à la fois juge et partie.
Quand Edouard Philippe annonce que le gouvernement jouera son rôle d'actionnaire auprès d'Air France, je n'ai aucun doute que la compagnie soit sauvée, mais quid les agences de voyages ? Qui interviendra ?
J'ose espérer que l'Etat ne va pas seulement soutenir la première compagnie du pays, mais soutenir tous les transporteurs ayant des actionnaires privés comme La Compagnie.
Nous allons peut être retrouver les réflexes de l'époque, en se disant que les petits ce n'est pas grave de les voir couler, à l'image d'Aigle Azur ou XL Airways, sans analyser les raisons de l'échec ni même venir à leurs chevets.
J'ai beaucoup de respect pour Air France, mais il n'y a pas qu'elle. Il ne faut pas seulement raisonner en terme d'effectif, le gouvernement va donc nationaliser les gros groupes, mais quid des PME ?
TourMaG.com - Les fusées de détresse sont lancées par toute l'industrie, le tourisme peut-il se sauver par lui-même ?
Nicolas Brumelot : Je pense qu'avec la solidarité de tous les acteurs de la chaîne de l'industrie, des tour-opérateurs aux agents de voyages, en passant par les hôteliers et les compagnies, nous pourrons nous en sortir.
Il faut oublier les intérêts corporatistes de chacun.
IATA a l'avantage d'avoir les Etats, les compagnies peuvent hurler pour obtenir toutes les aides dont elles ont besoin, je suis d'accord, mais elles doivent nous aider pour qu'on puisse s'en sortir.
Il ne faut pas se raconter d'histoire, il y aura de la casse, la situation est extraordinaire.
Nicolas Brumelot : J'ai demandé aux EDV, au Seto de mettre l'ECTAA dans la boucle, mais je ne vois pas les choses bouger.
Il y a une urgence absolue, nous ne pouvons pas nous permettre de tergiverser. Misterlfy va survivre à cette échéance-là, mais la profession est en urgence absolue, ce n'est pas supportable.
Nous avons transmis la lettre à Jean-Baptiste Lemoyne, mais l'Etat est à la fois juge et partie.
Quand Edouard Philippe annonce que le gouvernement jouera son rôle d'actionnaire auprès d'Air France, je n'ai aucun doute que la compagnie soit sauvée, mais quid les agences de voyages ? Qui interviendra ?
J'ose espérer que l'Etat ne va pas seulement soutenir la première compagnie du pays, mais soutenir tous les transporteurs ayant des actionnaires privés comme La Compagnie.
Nous allons peut être retrouver les réflexes de l'époque, en se disant que les petits ce n'est pas grave de les voir couler, à l'image d'Aigle Azur ou XL Airways, sans analyser les raisons de l'échec ni même venir à leurs chevets.
J'ai beaucoup de respect pour Air France, mais il n'y a pas qu'elle. Il ne faut pas seulement raisonner en terme d'effectif, le gouvernement va donc nationaliser les gros groupes, mais quid des PME ?
TourMaG.com - Les fusées de détresse sont lancées par toute l'industrie, le tourisme peut-il se sauver par lui-même ?
Nicolas Brumelot : Je pense qu'avec la solidarité de tous les acteurs de la chaîne de l'industrie, des tour-opérateurs aux agents de voyages, en passant par les hôteliers et les compagnies, nous pourrons nous en sortir.
Il faut oublier les intérêts corporatistes de chacun.
IATA a l'avantage d'avoir les Etats, les compagnies peuvent hurler pour obtenir toutes les aides dont elles ont besoin, je suis d'accord, mais elles doivent nous aider pour qu'on puisse s'en sortir.
Il ne faut pas se raconter d'histoire, il y aura de la casse, la situation est extraordinaire.
"J'ai de la peine pour nos salariés, certains sont en grande souffrance..."
TourMaG.com - Pour le moment, nous ne voyons rien venir encore du côté de la nationalisation d'Air France...
Nicolas Brumelot : A ma connaissance, la compagnie n'est pas en urgence absolue. Par exemple Alitalia qui se trouvait dans cette position, le gouvernement italien est intervenu sans tarder.
Si je suis président d'Air France j'ai l'assurance raisonnable que l'Etat français interviendra, par contre en tant que patron de Misterfly, je suis en droit de m'inquiéter sur les mesures dont je vais bénéficier.
Je peux vous assurer que le chômage partiel et les prêts bancaires, ce n'est pas chose facile. Il faut se rendre compte, que notre bureau en Belgique a pu bénéficier d'un report de loyer très rapidement de la part de son bailleur, alors que IATA n'accepte aucun report.
Ce n'est pas normal.
TourMaG.com - Quelle est la situation d'un point de vue économique de Misterfly avec ce mois de mars qui s'annonce comme blanc ?
Nicolas Brumelot : Il n'est pas totalement blanc, mais il s'en approche.
Nous avons pris immédiatement toutes les mesures à disposition pour pouvoir faire baisser le seuil de charges fixes à son niveau le plus bas.
Après nous comptons sur la bonne volonté de nos salariés, car malgré tout, des milliers de voyageurs devaient partir, eux ils n'ont pas arrêté de nous appeler.
Nous avons une charge de travail considérable, avec des clients bloqués que nous n'arrivons pas à faire rentrer, ne trouvant pas assistance et les consulats ne trouvent pas les solutions puisque les pays se sont repliés sur eux-mêmes.
Comme toujours en temps de guerre, les gens sont assez individualistes, les personnes qui ont payé veulent être remboursées sans se soucier de notre situation.
J'ai de la peine pour nos salariés, certains sont en grande souffrance puisqu'ils se trouvent isolés. Ils se font incendier tout en ne voyant pas le flot de demandes se tarir.
Nicolas Brumelot : A ma connaissance, la compagnie n'est pas en urgence absolue. Par exemple Alitalia qui se trouvait dans cette position, le gouvernement italien est intervenu sans tarder.
Si je suis président d'Air France j'ai l'assurance raisonnable que l'Etat français interviendra, par contre en tant que patron de Misterfly, je suis en droit de m'inquiéter sur les mesures dont je vais bénéficier.
Je peux vous assurer que le chômage partiel et les prêts bancaires, ce n'est pas chose facile. Il faut se rendre compte, que notre bureau en Belgique a pu bénéficier d'un report de loyer très rapidement de la part de son bailleur, alors que IATA n'accepte aucun report.
Ce n'est pas normal.
TourMaG.com - Quelle est la situation d'un point de vue économique de Misterfly avec ce mois de mars qui s'annonce comme blanc ?
Nicolas Brumelot : Il n'est pas totalement blanc, mais il s'en approche.
Nous avons pris immédiatement toutes les mesures à disposition pour pouvoir faire baisser le seuil de charges fixes à son niveau le plus bas.
Après nous comptons sur la bonne volonté de nos salariés, car malgré tout, des milliers de voyageurs devaient partir, eux ils n'ont pas arrêté de nous appeler.
Nous avons une charge de travail considérable, avec des clients bloqués que nous n'arrivons pas à faire rentrer, ne trouvant pas assistance et les consulats ne trouvent pas les solutions puisque les pays se sont repliés sur eux-mêmes.
Comme toujours en temps de guerre, les gens sont assez individualistes, les personnes qui ont payé veulent être remboursées sans se soucier de notre situation.
J'ai de la peine pour nos salariés, certains sont en grande souffrance puisqu'ils se trouvent isolés. Ils se font incendier tout en ne voyant pas le flot de demandes se tarir.
"Air France propose son mécanisme de remboursement sous forme d'avoir, à tous les vols jusqu'à fin mai"
TourMaG.com - Connaissez-vous le nombre de remboursements que doit traiter Misterlfy ?
Nicolas Brumelot : Nous n'avons pas de chiffres, hier nous avions plus de 10 000 billets identifiés, sur les 15 jours de confinement, or nous savons que pour beaucoup de pays les frontières seront fermées au-delà du 30 avril.
Nous n'avons pas commencé à annuler les vols du mois de mai, Air France propose son mécanisme de remboursement sous forme d'avoir, à tous les vols jusqu'à fin mai.
Le comportement de Tap Portugal et d'Air Europa est un comportement de voyous, en nous obligeant de passer par le DAR. C'est particulièrement choquant. Nous avons connu ça avec Aigle Azur, qui avait changé sa procédure de remboursement avant sa faillite, nous nous sommes retrouvés avec des billets qui ne sont pas passés au remboursement. Nous avons été de notre poche pour plusieurs centaines de milliers d'euros.
Nous avons plus de 20 000 mails non traités, puis nous avons des appels de clients stressés.
Nous sommes le fusible pour les compagnies aériennes, alors que les passagers veulent récupérer leur argent, Air France et les autres nous disent que la seule solution est l'avoir.
TourMaG.com - De cette crise sans précédent naîtra sans doute une nouvelle donne dans les relations TO/distribution, mais aussi entre les compagnies et leur distributeurs ?
Nicolas Brumelot : Je pense que vous avez raison, il sera indispensable de remettre les choses à plat. Le monde a changé.
Il faudra faire tout cela à tête reposée et que tout le monde fasse des compromis.
TourMaG.com - La pérennité de Misterfly est-elle remise en question ?
Nicolas Brumelot : Je pense qu'aucune entreprise du tourisme ne peut prédire ou savoir, même les plus solides, si elle en sortira. Cela dépendra de la durée de la crise.
Sur les prochaines semaines, les mesures prises et nos actionnaires m'évitent la peur du lendemain. Après, aucune entreprise ne peut survivre, si la situation actuelle perdure sur les 6 prochains mois.
Je dis à mes confrères : ne prenez pas de demi-mesure, mais plutôt des décisions fortes. Tout se passe en seulement quelques heures ou jours.
Ma recommandation est : dépenser le moindre euro comme si c'était le dernier. Il n'y a pas de petites économies, il faut tout négocier.
En espérant que IATA ne nous mette pas un coup de poignard dans le dos. Le couperet arrive très vite.
Le SETO s'est particulièrement mobilisé, il faut le féliciter, mais aussi se rendre compte qu'en France tout bouge tout plus doucement que partout ailleurs.
Nicolas Brumelot : Nous n'avons pas de chiffres, hier nous avions plus de 10 000 billets identifiés, sur les 15 jours de confinement, or nous savons que pour beaucoup de pays les frontières seront fermées au-delà du 30 avril.
Nous n'avons pas commencé à annuler les vols du mois de mai, Air France propose son mécanisme de remboursement sous forme d'avoir, à tous les vols jusqu'à fin mai.
Le comportement de Tap Portugal et d'Air Europa est un comportement de voyous, en nous obligeant de passer par le DAR. C'est particulièrement choquant. Nous avons connu ça avec Aigle Azur, qui avait changé sa procédure de remboursement avant sa faillite, nous nous sommes retrouvés avec des billets qui ne sont pas passés au remboursement. Nous avons été de notre poche pour plusieurs centaines de milliers d'euros.
Nous avons plus de 20 000 mails non traités, puis nous avons des appels de clients stressés.
Nous sommes le fusible pour les compagnies aériennes, alors que les passagers veulent récupérer leur argent, Air France et les autres nous disent que la seule solution est l'avoir.
TourMaG.com - De cette crise sans précédent naîtra sans doute une nouvelle donne dans les relations TO/distribution, mais aussi entre les compagnies et leur distributeurs ?
Nicolas Brumelot : Je pense que vous avez raison, il sera indispensable de remettre les choses à plat. Le monde a changé.
Il faudra faire tout cela à tête reposée et que tout le monde fasse des compromis.
TourMaG.com - La pérennité de Misterfly est-elle remise en question ?
Nicolas Brumelot : Je pense qu'aucune entreprise du tourisme ne peut prédire ou savoir, même les plus solides, si elle en sortira. Cela dépendra de la durée de la crise.
Sur les prochaines semaines, les mesures prises et nos actionnaires m'évitent la peur du lendemain. Après, aucune entreprise ne peut survivre, si la situation actuelle perdure sur les 6 prochains mois.
Je dis à mes confrères : ne prenez pas de demi-mesure, mais plutôt des décisions fortes. Tout se passe en seulement quelques heures ou jours.
Ma recommandation est : dépenser le moindre euro comme si c'était le dernier. Il n'y a pas de petites économies, il faut tout négocier.
En espérant que IATA ne nous mette pas un coup de poignard dans le dos. Le couperet arrive très vite.
Le SETO s'est particulièrement mobilisé, il faut le féliciter, mais aussi se rendre compte qu'en France tout bouge tout plus doucement que partout ailleurs.
"ll y aura quelques années difficiles derrière cette crise"
TourMaG.com - C'est-à-dire ?
Nicolas Brumelot : L'Italie a tout fait plus vite que nous, ils ont rapidement mis en plus le système des avoirs, mais aussi nationalisé Alitalia. Paradoxalement, les Belges qui ont adopté les avoirs après nous peuvent déjà les utiliser, pourquoi tout est si long chez nous en France ?
Il y a un formalisme et des procédures si longues, alors qu'ailleurs ce n'est pas le cas, peut-être que le tourisme n'est pas pris au sérieux.
Nos politiques ne comprennent pas ce que nous faisons et surtout comment. Je pense que ma lettre va surprendre beaucoup de personnes dans les administrations, car ils vont découvrir des sujets.
C'est dramatiquement historique ce que nous vivons, c'est une guerre sanitaire et économique. Il va y avoir un cataclysme, l'Organisation Internationale du Travail estime à 24 millions la perte d'emplois dans le monde.
Dans notre industrie, nous allons devoir gérer les reports, sans prendre de frais, il y aura quelques années difficiles derrière cette crise.
Même quand cela va reprendre, il y aura des lendemains difficiles.
Nicolas Brumelot : L'Italie a tout fait plus vite que nous, ils ont rapidement mis en plus le système des avoirs, mais aussi nationalisé Alitalia. Paradoxalement, les Belges qui ont adopté les avoirs après nous peuvent déjà les utiliser, pourquoi tout est si long chez nous en France ?
Il y a un formalisme et des procédures si longues, alors qu'ailleurs ce n'est pas le cas, peut-être que le tourisme n'est pas pris au sérieux.
Nos politiques ne comprennent pas ce que nous faisons et surtout comment. Je pense que ma lettre va surprendre beaucoup de personnes dans les administrations, car ils vont découvrir des sujets.
C'est dramatiquement historique ce que nous vivons, c'est une guerre sanitaire et économique. Il va y avoir un cataclysme, l'Organisation Internationale du Travail estime à 24 millions la perte d'emplois dans le monde.
Dans notre industrie, nous allons devoir gérer les reports, sans prendre de frais, il y aura quelques années difficiles derrière cette crise.
Même quand cela va reprendre, il y aura des lendemains difficiles.