« Sans les coûts exorbitants réclamés par le siège, nous avons une véritable machine de guerre » - DR
« C’est vrai, reconnaît cet homme aux accents parfois touchants, "on m’a beaucoup reproché de ne pas communiquer, de ne pas parler.
On a fait la comparaison avec Laurent Magnin. Nous sommes différents, nos équipes aussi.
Il y a eu beaucoup d’inexactitudes publiées, beaucoup de spéculations, mais, face à un tel chambardement, mon rôle, était avant tout de parer au plus urgent : m’occuper de nos clients, protéger mes salariés et collaborateurs, gérer les fournisseurs et faire en sorte que, dans cette tempête pas prévue, nous puissions effectuer un atterrissage… en douceur ».
Tout comme son équipe de direction, Nicolas Delord n’a jamais voulu croire à la fin du voyagiste.
« Tout était pratiquement réglé, dit-il, même le « supplément » de 200 millions exigé par un banquier.
« Il y a tellement de cash qui se promène partout que 200 millions, ce n’était pas un problème. Sauf que, au dernier moment, ce banquier de Thomas Cook (Group) a voulu en supplément obtenir de la part du gouvernement britannique sa caution.
Refusé et ce fut la chute.
On a fait la comparaison avec Laurent Magnin. Nous sommes différents, nos équipes aussi.
Il y a eu beaucoup d’inexactitudes publiées, beaucoup de spéculations, mais, face à un tel chambardement, mon rôle, était avant tout de parer au plus urgent : m’occuper de nos clients, protéger mes salariés et collaborateurs, gérer les fournisseurs et faire en sorte que, dans cette tempête pas prévue, nous puissions effectuer un atterrissage… en douceur ».
Tout comme son équipe de direction, Nicolas Delord n’a jamais voulu croire à la fin du voyagiste.
« Tout était pratiquement réglé, dit-il, même le « supplément » de 200 millions exigé par un banquier.
« Il y a tellement de cash qui se promène partout que 200 millions, ce n’était pas un problème. Sauf que, au dernier moment, ce banquier de Thomas Cook (Group) a voulu en supplément obtenir de la part du gouvernement britannique sa caution.
Refusé et ce fut la chute.
Les départs jusqu’au 15 novembre sont assurés
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« Qui avait intérêt à provoquer la chute de Thomas Cook ? », se demande encore Nicolas Delord, question qui, au passage, mérite d’être posée, malgré une gestion plutôt hasardeuse de la part de la direction anglaise, mais…
« Toujours est-il, raconte-t-il, que la filiale française, du jour au lendemain, a dû prendre les mesures d’urgence ».
D’autant que, grâce à ces pratiques de groupes internationaux, en vertu du « cash pooling , dès qu’il y a trois sous dans les caisses, ces derniers sont rapatriés vite fait dans les coffres du groupe… au siège.
« Dès le début de la semaine, nous avons dû mobiliser toutes les équipes, rassurer les clients, faire partir ceux qui devaient partir, faire rentrer ceux qui le devaient, gérer le Tribunal de Commerce… ».
Entouré de son équipe, il faut bien le reconnaître, Nicolas Delord parait plutôt ému, soulignant d’ailleurs que le « sauvetage » de la filiale française est un vrai travail d’équipe et que, malgré quelques dommages collatéraux, la plupart des clients ont poursuivi leur voyage ou sont rentrés et que les départs jusqu’au 15 novembre prochain sont assurés.
« Toujours est-il, raconte-t-il, que la filiale française, du jour au lendemain, a dû prendre les mesures d’urgence ».
D’autant que, grâce à ces pratiques de groupes internationaux, en vertu du « cash pooling , dès qu’il y a trois sous dans les caisses, ces derniers sont rapatriés vite fait dans les coffres du groupe… au siège.
« Dès le début de la semaine, nous avons dû mobiliser toutes les équipes, rassurer les clients, faire partir ceux qui devaient partir, faire rentrer ceux qui le devaient, gérer le Tribunal de Commerce… ».
Entouré de son équipe, il faut bien le reconnaître, Nicolas Delord parait plutôt ému, soulignant d’ailleurs que le « sauvetage » de la filiale française est un vrai travail d’équipe et que, malgré quelques dommages collatéraux, la plupart des clients ont poursuivi leur voyage ou sont rentrés et que les départs jusqu’au 15 novembre prochain sont assurés.
Jean-Pierre Mas ne m'a jamais sollicité !
Avec, bien évidemment, le soutien total et sans faille de l’APST, qui a su prendre le relais avec le professionnalisme qu’on lui connaît.
En revanche, et là Nicolas Delord se montre plutôt amer, « il n’a jamais été question de retenir les PNR », ce qui actuellement, agite le milieu.
« Les PNR non émis, non payés ont été rendus sans problème », explique-t-il. « Les PNR émis, payés, nous avons autorisé bien entendu leur transfert, avec l’aval (quand ces dernières ont été d’accord) des compagnies aériennes, aux agences de voyages.
Avec simplement la condition de le payer. Nous sommes en redressement judiciaire et ces PNR font partie de nos actifs. Nous ne pouvons pas, juridiquement et légalement, les offrir ».
Enfin, sur la question des PNR « réservés, payés et émis, pas de problème. Le passager dispose, en toute légalité de son billet. En revanche, si par crainte de ne pas toucher le BSP, les compagnies aériennes refusent l’embarquement, nous ne sommes plus responsables ».
Au passage, souligne Nicolas Delord, ces PNR qui suscitent tant de haine et de polémique, représentent environ 300 tickets, « que nous pouvons évaluer à environ 80 000 euros ».
« Et lorsque j’entends ou je lis que Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, sollicite des explications, je le dis fermement : Jean-Pierre Mas ne m’a pas sollicité » !
En revanche, et là Nicolas Delord se montre plutôt amer, « il n’a jamais été question de retenir les PNR », ce qui actuellement, agite le milieu.
« Les PNR non émis, non payés ont été rendus sans problème », explique-t-il. « Les PNR émis, payés, nous avons autorisé bien entendu leur transfert, avec l’aval (quand ces dernières ont été d’accord) des compagnies aériennes, aux agences de voyages.
Avec simplement la condition de le payer. Nous sommes en redressement judiciaire et ces PNR font partie de nos actifs. Nous ne pouvons pas, juridiquement et légalement, les offrir ».
Enfin, sur la question des PNR « réservés, payés et émis, pas de problème. Le passager dispose, en toute légalité de son billet. En revanche, si par crainte de ne pas toucher le BSP, les compagnies aériennes refusent l’embarquement, nous ne sommes plus responsables ».
Au passage, souligne Nicolas Delord, ces PNR qui suscitent tant de haine et de polémique, représentent environ 300 tickets, « que nous pouvons évaluer à environ 80 000 euros ».
« Et lorsque j’entends ou je lis que Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, sollicite des explications, je le dis fermement : Jean-Pierre Mas ne m’a pas sollicité » !
La mise en congé des salariés, "c’était la seule alternative"
Quant au gros sujet qui a ému aussi les voyagistes, le paiement par les franchisés des départs, « là encore, nous avons fait le job. Il y a eu une anomalie, reconnaît Nicolas Delord, dans la gestion du flux financier entre le prélèvement fait auprès des franchisés et la centrale de paiements.
Tous les fonds ont été récupérés, retournés aux agences franchisées, à charge pour elles de payer leurs fournisseurs. Nous les avons tous avisés, de même que le Seto et ils devraient payer dans les prochains jours. Y compris à nous !
Malheureusement, dans ces périodes troubles, il y a toujours quels indélicats qui préfèrent jouer… »
Quant aux dispositions prises envers les salariés, notamment la mise « en congé » de beaucoup, « c’était la seule alternative, la moins pénalisante pour tous.
Notre trésorerie est extrêmement tendue et nous avions trois possibilités : soit continuer comme avant et nous n’aurions même pas pu tenir la période de redressement judiciaire, soit diminuer de 15% les salaires grâce à la mise au chômage partiel de nos collaborateurs, soit encore leur faire prendre leurs congés… payés.
C’est ce que nous avons pensé être la meilleure solution, avec l’aval du comité d’entreprise ».
Tous les fonds ont été récupérés, retournés aux agences franchisées, à charge pour elles de payer leurs fournisseurs. Nous les avons tous avisés, de même que le Seto et ils devraient payer dans les prochains jours. Y compris à nous !
Malheureusement, dans ces périodes troubles, il y a toujours quels indélicats qui préfèrent jouer… »
Quant aux dispositions prises envers les salariés, notamment la mise « en congé » de beaucoup, « c’était la seule alternative, la moins pénalisante pour tous.
Notre trésorerie est extrêmement tendue et nous avions trois possibilités : soit continuer comme avant et nous n’aurions même pas pu tenir la période de redressement judiciaire, soit diminuer de 15% les salaires grâce à la mise au chômage partiel de nos collaborateurs, soit encore leur faire prendre leurs congés… payés.
C’est ce que nous avons pensé être la meilleure solution, avec l’aval du comité d’entreprise ».
Qui pour reprendre ?
Reste maintenant à savoir comment va évoluer la situation.
Il est certain que, pour la filiale française de Thomas Cook, rien n’est simple. Etant en redressement judiciaire, en cessation de paiements, le voyagiste et ses distributeurs ont perdu de fait leur immatriculation tourisme… et leur garantie financière.
Et par conséquent, leur possibilité d’effectuer la moindre opération commerciale. Difficile, dans ces conditions, de poursuivre une activité… pieds et poings liés.
Faudrait peut-être réfléchir aussi de ce côté-là, mais visiblement, cela n’a pas encore traversé le cerveau de certains hauts fonctionnaires !
Reste maintenant la grande question : qui pourrait reprendre Thomas Cook France, son tour-opérateur Jet tours et surtout l’ensemble de son réseau de distribution ?
Nicolas Delord et son équipe sont confiants : « un investisseur qui ne saisirait pas l’occasion raterait une chance unique ». Pourquoi pas ?
D’après lui, plusieurs offres sérieuses, « qui datent pour certaines d’avant la catastrophe » seraient sur le tapis. En revanche, pas question, jure Nicolas Delord, d’avoir un quelconque projet de MBO ou de LBO, ou même de LMBO.
Mais, si jamais les offres de reprise ne satisfaisaient pas les administrateurs judiciaires, rien ne dit que Nicolas Delord et son équipe, accompagnés par un investisseur sérieux, ne proposent une reprise de Jet tours, une centaine d’agences « amicales »… et un véritable outil technologique ?
« Sans les coûts exorbitants réclamés par le siège, nous avons une véritable machine de guerre », sourit, pour une fois, l’ex (peut-être futur) président de Jet tours !
On ne peut que leur souhaiter bonne chance !
Il est certain que, pour la filiale française de Thomas Cook, rien n’est simple. Etant en redressement judiciaire, en cessation de paiements, le voyagiste et ses distributeurs ont perdu de fait leur immatriculation tourisme… et leur garantie financière.
Et par conséquent, leur possibilité d’effectuer la moindre opération commerciale. Difficile, dans ces conditions, de poursuivre une activité… pieds et poings liés.
Faudrait peut-être réfléchir aussi de ce côté-là, mais visiblement, cela n’a pas encore traversé le cerveau de certains hauts fonctionnaires !
Reste maintenant la grande question : qui pourrait reprendre Thomas Cook France, son tour-opérateur Jet tours et surtout l’ensemble de son réseau de distribution ?
Nicolas Delord et son équipe sont confiants : « un investisseur qui ne saisirait pas l’occasion raterait une chance unique ». Pourquoi pas ?
D’après lui, plusieurs offres sérieuses, « qui datent pour certaines d’avant la catastrophe » seraient sur le tapis. En revanche, pas question, jure Nicolas Delord, d’avoir un quelconque projet de MBO ou de LBO, ou même de LMBO.
Mais, si jamais les offres de reprise ne satisfaisaient pas les administrateurs judiciaires, rien ne dit que Nicolas Delord et son équipe, accompagnés par un investisseur sérieux, ne proposent une reprise de Jet tours, une centaine d’agences « amicales »… et un véritable outil technologique ?
« Sans les coûts exorbitants réclamés par le siège, nous avons une véritable machine de guerre », sourit, pour une fois, l’ex (peut-être futur) président de Jet tours !
On ne peut que leur souhaiter bonne chance !