Marmara interrompt aujourd'hui ses vols de Charleroi et reprendra son plan de vol initial au départ de France avec Aigle Azue et Pegasus.
Quel bilan tirer de l’incroyable feuilleton qui a rythmé ce week end et demi qui s’est terminé hier ? Lundi matin, selon nos informations, la DGAC n’avait toujours pas connaissance des « déficiences de sécurité sérieuses observées concernant les appareils, les procédures d'opération et la maintenance des avions » comme l’indiquait la copie du rapport que s’était procuré l’AFP.
A ce jour, les seules informations sur ces déficiences sont celles publiées par le quotidien allemand « Bild am Sonntag », citant des sources au sein de l'aviation civile néerlandaise. Selon le quotidien allemand, Onur Air avait des appareils " équipés de réacteurs défectueux et de pneus usés." En outre, les avions ne " disposaient pas des polices d'assurance obligatoires et les pilotes des appareils n'avaient pas leur licence à bord lors des inspections."
« Si c'était vrai, est-ce que nous pourrions continuer de transporter des voyageurs au Royaume-Uni, en Italie, au Danemark ? », se défendait Rauf Gerz, le porte-parole d'Onur Air en ajoutant que la firme Airbus devait remettre à la fin du mois un prix à Onur Air pour l'excellence de ses services !
Des représentants des aviations civiles turque, néerlandaise et allemande devaient se rencontrer lundi à Amsterdam. La participation de responsables français et suisses n'était toujours pas confirmée pas confirmée.
Cacophonie européenne
En l’absence de la connaissance de faits « officiels », peut on reprocher à l’Allemagne, la Suisse et la France d’avoir suivi « de facto » la décision d’un Etat membre de l’UE basé sur des faits relatifs à la sécurité comme le prétendent les néerlandais ?
Comment interpréter alors le fait que l’Angleterre, l’Italie, le Danemark et la Belgique n’aient pas fait de même ? « Chaque avion présent sur notre sol va être passé à la loupe. Nous ne voulons prendre aucun risque », déclarait vendredi le ministre des Transports Renaat Landuyt. Mais aucun arrêt n’est venu de Bruxelles. Pour une fois, nos amis belges nous ont raflé notre « exception française. »
« Il faut attendre les rapports officiels des néerlandais», explique René Marc Chikli pour le Ceto. « Dans certains pays comme en Grande Bretagne notamment, on peut très bien interdire de vol une compagnie parce qu’elle n’a pas payé ses taxes », précise-t-il. Mais sur la notion de sûreté comment ne peut il y avoir unanimité au sein des payx de l’Union Européenne ? Combien faut il de Sharm el Sheikh pour y arriver ?
Incitation à la fraude en direct au JT
Pour le représentant d'un TO spécialiste de la Turquie interviewé dimanche à Roissy, les 143 victimes de la Mer Rouge n’ont pas pesé bien lourd. Et des millions de spectateurs ont pu entendre un tour opérateur français proposer ni plus ni moins de contourner l'interdiction française.
Au reporter de France 2, ce dernier déclarait que des solutions de remplacement avaient été trouvées via Charleroi en Belgique . Et lorsque notre confrère demandait, assez étonné, si c’était avec ce même avion, ce représentant répondait que oui : « Il est interdit de vol en France mais on peut décoller quand même de Belgique. »
Avec une incitation manifeste à la fraude, des millions de personnes (qui sont autant de consommateurs potentiels) ont pu voir comment des professionnels français pouvaient jouer avec la sécurité de leurs clients. Car rappelons tout de même que ce sont d'abord les raisons avancées par les néerlandais. Et le plus déconcertant, c’est que certains clients n’ont pas hésité à faire le chemin jusqu’en Belgique pour « décoller » absolument.
L’ombre de Georges Colson
Sans doute la décision très tardive des autorités française ne fut pas étrangère non plus à cette solution de rechange discutable, les TO n'ayant que cette solution à disposition immédiate. Dimanche, Hervé Vighier, le président de Marmara/Etapes Nouvelles avait tenu à préciser qu'il avait trouvé « inadmissible, sur le plan formel, d'être prévenu à 18H00 », vendredi, alors que la décision de la direction générale de l'aviation civile française prenait effet quatre heures plus tard.
Ce soir, on apprenait que le TO avait informé la DGAC que le « dispositif Charleroi était abandonné » à partir d’aujourd’hui. Selon nos informations, Georges Colson, le tout nouveau patron du SNAV qui se serait entretenu avec Hervé Vighier, ne serait étranger à cette décision. Selon la DGAC, le plan de vol initial de Marmara redébuterait sur les compagnies françaises et turques, Aigle Azue et Pegasus.
Combien cette histoire va-t-elle coûter au final ? Rien que pour ce week end, le patron de Marmara avouait avoir déboursé 500 000 €. Et il n’y a pas d’assurance qui couvre les cas d’interdiction décidées par les organismes nationaux. Mais la sécurité est à ce prix, et il serait temps que (toute) l'Europe en prenne conscience.
Hervé Ducruet - herve.ducruet@tourmag.com
A ce jour, les seules informations sur ces déficiences sont celles publiées par le quotidien allemand « Bild am Sonntag », citant des sources au sein de l'aviation civile néerlandaise. Selon le quotidien allemand, Onur Air avait des appareils " équipés de réacteurs défectueux et de pneus usés." En outre, les avions ne " disposaient pas des polices d'assurance obligatoires et les pilotes des appareils n'avaient pas leur licence à bord lors des inspections."
« Si c'était vrai, est-ce que nous pourrions continuer de transporter des voyageurs au Royaume-Uni, en Italie, au Danemark ? », se défendait Rauf Gerz, le porte-parole d'Onur Air en ajoutant que la firme Airbus devait remettre à la fin du mois un prix à Onur Air pour l'excellence de ses services !
Des représentants des aviations civiles turque, néerlandaise et allemande devaient se rencontrer lundi à Amsterdam. La participation de responsables français et suisses n'était toujours pas confirmée pas confirmée.
Cacophonie européenne
En l’absence de la connaissance de faits « officiels », peut on reprocher à l’Allemagne, la Suisse et la France d’avoir suivi « de facto » la décision d’un Etat membre de l’UE basé sur des faits relatifs à la sécurité comme le prétendent les néerlandais ?
Comment interpréter alors le fait que l’Angleterre, l’Italie, le Danemark et la Belgique n’aient pas fait de même ? « Chaque avion présent sur notre sol va être passé à la loupe. Nous ne voulons prendre aucun risque », déclarait vendredi le ministre des Transports Renaat Landuyt. Mais aucun arrêt n’est venu de Bruxelles. Pour une fois, nos amis belges nous ont raflé notre « exception française. »
« Il faut attendre les rapports officiels des néerlandais», explique René Marc Chikli pour le Ceto. « Dans certains pays comme en Grande Bretagne notamment, on peut très bien interdire de vol une compagnie parce qu’elle n’a pas payé ses taxes », précise-t-il. Mais sur la notion de sûreté comment ne peut il y avoir unanimité au sein des payx de l’Union Européenne ? Combien faut il de Sharm el Sheikh pour y arriver ?
Incitation à la fraude en direct au JT
Pour le représentant d'un TO spécialiste de la Turquie interviewé dimanche à Roissy, les 143 victimes de la Mer Rouge n’ont pas pesé bien lourd. Et des millions de spectateurs ont pu entendre un tour opérateur français proposer ni plus ni moins de contourner l'interdiction française.
Au reporter de France 2, ce dernier déclarait que des solutions de remplacement avaient été trouvées via Charleroi en Belgique . Et lorsque notre confrère demandait, assez étonné, si c’était avec ce même avion, ce représentant répondait que oui : « Il est interdit de vol en France mais on peut décoller quand même de Belgique. »
Avec une incitation manifeste à la fraude, des millions de personnes (qui sont autant de consommateurs potentiels) ont pu voir comment des professionnels français pouvaient jouer avec la sécurité de leurs clients. Car rappelons tout de même que ce sont d'abord les raisons avancées par les néerlandais. Et le plus déconcertant, c’est que certains clients n’ont pas hésité à faire le chemin jusqu’en Belgique pour « décoller » absolument.
L’ombre de Georges Colson
Sans doute la décision très tardive des autorités française ne fut pas étrangère non plus à cette solution de rechange discutable, les TO n'ayant que cette solution à disposition immédiate. Dimanche, Hervé Vighier, le président de Marmara/Etapes Nouvelles avait tenu à préciser qu'il avait trouvé « inadmissible, sur le plan formel, d'être prévenu à 18H00 », vendredi, alors que la décision de la direction générale de l'aviation civile française prenait effet quatre heures plus tard.
Ce soir, on apprenait que le TO avait informé la DGAC que le « dispositif Charleroi était abandonné » à partir d’aujourd’hui. Selon nos informations, Georges Colson, le tout nouveau patron du SNAV qui se serait entretenu avec Hervé Vighier, ne serait étranger à cette décision. Selon la DGAC, le plan de vol initial de Marmara redébuterait sur les compagnies françaises et turques, Aigle Azue et Pegasus.
Combien cette histoire va-t-elle coûter au final ? Rien que pour ce week end, le patron de Marmara avouait avoir déboursé 500 000 €. Et il n’y a pas d’assurance qui couvre les cas d’interdiction décidées par les organismes nationaux. Mais la sécurité est à ce prix, et il serait temps que (toute) l'Europe en prenne conscience.
Hervé Ducruet - herve.ducruet@tourmag.com