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Onur Air mobilise (presque) toute l’Europe

L'Angleterre, la Belgique, l'Italie et le Danemark jouent l’exception


La saga Onur Air qui a défrayé la chronique a débutée jeudi avec l’interdiction de vol prononcée par les Pays-Bas pour raisons de sécurité. Vendredi c’était au tour de l’Allemagne, la Suisse et enfin la France d’interdire leur ciel à la compagnie turque bloquant ainsi quelques 40 000 touristes. Ce week end, au terminal T3 de l’aéroport de CDG, ce fut la pagaille pour trouver des vols. Certains TO n’ont pas hésité à affréter des cars pour transporter les passagers en Belgique, pays acceptant les appareils d’Onur Air. Résumé d’un week end tendu.


Rédigé par le Dimanche 15 Mai 2005

La facture de l'interdiction d'Onur Air par la DGAC coûte 500 000 € à Marmara/Etapes Nouvelles
La facture de l'interdiction d'Onur Air par la DGAC coûte 500 000 € à Marmara/Etapes Nouvelles
C’est jeudi que l’aventure Onur a commencé. En milieu de journée, l’aviation civile batave interdisait de vol les avions d’Onur Air. Selon une copie de l’ordonnance des autorités de l'aviation civile néerlandaise obtenue par l'AFP, la décision de suspendre les vols de la compagnie turque était fondée « sur des déficiences de sécurité sérieuses observées concernant les appareils, les procédures d'opération et la maintenance des avions. »

Cette interdiction à effet immédiat bloquait quelques huit mille néerlandais en Turquie. Le même jour, l'office fédéral allemand de l'aviation civile (LBA) retirait également à Onur Air son autorisation de vol. La décision du LBA a été prise « en raison d'informations fournies par d'autres autorités européennes », précisait une porte-parole de l'Office fédéral.

La porte-parole n'a toutefois pas voulu préciser les « raisons de sécurité » qui avaient entraîné cette interdiction de vol. Onur Air « est une société relativement importante. Nous avons voulu rendre publique notre décision avant le lundi de Pentecôte dans l'intérêt du public », ajoutait elle.

Des problèmes, oui mais lesquels ?

Le lendemain, l'Office fédéral de l'aviation civile helvétique (OFAC) emboîtait le pays à la Hollande et l’Allemagne, toujours sur la « base d'informations en possession des autres pays européens. Nous nous informons mutuellement au sujet des lacunes constatées", avait d’ailleurs déclaré Anton Kohler, porte-parole de l'OFAC.

Mais, invoquant la protection des données, il ne pouvait donner aucune précision quant à ces fameuses « lacunes. » Des avions d'Onur Air avaient subi deux contrôles en Suisse, dont le dernier date de décembre 2004. « Les problèmes constatés alors avaient pu être réglés avant le décollage. »

A 18h00, vendredi, la direction générale de l'aviation civile française (DGAC) suspendait à son tour les autorisations de vols de la compagnie aérienne « au départ et à destination du territoire français » à compter du samedi 14 mai à 00H00 (22H00 GMT). Et comme les Pays-Bas, l’Allemagne et la Suisse, la DGAC ne précisait pas plus les raisons de cette décision.

En Belgique, Onur Air est jugée fiable

« Chaque avion présent sur notre sol va être passé à la loupe. Nous ne voulons prendre aucun risque », déclarait vendredi le ministre des Transports Renaat Landuyt qui annoncait dans la foulée un renforcement des contrôles des avions de la compagnie aérienne turque Onur Air en Belgique.

Mais aucune interdiction n’est venue clouer au sol les avions de la compagnie. Et ce week end, comme on pouvait s’y attendre, ce fut la pagaille malgré les solutions mise en œuvre par les TO.

A Zurich, les compagnies suisses Hello et Swiss ont repris les vols d’Onur ce week end. En Hollande, c’est Martinair qui a pris le relais. A Paris, quatre vols ont déjà été redirigés vers Charleroi. « L'aéroport belge reprendra trois vols supplémentaires d'ici demain soir (lundi ndlr) », a précisé le porte parole de l’aéroport.

Affirmant avoir pris « toutes les précautions », notamment auprès de la direction générale du transport aérien, l'aéroport de Charleroi a affiché sa disposition à reprendre certaines liaisons. Des passagers qui devaient se rendre en Turquie au départ de Paris ont donc pu le plus « légalement » du monde contourner l'interdiction en prenant le bus jusqu'à Charleroi.

Hervé Vighier à CDG dimanche

« Je ne porte pas de jugement" sur cette décision d'interdiction », a expliqué Hervé Vighier le président de Marmara/Etapes Nouvelles, tout en précisant qu'il trouvait « inadmissible, sur le plan formel, d'être prévenu à 18H00 », vendredi, alors que la décision de la direction générale de l'aviation civile française prenait effet quatre heures plus tard.

Hervé Vighier a par ailleurs souligné que son groupe travaillait « depuis 10 ans » avec Onur Air et que Marmara n'avait « jamais eu de problème » avec cette compagnie.

Marmara/Etapes Nouvelles dont l’ensemble du plan de vol sur la Turquie est avec Onur Air affréte 35 vols par semaine, soit environ 6.000 passagers français à transporter dans les deux sens. L'estimation pour l'ensemble des tour-opérateurs français est de 10.000 passagers cette semaine.

« Nous avons affrêté d’autres avions auprès de Star Airline, Blue Line, Air Med et Aigle Azur », a affirmé Hervé Vighier. Marmara, qui s'est engagé à payer les frais d'hôtel supplémentaires, aura un surcoût total, avec les factures des nouvelles compagnies aériennes à trouver en remplacement, d'environ 500 000 euros, a expliqué Hervé Vighier.

Report des vols vers Charleroi

«Nous avons commencé à envoyer nos clients vers la Belgique, d'où ils sont transportés dans des cars que nous avons affrétés jusqu'aux Pays-Bas, en Allemagne et en France», a déclaré Rauf Gerz, un porte-parole d'Onur Air.

«Nous n'espérons pas que le problème soit réglé dès lundi, mais peut-être dans les prochains jours», a-t-il poursuivi, évaluant à 40 000 le nombre de clients susceptibles d'être affectés par une semaine d'interdiction de vol.

Des représentants des aviations civiles turque, néerlandaise et allemande doivent se rencontrer lundi à Amsterdam. La participation de responsables français et suisses n'est pas confirmée.

Angleterre, Italie et Danemark : Ok pour Onur

L'entreprise turque a par ailleurs démenti que ses appareils soient équipés de réacteurs défectueux et de pneus usés, une information publiée par le quotidien allemand « Bild am Sonntag », citant des sources au sein de l'aviation civile néerlandaise.

Selon le quotidien allemand, Onur Air ne disposait pas des polices d'assurance obligatoires et les pilotes des appareils n'avaient pas leur licence à bord lors des inspections.

« Si c'était vrai, est-ce que nous pourrions continuer de transporter des voyageurs au Royaume-Uni, en Italie, au Danemark ? », a réagi M. Gerz, ajoutant que la firme Airbus devait remettre à la fin du mois un prix à Onur Air pour l'excellence de ses services.

Estimant que le journal dominical allemand se livrait à une « campagne de dénigrement », le porte-parole a également démenti l'affirmation selon laquelle son entreprise aurait reçu plusieurs avertissements de la part des autorités de l'aviation civile néerlandaise.

« Nous n'avons rien reçu des Hollandais jusqu'ici, même leur avis d'interdiction de vol n'était pas motivé. » Le moins qu'on puisse dire dans cette histoire, c'est que l'Europe d'un aérien uni n'est pas pour demain.


Hervé Ducruet avec AFP - herve.ducruet@tourmag.com

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