Dans sa vie, Jean-Louis Etienne a tout vécu et presque tout vu.
Rien ne prédestinait ce fils de commerçant tarnais à devenir à explorer les mers et l'Antarctique.
"Je suis né à la campagne, j'aimais vivre dehors, je m'inventais des expéditions.
A 14 ans, j'ai fait une liste de matériel pour aller camper dans les Pyrénées en hiver, cela me fascinait de faire des expéditions," se souvient Jean-Louis Etienne en nous présentant le Persévérance, son tout nouveau navire.
Puis celui qui est ensuite devenu médecin a embarqué fin des années 70 sur le Pen Duick d'Éric Tabarly, pour une course autour du monde avant de gravir la face Nord de l'Everest et d'écrire l'histoire en rejoignant le pôle Nord en solitaire.
La vie de Jean-Louis Etienne ne serait pas assez remplie, s'il n'avait pas une expérience de croisiériste ou plutôt de voyagiste.
C'est donc grâce à Persévérance, un navire destiné à ravitailler le projet fou du Polard Pod, que l'aventurier va devenir organisateur de voyages.
"Nous avons dû trouver une activité économique au bateau, en attendant d'être actifs pour l'expédition polaire fin 2025. Et pour cela, nous avons prévu de recevoir des passagers," recontextualise le Tarnais.
Rien ne prédestinait ce fils de commerçant tarnais à devenir à explorer les mers et l'Antarctique.
"Je suis né à la campagne, j'aimais vivre dehors, je m'inventais des expéditions.
A 14 ans, j'ai fait une liste de matériel pour aller camper dans les Pyrénées en hiver, cela me fascinait de faire des expéditions," se souvient Jean-Louis Etienne en nous présentant le Persévérance, son tout nouveau navire.
Puis celui qui est ensuite devenu médecin a embarqué fin des années 70 sur le Pen Duick d'Éric Tabarly, pour une course autour du monde avant de gravir la face Nord de l'Everest et d'écrire l'histoire en rejoignant le pôle Nord en solitaire.
La vie de Jean-Louis Etienne ne serait pas assez remplie, s'il n'avait pas une expérience de croisiériste ou plutôt de voyagiste.
C'est donc grâce à Persévérance, un navire destiné à ravitailler le projet fou du Polard Pod, que l'aventurier va devenir organisateur de voyages.
"Nous avons dû trouver une activité économique au bateau, en attendant d'être actifs pour l'expédition polaire fin 2025. Et pour cela, nous avons prévu de recevoir des passagers," recontextualise le Tarnais.
Persévérance : Ne parlez pas de croisières, mais de "voyages de découverte"
Polar Pod est un vaisseau de 100m de haut, pour 1 000 tonnes, sans aucun moteur naviguant autour de l'Antarctique - Polar Pod
Le plus grand voilier océanographique du monde sera le futur navire avitailleur du Polard Pod. Un projet que nous aurions pu imaginer aisément tout droit sorti de l'esprit de Jules Verne.
Imaginez un vaisseau de 100m de haut, pour 1 000 tonnes, sans aucun moteur naviguant autour de l'Antarctique en hiver comme à l'automne. Ce sera une première.
"Nous avons besoin de mesure in situ de longue durée, donc de s'installer dans cet océan Austral. C'est ce qui m'a incité à créer Polar Pod. Avec un bateau scientifique consommant 25 tonnes de fuel par jour, vous n'y restez que quelques jours.
Persévérance fera des navigations que personne ne fait," détaille les yeux pétillants, Jean-Louis Etienne.
Pour l'heure aucun passager n'est encore monté sur le voilier de 42 m de long et 11 m de large, comportant 3 ponts. Le bâtiment comporte 8 cabines doubles destinées à accueillir seulement des voyageurs, jusqu'à 12, et ne dites pas croisiéristes.
"Je ne suis pas croisiériste.
Aujourd'hui, le mot croisière est imprononçable dans la communauté scientifique, il y a des crispations sur ce sujet. Nous préférons parler de voyages de découverte," recadre l'aventurier qui sera présent sur certains séjours, dont deux au Spitzberg, en juillet prochain.
Une fois le sujet de controverse passé, les équipes se sont attardées sur la conception de la partie "voyage" du voilier scientifique.
Pour ce faire, Elsa Etienne, en charge du produit et agent de voyages, s'est entourée de professionnels du secteur, notamment avec Grand Nord Grand Large.
A lire : Grand Nord Grand Large édite un magazine dédié au monde polaire
Imaginez un vaisseau de 100m de haut, pour 1 000 tonnes, sans aucun moteur naviguant autour de l'Antarctique en hiver comme à l'automne. Ce sera une première.
"Nous avons besoin de mesure in situ de longue durée, donc de s'installer dans cet océan Austral. C'est ce qui m'a incité à créer Polar Pod. Avec un bateau scientifique consommant 25 tonnes de fuel par jour, vous n'y restez que quelques jours.
Persévérance fera des navigations que personne ne fait," détaille les yeux pétillants, Jean-Louis Etienne.
Pour l'heure aucun passager n'est encore monté sur le voilier de 42 m de long et 11 m de large, comportant 3 ponts. Le bâtiment comporte 8 cabines doubles destinées à accueillir seulement des voyageurs, jusqu'à 12, et ne dites pas croisiéristes.
"Je ne suis pas croisiériste.
Aujourd'hui, le mot croisière est imprononçable dans la communauté scientifique, il y a des crispations sur ce sujet. Nous préférons parler de voyages de découverte," recadre l'aventurier qui sera présent sur certains séjours, dont deux au Spitzberg, en juillet prochain.
Une fois le sujet de controverse passé, les équipes se sont attardées sur la conception de la partie "voyage" du voilier scientifique.
Pour ce faire, Elsa Etienne, en charge du produit et agent de voyages, s'est entourée de professionnels du secteur, notamment avec Grand Nord Grand Large.
A lire : Grand Nord Grand Large édite un magazine dédié au monde polaire
Jean-Louis Etienne : "Participer une fois dans sa vie à une forme d'expédition polaire"
A bord, non seulement des guides scientifiques, photographes et conférenciers embarqueront, mais des activités sont aussi prévues.
Ainsi, des sorties en paddle seront organisées, mais aussi du snorkeling, des randonnées pour explorer la faune et la flore ou encore des excursions à bord du zodiac.
Les voyages by Jean-Louis Etienne ont été conçus pour reprendre les codes de la croisière, même si les voyageurs vont devoir rapidement oublier les ambiances feutrées de Ponant ou Silversea.
"Au début, l'équipage s'est inquiété de devoir les servir et s'occuper d'eux.
Je leur ai répondu qu'au contraire, ils vont vous aider à trier les patates. Par le passé, je l'ai déjà fait avec le navire Antartica, ils sont arrivés avec des costumes pour la soirée du commandant," se souvient en souriant l'instigateur du projet.
A cette époque, une fois les valises déposées dans les cabines, Jean-Louis Etienne prenait alors la parole pour dire aux voyageurs qu'ils rentraient à partir de ce moment dans la communauté de l'expédition.
Il leur propose aussi de mettre la main à la pâte, de manger aussi bien avec les scientifiques, que les membres de l'équipage.
Dans l'ensemble, ces personnes sont rentrées dans leurs habitations coquettes ravis de l'expérience.
"Ils ont participé dans leur vie à une forme d'expédition polaire. En débarquant, ils étaient émus, comme s'ils quittaient une nouvelle famille. Je veux récréer cela.
Ils sont peut-être des touristes, des voyageurs, mais avant tout des passionnés," fixe comme objectif Jean-Louis Etienne.
Avec des croisières à la voile autour du Groenland, le nombre de personnes concernées par la destination réduit drastiquement.
Les étendues désertiques blanches sont de véritables sources d'évasion.
Ainsi, des sorties en paddle seront organisées, mais aussi du snorkeling, des randonnées pour explorer la faune et la flore ou encore des excursions à bord du zodiac.
Les voyages by Jean-Louis Etienne ont été conçus pour reprendre les codes de la croisière, même si les voyageurs vont devoir rapidement oublier les ambiances feutrées de Ponant ou Silversea.
"Au début, l'équipage s'est inquiété de devoir les servir et s'occuper d'eux.
Je leur ai répondu qu'au contraire, ils vont vous aider à trier les patates. Par le passé, je l'ai déjà fait avec le navire Antartica, ils sont arrivés avec des costumes pour la soirée du commandant," se souvient en souriant l'instigateur du projet.
A cette époque, une fois les valises déposées dans les cabines, Jean-Louis Etienne prenait alors la parole pour dire aux voyageurs qu'ils rentraient à partir de ce moment dans la communauté de l'expédition.
Il leur propose aussi de mettre la main à la pâte, de manger aussi bien avec les scientifiques, que les membres de l'équipage.
Dans l'ensemble, ces personnes sont rentrées dans leurs habitations coquettes ravis de l'expérience.
"Ils ont participé dans leur vie à une forme d'expédition polaire. En débarquant, ils étaient émus, comme s'ils quittaient une nouvelle famille. Je veux récréer cela.
Ils sont peut-être des touristes, des voyageurs, mais avant tout des passionnés," fixe comme objectif Jean-Louis Etienne.
Avec des croisières à la voile autour du Groenland, le nombre de personnes concernées par la destination réduit drastiquement.
Les étendues désertiques blanches sont de véritables sources d'évasion.
Persévérance: Des voyages en apesanteur du monde
"Les pôles sont des zones inaccessibles qui font rêver, réfléchir et que c'est cher. Je ne dis pas que c'est cher, mais couteux, car ça coute aussi pour nous.
Je leur dis qu'ils sont des mécènes du projet, à travers l'embarquement à nos côtés," se veut philosophe Jean-Louis Etienne.
Les prix des séjours oscillent entre 10 000 et près de 30 000 euros par personne.
Un tarif permettant de payer l'équipage et le fuel de Persévérance, donc de couvrir les coûts d'exploitation, pas même de participer au financement d'un voilier ayant nécessité 7 millions d'euros d'investissement.
Et si les "passionnés" seront invités à participer au moment de vie commune avec l'équipage, ils pourront aussi passer du moment dans leurs cabines.
"La difficulté a été de créer des espaces de croisières dans un bateau de travail et scientifique.
J'ai essayé de rendre les parties habitables à la fois ergonomiques et esthétiques, j'ai dessiné les cabines, pour casser tous les angles," explique Elsa Etienne, la directrice de la communication de Polar Pod et aussi la conceptrice du produit croisière.
L'enjeu a été de rendre les cabines les plus sécurisées possibles, en évitant les meubles saillants, tout en les rendant accueillantes pour des passagers pas toujours habitués au niveau de confort des scientifiques.
Les chambres vont de 7 à 8,6m², toutes équipées d'un hublot.
L'impression est plutôt agréable, si nous oublions les standards habituels de la croisière.
"Il aurait été dommage de ne pas avoir de décoration dans le bateau. Il y a quelques détails.
Même si nous avons du mettre des matériaux très résistants, comme dans des hôtels de ski, nous n'avons pas à rougir," se montre confiante, celle qui était par le passé une architecte d'intérieur.
Je leur dis qu'ils sont des mécènes du projet, à travers l'embarquement à nos côtés," se veut philosophe Jean-Louis Etienne.
Les prix des séjours oscillent entre 10 000 et près de 30 000 euros par personne.
Un tarif permettant de payer l'équipage et le fuel de Persévérance, donc de couvrir les coûts d'exploitation, pas même de participer au financement d'un voilier ayant nécessité 7 millions d'euros d'investissement.
Et si les "passionnés" seront invités à participer au moment de vie commune avec l'équipage, ils pourront aussi passer du moment dans leurs cabines.
"La difficulté a été de créer des espaces de croisières dans un bateau de travail et scientifique.
J'ai essayé de rendre les parties habitables à la fois ergonomiques et esthétiques, j'ai dessiné les cabines, pour casser tous les angles," explique Elsa Etienne, la directrice de la communication de Polar Pod et aussi la conceptrice du produit croisière.
L'enjeu a été de rendre les cabines les plus sécurisées possibles, en évitant les meubles saillants, tout en les rendant accueillantes pour des passagers pas toujours habitués au niveau de confort des scientifiques.
Les chambres vont de 7 à 8,6m², toutes équipées d'un hublot.
L'impression est plutôt agréable, si nous oublions les standards habituels de la croisière.
"Il aurait été dommage de ne pas avoir de décoration dans le bateau. Il y a quelques détails.
Même si nous avons du mettre des matériaux très résistants, comme dans des hôtels de ski, nous n'avons pas à rougir," se montre confiante, celle qui était par le passé une architecte d'intérieur.
Persévérance : Les TO peuvent affréter ou revendre des voyages !
Les cabines proposent tout de même un lit de 140 cm de largeur, un luxe sur ce genre de navire.
De plus de nombreux tableaux rappellent les expéditions de Jean-Louis Etienne, mais aussi des explorateurs ayant marqué l'histoire. Les murs et les têtes de lits ont des motifs galuchats, rappelant certaines marques de luxe.
Les placages de bois ont des teintes différentes, pour jouer avec la lumière et les perspectives, puis un tissu Casamance orne les assises du bateau.
En visitant Persévérance, une pièce attire très rapidement l'œil : la cuisine.
Située sur le pont principal, celle-ci est particulièrement grande et ouvre sur la pièce à vivre, grâce à des ouvertures permettant de dégager la vue et donner une impression de grandeur.
Si les repas ne seront pas du standing d'un restaurant étoilé, le chef ayant travaillé sur la base scientifique Dumont d'Urville en Antarctique est prêt à se retrousser ses manches pour mijoter des plats afin de satisfaire ses invités.
De l'extérieur, le navire impressionne de par sa hauteur et sa longueur. Sauf qu'à l'intérieur, Elsa Etienne a dû composer pour éviter la sensation de trop grande proximité que les voyageurs pourraient ressentir.
Le résultat est au rendez-vous, malgré les contraintes.
Avant de quitter les lieux, l'explorateur a un message à faire passer aux personnes intéressées et aux professionnels du tourisme.
"Ce sont des régions du monde qui vous transforment. Nous sommes en apesanteur du monde, sans radio, ni télé, c'est du temps et une rencontre avec soi.
On ne revient jamais le même de ce genre de voyages," espère Jean-Louis Etienne.
Pour information, les cabines du Persévérence sont disponibles à l'affrètement ou à la revente pour les professionnels du tourisme.
A lire : Galápagos : j’ai testé pour vous la croisière-expédition sur le Santa Cruz ll (Hurtigruten)
De plus de nombreux tableaux rappellent les expéditions de Jean-Louis Etienne, mais aussi des explorateurs ayant marqué l'histoire. Les murs et les têtes de lits ont des motifs galuchats, rappelant certaines marques de luxe.
Les placages de bois ont des teintes différentes, pour jouer avec la lumière et les perspectives, puis un tissu Casamance orne les assises du bateau.
En visitant Persévérance, une pièce attire très rapidement l'œil : la cuisine.
Située sur le pont principal, celle-ci est particulièrement grande et ouvre sur la pièce à vivre, grâce à des ouvertures permettant de dégager la vue et donner une impression de grandeur.
Si les repas ne seront pas du standing d'un restaurant étoilé, le chef ayant travaillé sur la base scientifique Dumont d'Urville en Antarctique est prêt à se retrousser ses manches pour mijoter des plats afin de satisfaire ses invités.
De l'extérieur, le navire impressionne de par sa hauteur et sa longueur. Sauf qu'à l'intérieur, Elsa Etienne a dû composer pour éviter la sensation de trop grande proximité que les voyageurs pourraient ressentir.
Le résultat est au rendez-vous, malgré les contraintes.
Avant de quitter les lieux, l'explorateur a un message à faire passer aux personnes intéressées et aux professionnels du tourisme.
"Ce sont des régions du monde qui vous transforment. Nous sommes en apesanteur du monde, sans radio, ni télé, c'est du temps et une rencontre avec soi.
On ne revient jamais le même de ce genre de voyages," espère Jean-Louis Etienne.
Pour information, les cabines du Persévérence sont disponibles à l'affrètement ou à la revente pour les professionnels du tourisme.
A lire : Galápagos : j’ai testé pour vous la croisière-expédition sur le Santa Cruz ll (Hurtigruten)
Biographie : Qui est Jean-Louis Etienne ?
Originaire du Tarn et après avoir obtenu un CAP de tourneur-fraiseur, Jean-Louis Etienne s'inscrit en faculté de médecine. A la fois titulaire d'un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) de diététique et génie alimentaire, il est également médecin breveté de la marine marchande.
Il fera partie de la course autour du monde de 1977 d'Éric Tabarly, à bord du Pen Duick VI.
Jean-Louis Etienne sera le premier homme à atteindre seul le pôle Nord. Il aura mis 63 jours. Suite à cet exploit, le médecin et explorateur va mener plusieurs expéditions d'envergure internationale, dans les zones polaires.
Le septuagénaire s'est lancé dans une nouvelle aventure, avec Polar POD.
Ce dernier est un batiment qui naviguera autour continent Antarctique, de façon autonome et sans émission, puisque Polar POD va dériver avec les courants, tout en utilisant l'électricité qu'il produit.
Le voilier Persévérance sera affecté au ravitaillement de la plateforme tous les deux mois.
Il fera partie de la course autour du monde de 1977 d'Éric Tabarly, à bord du Pen Duick VI.
Jean-Louis Etienne sera le premier homme à atteindre seul le pôle Nord. Il aura mis 63 jours. Suite à cet exploit, le médecin et explorateur va mener plusieurs expéditions d'envergure internationale, dans les zones polaires.
Le septuagénaire s'est lancé dans une nouvelle aventure, avec Polar POD.
Ce dernier est un batiment qui naviguera autour continent Antarctique, de façon autonome et sans émission, puisque Polar POD va dériver avec les courants, tout en utilisant l'électricité qu'il produit.
Le voilier Persévérance sera affecté au ravitaillement de la plateforme tous les deux mois.