Pour reconquérir ses touristes la Thaïlande libéralise sa législation

Les données statistiques sont cruelles et font souffrir terriblement l’économie thaïlandaise qui dépend à plus de 10% des revenus du Tourisme. Un sommet de fréquentation a été atteint en 2019 avec près de 40 millions de visites internationales, une année record. La croissance du tourisme dans le pays a été exponentielle, passant de quelque 16 millions d’entrées internationales en 2010 à 30 millions en 2015.

La croissance a été très largement alimentée par les marchés de proximité : Chine et autres pays d’Asie du Sud-Est. Ce qui n’était pas sans provoquer des problèmes de pollution et dégradation des sites.

La crise sanitaire des années Covid 2020 et 2021 a marqué un coup d’arrêt terrible et la convalescence est particulièrement lente. Les autorités touristiques tablent sur 9,3 millions d’entrées internationales sur l’année 2022, dont 7 millions sur les six derniers mois après une libéralisation renforcée des restrictions sanitaires et des formalités d’entrée. Les recettes internationales devraient approcher les 15 milliards de dollars contre 62 milliards en 2019.

Face à cette situation, le gouvernement multiplie les initiatives pour regagner du terrain. Depuis le début de l’été les mesures restrictives ont été considérablement allégées, mais des mesures plus profondes ont déjà été engagées. En juin 2022, le gouvernement a dépénalisé la possession et l’usage de marijuana, un geste en direction des « baba cools » de toute la planète qui pourront profiter d’une destination tolérante en la matière.

Ce mois-ci, un comité d’étude du parlement thaï a recommandé la libéralisation en matière de jeux et l’autorisation d’ouvrir des casinos dans les 5 plus grosses stations touristiques du pays, dont Bangkok, Phuket et Pattaya. L’objectif est triple : réguler un secteur où les établissements clandestins sont nombreux et alimentent une criminalité évidente ; percevoir des revenus avec une taxe de 30% imposée sur les bénéfices des casinos ; et attirer une nouvelle clientèle, notamment asiatique, qui privilégie actuellement les destinations où le jeu est légal, comme Macao, Singapour ou la Malaisie.

A l’annonce de la nouvelle, des groupes internationaux se sont déjà manifestés auprès du gouvernement pour apporter leur « assistance technique », comme le groupe américain Las Vegas Sands, déjà très présent en Asie. Un projet de loi devrait être présenté au parlement au mois de novembre prochain pour permettre l’ouverture des premiers établissements.

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