L'affaire Onur Air a initié le début d'une série de refus d'embarquement par des passagers français.
Le refus d’embarquer de certains passagers du vol Amc n’est malheureusement pas le premier. En mai dernier, la compagnie turque Onur Air avait déjà défrayé la chronique.
En début de mois, Olympic Airlines, avec l’incident du vol Starjet du 4 juillet (réacteur en flamme au décollage à Roissy) avait été suspectée, tout comme Onur Air, de manquements à ses obligations de contrôle et d'entretien.
Et pas plus tard que samedi dernier, un appareil de Ryanair assurant la liaison Rome à Paris a été contraint d'atterrir deux fois de suite après deux décollages pourtant réussis. Raison invoquée : des problèmes de train d'atterrissage.
Pas de texte sur le refus d’embarquement…par le passager
Certains voyageurs ont alors décidé de porter plainte contre la compagnie dans les bureaux de la police de l'aéroport. Environ la moitié d'entre eux a renoncé à monter à bord lorsque l'appareil a décollé pour la troisième fois en milieu de journée.
Mais dans ces histoires où, en l’absence d’un Label Bleu qui se fait attendre, ce sont les passagers (français) qui fixent leurs règles, va se poser immanquablement la fameuse question : qui règlera la "douloureuse" au final ?
Car le règlement (CE) n° 261/2004 du Parlement européen et du Conseil du 11 février 2004 n’établit que des règles d'indemnisation et d'assistance des passagers en cas de refus d'embarquement, d'annulation ou de retard important d'un vol. Coupable désigné d’office : la compagnie aérienne.
Par contre rien n’existe dans l’autre sens : à savoir le passager qui refuse d’embarquer sous prétexte de manquements à la sécurité. Or, dans l’affaire AMC, la direction générale de l'aviation civile a bloqué l'avion suspect lors de son arrivée à Roissy-CDG, interdisant son retour en Egypte avant une inspection générale qui a mobilisé 12 personnes. Du jamais vu !
Air Masters a déboursé 35 000 €
Après examen, le charter égyptien a été déclaré apte à voler par la DGAC. Et dès le lendemain, il repartait vers l’Egypte précisait ADP. Tout se termine bien, mais pas pour tout le monde.
« Les frais de transport et d’hébergement nous ont coûté 35 000 € », explique-t-on chez Air Masters. Pour le moment, le consolidateur a réglé seul la note. Et si rien n’est encore décidé, on espère bien ne pas avoir à supporter seul les frais de « cet incident du à la panique de certains passagers. »
Les TO vont ils partager les frais ? Fram qui avait 107 sièges sur 163 disponibles, risque de ne pas l’entendre de cette oreille. Car en l’absence de carence avérée, les assurances disposent d’un solide atout dans leur main. La facture sera-t-elle alors présentée au client ? Pour nos voisins belges, la question ne se pose même pas.
Le client récalcitrant doit payer
Pour Jean Luc Hans, président de l’Association Belge des Tours Opérateurs : « En ce qui concerne les vols charter des TO belges, il faut bien comprendre que les appareils mis en services sont déclarés aptes à voler par les autorités aéronautiques. Si les clients refusent d’embarquer, tous les frais complémentaires (hébergement, transport vers un hôtel ou vers un autre aéroport, etc…) et de transfert sur un autre vol sont à la charge de ces clients ».
Chez Jetair, Hans Vanhaelemeesch, porte parole du TO confirme ces propos. « Pour Jetair, un vol qui décolle est un vol qui est sécurisé et répond aux normes. Nous ne prenons aucun risques avec les passagers et les membres de notre personnel.
Si des clients, pour des raisons émotionnelles, refusent d’embarquer sur l’avion prévu et souhaitent partir avec un autre appareil, ce sera à leurs frais. En effet, nous avons répondu à nos engagements de transporter les passagers suivant un horaire précis et avec un matériel répondant aux normes. »
Pour Mediteera, Philkippe de Halloy, vice-président : « Pour notre groupe, si pour des raisons non probantes des clients refusent d’embarquer sur un appareil déterminé et qui répond aux normes, ils devront acquitter les frais que ce comportement engendre. »
En Belgique, ça a le mérite d'être clair. Est-ce que ce sera la même chose en France ?
Michel Ghesquière et Hervé Ducruet
En début de mois, Olympic Airlines, avec l’incident du vol Starjet du 4 juillet (réacteur en flamme au décollage à Roissy) avait été suspectée, tout comme Onur Air, de manquements à ses obligations de contrôle et d'entretien.
Et pas plus tard que samedi dernier, un appareil de Ryanair assurant la liaison Rome à Paris a été contraint d'atterrir deux fois de suite après deux décollages pourtant réussis. Raison invoquée : des problèmes de train d'atterrissage.
Pas de texte sur le refus d’embarquement…par le passager
Certains voyageurs ont alors décidé de porter plainte contre la compagnie dans les bureaux de la police de l'aéroport. Environ la moitié d'entre eux a renoncé à monter à bord lorsque l'appareil a décollé pour la troisième fois en milieu de journée.
Mais dans ces histoires où, en l’absence d’un Label Bleu qui se fait attendre, ce sont les passagers (français) qui fixent leurs règles, va se poser immanquablement la fameuse question : qui règlera la "douloureuse" au final ?
Car le règlement (CE) n° 261/2004 du Parlement européen et du Conseil du 11 février 2004 n’établit que des règles d'indemnisation et d'assistance des passagers en cas de refus d'embarquement, d'annulation ou de retard important d'un vol. Coupable désigné d’office : la compagnie aérienne.
Par contre rien n’existe dans l’autre sens : à savoir le passager qui refuse d’embarquer sous prétexte de manquements à la sécurité. Or, dans l’affaire AMC, la direction générale de l'aviation civile a bloqué l'avion suspect lors de son arrivée à Roissy-CDG, interdisant son retour en Egypte avant une inspection générale qui a mobilisé 12 personnes. Du jamais vu !
Air Masters a déboursé 35 000 €
Après examen, le charter égyptien a été déclaré apte à voler par la DGAC. Et dès le lendemain, il repartait vers l’Egypte précisait ADP. Tout se termine bien, mais pas pour tout le monde.
« Les frais de transport et d’hébergement nous ont coûté 35 000 € », explique-t-on chez Air Masters. Pour le moment, le consolidateur a réglé seul la note. Et si rien n’est encore décidé, on espère bien ne pas avoir à supporter seul les frais de « cet incident du à la panique de certains passagers. »
Les TO vont ils partager les frais ? Fram qui avait 107 sièges sur 163 disponibles, risque de ne pas l’entendre de cette oreille. Car en l’absence de carence avérée, les assurances disposent d’un solide atout dans leur main. La facture sera-t-elle alors présentée au client ? Pour nos voisins belges, la question ne se pose même pas.
Le client récalcitrant doit payer
Pour Jean Luc Hans, président de l’Association Belge des Tours Opérateurs : « En ce qui concerne les vols charter des TO belges, il faut bien comprendre que les appareils mis en services sont déclarés aptes à voler par les autorités aéronautiques. Si les clients refusent d’embarquer, tous les frais complémentaires (hébergement, transport vers un hôtel ou vers un autre aéroport, etc…) et de transfert sur un autre vol sont à la charge de ces clients ».
Chez Jetair, Hans Vanhaelemeesch, porte parole du TO confirme ces propos. « Pour Jetair, un vol qui décolle est un vol qui est sécurisé et répond aux normes. Nous ne prenons aucun risques avec les passagers et les membres de notre personnel.
Si des clients, pour des raisons émotionnelles, refusent d’embarquer sur l’avion prévu et souhaitent partir avec un autre appareil, ce sera à leurs frais. En effet, nous avons répondu à nos engagements de transporter les passagers suivant un horaire précis et avec un matériel répondant aux normes. »
Pour Mediteera, Philkippe de Halloy, vice-président : « Pour notre groupe, si pour des raisons non probantes des clients refusent d’embarquer sur un appareil déterminé et qui répond aux normes, ils devront acquitter les frais que ce comportement engendre. »
En Belgique, ça a le mérite d'être clair. Est-ce que ce sera la même chose en France ?
Michel Ghesquière et Hervé Ducruet
Analyse
Il est regrettable que pour des raisons purement psychologique certains passagers considèrent que des avions volant pour des compagnies européennes sont toujours meilleurs et plus sécurisés que ceux des pays émergents.
Ces clients semblent ne pas comprendre que des pannes peuvent se produire sur tous les avions et ce quelque soit la nationalité des compagnies.
Considéré, par principe, que des avions opérant pour des compagnies égyptiennes, turques, tunisienne, marocaines sont moins fiables s’apparente à une forme de ségrégation larvée.
Il serait plus que temps de rappeler à ces personnes que les compagnies aériennes non européennes subissent les mêmes contrôles que les européennes.
Michel Ghesquière
Il est regrettable que pour des raisons purement psychologique certains passagers considèrent que des avions volant pour des compagnies européennes sont toujours meilleurs et plus sécurisés que ceux des pays émergents.
Ces clients semblent ne pas comprendre que des pannes peuvent se produire sur tous les avions et ce quelque soit la nationalité des compagnies.
Considéré, par principe, que des avions opérant pour des compagnies égyptiennes, turques, tunisienne, marocaines sont moins fiables s’apparente à une forme de ségrégation larvée.
Il serait plus que temps de rappeler à ces personnes que les compagnies aériennes non européennes subissent les mêmes contrôles que les européennes.
Michel Ghesquière