Dire que Moscou est belle serait exagéré. La capitale russe est une immense métropole (près de 16 millions d’habitants), rude, chamarrée, intriquée. Les pépites architecturales du Kremlin et de la place Rouge font exception - DR : JDL
Il est tard ce jour de juillet à Saint-Pétersbourg et le jour ne semble pas vouloir rendre l’âme.
Au bout du Dvortsovy Most, qui enjambe un bras de la Neva, un groupe de motards russes en Harley Davidson a délaissé ses engins pour badiner face au spectacle du fleuve.
Rive opposée, la longue façade vert-blanc-or du musée de l’Ermitage est enveloppée d’une lumière rasante un peu irréelle.
Sur le pont, les passants sont nombreux. De jeunes couples s’embrassent et s’enlacent, adossés à la rambarde en forme de proue qui fait face à la Neva, sur l’île Vassilievski.
Universalité du sentiment amoureux, lorsque l’été rend audacieux et appelle au romantisme câlin. Il est maintenant minuit passé et doucement, un semblant de nuit descend sur la ville.
Je m’étais figuré Saint-Pétersbourg grandiose, aérée, remplie de palais comme d’autres villes regorgent de parcs ou de marchés de rues. C’est bien de cela qu’il s’agit.
La ville de Pierre le Grand, conçue de toutes pièces comme une fenêtre sur l’Europe, bâtie par les meilleurs architectes italiens, est un musée d’architecture ouvert.
Depuis l’éclatement de l’Union Soviétique, la ville de la Baltique a retrouvé ses couleurs. Les façades pimpantes éclatent au-dessus des canaux. Ils valent à Saint-Pétersbourg le surnom facile de « Venise du Nord ».
Sur la perspective Nevski, large et longue artère qui bruisse à toute heure d’une intense activité, magasins, galeries et bars design soulignent combien, en vingt ans, la Russie a changé.
Au bout du Dvortsovy Most, qui enjambe un bras de la Neva, un groupe de motards russes en Harley Davidson a délaissé ses engins pour badiner face au spectacle du fleuve.
Rive opposée, la longue façade vert-blanc-or du musée de l’Ermitage est enveloppée d’une lumière rasante un peu irréelle.
Sur le pont, les passants sont nombreux. De jeunes couples s’embrassent et s’enlacent, adossés à la rambarde en forme de proue qui fait face à la Neva, sur l’île Vassilievski.
Universalité du sentiment amoureux, lorsque l’été rend audacieux et appelle au romantisme câlin. Il est maintenant minuit passé et doucement, un semblant de nuit descend sur la ville.
Je m’étais figuré Saint-Pétersbourg grandiose, aérée, remplie de palais comme d’autres villes regorgent de parcs ou de marchés de rues. C’est bien de cela qu’il s’agit.
La ville de Pierre le Grand, conçue de toutes pièces comme une fenêtre sur l’Europe, bâtie par les meilleurs architectes italiens, est un musée d’architecture ouvert.
Depuis l’éclatement de l’Union Soviétique, la ville de la Baltique a retrouvé ses couleurs. Les façades pimpantes éclatent au-dessus des canaux. Ils valent à Saint-Pétersbourg le surnom facile de « Venise du Nord ».
Sur la perspective Nevski, large et longue artère qui bruisse à toute heure d’une intense activité, magasins, galeries et bars design soulignent combien, en vingt ans, la Russie a changé.
Ermitage et forteresse Pierre-et-Paul, joyaux de Saint-Pétersbourg
A Saint-Pétersbourg, l’overdose d’art et de monuments est un shoot touristique quasi obligatoire : l’Ermitage, bien sûr, aussi vaste que le Louvre ; la forteresse Pierre-et-Paul, acte fondateur de la ville ; l’église orthodoxe du Saint-Sauveur-sur-le-Sang Versé, et ses coupoles éclatantes ; le palais et le jardin d’Eté ; l’Amirauté ; la cathédrale Saint-Isaac ; le palais Youssoupov…
La ville paraît « évidente » et pourtant, derrière la vitrine ripolinée, il faut pousser les portes cochères des immeubles pour découvrir des arrière-cours décaties, où s’affairent dans des chantiers au long cours des travailleurs ouzbeks.
Il faut aussi rentrer dans une stolóvaya (snack-bar) pour partager la table avec des employés russes, avalant vite fait leur repas à l’heure du déjeuner.
Ville d’intellectuels, d’écrivains, d’artistes, Saint-Pétersbourg est aussi une métropole populaire, où la vie quotidienne semble rude, au-delà des rigueurs de l’hiver.
La ville paraît « évidente » et pourtant, derrière la vitrine ripolinée, il faut pousser les portes cochères des immeubles pour découvrir des arrière-cours décaties, où s’affairent dans des chantiers au long cours des travailleurs ouzbeks.
Il faut aussi rentrer dans une stolóvaya (snack-bar) pour partager la table avec des employés russes, avalant vite fait leur repas à l’heure du déjeuner.
Ville d’intellectuels, d’écrivains, d’artistes, Saint-Pétersbourg est aussi une métropole populaire, où la vie quotidienne semble rude, au-delà des rigueurs de l’hiver.
« TGV russe »
D’un coup de SAPSAN, le « TGV russe », nous voilà à Moscou. Touffeur estivale, nuages lourds, passants affairés, cosmopolitisme, embouteillages : ce sont les premières impressions de la capitale, tout juste sorti de la gare.
D’évidence, Moscou se moque du chic pétersbourgeois et a épousé sans barguigner un capitalisme débridé, avec ses réussites insolentes et son pouvoir omniprésent.
Un système avec lequel chaque passant, l’air préoccupé, semble devoir composer.
Moscou se découvre à pied et les distances sont longues. Je frémis en passant devant l’immense bâtiment de la Loubianka, siège de l’ex-KGB, témoin des horreurs de la répression stalinienne.
Je reste bouche bée devant la profusion artistique des stations de métro Maïakovskaya, Pl. Revolioutsi et Arbatskaya.
Je suis séduit par la balade au long de la Moskva, qui me conduit face à l’immense cathédrale du Christ-Sauveur (reconstruite à partir de 1994, après que Staline l’eut rasée en 1931) et jusqu’à « Octobre Rouge », une ancienne chocolaterie transformée en site culturel, avec galeries et lieux festifs.
D’évidence, Moscou se moque du chic pétersbourgeois et a épousé sans barguigner un capitalisme débridé, avec ses réussites insolentes et son pouvoir omniprésent.
Un système avec lequel chaque passant, l’air préoccupé, semble devoir composer.
Moscou se découvre à pied et les distances sont longues. Je frémis en passant devant l’immense bâtiment de la Loubianka, siège de l’ex-KGB, témoin des horreurs de la répression stalinienne.
Je reste bouche bée devant la profusion artistique des stations de métro Maïakovskaya, Pl. Revolioutsi et Arbatskaya.
Je suis séduit par la balade au long de la Moskva, qui me conduit face à l’immense cathédrale du Christ-Sauveur (reconstruite à partir de 1994, après que Staline l’eut rasée en 1931) et jusqu’à « Octobre Rouge », une ancienne chocolaterie transformée en site culturel, avec galeries et lieux festifs.
Recueillement orthodoxe
Je suis déçu par la rue Arbat, longue artère piétonne envahie de touristes et de souvenirs pour gugusses crédules.
Je manque de me faire couper en deux en traversant (tentative suicidaire à Moscou !) une avenue à six voies.
J’apprécie le calme des rues résidentielles du quartier d’Arbatskaïa et le recueillement des lieux de culte orthodoxes (église Saint-Georges, monastère de Rojdéstvenski…), parmi les odeurs d’encens et les femmes en foulard.
Dire que Moscou est belle serait exagéré. La capitale russe est une immense métropole (près de 16 millions d’habitants), rude, chamarrée, intriquée. Les pépites architecturales du Kremlin et de la place Rouge font exception.
A l’abri de ses murailles, le Kremlin et ses palais semblent invulnérables. Sur la place, des centaines de groupes viennent chaque jour éprouver le mythe russe.
C’est le soir qu’il faut s’attarder ici, quand la scénographie lumineuse exalte les couleurs polychromes de la cathédrale Basile-le-Bienheureux.
Au final, quelle impression ? Avantage Saint-Pétersbourg, dirait un arbitre de tennis. Mais Moscou est comme ces joueurs de fond de court : derrière un style rouleau compresseur, elle cache mille fulgurances qui invitent à s’attarder sur son sort.
Je manque de me faire couper en deux en traversant (tentative suicidaire à Moscou !) une avenue à six voies.
J’apprécie le calme des rues résidentielles du quartier d’Arbatskaïa et le recueillement des lieux de culte orthodoxes (église Saint-Georges, monastère de Rojdéstvenski…), parmi les odeurs d’encens et les femmes en foulard.
Dire que Moscou est belle serait exagéré. La capitale russe est une immense métropole (près de 16 millions d’habitants), rude, chamarrée, intriquée. Les pépites architecturales du Kremlin et de la place Rouge font exception.
A l’abri de ses murailles, le Kremlin et ses palais semblent invulnérables. Sur la place, des centaines de groupes viennent chaque jour éprouver le mythe russe.
C’est le soir qu’il faut s’attarder ici, quand la scénographie lumineuse exalte les couleurs polychromes de la cathédrale Basile-le-Bienheureux.
Au final, quelle impression ? Avantage Saint-Pétersbourg, dirait un arbitre de tennis. Mais Moscou est comme ces joueurs de fond de court : derrière un style rouleau compresseur, elle cache mille fulgurances qui invitent à s’attarder sur son sort.