Pratiquement dans toutes les compagnies aériennes du monde, l’épidémie du Covid est bien la crise la plus grave qu’aient jamais eu à affronter les équipes dirigeantes.
Au siège de la compagnie Finnair, on n’hésite pas à dire que l’interdiction de vol du territoire Russe a été un choc encore pire.
« A bigger hit than the Covid » nous a avoué Antti Tolvanen, Directeur du réseau et du revenue management et qui se tenait aux côtés de Topi Manner le président de la compagnie.
Au siège de la compagnie Finnair, on n’hésite pas à dire que l’interdiction de vol du territoire Russe a été un choc encore pire.
« A bigger hit than the Covid » nous a avoué Antti Tolvanen, Directeur du réseau et du revenue management et qui se tenait aux côtés de Topi Manner le président de la compagnie.
Une double crise : Covid et interdiction de survol de la Russie
Plus que d’autres, cette vénérable compagnie centenaire, mérite ce qualificatif de survivante après les deux chocs très violents encaissés ces dernières années.
Il y a un an exactement, alors que le secteur de l’aérien commençait tout juste à sortir la tête de l’eau, l’agression russe en Ukraine avec pour conséquence l’interdiction de survol du territoire Russe a failli être le coup de grâce pour Finnair.
En effet, la compagnie finlandaise s’était spécialisée dans les vols vers l’Asie, profitant de sa situation géographique tout au nord de l’Europe pour proposer, avec l’aéroport d’Helsinki un HUB de connexion à seulement 9h00 de vol de la Chine de la Corée ou du Japon.
Avec l’interdiction de survoler la Sibérie, le modèle économique a été totalement remis en question.
D’abord à cause de l’allongement très important des routes vers l’Asie, Helsinki devenant alors un désavantage pour aller chercher l’unique voie Sud via la Turquie pour rejoindre l’Asie.
Un rallongement de plus de trois heures, faisant exploser les coûts de carburants alourdissant la facture annuelle de 126 millions d’euros et creusant encore les pertes pour 2022.
Aussi, et avec ces nouveaux temps de vol, les 8 Airbus A330 représentant le tiers de la flotte long-courrier de Finnair n’avait plus l’autonomie suffisante pour rallier l’Asie via le sud.
Il a donc fallu explique Topi Manner préparer et reconstruire une nouvelle stratégie pour survivre et revenir à l’équilibre. « Nous avons survécu grâce aux équipes de cette compagnie. Rapidité, agilité, résilience, ils ont été fantastiques" déclare fièrement le PDG.
Il y a un an exactement, alors que le secteur de l’aérien commençait tout juste à sortir la tête de l’eau, l’agression russe en Ukraine avec pour conséquence l’interdiction de survol du territoire Russe a failli être le coup de grâce pour Finnair.
En effet, la compagnie finlandaise s’était spécialisée dans les vols vers l’Asie, profitant de sa situation géographique tout au nord de l’Europe pour proposer, avec l’aéroport d’Helsinki un HUB de connexion à seulement 9h00 de vol de la Chine de la Corée ou du Japon.
Avec l’interdiction de survoler la Sibérie, le modèle économique a été totalement remis en question.
D’abord à cause de l’allongement très important des routes vers l’Asie, Helsinki devenant alors un désavantage pour aller chercher l’unique voie Sud via la Turquie pour rejoindre l’Asie.
Un rallongement de plus de trois heures, faisant exploser les coûts de carburants alourdissant la facture annuelle de 126 millions d’euros et creusant encore les pertes pour 2022.
Aussi, et avec ces nouveaux temps de vol, les 8 Airbus A330 représentant le tiers de la flotte long-courrier de Finnair n’avait plus l’autonomie suffisante pour rallier l’Asie via le sud.
Il a donc fallu explique Topi Manner préparer et reconstruire une nouvelle stratégie pour survivre et revenir à l’équilibre. « Nous avons survécu grâce aux équipes de cette compagnie. Rapidité, agilité, résilience, ils ont été fantastiques" déclare fièrement le PDG.
Finnair : à double crise, double révolution
C’est sur deux axes que Finnair s’est réinventé pour restaurer sa rentabilité.
La réorganisation du réseau tout d’abord pour optimiser la flotte. Aidé par une forte demande de voyages, Finnair a maintenu des vols vers l’Asie avec ses A350 et sur ses principales routes en augmentant ses tarifs et en abandonnant la desserte de villes secondaires comme Nagoya ou Fukuoka au Japon.
Pour la flotte d’Airbus A330, cap sur les États-Unis avec le renforcement des fréquences sur les villes déjà desservies (Boston, Chicago, Las Vegas, Dallas, Los Angeles, Miami et New York) et de nouvelles destinations à venir telles que Dallas et Seattle.
Mumbai (Bombay) a aussi été ouverte l’année dernière et un accord commercial a été passé avec Qatar Airways pour voler vers Doha, non seulement depuis Helsinki, et aussi Copenhague et Stockholm.
« On a donc pu recréer peu à peu un réseau bénéficiaire pour notre flotte d’Airbus A330 » explique Topi Manner.
Si l’aéroport d’Helsinki n’est pas idéalement situé pour rejoindre l’Asie via le Sud, il est en revanche pratique pour la clientèle américaine qui cherche la meilleure porte d’arrivée et de sortie en Europe.
« Notre aéroport à un très bon fonctionnement. De taille moyenne, il n’est pas surchargé comme risquent de l’être de nouveau Londres ou Madrid. Les connexions se font de manière très fluide. L’été dernier, la plus longue attente pour rejoindre un avion a été de 45 minutes » affirme Topi Manner.
Une fluidité effective que TourMaG a pu constater avec, en plus, la fin de l’obligation pour les passagers en partance de sortir leurs ordinateurs ou les contenants de liquides de leur sac cabine grâce à un nouveau dispositif.
Toujours concernant l’utilisation de la flotte, les équipes de Finnair ont réussi à louer à la compagnie Qantas, deux de ses Airbus A330 avec équipage à partir du mois d’octobre 2023 et pour cinq ans, afin d’aider la compagnie australienne à faire face aux fortes demandes sur ses axes Sydney – Singapour et, à partir de mars 2024, Sydney – Bangkok.
« Toutes ces synergies, accords commerciaux et locations d’avions sont également le fruit de notre alliance One World regroupant entre autres les compagnies American Airlines, Japan Airlines, Qantas et Qatar" a souligné Topi Manner.
La réorganisation du réseau tout d’abord pour optimiser la flotte. Aidé par une forte demande de voyages, Finnair a maintenu des vols vers l’Asie avec ses A350 et sur ses principales routes en augmentant ses tarifs et en abandonnant la desserte de villes secondaires comme Nagoya ou Fukuoka au Japon.
Pour la flotte d’Airbus A330, cap sur les États-Unis avec le renforcement des fréquences sur les villes déjà desservies (Boston, Chicago, Las Vegas, Dallas, Los Angeles, Miami et New York) et de nouvelles destinations à venir telles que Dallas et Seattle.
Mumbai (Bombay) a aussi été ouverte l’année dernière et un accord commercial a été passé avec Qatar Airways pour voler vers Doha, non seulement depuis Helsinki, et aussi Copenhague et Stockholm.
« On a donc pu recréer peu à peu un réseau bénéficiaire pour notre flotte d’Airbus A330 » explique Topi Manner.
Si l’aéroport d’Helsinki n’est pas idéalement situé pour rejoindre l’Asie via le Sud, il est en revanche pratique pour la clientèle américaine qui cherche la meilleure porte d’arrivée et de sortie en Europe.
« Notre aéroport à un très bon fonctionnement. De taille moyenne, il n’est pas surchargé comme risquent de l’être de nouveau Londres ou Madrid. Les connexions se font de manière très fluide. L’été dernier, la plus longue attente pour rejoindre un avion a été de 45 minutes » affirme Topi Manner.
Une fluidité effective que TourMaG a pu constater avec, en plus, la fin de l’obligation pour les passagers en partance de sortir leurs ordinateurs ou les contenants de liquides de leur sac cabine grâce à un nouveau dispositif.
Toujours concernant l’utilisation de la flotte, les équipes de Finnair ont réussi à louer à la compagnie Qantas, deux de ses Airbus A330 avec équipage à partir du mois d’octobre 2023 et pour cinq ans, afin d’aider la compagnie australienne à faire face aux fortes demandes sur ses axes Sydney – Singapour et, à partir de mars 2024, Sydney – Bangkok.
« Toutes ces synergies, accords commerciaux et locations d’avions sont également le fruit de notre alliance One World regroupant entre autres les compagnies American Airlines, Japan Airlines, Qantas et Qatar" a souligné Topi Manner.
Un nouveau siège business…qui ne s’incline pas !
Le siège business de Finnair et les espaces de vie entre les différentes cabines. Crédit Finnair et C.Hardin
Deuxième révolution, l’expérience client à bord et particulièrement sur le long-courrier.
Un investissement majeur de 200 millions d'euros a été fait pour un renouvellement complet des cabines des A350 et A330. Ces nouvelles cabines s’installent progressivement et se déclinent avec une nouvelle Classe Affaires, l’introduction d’une cabine Premium Economy ainsi qu’un rafraîchissement de la Classe économique.
La nouvelle classe business « fait le buzz » avec un tout nouveau siège qui a la particularité… de ne pas s’incliner.
Finnair est la compagnie aérienne de lancement de ce tout nouveau siège innovant, « AirLounge » élaboré par Collins Aeropspace.
Il ne s’agit pas d’un siège d'avion traditionnel, il s'inspire plutôt du mobilier de salon et les mécanismes de siège compliqués sont supprimés.
Lorsque l’on s’installe, le siège permet, sans actionner de commande, de prendre son aise et offre la possibilité d’incliner son corps naturellement. « Il fournit un espace vital flexible plus grand. Cela permet aux passagers de se mouvoir plus librement et de prendre différentes positions que les sièges d'avion traditionnels ne permettent pas. » précise David Kondo de l’équipe Customer Expérience de Finnair.
La coque haute en forme de cocon offre une grande intimité. Les sièges au centre de la cabine sont séparés par une cloison amovible qui peut s’abaisser lorsque 2 passagers voyagent ensemble et bien sur, un repos totalement à l’horizontale est possible.
Dans les espaces entre les classes ou les passagers peuvent circuler, des panneaux habilement amovibles en bois ainsi qu’une lumière douce renforcent malgré que l’on soit dans un avion cette sensation de communion avec la nature très présente lorsque l’on est en Finlande.
Un investissement majeur de 200 millions d'euros a été fait pour un renouvellement complet des cabines des A350 et A330. Ces nouvelles cabines s’installent progressivement et se déclinent avec une nouvelle Classe Affaires, l’introduction d’une cabine Premium Economy ainsi qu’un rafraîchissement de la Classe économique.
La nouvelle classe business « fait le buzz » avec un tout nouveau siège qui a la particularité… de ne pas s’incliner.
Finnair est la compagnie aérienne de lancement de ce tout nouveau siège innovant, « AirLounge » élaboré par Collins Aeropspace.
Il ne s’agit pas d’un siège d'avion traditionnel, il s'inspire plutôt du mobilier de salon et les mécanismes de siège compliqués sont supprimés.
Lorsque l’on s’installe, le siège permet, sans actionner de commande, de prendre son aise et offre la possibilité d’incliner son corps naturellement. « Il fournit un espace vital flexible plus grand. Cela permet aux passagers de se mouvoir plus librement et de prendre différentes positions que les sièges d'avion traditionnels ne permettent pas. » précise David Kondo de l’équipe Customer Expérience de Finnair.
La coque haute en forme de cocon offre une grande intimité. Les sièges au centre de la cabine sont séparés par une cloison amovible qui peut s’abaisser lorsque 2 passagers voyagent ensemble et bien sur, un repos totalement à l’horizontale est possible.
Dans les espaces entre les classes ou les passagers peuvent circuler, des panneaux habilement amovibles en bois ainsi qu’une lumière douce renforcent malgré que l’on soit dans un avion cette sensation de communion avec la nature très présente lorsque l’on est en Finlande.
Le retour des bénéfices
La rationalisation et l’amélioration de l’expérience client semblent bien avoir été de bonnes cartes pour reprendre un peu d’altitude dans un contexte certes favorable grâce à la dynamique du voyage et à la parité euro/dollar.
Finnair a pu annoncer un bénéfice net au quatrième trimestre 2022,enrayant la descente infernale pour la première fois depuis l’irruption du Covid en 2019.
"C'est un pas de plus dans la bonne direction, mais la route vers la rentabilité au niveau annuel est longue, et pleine de difficultés au niveau opérationnel" tempérait Topi Manner dans le rapport annuel du groupe.
Finnair a pu annoncer un bénéfice net au quatrième trimestre 2022,enrayant la descente infernale pour la première fois depuis l’irruption du Covid en 2019.
"C'est un pas de plus dans la bonne direction, mais la route vers la rentabilité au niveau annuel est longue, et pleine de difficultés au niveau opérationnel" tempérait Topi Manner dans le rapport annuel du groupe.
Un avenir décarboné
Après ce double choc, l’avenir de la compagnie s’éclaircit donc et la compagnie finlandaise comme toutes les autres se doit aussi de le rendre plus durable.
Elle vient d’acquérir 750 tonnes de carburant d'aviation durable auprès de son partenaire Neste pour les vols au départ de l'aéroport d'Helsinki.
Injecter peu à peu une part de carburant durable entraînera une hausse des coûts pour la compagnie, car celui-ci est nettement plus coûteux que le carburant fossile.
Lire aussi : Carburant durable (SAF) : "Nous sommes au tout début de l’histoire"
Finnair se prépare à cette éventualité en allouant une petite part de chaque billet d'avion vendu, soit environ 20 centimes, au coût du carburant d'aviation durable. Une contribution qui devrait augmenter à l’avenir, dans la mesure où les obligations opérationnelles imposées aux compagnies aériennes augmentent l'utilisation de SAF.
Elle vient d’acquérir 750 tonnes de carburant d'aviation durable auprès de son partenaire Neste pour les vols au départ de l'aéroport d'Helsinki.
Injecter peu à peu une part de carburant durable entraînera une hausse des coûts pour la compagnie, car celui-ci est nettement plus coûteux que le carburant fossile.
Lire aussi : Carburant durable (SAF) : "Nous sommes au tout début de l’histoire"
Finnair se prépare à cette éventualité en allouant une petite part de chaque billet d'avion vendu, soit environ 20 centimes, au coût du carburant d'aviation durable. Une contribution qui devrait augmenter à l’avenir, dans la mesure où les obligations opérationnelles imposées aux compagnies aériennes augmentent l'utilisation de SAF.
Publié par Christophe Hardin
Journaliste AirMaG - TourMaG.com
Voir tous les articles de Christophe Hardin
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