Patrice Paoli, du centre de crise du Ministère des Affaires Etrangères et Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde - Photo CE
Patrice Paoli, du centre de crise du MAE, était présent au forum du SETO.
Objectif : expliquer toute la complexité de l’élaboration de ces fameuses fiches des conseils aux voyageurs, parfois critiquées par les professionnels du tourisme et consultées par 8 millions de visiteurs par an.
On se souvient de la vive réaction suscitée par l'appel vigilance lancé dans 40 pays, après l'enlèvement et l’exécution d'Hervé Gourdel, en septembre 2014.
« Oui la couleur rouge (correspondant à formellement déconseillé, ndlr) a progressé, reconnait Patrice Paoli, mais il n’a pas que les couleurs sur nos cartes, il y a aussi les textes.
Notre fonction est de permettre les voyages dans les meilleurs conditions, explique-t-il. Et la carte doit être réversible ».
Les conseils aux voyageurs sont soumis à une norme ISO 9001, et le processus de révision de la carte est audité chaque année.
Objectif : expliquer toute la complexité de l’élaboration de ces fameuses fiches des conseils aux voyageurs, parfois critiquées par les professionnels du tourisme et consultées par 8 millions de visiteurs par an.
On se souvient de la vive réaction suscitée par l'appel vigilance lancé dans 40 pays, après l'enlèvement et l’exécution d'Hervé Gourdel, en septembre 2014.
« Oui la couleur rouge (correspondant à formellement déconseillé, ndlr) a progressé, reconnait Patrice Paoli, mais il n’a pas que les couleurs sur nos cartes, il y a aussi les textes.
Notre fonction est de permettre les voyages dans les meilleurs conditions, explique-t-il. Et la carte doit être réversible ».
Les conseils aux voyageurs sont soumis à une norme ISO 9001, et le processus de révision de la carte est audité chaque année.
Pas de place pour le « marchandage »
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L’Ambassade est le point de départ de la fiche. C’est elle qui va proposer une grille de lecture et une cartographie avec des couleurs, qui part d’une analyse des risques (sismiques, volcaniques, sanitaires et sécuritaires), réalisée en commun avec les services parisiens.
Cette proposition est soumise au centre de crise.
Les informations ainsi collectées sont confrontées à celles détenues par d’autres services de l’Etat, les renseignements militaires, DGSE… « car la vision que l’on a à Paris ou sur place peut être différente, c’est un travail collaboratif.
Lorsqu’un problème très sérieux survient, on peut le soumettre au ministre. C’est arrivé notamment après l’attentat de Sousse en Tunisie en juin 2015. Et c’était aussi une décision politique d’avoir gardé la Tunisie en jaune », précise Patrice Paoli.
En revanche, pas de place pour le « marchandage ». « Nous résistons à la pression que l’on pourrait avoir des Etats extérieurs » explique-t-il
« Par exemple, lors de la visite en Egypte de François Hollande, le président Sissi a demandé de faire un effort sur la carte de l’Egypte ».
Reste que la position du Quai dOrsay peut parfois frustrer les professionnels.
Folco Aloisi, co-fondateur de Karavel-Promovacances souhaiterait que le pays des pyramides retrouve des couleurs moins « anxiogènes ». « Le Foreign Office, en Grande-Bretagne a passé des zones en vert » précise-t-il.
Cette proposition est soumise au centre de crise.
Les informations ainsi collectées sont confrontées à celles détenues par d’autres services de l’Etat, les renseignements militaires, DGSE… « car la vision que l’on a à Paris ou sur place peut être différente, c’est un travail collaboratif.
Lorsqu’un problème très sérieux survient, on peut le soumettre au ministre. C’est arrivé notamment après l’attentat de Sousse en Tunisie en juin 2015. Et c’était aussi une décision politique d’avoir gardé la Tunisie en jaune », précise Patrice Paoli.
En revanche, pas de place pour le « marchandage ». « Nous résistons à la pression que l’on pourrait avoir des Etats extérieurs » explique-t-il
« Par exemple, lors de la visite en Egypte de François Hollande, le président Sissi a demandé de faire un effort sur la carte de l’Egypte ».
Reste que la position du Quai dOrsay peut parfois frustrer les professionnels.
Folco Aloisi, co-fondateur de Karavel-Promovacances souhaiterait que le pays des pyramides retrouve des couleurs moins « anxiogènes ». « Le Foreign Office, en Grande-Bretagne a passé des zones en vert » précise-t-il.
SETO : projet de création d'une commission destination
Mais pour Patrice Paoli, les fiches ne sont pas là pour « pour favoriser ou empêcher » le tourisme, mais pour dire ce que le MAE pense de la situation.
« Je vous invite à lire le texte également du Foreign Office, car les cartes sont parfois en vert mais les commentaires peuvent être plus alarmants... »
Pour Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde « le MAE donne le "LA" dans 90% des cas ».
Si quelques points de friction existent encore avec les TO, des rapprochements ont désormais été opérés : « je rappelle que pour certaines destinations, nous conseillons de passer par les services d’un tour-opérateur tels qu’en Ethiopie ou en Iran ».
Pour améliorer encore cette coopération, le SETO a le projet de créer une commission destination.
En attendant, René-Marc Chikli incite ses adhérents à rencontrer les Ambassadeurs lorsqu’ils sont en déplacement, une manière de tisser des liens et d’expliquer les problématiques.
Reste que les TO ont toujours la possibilité d’appeler en direct le centre de crise.
« Je vous invite à lire le texte également du Foreign Office, car les cartes sont parfois en vert mais les commentaires peuvent être plus alarmants... »
Pour Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde « le MAE donne le "LA" dans 90% des cas ».
Si quelques points de friction existent encore avec les TO, des rapprochements ont désormais été opérés : « je rappelle que pour certaines destinations, nous conseillons de passer par les services d’un tour-opérateur tels qu’en Ethiopie ou en Iran ».
Pour améliorer encore cette coopération, le SETO a le projet de créer une commission destination.
En attendant, René-Marc Chikli incite ses adhérents à rencontrer les Ambassadeurs lorsqu’ils sont en déplacement, une manière de tisser des liens et d’expliquer les problématiques.
Reste que les TO ont toujours la possibilité d’appeler en direct le centre de crise.
J.-F. Rial ne peut plus mettre tous ses œufs dans le même panier...
Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde, est revenu sur les problématiques liés aux risques (sanitaires, sismiques ou sécuritaires) dans les destinations à l’occasion du Forum du SETO à Deauville.
On reproche souvent au Français d’être plus frileux en terme de sécurité que d’autres marchés. Mais pour Jean-François Rial, la réalité est plus complexe : « selon les strates de clientèles (plutôt clubs ou itinérantes) et les marchés émetteurs, tous les scénarios sont possibles.
Dans l’histoire passée, on a vu revenir plus vite les Français en Egypte que les Allemands ou les Britanniques, mais on a vu aussi le contraire sur la Tunisie. Ces comportements sont liés à la communication locale, à l’histoire entre les deux pays ou encore au traitement médiatique », explique-t-il.
Pour lui aujourd’hui, les voyagistes n’ont plus le choix : «i il ne faut plus être mono-destination. Il faut être présent sur plusieurs zones du monde, sinon on met son entreprise en danger.
La volatilité du marché progresse. Qui aurait pensé que le Japon qui s’est écroulé il y a trois ans deviendrait une destination majeure cette année ? Chez Voyageurs du Monde, la destination qui [progresse depuis 4 mois c’est l’Egypte.
Conclusion, il faut aussi savoir aussi garder ses positions dans des destinations qui sont moins plébiscitées. Enfin, il faut être créatif : comme Look Voyages à Haïti ou les clubs aux Emirats.]i»
Et puis, lance-t-il, « il y a la perception et la réalité… Il n’y a jamais eu aussi peu de morts par homicide et par guerre dans le monde. »
On reproche souvent au Français d’être plus frileux en terme de sécurité que d’autres marchés. Mais pour Jean-François Rial, la réalité est plus complexe : « selon les strates de clientèles (plutôt clubs ou itinérantes) et les marchés émetteurs, tous les scénarios sont possibles.
Dans l’histoire passée, on a vu revenir plus vite les Français en Egypte que les Allemands ou les Britanniques, mais on a vu aussi le contraire sur la Tunisie. Ces comportements sont liés à la communication locale, à l’histoire entre les deux pays ou encore au traitement médiatique », explique-t-il.
Pour lui aujourd’hui, les voyagistes n’ont plus le choix : «i il ne faut plus être mono-destination. Il faut être présent sur plusieurs zones du monde, sinon on met son entreprise en danger.
La volatilité du marché progresse. Qui aurait pensé que le Japon qui s’est écroulé il y a trois ans deviendrait une destination majeure cette année ? Chez Voyageurs du Monde, la destination qui [progresse depuis 4 mois c’est l’Egypte.
Conclusion, il faut aussi savoir aussi garder ses positions dans des destinations qui sont moins plébiscitées. Enfin, il faut être créatif : comme Look Voyages à Haïti ou les clubs aux Emirats.]i»
Et puis, lance-t-il, « il y a la perception et la réalité… Il n’y a jamais eu aussi peu de morts par homicide et par guerre dans le monde. »