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Serengeti II (le retour des Gnous) : «Les Tanzaniens ne sont pas aussi idiots...»

Denis Lebouteux (Tanganika) remet les pendules a l'heure


Suite à notre article "Serengeti : la Tanzanie veut se mettre des « bâtons dans les gnous »...", un spécialiste de la Tanzanie a tenu à faire entendre sa différence. Selon Denis Lebouteux, les Tanzaniens souffrent d’une réputation injustifiée et le projet de route, contrairement à ce qu’en dit la campagne contre lui, est intéressant à plus d’un titre. Voilà donc le 2e son de cloche.


Rédigé par Aline Pontailler le Mercredi 6 Octobre 2010

Une piste n’est pas une highway

Pour Denis Lebouteux de Tanganika.com, tout le problème vient de l’usage malheureux du mot « highway » dans le premier discours du président.

Les chercheurs américains publiés par Nature ont immédiatement visualisé une autoroute, avec couloir protégé et barrières, et sont montés au créneau de la défense de la Grande Migration.

Notre interlocuteur met beaucoup de bémols à cette interprétation. « Le président a bien précisé que le goudron s’arrêtera à l’entrée du parc, il s’agira d’une simple piste sur les 50km de traversée.

Et elle sera fermée au trafic la nuit, de 18h à 6h du matin.
» Ce qui change un peu la donne si la promesse est respectée.

Pas d’entraves aux passages d’animaux

L’objectif est de désenclaver Musoma à l’ouest du pays, une ville en forte croissance économique et dont tout le trafic passe déjà à l’intérieur du parc, ainsi que dans le Ngorongoro, par les 450km de routes existantes.

« Cela cause de gros dégâts sur les pistes, leur entretien coûte très cher au parc et l’idée est de limiter ces dégâts à 50 km, à défaut de limiter le trafic automobile en accroissement constant. »

Côté animaux, pour Denis Lebouteux, les gnous traversent déjà la route existante près de cinquante fois par an. Ils sont souvent tués par les camions, d’autant qu’une partie de la piste passe par leurs lieux de reproduction.

Ils n’auront à franchir la nouvelle route que deux fois, lors de leur aller-retour annuel vers le Kenya. « La traversée des rivières où beaucoup se noient est infiniment plus dangereuse pour eux qu’une simple piste.»

Des avantages pour les opérateurs touristiques

Le lac Natron, aujourd'hui difficile d'accès
Le lac Natron, aujourd'hui difficile d'accès
Le projet alternatif ne lui paraît pas plus satisfaisant : « Le paradoxe de la route du sud est qu’elle passera en lisière extérieure du parc et sera donc ouverte la nuit.

Il y aura de véritables massacres par les camions, le parc n’étant évidemment pas clôturé.
»

« Cette route m’intéresse personnellement en tant qu’opérateur dans le pays depuis des années.

Elle va nous offrir des solutions plus confortables et des sorties du parc plus intelligentes, sans ces allers-retours contraignants que les touristes apprécient de moins en moins.

Elle va aussi désenclaver des merveilles difficiles d’accès comme le lac Natron.

Disons que cela va agrandir le terrain de jeux
» conclut Denis Lebouteux, qui se demande pourquoi la Tanzanie est toujours montrée du doigt, sans forcément de raisons valables ni vérifiées.

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Commentaires

1.Posté par Ben Voillon le 26/10/2010 11:40 | Alerter
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Denis Lebouteu de Tanganika, une des plus grosses compagnies de tourisme ty pe safari, n'a évidemment pas de partis pris dans cette affaire. Il est évident que la nouvelle route permettrait à ces compagnies (souvent déjà peu respecteuses de l'environnement) de faire beaucoup d'économies : carburant, mais aussi entretien de véhicule, salaires etc...
Mais il suffit d'être allé quelques fois dans le Serengeti, d'avoir constaté a quelle allure folle roulent les camions (avec toutes les nuisances qui en découlent) et les voitures aussi pour comprendre à quel point ce point de vue est une abération. Le sérengeti est un sancturaire (toute choses étant relatives compte tenu de l'afflux de touristes débiles qui ont l'impression d'aller au Zoo du quartier). Et un sanctuaire doit rester aussi isolé et préservé que possible. La piste du sud aurait le mérite d'éviter le cycle de la migration et d'éviter de contaminer le serengeti avec ces multiples nuisances, sans parler des collisions. Il ne devrait meme pas avoir de débat... sauf que les intérêts financiers risquent encore de prédominer dans une lutte ou la nature ne peut que perdre.
Les arguments de Mr Lebouteux sont particulièrement pernicieux et cette personne ne devrait pas avoir le droit d'exercer son activité dans ces lieux. Sa place est plus à Eurodisney.

2.Posté par nina le 02/10/2012 12:50 | Alerter
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Si c'est Tanganika expédition, ils sont sous traitant de Kuoni et en effet il n'y a aucun respect de la vie sauvage ni des touristes d'ailleurs.
Véhicules dans un état désastreux, roule en dehors des pistes ce qui est formellement interdit et à une vitesse folle !
Vous pensez partir découvrir la vie sauvage en partant en Tanzanie et en réalité vous participez à un "cirque touristique" effectivement assez proche de Disneyland !

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