Tous sont appelés mais certains servent de déjeuner
Une saignée de bitume telle une barrière anti quadrupèdes : 50 km seulement, un simple couloir de circulation à deux voies, mais au cœur du parc du Serengeti, pourrait faire basculer l’industrie touristique de la Tanzanie et, par ricochet, de son proche voisin kenyan.
Qui dit route dit clôtures pour éviter les accidents, et entrave pour les animaux.
Des projets similaires au Canada (parc de Banff) ou en Namibie (Etosha) ont d’ailleurs déjà fait la preuve de leur nocivité pour les populations migratoires.
Car plus d’un million trois cent mille gnous traversent chaque année l’axe qu’emprunterait la route, dans cet élan naturel spectaculaire qu’on nomme la Grande Migration, et qui fait le régal des amateurs de safaris.
Qui dit route dit clôtures pour éviter les accidents, et entrave pour les animaux.
Des projets similaires au Canada (parc de Banff) ou en Namibie (Etosha) ont d’ailleurs déjà fait la preuve de leur nocivité pour les populations migratoires.
Car plus d’un million trois cent mille gnous traversent chaque année l’axe qu’emprunterait la route, dans cet élan naturel spectaculaire qu’on nomme la Grande Migration, et qui fait le régal des amateurs de safaris.
Des herbivores indispensables
Or les gnous, avec les zèbres et les gazelles, assurent la vitalité des prairies et sont la nourriture des grands fauves menacés.
Si une route venait à leur bloquer l’accès à la rivière Mara, lors de leur remontée vers la partie kenyane du parc, le Masaï-Mara, seul point d’eau à la saison sèche, leur population descendrait à 300 000 têtes selon les experts, et serait tout à fait insuffisante à maintenir l’équilibre de cet écosystème fragile.
« Cela pourrait provoquer davantage de feux de brousse, entraînant de plus une diminution de la qualité des pâturages avec la disparition des minéraux, et l'écosystème pourrait s'inverser et devenir une source de CO2 atmosphérique », redoutent ces mêmes experts.
Si une route venait à leur bloquer l’accès à la rivière Mara, lors de leur remontée vers la partie kenyane du parc, le Masaï-Mara, seul point d’eau à la saison sèche, leur population descendrait à 300 000 têtes selon les experts, et serait tout à fait insuffisante à maintenir l’équilibre de cet écosystème fragile.
« Cela pourrait provoquer davantage de feux de brousse, entraînant de plus une diminution de la qualité des pâturages avec la disparition des minéraux, et l'écosystème pourrait s'inverser et devenir une source de CO2 atmosphérique », redoutent ces mêmes experts.
Des animaux sans entraves
Il existe une solution alternative
Le projet date de cinq ans mais vient d’être confirmé par le Président Jakaya Kikwete. Il coûterait moins cher à réaliser qu’une solution alternative qui passerait à 250km plus au sud, évitant le parc, site inscrit au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1981.
Dans la revue Nature, vingt-sept biologistes experts en biodiversité ont appelé le gouvernement tanzanien à revoir sa copie.
Ce dernier a bien nommé un groupe de travail pour réévaluer la situation, mais le Président a réaffirmé qu’il était favorable au projet initial, estimant que « tous les pays ont droit au développement ».
L’objectif est de relier la côte à l’ouest enclavé du pays pour assurer une circulation des marchandises plus aisée vers les pays voisins.
Reste à savoir si cet accroissement du commerce compenserait la perte inéluctable des devises touristiques, si les voyageurs en mal de grands espaces et de faune sauvage se tournaient vers d’autres pays d’Afrique.
Dans la revue Nature, vingt-sept biologistes experts en biodiversité ont appelé le gouvernement tanzanien à revoir sa copie.
Ce dernier a bien nommé un groupe de travail pour réévaluer la situation, mais le Président a réaffirmé qu’il était favorable au projet initial, estimant que « tous les pays ont droit au développement ».
L’objectif est de relier la côte à l’ouest enclavé du pays pour assurer une circulation des marchandises plus aisée vers les pays voisins.
Reste à savoir si cet accroissement du commerce compenserait la perte inéluctable des devises touristiques, si les voyageurs en mal de grands espaces et de faune sauvage se tournaient vers d’autres pays d’Afrique.
Les professionnels doivent faire pression
« Les professionnels du tourisme en Tanzanie sont mobilisés, mais il me paraît urgent que les professionnels des pays émetteurs se manifestent également pour appuyer leur action et montrer au gouvernement tanzanien qu’il risque vraiment de mettre en danger l’industrie du tourisme ».
En contactant le Tanzanian Tourist Board, Sabine Grataloup, GM d’Absolu Voyages, espère lui faire entendre la voie de la raison économique plutôt qu’écologique, et appelle les professionnels européens à faire de même.
Une pétition est en ligne : www.savetheserengeti.org
En contactant le Tanzanian Tourist Board, Sabine Grataloup, GM d’Absolu Voyages, espère lui faire entendre la voie de la raison économique plutôt qu’écologique, et appelle les professionnels européens à faire de même.
Une pétition est en ligne : www.savetheserengeti.org