South African, Air India, Alitalia : vers de nouvelles faillites ?

Lundi 9 décembre 2019, la compagnie nationale sud-africaine, en proie à d’énormes difficultés financières depuis 2011 doublées récemment par des conflits sociaux, a nommé Les Matuson, du cabinet Matuson Associates, au poste de gestionnaire de crise.

Le transporteur en faillite indique qu’une procédure de sauvetage avait été déposée le 5 décembre auprès de la Commission sud-africaine et que Matuson est désormais le seul gestionnaire de la compagnie, étant donné que son conseil d’administration et l’Etat sud-africain, actionnaire unique, étaient maintenant écartés de la gestion.

Dans les faits, le cabinet Matuson a 10 jours pour examiner les comptes et l’état actuel de la compagnie, rencontrer créanciers et employés, puis rendre sa décision de sauver ou non le transporteur national d’Afrique du Sud, ex-première compagnie aérienne africaine.

Alors que la compagnie n’a plus réalisé de bénéfices depuis 2011, elle ne survit que grâce aux aides budgétaires de Pretoria. Une privatisation partielle a plusieurs fois été évoquée. South African Airways emploie plus de 5 000 personnes.

Presque une année après la fin des vols de sa concurrente Jet Airways, Air India, la compagnie nationale indienne, sera en vente dès mars 2020, comme l’avait prévu le gouvernement.

Seulement, d’après les déclarations récentes du ministre de l’aviation civile, le premier transporteur du pays cessera toutes ses activités si le processus de privatisation ne parvenait pas à son terme.

Le processus d’appel d’offres pour le secteur privé devrait se lancer dans les prochaines semaines.

Si la compagnie possède un intéressant réseau international et un portefeuille de slots en Inde, elle reste toutefois alourdie par les dettes et par son nombre important de salariés (9 400 employés permanents et 4 200 temporaires).

En 2018, le gouvernement indien avait déjà échoué à attirer des investisseurs privés dans le cadre de la vente de 76% des parts de sa compagnie aérienne nationale.

L’Etat prévoit maintenant de vendre toutes ses parts dans Air India avec Air India Express ainsi que 50% des parts d’Air India SATS Airport Service.

Enfin, de l’autre côté des Alpes, le feuilleton Alitalia se poursuit, et l’avenir semble bien sombre.

Car le consortium composé de la Ferrovie dello Stato, du ministère italien des finances et de Delta, en discussions depuis un an avec le gouvernement italien a finalement volé en éclat. Seule la compagnie américaine resterait pour l’instant intéressée par une prise de participation.

Si le ministre italien du Développement économique a estimé qu’une solution serait trouvée à temps, les salariés ont prévu de se mettre de nouveau en grève vendredi 13 décembre 2019. Une nationalisation totale est maintenant évoquée d’un côté comme de l’autre.

Autre information de la semaine pour Alitalia : elle ne sera plus administrée que par un unique commissaire, l’avocat Giuseppe Leogrande, contre trois administrateurs extraordinaires ces dernières années.

Lundi 2 décembre, le gouvernement italien avait accordé un nouveau prêt-relais de 400 millions d’euros, et un nouveau délai à Alitalia pour trouver un repreneur : le 31 mai 2020. Cela fera alors plus de 3 années que la compagnie sera placée sous administration judiciaire.